Convaincre les entreprises avec de bonnes performances et une prestation la plus équilibrée possible. C’est la mission du Dell Inspiron 16 Plus, un PC portable pour les pros qui remplit bien son office sans trop faire flamber l’addition. Voyons dans le détail ce que Dell nous propose avec ce produit banal de prime abord… mais loin d’être dénué d’intérêt.
Dell n’en parle pas beaucoup auprès du grand public, mais la gamme Inspiron est centrale dans son offre quand il s’agit d’aller courtiser les professionnels et les entreprises. Avec son Inspiron 16 Plus 7620, la marque signe un PC portable milieu de gamme de 16 pouces plutôt bien fichu, motorisé par un puissant processeur Intel Alder Lake-H de 12e génération et orné d’un grand écran au format 16:10. Mais que vaut dans le détail ce concurrent du Huawei Matebook 16S ? Réponse dans notre test, mais après avoir détaillé la fiche technique complète de l’appareil que Dell France nous a fait parvenir en prêt.
Avec cette configuration (16 Go de RAM, 512 Go de SSD et pas de GPU dédié), l’Inspiron 16 Plus est proposé à un tarif relativement attractif de 1 252 euros sur le site officiel de son fabricant. Il s’agit en l’occurrence du modèle le plus accessible. Comptez en revanche 1 599 euros si vous souhaitez ajouter à l’ensemble une RTX 3050, et 2 099 euros pour vous offrir la configuration la mieux pourvue. On passe alors sur une RTX 3060 (avec 60 W de TGP seulement, ce qui limite son intérêt), avec 32 Go de DDR5 et 1 To de stockage en SSD.
Design : de l’efficacité, quelques faux pas et une très bonne surprise
Sans être un produit sophistiqué, l’Inspiron 16 Plus est assemblé et conçu avec sérieux. L’appareil profite d’un coloris bleu-vert assez saillant et d’un châssis en aluminium brossé aux finitions soignées. L’ouverture du capot peut d’ailleurs se faire d’une main sans problème (signe d’une bonne répartition des poids). La conception de la charnière, d’apparence costaude, permet quant à elle de surélever légèrement la base du PC afin d’offrir une meilleure circulation de l’air sous le châssis et une position de travail un peu plus confortable.
Avec 356,78 x 251,9 x 19,95 mm pour 2,05 kg, l’appareil adopte les mensurations classiques d’un ordinateur de 16 pouces, mais s’avère un peu lourd à transporter. Rien de bien méchant toutefois pour un produit de ce format. On note enfin la présence de larges grilles de ventilation sous le dessous du châssis, à l’arrière et sur les flancs. Ces grilles forcent Dell à déporter légèrement la connectique par rapport aux emplacements habituels, mais ce n’est pas vraiment gênant d’après nous. Cependant, nous regrettons qu’en dépit du grand format offert, le constructeur texan ne nous propose pas une sélection de ports plus généreuse encore.
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Les connectiques se « limitent » en effet à deux ports USB-A 3.2 Gen 1, un port USB-C Thunderbolt 4 (avec prise en charge de l’alimentation et de l’affichage), une prise casque jack 3,5 mm, un lecteur de cartes SD et une sortie HDMI 2.0. L’essentiel est là, c’est vrai, mais l’ajout d’une prise RJ-45 aurait par exemple été un plus apprécié.
Le clavier n’est du reste pas tellement le point fort de notre Inspiron 16 Plus. Sans être mauvais, ce dernier n’exploite pas suffisamment l’espace offert par l’absence de pavé numérique (d’ailleurs assez regrettable) et s’équipe de touches à la fois un peu petites et un peu trop serrées les unes aux autres. Il faudra de l’entraînement pour s’y faire, mais l’on salue le silence offert par la frappe au quotidien. En haut à droite de ce clavier, Dell choisit en outre d’installer un capteur d’empreinte digitale dans le bouton de mise sous tension. À notre avis, l’emplacement est idéal.
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Au-dessus de l’écran, on trouve une webcam Full HD et grand-angle d’excellente facture. Il est rare d’en trouver d’aussi bonnes sur un PC portable, et nous constatons avec grand plaisir que Dell a fait un réel effort sur ce point. La netteté est au rendez-vous, même en basse lumière, et les couleurs sont plutôt justes. Cette caméra peut par ailleurs être occultée au besoin par le biais d’un petit volet que l’on met en place manuellement. La reconnaissance faciale est néanmoins absente, mais ce n’est pas bien grave.
Petit bémol en revanche concernant le trackpad, qui manque de précision et de confort malgré une surface de glisse honorable et une intégration plutôt originale aux repose-poignets. Nous sommes sur un pavé tactile qui manque de soin… comme c’est le cas sur 90 % des PC portables Windows, malheureusement. Nous aurions aimé que Dell reprenne la même technologie que celle utilisée pour sa gamme XPS, bien mieux pourvue en matière de trackpads.
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Terminons avec un mot ou deux sur le potentiel d’évolutivité de l’engin. L’accès aux composants se fait après avoir retiré la plaque inférieure du châssis, retenue par une petite dizaine de vis Philips (cruciformes). Il faudra alors s’armer d’un tournevis de précision. Une fois cette opération réalisée, il est possible de facilement remplacer la batterie, le SSD (M.2) et la barrette de mémoire vive (format SO-DIMM). L’Inspiron 16 Plus 7620 écope ainsi d’un indice de réparabilité de 6,9/10 en France.
Écran : une grande dalle 3K… à laquelle il manque deux choses
Contrairement à la gamme XPS, qui s’équipe le plus souvent de dalles fabriquées par le Japonais Sharp, l’Inspiron 16 Plus est pour sa part doté d’un panneau LCD IPS qui provient de chez l’équipementier chinois BOE. Il s’agit en l’occurrence d’un écran de 16 pouces offrant une définition 3K (3 072 x 1 920 pixels) et un format 16:10. Outre la présence d’un traitement antireflets ajouté à la dalle, Dell évoque une luminance de 300 cd/m2… un peu juste sur le papier. Voyons ce qu’en disent notre sonde et le logiciel de mesures Calman Ultimate.
Commençons justement par la luminance, qui s’établit typiquement à 240,3 cd/m2, contre 286,3 cd/m2 en valeur de pointe, rarement atteinte au quotidien. C’est en dessous du chiffre évoqué par Dell, et c’est trop faible pour offrir une lisibilité optimale dans une pièce fortement éclairée ou en extérieur. Le contraste est pour sa part très honnête, sans toutefois établir un quelconque record pour la technologie IPS, capable de faire mieux encore. On atteint en effet un ratio de 1524:1.
En conservant le mode d’affichage par défaut, la colorimétrie est cependant à revoir, avec un delta E mesuré par nos soins à 4,5 (idéalement, cette donnée devrait être égale ou inférieure à 3 pour permettre une restitution fidèle des couleurs). La température d’écran s’élève de son côté à 6 725 kelvins, ce qui traduit des couleurs trop froides (la température devrait en théorie approcher les 6 500 kelvins du standard vidéo pour être parfaite).
La couverture de l’espace colorimétrique sRGB est pour sa part assurée à hauteur de 98 % tandis que le gamut DCI-P3 est couvert à 74,7 % seulement. Des chiffres plutôt « classiques » pour un produit qui n’est destiné ni aux utilisateurs créatifs ni aux professionnels de l’image.
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Pour faire simple et résumer un peu nos impressions, il manque principalement deux choses à cet écran LCD pour être réellement au point : une meilleure luminosité et une calibration plus minutieuse. Deux points sur lesquels Dell aurait facilement pu faire mieux. Le ratio 16:10, idéal pour une utilisation bureautique tout comme au quotidien, et la définition 3K compensent néanmoins ces deux principales lacunes.
Performances : puissance et silence ?
Quelle que soit la configuration choisie, l’Inspiron 16 Plus est équipé d’un Core i7-12700H (14 cœurs et 20 threads cadencés à un maximum de 4,70 GHz, 24 Mo de cache et 45 W de TDP) couplé à au moins 16 Go de DDR5 à 4 800 MHz. Avec cette configuration, l’appareil n’a aucun mal à développer de solides performances. Le processeur hautes performances d’Intel, qui vient tout juste d’être remplacé dans le catalogue du géant californien, est d’ailleurs efficace aussi bien en bureautique qu’en montage vidéo ou en calcul lourd. Ce n’est pas pour rien qu’on le retrouve sur de très nombreux PC portables gaming et sur toute une flopée de laptops destinés aux créateurs de contenus.
Reste que l’Intel Core i7-12700H est une puce relativement gourmande en énergie qui implique un système de dissipation efficace afin d’être exploitée correctement. À ce petit jeu, tous les PC portables ne sont pas égaux… mais l’Inspiron 16 Plus s’en tire avec les honneurs : sa chauffe est plutôt bien maîtrisée dans l’ensemble.
Complètement silencieux en utilisation bureautique et quotidienne, l’appareil fait vrombir ses deux ventilateurs avec parcimonie. Pour les entendre se déchaîner, nous avons lancé notre habituel test de stabilité système via AIDA 64. Ce dernier permet de solliciter à 100 % l’ensemble des cœurs du processeur, en continu et sur une période prolongée. Parfait pour savoir de quoi est capable le système de refroidissement de notre Inspiron.
Dans ce contexte d’utilisation intensive, les températures montent dans un premier temps à près de 100 °C, avec un thermal throttling prononcé et des fréquences qui ont tendance à faire du yo-yo pendant la première phase de stress test. L’Inspiron se reprend heureusement vite en main en abaissant les fréquences à 2,60 GHz environ. Un cap, relativement modeste, que l’appareil maintient tout en limitant ensuite la chauffe à 80-90 °C tout au long de la charge CPU. Dans l’ensemble, les températures sont alors maîtrisées, la chauffe en surface du châssis est faible et les ventilateurs ne sont pas trop assourdissants. Un bon équilibre… mais qu’en est-il des performances ? Réponse en benchmark.
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Sous Cinebench R23, l’Inspiron 16 Plus et son Core i7-12700H glanent quelque 1 764 points en calcul single-core et 12 300 points en multi-core. Un score élevé. Pour comparaison, avec le même processeur, le Huawei MateBook 16S faisait un peu moins bien en multi-core cet été : 12 080 points en multi-core, contre 1 767 en calcul single-core. Son cousin, le MateBook D16, moins bien loti côté dissipation (un seul ventilateur), mais doté du même processeur lui aussi, se limitait pour sa part à 7 880 points en usage multi-core, contre 1 736 en single-core sur le même outil.
Cela nous donne une idée de la (bonne) prestation du laptop de Dell. En l’occurrence, l’appareil parvient à délivrer un niveau de performances CPU équivalent à ce que l’on trouve sur certains PC portables gaming, comme l’Acer Nitro 5 (1 732 points en calcul single-core et 13 970 points en multi-core, toujours sur Cinebench R23 et toujours avec un Core i7-12700H). Pour faire court, le rapport performances-encombrement-bruit est plutôt très avantageux sur notre Inspiron 16 Plus.
Terminons avec les performances offertes par le stockage. Sous CrystalDiskMark, les 512 Go de SSD installés sur l’Inspiron 16 Plus affichent des vitesses de transfert très convenables, mesurées à 5 088,08 Mo/s en lecture et à 3 986,77 Mo/s en écriture. On a déjà vu plus élevé en 2022, mais ces valeurs restent satisfaisantes.
Autonomie : la journée sur batterie, c’est dans ses cordes !
Aidé par sa batterie de 86 Wh, l’Inspiron 16 Plus parvient à faire très bonne impression sur l’autonomie, et ce, en dépit de la définition 3K de son écran et d’un processeur de 45 W énergivores.
En utilisation quotidienne, ce qui comprend la bureautique, la navigation web et la lecture vidéo, l’appareil parvient à tenir un peu plus de 8 heures sur batterie, d’après nos observations. Cette estimation peut être revue à la hausse en adoptant les réglages d’alimentation les plus économes en énergie.
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
En lecture vidéo sur YouTube (via Edge), nous avons ainsi réussi à atteindre 9 h 40 d’autonomie. Nous reprenions alors l’ensemble de nos réglages habituels, ceux que nous utilisons pour jauger l’autonomie de l’ensemble des laptops reçus en test. En l’occurrence, la luminosité de l’écran est poussée à 100 %, un casque est branché, le rétroéclairage du clavier est coupé, et les paramètres d’alimentation de Windows 11 sont réglés sur le mode Meilleure efficacité énergétique.
Pour un PC portable de ce calibre, équipé d’une puce Intel « H », ces résultats sont flatteurs. On n'aura aucun mal à tenir toute une journée de travail sur batterie. La recharge se fait pour sa part à l’aide d’un bloc secteur de 130 W que l’on aurait aimé plus compact, mais qui s’avère compatible avec la technologie de charge rapide de Dell, ExpressCharge. Disponible sous la forme d’une option à activer depuis le logiciel MyDell, elle permet de regagner les 100 % de batterie en un peu plus de 1 h 15.
Audio : quatre haut-parleurs au compteur
Côté haut-parleurs, Dell fait un petit effort. La firme mise en effet sur un quatuor de haut-parleurs de 2 W. Installés sous le châssis, et donc au plus mauvais endroit, ces derniers parviennent néanmoins à délivrer une qualité de son supérieure (et ce n’est malheureusement pas très difficile) à la plupart des haut-parleurs installés sur laptop. L’Inspiron 16 Plus offre ainsi un son relativement puissant, avec des aigus plutôt précis et des médiums ronds, agréables à l’oreille. On manque toutefois vraiment de graves pour conférer suffisamment de relief à l’ensemble.
Rien de particulier à signaler ou à rapporter en ce qui concerne la prise casque. Installée sur le flanc droit de l’appareil, elle offre une qualité audio très convenable, avec de la puissance et de la précision, même dans les hauts volumes.
Dell Inspiron 16 Plus 7620, l’avis de Clubic :
Concurrence : quelles alternatives au Dell Inspiron 16 Plus 7620 ?
- La puissance bien exploitée du Core i7-12700H
- Design convenu mais efficace, avec de bonnes finitions
- Un clavier toujours aussi convaincant
- Qualité d’affichage très honnête
- Pas de lecteur de cartes SD
- Trackpad peu agréable
- Mémoire vive soudée
- Autonomie juste correcte (8 heures 30 max)
Avec son MateBook 16S, Huawei nous livre un très bon PC portable de 16 pouces capable de s’attaquer efficacement à la concurrence immédiate de Dell ou de HP avec un prix de départ plus agressif. Bien qu’un peu convenu, l’appareil nous offre une qualité d’affichage convaincante, avec un grand écran aux bordures affinées ; des performances très solides, malgré l’absence de carte graphique dédiée en option ; et une qualité d’assemblage de haute volée.
Nous regrettons toutefois que le MateBook 16S ne fasse pas un peu mieux sur l’autonomie (qui reste malgré tout convenable) et que Huawei n’ait pas jugé bon d’ajouter un lecteur de cartes SD à une connectique du reste très complète. Cet oubli pourrait gêner certains utilisateurs. Nous aurions aussi aimé que Huawei se lâche un peu plus sur le design de son laptop, très convenu et qui évolue peu par rapport aux autres machines proposées par la marque ces derniers mois. Globalement, le MateBook 16S est une valeur sûre, mais il lui manque peut-être ce petit grain de folie qui permet de marquer les esprits.
- Une approche écolo à saluer…
- Connectique complète et webcam 1080p
- Performances solides du Core i7-1255U
- Bon potentiel en matière d’évolutivité (SSD et RAM remplaçables)
- … mais qui ne va pas encore assez loin
- On s’attendait à mieux en matière d’autonomie
- Écran 16:9 vieillot, avec de grosses bordures
- Qualité des finitions juste correcte et design peu exaltant
Acer a beau avoir les meilleures intentions du monde avec son Aspire Vero, il ne donne jamais vraiment envie de débourser jusqu’à 1 200 euros pour s’en offrir les faveurs. Car si l’appareil fait de beaux efforts pour être plus respectueux de l’environnement, il n’en fait pas assez sur le reste.
Le laptop écolo du constructeur taïwanais ne va pas encore suffisamment loin, selon nous, pour proposer une alternative écoresponsable vraiment ambitieuse et réellement intéressante aux modèles milieu/haut de gamme traditionnels. Pas d’écran 16:10, une autonomie loin d'être ébouriffante en dépit d'un CPU basse consommation, un chargeur USB-C non inclus par défaut sur le modèle i3, un design basique et des finitions un peu trop rudimentaires. Autant de lacunes qui peuvent à juste titre refroidir le chaland, même le plus motivé.
Cela dit, l’Aspire Vero n’est pas mauvais, loin de là. Il s’avère convaincant sur plusieurs points (performances solides, dissipation au point, connectique généreuse et démontage aisé, notamment), mais devrait passer à la vitesse supérieure pour espérer faire avancer sa cause. Gageons toutefois qu’Acer, visiblement investi dans sa démarche écologique, réitérera pour nous délivrer (nous l’espérons sincèrement) une machine plus aboutie, plus affriolante et plus en phase avec ce que propose déjà la concurrence.