Ce poisson robot a été conçu pour faire fuir les espèces envahissantes

Vincent Touveneau
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26 décembre 2021 à 17h40
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© Giovanni Polverino
© Giovanni Polverino

En anglais, on le nomme « mosquitofish », car son appétit pour les moustiques a permis d'éradiquer la malaria dans de nombreux endroits du monde. Cependant, sa prolifération dans les eaux mondiales cause des problèmes environnementaux majeurs.

La solution se trouve peut-être dans un poisson robot plus vrai que nature conçu en laboratoire par une équipe de chercheurs.

Le mosquitofish, une menace environnementale

Bien entendu, ce problème écologique est d'origine humaine. Au début du 19e siècle, les moyens de lutter contre les piqûres de moustiques sont assez restreints, et on est encore loin de l'invention des sprays répulsifs. C'est dans ce contexte que la gambusie (Gambusia affinis), un poisson d’eau douce particulièrement friand de larves de moustiques, a été implantée dans diverses régions du globe, permettant l'élimination de nombreux virus.

Le souci, c’est que l'appétit de ce poisson n’est pas réservé aux larves de moustiques, mais également aux têtards et aux œufs de toutes sortes, y compris d'espèces rares. Sa prolifération représente ainsi un grand danger pour les écosystèmes, et cela depuis plus d'un siècle. Selon Giovanni Polverino, l'un des auteurs de l'étude, « les espèces envahissantes sont la seconde cause d'extinction des espèces ».

Réguler la biodiversité, une urgence écologique

Pour lutter contre ce problème, des chercheurs de l’université de New York et de l'université d'Australie-Occidentale ont eu l'idée de créer une machine automatisée qui prend l'apparence d'une truite carpée, le principal prédateur des mosquitofishs.

Le principe est simple : lorsqu’un mosquitofish tente de s’approcher de larves, le poisson robot le détecte et entre en action afin de le faire fuir. Selon des recherches basées sur cinq semaines d’observation dans plusieurs aquariums, les résultats se sont montrés encourageants. En effrayant avec succès les gambusies, le robot induit également une forme de stress chez les poissons exposés, les rendant plus focalisés sur leur propre préservation et donc moins promptes à dévorer les larves ou à se reproduire.

Si les résultats sont prometteurs en laboratoire, ce poisson robot n'est pour le moment « pas prêt à être lâché dans la nature » selon un autre membre de l'équipe de recherche, Maurizio Porfiri. Il n'est donc pas encore question de tomber sur des poissons cyborg lors de votre prochaine partie de pêche, mais cette étude est peut-être en passe de régler un problème majeur pour la biodiversité marine.

Source : Cnet

Vincent Touveneau

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Commentaires (9)

norwy
Et au problème d’équilibre suivant, on introduira un autre robot prédateur et ainsi de suite.<br /> Sur ce coup, je ne félicite pas ces chercheurs qui décident de résoudre un problème en en introduisant un autre manifestement plus dommageable (on parlait de biodiversité et maintenant on aura de la robodiversité).<br /> Tiens, pourquoi pas une tourelle infrarouge à plomb à la place des épouvantails dans les champs ? Ou bien des robots-chats éventreurs de rats dans les caves ou à Paris ?
Blackalf
C’est clair, l’homme a créé un boxon gigantesque en introduisant un peu partout des espèces non indigènes qui causent maintenant des problèmes, mais ce n’est ni la robotique ni même des IA qui vont remettre des éco-systèmes à l’état antérieur «&nbsp;comme avant&nbsp;». <br /> Les espèces invasives deviennent de plus en plus nombreuses et de plus en plus nuisibles, un article instructif :<br /> gerbeaud.com<br /> Les espèces animales exotiques invasives<br /> Principales espèces animales invasives en France et en Europe, impacts environnementaux et économiques.<br />
benben99
C’est une excellente initiative de déployer des robots pour réguler les populations animales. Bravo à ces chercheurs.
fg03
Je comprends pas trop le principe ??? On introduit des robots au lieu d’introduire des prédateurs naturels comme la carpe. Peut-etre que le Gambusia est pas comestible mais la carpe ou d’autres poissons carnivores eux le sont.<br /> Si c’est juste un proof of concept pourquoi pas, mais de là à polluer les océans avec des robots, je crois qu’on a mieux à faire.
max_971
En Guadeloupe, on avait les golomines mais à force de les pêcher, on a moins de poissons qui mangent les larves de moustiques.
c_planet
J’ai oublié le nom du dessin animé.<br /> La terre ?<br /> Oui, une planète que nous avons créée comme reserve naturelle pour les moustiques, une espece en voie de disparition partout ailleurs dans l’univers.<br />
EricARF
Lilo et Stitch.
EricARF
Le nec, ce serait un poisson cybernétique indestructible mu par une pile nucléaire au sels de sodium constitué d’une enveloppe de nanofils de carbone et de kevlar. Il auto-détecterait la prolifération d’espèces invasives pour les tuer avec un laser. Cela jusqu’à ne plus détecter cette prolifération. Un genre de juge Dredd d’eau douce. Un truc qui ferait vendre des Science et Vie, cette revue qui ne fait plus rêver personne. Si ce truc venait à déconner, il suffirait de tirer dedans avec une arme de guerre avant qu’elle ne vous zigouille en vous détectant comme espèce invasive.<br /> Dans toute forme d’humour et de moquerie, il y a une forte part de désespoir…
c_planet
Merci.
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