Logiciels open source : le gouvernement a dévoilé son plan d'action

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 15 novembre 2021 à 16h30
© Shutterstock.com x Clubic.com
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Animé par l'objectif de soutenir la transformation numérique de l'État, le plan d'action du gouvernement en faveur des logiciels open source va prendre vie autour de trois axes : une plus grande ouverture, une libération et un renforcement de l'attractivité des logiciels libres.

Le gouvernement a dévoilé, il y a quelques jours, son plan d'action logiciels libres et communs numériques qui, comme son nom l'indique, vise à renforcer le recours à l'open source et à favoriser l'ouverture des données publiques. Ce plan, conçu par le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, vise à faire franchir un cap à l'État dans son processus de transformation numérique des pratiques et des territoires, conscient qu'une ouverture des codes sources et une plus grande utilisation des logiciels libres renforceraient mécaniquement l'accès à l'information et le développement d'outils communs entre les différentes administrations étatiques.

Soutenir l'utilisation des logiciels libres

Le premier objectif majeur de ce plan d'action vise à « mieux connaître, utiliser et concevoir les logiciels libres et les communs numériques ». Qu'est-ce que le gouvernement entend par-là ? D'abord, il souhaite référencer un certain nombre de solutions numériques proposées par les entreprises aux services publics. Ce catalogue doit permettre aux éditeurs logiciels qui possèdent un établissement en France de faire la promotion de leurs diverses solutions auprès des administrations publiques. La mission LABEL de la direction interministérielle du numérique (DINUM), qui chapeaute ce référencement, précise que les éditeurs sont libres d'élaborer leurs propres fiches, et qu'elles n'engagent qu'eux, et non l'État. Sur le catalogue, on retrouve des centaines de start-up ou entreprises qui œuvrent dans de multiples secteurs, comme la cryptographie/chiffrement, la télécommunication, la cybersécurité, l'IoT, le juridique, la santé et bien d'autres.

Le deuxième pan de ce premier objectif consiste à référencer les logiciels libres et les communs numériques utilisés dans l'administration. Cette fois-ci, pas de catalogue mais des cartes (OpenStreetMap), des bases de données (Open Food Facts) ou des projets communautaires (Wikimédia, Commons, Wikidata etc.). Ces outils numériques libres et collaboratifs (dont découlent d'autres outils comme transport.data.gouv.fr, qui rassemble les données de toute l'offre de mobilité à travers la France) sont aujourd'hui déjà bien connus, mais l'État encourage les administrations à y contribuer davantage. Outre la mise en avant de ces bibliothèques libres et open source, le plan veut inciter à la réutilisation des codes sources développés par d'autres administrations.

L'État veut aller encore plus loin en facilitant l'accès au marché de supports logiciels libres, et en poussant à la création de nouveaux communs numériques libres et collaboratifs pour accompagner la conduite des politiques publiques.

Un plan pour l'ouverture et la libération des codes sources

Toujours sous l'égide de la DINUM, le plan soutient le développement et l'accompagnement de l'ouverture et de la libération des codes sources. L'État veut en effet accompagner les administrations dans l'ouverture de leurs codes sources et les aider à mobiliser leurs écosystèmes autour des codes sources publiés. Il rappelle au passage que tout organisme remplissant une mission de service public qui obtient ou développe son code source relève des obligations de publication en open data. En l'occurrence, ici, le code source est juridiquement considéré comme un document administratif.

Pour publier leurs codes sources, les administrations publiques ont à leur disposition tout un tas d'outils. L'État préconise un dépôt sur GitHub, GitLab ou sur des instances locales de GitLab. Au final, c'est la plateforme code.gouv.fr qui référence les codes et bibliothèques publiés par les administrations. Elle met aussi en lumière les codes sources susceptibles d'être fortement réutilisés.

Dans son exercice d'ouverture et de libération des cordes sources, le plan étatique a mis en place divers guides (pratiques, juridiques, liste des licences autorisées) qui équivalent à des ressources dont le but est d'aider les administrations à ouvrir leurs codes sources.

Attirer et mettre en avant des experts du logiciel libre

L'État veut, comme troisième axe de son plan, « s'appuyer sur les logiciels libres et open source et les communs numériques pour renforcer l'attractivité de l'État-employeur auprès des talents du numérique ». L'idée, ici, est d'animer le réseau BlueHats, composé de toutes les personnes qui contribuent aux logiciels libres utilisés ou développés aujourd'hui par l'administration publique. Le réseau des BlueHats comprend par exemple des agents publics mais aussi des citoyens ayant contribué à l'amélioration de certains logiciels libres.

La direction interministérielle du numérique n'est pas à l'origine de la communauté des BlueHats (aussi appelés « hackers d'intérêt général »), mais elle publie une gazette, tous les deux mois, autour des logiciels libres utilisés par les administrations publiques.

L'intérêt de ce troisième axe est donc de mettre en avant les agents et chercheurs qui contribuent aux logiciels libres ou aux communs numériques, mais aussi d'en attirer d'autres, au sein de l'administration, en les référençant dans le vivier des talents du numérique. L'État espère aboutir à l'organisation d'un événement annuel porteur, le « sprint du libre et de l'open source », pour passer à la vitesse supérieure.

Source : Gouvernement

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (8)
benben99

S’ils mettent le code sur git et le laisse pourrir ensuite ca sera une perte de temps

dredd

Je poste dedans avant que quelqu’un revienne avec l’histoire du pare-feu vous savez quoi.

Proutie66

Je ne suis pas forcément « pour » le libre partout, mais un accès API (réglementarisé selon la donnée), me semblerait tout à fait pertinent pour que de beaux projets émergent.

tux.le.vrai

bonne initiative. :grinning:

Cela pourra permettre en outre de faire des économies, et que l’état, ou des collectivités locales ne se retrouvent pas pieds et mains liées pas des solutions propriétaires !

Deleterz

« Logiciels open source : le gouvernement a dévoilé son plan d’action… »
J’ai bien rigolé.
Logiciels libres = Richard Matthew Stallman, qu’ils prennent contact avec lui.

pecore

Cela me semble une bonne initiative et puis cela change un peu de voir les pouvoirs publiques s’intéresser au numérique. Un des avantages d’avoir des personnes plus jeunes aux manettes, je suppose.

lapin-tfc

Rire de quoi ??

kromignon

N’importe quoi, Stallman ce n’est pas le logiciel libre à lui tout seul. C’est quelqu’un qui en fait la publicité.
Et puis l’état c’est déjà largement engagé dans l’Open Data, si non des outils comme CovidTracker n’aurait tout simplement pas pu voir le jour.

Moi je me réjoui de voir que l’état continue dans sa lancé et tente de faire changer les mentalités et commence à comprendre qu’avoir la maîtrise de l’outil informatique commence par avoir la main sur les logiciels qui sont utilisés.

Maintenant, reste à voir si ces belles promesses vont être effectivement appliquées.