Test Roccat Elo Air 7.1 : un casque complet, qui oublie pourtant l'essentiel

Matthieu Legouge
Spécialiste Image
24 décembre 2020 à 13h32
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Roccat Elo 7.1 Air © Roccat

Très actif sur la scène des périphériques gaming ces dernières semaines, Roccat revient avec Elo, sa nouvelle gamme de casques développée en partenariat avec Turtle Beach.

Roccat Elo Air 7.1
  • Double arceau pour un casque "taille unique"
  • Construction solide et assemblage sans reproche
  • Oreillettes pliables / Ergonomie et confort
  • Connectivité stable / Autonomie
  • Logiciel riche en fonctionnalités
  • Basses chaleureuses
  • Plusieurs fonctions "gadget" (éclairage RGB / voix magique)
  • Connexion unique et sans alternative via le dongle
  • Un support logiciel à améliorer
  • Rendu sonore correct mais imprécis
  • Grésillements lors du contrôle du volume sonore

Nous avons testé pour vous le Roccat Elo Air 7.1, le plus avancé de la gamme puisqu’il s’appuie sur un fonctionnement sans fil, une grande autonomie et assure le support du son surround, le tout pour un tarif inférieur à la moyenne. Une bonne occasion donc de voir si le mariage entre le géant américain et le fabricant allemand porte ses fruits.

À ce sujet, il est utile de préciser qu’il s’agit ici de la première gamme de casques produite par Roccat depuis l’acquisition de la marque par Turtle Beach. Et ce n’est pas tout : le Elo Air 7.1 signe également l’introduction du wireless au sein du catalogue headset de Roccat.

© Matthieu Legouge pour Clubic
© Matthieu Legouge pour Clubic

Roccat Elo Air 7.1 : sa fiche technique

Le Roccat Elo Air 7.1, c’est :

  • Transducteurs : dynamiques, aimant néodyme
  • Type de casque : circum-aural fermé
  • Réponse en fréquence : 20 Hz - 20 kHz
  • Microphone : unidirectionnel et amovible
  • Connexion : RF 2,4 GHz
  • Autonomie : environ 24 heures
  • Spatialisation : oui, son Surround virtuel 7.1
  • Logiciel : oui, Roccat Swarm
  • Poids : 345 g
  • Prix et disponibilité : disponible, à 99.99€
© Matthieu Legouge pour Clubic
© Matthieu Legouge pour Clubic

Les deux autres références de cette gamme Elo se contentent quant à elles d’une connexion filaire : le Elo X Stereo s’adresse davantage aux joueurs consoles et multiplateformes avec sa connectique 3.5 mm, tandis que le Elo 7.1 USB se place comme une alternative (filaire) moins couteuse au Elo Air 7.1.

Le prix de ces accessoires est un argument très fort puisqu’il ne dépasse pas 99 € pour la version que nous testons, contre 49 € et 69 € pour les autres modèles. À titre de comparaison, le Logitech G733 Lightspeed, qui réunit à peu près les mêmes caractéristiques que le Elo Air 7.1, est vendu 149 €. Dans la même lignée, le HyperX Cloud Stinger Core s’est dévoilé à 89 €, mais a manqué de nous séduire sur bien des points lors de notre test. Reste à savoir si l’Elo Air 7.1 fait mieux à ce tarif.

Design et ergonomie

Pas de grande surprise au déballage de l’Elo Air 7.1, le style et la qualité de fabrication de la marque est clairement reconnaissable. L’esthétique est sobre et minimaliste, seules les deux zones LED situées sur chaque oreillette viennent apporter un peu de contraste à la robe entièrement noire de ce casque.

© Matthieu Legouge pour Clubic
© Matthieu Legouge pour Clubic

En parlant de cet éclairage RGB (compatible avec l’écosystème AIMO), sa présence ne nous réjouit pas vraiment, car nous estimons qu’il est superflu, n’apporte pas grand-chose à l’esthétique et vient certainement consommer de l’énergie. S’il est pertinent avec un clavier ou une souris, c’est loin d’être le cas sur un casque, hormis le fait qu’il rend bien visibles le logo et le nom de la marque. Cela ne nous poserait aucun souci si l’éclairage était totalement désactivable, mais ce n’est pas le cas. Notons qu'après avoir questionné le fabricant à ce sujet, celui-ci nous a indiqué qu'une mise à jour sera bientôt déployée pour corriger le tir.

Revenons-en au casque en lui-même. Sa conception rappelle celle des Roccat Noz et Cross, notamment au niveau des fourches et des éléments que les relient à l’arceau. Il y a malgré tout une différence de taille : l’Elo Air dispose d’un double arceau avec une structure principale en métal et d’oreillettes capables de pivoter de 90 ° sur l’axe horizontal.

© Matthieu Legouge pour Clubic
© Matthieu Legouge pour Clubic

Le bandeau dispose d’un revêtement similicuir sur le dessus et d’une mousse en dessous. Celle-ci est assez peu épaisse mais assure un bon confort. La disposition en double arceau permet de bien équilibrer le poids du casque, qui pèse tout de même 345 grammes et n’est donc pas le plus léger de sa catégorie. L’autre avantage de cette conception est de ne pas avoir à ajuster le casque pour qu’il s’adapte à votre morphologie : le bandeau coulisse lorsqu’on enfile le casque et laisse une belle amplitude pour accepter tous types de morphologie.

© Matthieu Legouge pour Clubic
© Matthieu Legouge pour Clubic

Les coussinets se parent eux aussi d’un revêtement similicuir. Ils portent l’avantage d’isoler assez correctement de l’environnement extérieur, mais donnent vite une sensation de chaleur surtout lors de sessions de jeu qui s’éternisent. Le confort est toutefois au rendez-vous grâce aux mousses à mémoire de forme, avec une pression exercée sur l'oreille qui n'est pas excessive.

© Matthieu Legouge pour Clubic
© Matthieu Legouge pour Clubic

Dans l’ensemble, le Elo Air 7.1 est très bien construit. Ses plastiques n’ont pas l’air d’être de mauvaise facture et les différents éléments mobiles semblent solides. Le câble tressé qui relie les deux oreillettes passe à l’intérieur du bandeau, reste à voir si l’usure normale du casque et les frottements ne lui seront pas dommageables.

Rendu audio, son surround et "Superhuman Hearing"

Roccat a pris soin de proposer quelque chose de relativement complet avec cet Elo Air 7.1. Commençons par le rendu sonore en lui-même, sans faire de merveilles celui-ci n’est pas particulièrement mauvais, disons que l’on peut s’attendre à pire venant d’un casque gamer. Les basses sont profondes comme souvent avec ce genre de produits, à ce niveau on a déjà vu plus de précision, mais au moins aucune distorsion n’est à déplorer sur les basses fréquences. C’est cependant une autre histoire dans les médiums et les aigus, qui manquent de richesse et de précision, mais qui produisent surtout une distorsion perceptible dès lors que l’on franchit les 50 % de volume.

© Roccat
© Roccat

Mais nous constatons d’autres faiblesses, à commencer par un bruit parasite perceptible à un seuil de volume élevé. En réalité, il provient du retour son du micro, sa présence est donc normale. Il disparait d’ailleurs lorsque nous le désactivons en pressant le bouton sourdine, mais il revient sans que nous y prêtions attention puisqu’il suffit de frôler la molette de suivi du micro pour qu’il se réactive, alors même que le paramètre « mic monitoring » est désactivé sur Roccat Swarm. Espérons que cela sera réglé dans une mise à jour prochaine.

Parmi les autres comportements étranges, nous percevons parfois un léger grésillement en montant ou en baissant le volume, aussi bien depuis le casque que depuis Windows ou notre lecteur multimédia. Il faut également préciser que la modification des paramètres depuis le logiciel est peu réactive, nos modifications ne se répercutent que quelques secondes après une action, ce qui est parfois confus.

Mettons de côté ces désagréments pour nous concentrer sur le son surround et "l’audition surhumaine" (Superhuman Hearing), proposés par ce casque. Le 7.1 simulé de l’Elo Air permet d’élargir quelque peu la scène sonore en amplifiant certaines fréquences, ce qui signifie que l’on y perçoit davantage de détails. La provenance des sons se distingue facilement, mais nous sommes encore loin des solutions surround virtuel les plus convaincantes du marché, à savoir Waves NX (Audeze et HyperX) et dans une moindre mesure THX Spatial Audio (Razer).

© Turtle Beach
© Turtle Beach

Un mot pour terminer sur le Superhuman Hearing. Il ne s’agit ni plus ni moins d’un égaliseur qui aplatit le son afin de faire ressortir les sons les moins audibles, ou cacher par d’autres, dans un jeu : des bruits de pas, une arme qui recharge, un véhicule au loin, etc. Même si l’on peut estimer qu’il s’agit d’une fonctionnalité « gadget », son activation ne passe pas inaperçue. Dans Call Of Duty: Modern Warfare par exemple, le bruit des avions et hélicoptères vrombissent beaucoup moins, les tirs à proximité occupent moins d’espace ce qui débouche sur une scène sonore moins confuse, mais aussi beaucoup moins réaliste.

De la qualité du microphone

Amovible et largement flexible, le microphone de l’Elo Air 7.1 est bien pratique. La captation est relativement claire et les ajustements rendus possibles via Roccat Swarm apportent pas mal de polyvalence. On peut notamment activer le retour son du micro, chose que je trouve personnellement très utile avec des casques qui isolent correctement de l’environnement extérieur, mais aussi y activer la suppression de bruit, ou encore ajuster sa sensibilité ou son échantillonnage (44.1 kHz ou 48 kHz).

Fonction gadget par essence, on retrouve aussi un modulateur de voix, appelé « voix magique ». L’Elo Air nous laisse donc la possibilité de transformer notre voix en monstre, cartoon, homme ou femme, idéale si vous n’avez pas encore mué !

Dans l’ensemble le micro restitue correctement notre voix, mais non sans que celle-ci ne soit comprimée un minimum et manque donc de naturelle. L’absence de bonnette est préjudiciable et se micro est sensible aux plosives, on les perçoit d’ailleurs un peu trop lorsque l’on active le retour son.


Notre extrait audio ci-dessus devraient vous aider à vous faire une idée plus précise de la qualité et des fonctionnalités de ce micro.

Fonctionnalités, connectivité et autonomie

Au sujet des fonctionnalités, Roccat vise encore une fois l’exhaustivité en proposant quelque chose de très complet pour le tarif affiché. D’abord au niveau des commandes, toutes placées sur l’oreillette gauche. On y retrouve deux molettes, une pour ajuster le volume général (qui n’est pas indépendant de celui du PC), une autre pour contrôler le suivi du micro (le volume du retour son), un bouton pour mettre le micro en sourdine et le classique on/off. Rien à signaler de particulier sur ces commandes, si ce n’est peut-être que nous aurions apprécié des molettes avec plus de relief, qui tombent mieux sous le pouce, et pourquoi pas cliquables.

Le suivi du micro aurait quant à lui pu être paramétrable seulement via le logiciel, ce qui aurait laissé le champ libre pour placer une molette permettant de faire la balance entre l'audio du jeu et du chat.

© Matthieu Legouge pour Clubic
© Matthieu Legouge pour Clubic

La connectivité est assurée par un dongle (USB-A) et la technologie « Stellar Wireless » de Roccat. Celle-ci fonctionne en toutes situations, même dans un environnement où beaucoup de signaux se concentrent. Sa portée est toutefois plus courte que certains de ses concurrents : 10 mètres, pas plus. Alors que nous perdons le signal une fois sortis de notre bâtiment avec d’autres modèles, le Elo Air 7.1 montre ses limites en changeant simplement de pièce, la portée de 10 mètres semble toutefois bien respectée.

© Matthieu Legouge pour Clubic
© Matthieu Legouge pour Clubic

L’autonomie est plutôt bonne avec une moyenne de durée de vie de la batterie de 24 heures, valeur dont nous avons pu vérifier la véracité lors de ce test. La recharge s’effectue par USB-C, le câble est suffisamment long pour qu’il puisse être rechargé pendant que l’on porte le casque. Précisons toutefois que le l’Elo Air 7.1 fonctionne uniquement via sa connectivité sans fil, la connexion USB est utile dans le seul but de recharger la batterie.

Pour le reste, tout se passe avec Roccat Swarm, la solution logiciel du fabricant que nous avons déjà pu mettre à l’épreuve avec, entre autres, le clavier Roccat Vulcan 121 AIMO.

Roccat Swarm : un bon logiciel compagnon ?

L’Elo Air 7.1 s’appuie sur le logiciel Roccat Swarm pour étendre ses possibilités. En connectant le casque, nous avons apprécié de retrouver un égaliseur très complet qui permet d’ajuster les paramètres sonores selon la situation ou nos préférences, encore rare sont les logiciels compagnon à le proposer. La section égaliseur permet également de choisir entre de nombreux presets, de sélectionner différents échantillonnages, mais aussi d’activer d’autres fonctionnalités comme nous pouvons le voir sur la capture de gauche, ci-dessous.

Roccat Swarm_1
Roccat Swarm_2
Roccat Swarm_3

C’est également ici que l’on peut activer le son surround et le Superhuman Hearing, ajuster nos préférences concernant la suppression de bruit, ou encore accéder aux paramètres du microphone. Enfin, l'éclairage RGB se gère très facilement, sur une seconde page ; ne manque plus que la possibilité de l'éteindre totalement, chose que Roccat devrait permettre via une prochaine mise à jour.

Roccat Elo Air 7.1 : l’avis de Clubic

Si l’on voulait résumer bêtement et écourter ce test, il nous suffirait de faire un parallèle avec la fable bien connue de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.

L’Elo Air 7.1 tente en effet de réunir le maximum de fonctionnalités et d’allonger sa fiche technique tout en conservant un tarif très contenu. Il en résulte un casque qui, sans être mauvais, reste commun et n’excelle vraiment nulle part. Il s’agit à ce titre d’un bon compromis, car il offre bien des choses que l’on ne retrouve pas ailleurs à tarif égal : une belle autonomie, une connectivité stable, un design ergonomique ou encore une multitude de paramètres à contrôler via Swarm. D’un autre côté le rendu sonore laisse à désirer, tout comme le son surround, la qualité du microphone, ou encore le fonctionnement du logiciel un peu confus et pas suffisamment fluide.

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Les plus

  • Double arceau pour un casque "taille unique"
  • Construction solide et assemblage sans reproche
  • Oreillettes pliables / Ergonomie et confort
  • Connectivité stable / Autonomie
  • Logiciel riche en fonctionnalités
  • Basses chaleureuses

Les moins

  • Plusieurs fonctions "gadget" (éclairage RGB / voix magique)
  • Connexion unique et sans alternative via le dongle
  • Un support logiciel à améliorer
  • Rendu sonore correct mais imprécis
  • Grésillements lors du contrôle du volume sonore

Ergonomie 8

Finitions 8

Audio 6

Logiciel 6

Microphone 6

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Commentaires (2)

Bibifokencalecon
Compte-tenu de votre test et de la cible «&nbsp;gaming&nbsp;» de ce casque, cela laisse penser que ce modèle a pratiquemment raté son public…<br /> grésillement et manque de profondeur<br /> rendu sonore général décevant<br /> Je peux comprendre que les graves soient accentués dans le cas d’un casque de jeu, mais ici, il ne semble pas particulièrement bon (compte-tenu de son positionnement tarifaire) et les medium/aigus ne lui permettent même pas d’être réellement polyvalent.<br /> Quand au 7.1 simulée, là encore, il semble décevant face à ses concurrents directs…<br /> À quoi bon un casque joli, bien construit, et confortable, avec pleins de petites fonctionnalités «&nbsp;bonus&nbsp;», si le coeur même de son pourquoi n’est pas atteint. Votre conclusion va dans ce sens.<br /> Avec un 6/10, vous êtes presque trop aimables.
Matthieu_Legouge
Hello et merci d’avoir lu le test. La question a se poser à propos du rendu sonore est plutôt de savoir, sur cette gamme de prix, si le consommateur s’y intéresse vraiment et s’il en perçoit les défauts/qualités et les limites. J’ai eu pas mal de casques différents sur les oreilles ces derniers mois et dès que j’en connecte un je lance systématiquement les mêmes pistes et jv, ça forme l’oreille et me permet d’exprimer mon ressenti, mais cela reste un ressenti. <br /> 6/10 me semble juste si l’on compare avec ce que l’on trouve sur le marché. Les casques gamer wireless avec son surround et autre «&nbsp;bonus&nbsp;», à tarif contenu, sont de plus en plus fréquents et montrent la plupart du temps des limitations similaires. Au moins avec ce genre de test le consommateur sait à quoi s’en tenir : il faut investir davantage pour que l’on retrouve vraiment dans le produit ce qui est affiché sur sa boite ou dans les éléments marketing de la marque. Finalement, ce qui me gène avec l’Elo Air, c’est qu’il n’est pas polyvalent (pourquoi n’y retrouve-t-on pas une connexion mini-jack pour connecter ailleurs que sur pc ?), et fait «&nbsp;rager&nbsp;» sur plusieurs points (logiciel et micro surtout).
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