Beyond Good & Evil 2 : une enquête lève le voile sur un développement chaotique

Thibaut Popelier
Spécialiste Gaming
28 septembre 2020 à 08h55
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Ubisoft
Ubisoft

Depuis juillet dernier, Ubisoft est régulièrement incriminée pour des affaires de harcèlement au sein de ses studios et pour infliger des conditions de travail terribles à ses employés. Une nouvelle affaire vient d'être publiée et cette fois, elle concerne Beyond Good & Evil 2.

Michel Ancel, l'ancien directeur créatif du projet, est au cœur de cette énième polémique.

Ubisoft Montpellier

Un projet de rêve qui vire au cauchemar

Durant sa conférence à l'E3 2017, l'éditeur français dévoilait enfin les premières images du très attendu Beyond Good & Evil 2. C'est un Michel Ancel très ému qui monte alors sur scène pour remercier les fans et expliquer brièvement sa vision pour ce futur blockbuster en puissance. Mais plus de trois ans après cet événement, l'ambiance n'est plus à la fête et le développement piétine. Pire encore, le célèbre créateur français est incriminé pour son comportement et la gestion de ses équipes.

Une fois de plus, c'est le Journal Libération qui vient publier cette enquête. Les journalistes Erwan Cario et Marius Chapuis ont discuté avec une quinzaine d'employés d'Ubisoft Montpellier. L'occasion de revenir sur la gestation houleuse de Beyond Good & Evil 2 (BGE 2), un titre en développement depuis sept longues années et qui vient à peine de sortir de sa phase de pré-production.

Michel Ancel

Michel Ancel pointé du doigt

Ce qui revient dans la bouche des salariés interrogés par Libération, c'est surtout le comportement inadéquat de Michel Ancel, l'ancien directeur créatif du jeu. Le papa de Rayman a par ailleurs annoncé le 18 septembre dernier qu'il mettait un terme à sa carrière dans le jeu vidéo, laissant les équipes de BGE 2 et celles de Wild (une exclusivité PS4 dévoilée en 2014) orphelines.

Ainsi, d'après ces témoignages, Ancel jouissait d'une impunité totale grâce à sa proximité avec Yves Guillemot, le P.-D.G. d'Ubisoft. Il n'aurait pas hésité à mettre à la poubelle plusieurs mois de travail. Les développeurs évoquent aussi leur manque de liberté créative et des changements d'orientation incessants initiés par le réalisateur du jeu. Cette cadence infernale aurait conduit à des burn-out et autres formes de dépression.

Un employé sous couvert d'anonymat détaille son propos via la déclaration suivante.

Michel a besoin que les idées lui appartiennent. Il préfère souvent improviser un truc à lui plutôt que d’écouter l’équipe et regarder le travail structuré qu’on a fait à sa demande. Il est capable de vous expliquer que vous êtes un génie, que votre idée est formidable, pour ensuite vous démonter en réunion en disant que vous n’êtes qu’une merde, que votre travail ne vaut rien et ne plus vous parler pendant un mois. C’est quelqu’un qui a un processus créatif qui est à base d’érosion, d’érosion de sa vision et des personnes qui l’entourent.

Ubisoft
Ubisoft

Un développement interminable

Une telle ambiance a bien évidemment de réels impacts sur le processus créatif. Pour y remédier, Ubisoft avait alors décidé de mettre en place un comité de 19 personnes (dont une seule femme). Cette nouvelle organisation n'aurait finalement rien changé... Toujours dans le but d'illustrer le cette sorte de chaos créatif, un salarié revient sur le trailer qui avait été dévoilé à l'E3 2017.

Les vidéos ont été faites à la main, en rush, sous le contrôle de Michel. Tout a évidemment été jeté depuis. La ville de Ganesha City, qu’Ancel voulait absolument qu’on fasse avec un niveau de détails complètement débile, on vient à peine d’en sortir trois ans après, et on l’a refaite déjà quatre ou cinq fois. Sachant qu’il faut faire plusieurs planètes, vous imaginez l’absurdité de ce type de raisonnement.

Face à ces difficultés, Ubisoft n'a rien trouvé de mieux que de mettre encore plus la pression aux équipes. Ainsi, en tout début d'année 2019, le P.-D.G. de la branche montpelliéraine de l'éditeur aurait demandé expressément une démo jouable pour le printemps sous peine d'annuler purement et simplement le jeu. Finalement, cette démo fut validée.

Michel Ancel BGE 2

Ancel répond aux attaques

Dernier élément important, ces dysfonctionnements sur Beyond Good & Evil 2 et certaines plaintes déposées à l'encontre de Michel Ancel ont conduit Ubisoft à ouvrir une enquête interne sur le créateur. C'est également à ce moment que ce dernier a souhaité se détacher totalement du projet en prenant sa retraite. Cependant, Ancel explique que ce fut une décision mûrement réfléchie et qui n'était pas liée à l'enquête en cours (pour laquelle il aurait répondu à de nombreuses questions pendant plusieurs heures).

Aujourd'hui, et malgré la souffrance avérée du personnel, le développement de Beyond Good & Evil 2 continue sans Michel Ancel. Par ailleurs, ce dernier s'est fendu d'un post sur Instagram dans lequel il conteste certains points évoqués dans le papier de Libération. Disponible en anglais, cette réaction a été traduite par nos confrères de Jeuxvideo.com.

Fake New

Prenez quelques personnes en colère et jalouses et laissez-les parler au nom de centaines. Publiez rapidement les articles pour qu'ils se combinent avec ceux sur harcèlement sexuel chez Ubisoft, relayés dans d'autres articles. Est-ce sérieux ? C'est ce que vous attendez d'un journal national. Je me battrai pour la vérité, car de telles accusations sont une honte. J'ai travaillé dur sur chacun de mes projets et j'ai toujours eu du respect pour les équipes. Ces accusations sont fausses.

1- Gestion toxique : Je ne dirige pas l'équipe. J'apporte une vision, puis les producteurs et les managers décident quoi faire, quand et comment. Ce sont des personnes puissantes dans la réalisation de projets aussi importants. Pourquoi le journaliste n'en parle pas ?

2- Je change toujours d'avis : Faux. Par exemple, j'ai passé des années à expliquer pourquoi la ville ne devrait pas être refaite de zéro. Des heures à expliquer que les personnages étaient assez bons et n'avaient pas besoin d'être refaits. Pareil pour les planètes et tout. Mais parfois, certaines personnes de l'équipe ont changé les choses malgré mes conseils. Les gestionnaires sont là pour résoudre ce problème.

3- La démo de 2017 était fausse et était une vidéo : Faux. La démo 2017 était solide et a rendu possible la démo 2018. Contrairement à ce qui est dit dans l'article, la démo de 2018 avait les bons détails, utilisait un véritable système de streaming, une génération procédurale, et était jouable en ligne. C'était un chef-d'œuvre de la technologie.

L'article de Libération contient de fausses informations révélées par un petit nombre de personnes qui souhaitent me détruire et détruire les projets. Cela ne peut pas être fait sans que je combatte toutes les lignes de cet article. J'ai offert au journaliste l'opportunité de prendre suffisamment de temps pour examiner toutes les erreurs. Voyons ce qu'il va faire.

Cette affaire pourrait donc ne pas en rester là...

Qu'en pense-t-on chez Clubic ?

Cette fois, il n'est pas question de harcèlement, mais l'enquête met en lumière toute la difficulté de créer un jeu vidéo à gros budget à l'heure actuelle. La route sera sans doute longue mais c'est toute une industrie qui doit revoir ses pratiques pour offrir de meilleures conditions de travail aux développeurs.

Les joueurs doivent s'emparer du sujet pour pousser les éditeurs à changer leurs sales habitudes. Bien entendu, rien ne sera jamais parfait mais il y a de vrais progrès à faire.

Thibaut Popelier

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Fan de jeux vidéo et de nouvelles technologies, je suis rédacteur dans ce milieu depuis déjà plusieurs années. J'aime partager ma passion à travers les news, tests et autres dossiers. J'adore aussi le...

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Commentaires (31)

Belzebuth
« Pour palier à cela, Ubisoft avait alors décidé » : pallier est un verbe transitif avec 2 l
Presidentevil
Pas besoin d’envoyer le message deux fois, j’ai compris C’est corrigé.
oudiny
Quand je lis le passage sur " … vous êtes des génies avec vos idées et quelques temps plus tard en réunion vous n’êtes que de la m---- … " je peux vous garantir qu’il n’y a pas que dans le jeu vidéo que c’est comme ça donc rien de nouveau sous le soleil à ce niveau là.<br /> Et le coup de rien ne va plus au niveau du climat social et la tête du groupe ne sait rien faire d’autre que de remettre un coup de pression … là non plus rien de nouveau.<br /> Alors je ne sais pas si c’est lié à la médiocrité des décideurs franchouillards et si c’est comme ça même avec des têtes pensantes étrangères mais personnellement je ne suis absolument pas surpris par ce genre de pratiques que j’ai rencontrés à de bien multiples reprises dans ma carrière jusqu’à maintenant.<br /> Il faut croire que toutes ces personnes sont toutes allées à la même école ceci pouvant expliquer cela … car même une concurrence acharnée d’un marché ne peut expliquer les bassesses et les médiocrités des dirigeants d’entreprises. Croire que l’on peut tout faire " seul " ou tout ramener à soit est juste une hérésie … comme le dit l’article la créativité vient de l’équipe et non du " ROI " !!
loracle
De nos jours on trouve de plus en plus ces énérgumènes taré qui sont au pouvoir, et y’a rien à faire, c la fin des temps.
Pronimo
Le «&nbsp;Moi-je&nbsp;» dans une entreprise plutôt que le «&nbsp;Nous&nbsp;» c’est la mutinerie assuré au bout d’un moment ^^
GRITI
Parfois nos commentaires mettent vraiment du temps à apparaitre…<br /> A une époque, j’ai fait quelques doublons…
Belzebuth
Désolé pour le doublon, c’était juste une mauvaise manipulation de ma part.<br /> Toutefois, je confirme que le verbe pallier est transitif, c’est à dire, qu’on n’utilise jamais la préposition «&nbsp;à&nbsp;». On pallie quelque chose, et non «&nbsp;à&nbsp;» quelque chose. Si je peux me permettre, pour votre phrase, vous pourriez écrire «&nbsp;Pour pallier cela&nbsp;» ou même utiliser «&nbsp;Pour remédier à cela&nbsp;».
Fata
Le genre de comportement puant et toxique décrit dans cet article est loin d’être réservé au monde du jeu vidéo. On le retrouve dans toutes les grosses boites.
jbobby
J’ai travaillé avec lui et c’est quelqu’un de très sympathique, mais il est vrai qu’il n’est pas fait pour gérer des équipes ni faire du design. C’est juste quelqu’un qui a des idées de mondes. Des principes généraux. Souvent, il veut fixer le cap du développement mais il ne sait pas faire. Je ne sais pas pour BGE2 (enfin pour cette itération de BGE2, parce que le BGE2 d’il y a 10 ans ça je sais que c’était pareil) mais il a l’habitude de faire faire 10 trucs et de ne pas les utiliser. Au final comme on doit sortir un jeu, tout le monde souffre beaucoup à rusher comme des malades pour sortir un produit. De ce que j’ai pu voir, et ce n’est pas forcément représentatif de tous ses projets, pour y arriver Ubisoft installe une importante couche de managers et un designer qui a les reins solides entre lui et l’équipe. Ces managers servent d’amortisseurs mais parfois ils souffrent eux aussi. Mais sans Michel, pas de Rayman ni de BGE, si on veut ces produits qui marquent les esprits il faut s’attendre à beaucoup d’efforts, c’est commun pour les projets d’envergure. Le jeu vidéo c’est de l’informatique et de la créativité, l’informatique c’est structuré et la créativité c’est tout le contraire. En fait, c’est à Ubisoft d’utiliser ses employés pour ce qu’ils savent faire et que tout se passe bien, Michel pour les grandes idées, des designers éprouvés pour le design, les managers pour gérer l’équipe et les plannings… Mais Ubi n’intervient que lorsque les choses partent en vrille.
Trentreznor
Etait-ce vraiment nécessaire de faire un article sensationnaliste sur de «&nbsp;simples&nbsp;» problèmes de management et de production assez classique sur de gros projets? Libération a trouvé un bon filon et va jeter de la m*rde dessus tant que ça fera parler.
cirdan
Tu donnes des cours particuliers ? Tu dois être sacrément efficace
oudiny
Les journaleux ne cherchent QUE le sensationnel … l’information pure est tellement surfaite qu’elle n’intéresse plus vraiment les lecteurs que nous sommes et là aussi il n’y a rien de nouveau sous le soleil.<br /> C’est devenu le monde dans lequel nous vivons avec tous ces médias qui diffusent de nos jours 24h/7 … il faut trouver l’infos qui clashera le plus même si cette dernière au finale reste d’une banalité absolue
chaton51
"pointé du doigts’ … du doigt. pour le reste dans toutes les grosses boites, y a tjs un gars qui donne des idées et des petits chefs de m… qui n’ont rien à faire là et qui s’amusent a descendre les autres sûrement parce qu’ils sont frustrés chez eux… qui dit vrai, qui dit faux, tout ce qu’on constate c’est qu’il y a apparemment un problème dont tout le monde se fou chez ubi depuis quelques années non ?
jvachez
«&nbsp;C’était un chef-d’œuvre de la technologie.&nbsp;»<br /> Ca aurait été commercialisé direct si ça avait été le cas.
jbobby
Le vrai problème dans cette situation est que ça conduit à des crunchs : l’équipe travaille 12H, voire 15H par jour, parfois les weekends. Il y a un monde du travail à 2 vitesses : ceux qui travaillent 35H par semaine, et ceux qui travaillent presque le double (pas que dans le jeu vidéo), sont mal payés, se taisent et sont souvent en CDD.
Myraloes
C’est le travail des journalistes de traiter ce genre de sujets. Sinon qui le fera à leur place ? Et n’allez pas penser que ce genre de choses est à ce point évidente et consensuelle qu’il n’est pas nécessaire de s’y attarder. C’est tout le contraire. Ou peut être êtes vous de ceux qui pensent que la fin justifie les moyens ? Que du moment qu’il y a un produit ou un service de qualité à la fin on peux faire subir n’importe quel sort à ceux qui ont travaillé à sa réalisation ?
Myraloes
Je suis sensible aux problématiques affectant les médias et n’apprécie pas la méthode du «&nbsp;buzz&nbsp;». Mais il ne faut pas perdre de vue que ces problèmes sont de nature systémiques. Les médias sont pris dans des logiques systémiques et financières qui ne sont pas de leur seul fait et qui les incitent malheureusement à aller dans cette direction. Et nous sommes tous, comme tu semble le suggérer corresponsables de cette situation.<br /> Si nous voulons que ça change cela nécessite un virage profond de nos comportements individuels et collectifs. Nous devons en finir avec l’illusion de la gratuiteté et comprendre qu’il faut financer ce que nous jugeons pertinent, légitime, efficace et souhaitable.
Trentreznor
Et quel est «&nbsp;ce genre de sujet&nbsp;» là je ne vois aucun harcèlement, aucun Burnout dû à des rythme de travail imposés aux employés… Non juste des problèmes de management et d’ego… La première victime serait plutôt Ubisoft ici vu le fric dépensé.
Myraloes
Les problèmes de «&nbsp;management et d’ego&nbsp;» du point de vu n+1 ont pour conséquence une perception de harcelement et d’augmentation de la charge de travail de ceux qui sont en dessous. Les gérants d’ubisoft sont des décideurs. Ils ont le cuir et les ressources pour encaisser les soucis de gestion. Pas leur subordonnés.
pecore
J’ai coutume de dire qu’il faut toujours entendre les deux versions d’une histoire avant de juger. Peut être Michel Ancel est il victime de malveillance ou peut être est il vraiment un mauvais manager. Mais certaines choses ne sont pas subjectives et un projet de plusieurs millions qui prend sept années de retard ça n’a rien de subjectif. Il est normal pour les décideurs d’avoir cherché les causes du dysfonctionnement. L’avenir nous dira s’ils l’ont effectivement trouvée. En tous les cas un grand merci à Michel Ancel pour BG&amp;E 1 et bonne chance pour la suite.
Mike-de-Klubaik
Et voilà j’en étais certain qu’un dossier allait être tenu… et bien entendu, on met à charge les faux responsables…<br /> On oublie que Michel Ancel subit la pression de ses producteurs… et je mets ma main à couper que cette espèce de démo (horrible à mes yeux) est le fruit des producteurs et pas de la vision de Michel Ancel. BG&amp;E 2 (enfin de ce qu’il en est, s’il sortira) N’EST PAS l’esprit de BG&amp;E. Les vrais fans connaissent la véritable histoire du développement de BG&amp;E. Le jeu à son époque était déjà vu comme un OVNI en terme de développement, les développeurs jouissaient d’une énorme liberté créative et pas de contrainte de temps. Il y avait sur un site internet une très longue interview sur les principaux protagonistes du développement, dont Michel Ancel. Ça respirait le fun, la bonne entente et le sérieux de proposer quelque chose de qualité. C’est sûrement ce qui a permis au jeu d’avoir ce cachet si unique.<br /> Moi je me mets à la place de Michel Ancel, devoir transformer son bébé si unique en un gloubi-boulga sauce triple-A insipide wesh-wesh-tavu je crois que déjà d’une ça me ferait mal, et de deux je ne me priverai pas de par moment péter un câble face à ceux qui te regardent de haut sans rien savoir.<br /> Comme d’habitude les vrais «&nbsp;coupables&nbsp;» vont s’en sortir blanchis, et les journalistes ne pas faire le travail en surfant sur le buzz.<br /> D’ailleurs ce n’est pas le premier à qui cela arrive. C’est partout pareil. C’est un peu la même chose qui est arrivé à Kojima. On peut dire ce qu’on veut et critiquer Kojima et son boulard, il n’en reste pas moins talentueux. Maintenant qu’il n’est plus dans la boite, Konami est en train de couler. Kojima s’est toujours plaint de ne pas avoir eu de «&nbsp;libertés&nbsp;» qu’il estimait en droit d’avoir, et il disait même que MGS1 devait se suffire à lui-même, et que c’est sous la pression de la direction qu’il a sorti les suivants plus que par envie.<br /> Mais maintenant la mode est de créer un jeu tape-à-l’oeil, le marketing se chargeant de faire monter la hype avant même que le jeu soit sorti. La meilleur preuve : Cyberpunk 2077. On se tape des goodies depuis des mois voire des années avant la sortie d’un jeu et que personne n’a eu dans les mains pour s’en faire un avis. C’est hallucinant de non-sens.<br /> Enfin, je souhaite à Michel Ancel une bonne et heureuse retraite loin dans tout ce brouhaha. Et même si je pense qu’il ne donnera peut-être pas sa version des faits, s’il le fait (ce sera probablement une question d’années), je parie que je ne suis pas très loin de la vérité (chers clubicois/ses, gardez au chaud ce commentaire, je tiens le pari ).<br /> Que Michel Ancel dans sa future réserve naturelle cultive le «&nbsp;dicton&nbsp;» : «&nbsp;un esprit sain dans un porcin&nbsp;»
enrico69
@pecore D’autant plus que comme mentionné plus haut c´est facile d´incriminer sans avoir rien á prouver. Cette phrase par exemple, me rappelle ce que j´ai vu chez un de mes employeurs :<br /> "…Prenez quelques personnes en colère et jalouses et laissez-les parler au nom de centaines… ¨<br /> Et pour le coup, dans notre cas, ces personnes racontaient le plus souvent nímporte quoi, étaient frustrés de voir que tout n’allait pas dans leur sens et que la masse des salariés restait satisfaite. Alors oui, c’est bien d´avoir les deux versions.
Oncle_Picsou
J’espère au moins qu’il y aura un haras dans la future réserve naturelle de Michel Ancel
GRITI
Oncle_Picsou:<br /> qu’il y aura un haras<br /> Faute de frappe? Fallait-il comprendre harem? …
Oncle_Picsou
Haras, avec des chevaux, pour Michel Ancel (En selle)… Bon, ok, je sors
Mike-de-Klubaik
Il fera des gâteaux et des desserts aussi.
GRITI
Vous faites la paire tous les deux!!!
Oncle_Picsou
La rumeur raconte qu’il souhaiterait rentrer dans les ordres puis fusionner les galettes St-Michel et Ancel pour découvrir la recette ultime du petit sablé
pecore
Attention tout de même : avoir du talent et des idées ne fait pas tout. Il y a un gros travail de production derrière avec des choix à faire, des arbitrages, des compromis. Je me rappelle du jeu Nomad Soul dont le développent a duré tellement longtemps que que le résultat final était bancal, voire bâtard car passé dans de trop nombreuses mains. Ou le jeu Evil Twin qui a signé la mort du studio In Utero à cause d’une production non maitrisée. Dans un interview le chef de projet déclarait qu’il regrettait qu’Ubi-Soft (l’éditeur) les ai laissé trop libres de leurs choix, ne les aient pas davantage cadrés. Ce ne sont que deux exemples parmi d’autres.<br /> Tout cela pour dire qu’un bon créatif ne fait pas forcement un bon manager et qu’il faut des personnes avec les pieds sur terre pour rappeler qu’il s’agit aussi d’un travail, un travail sur lequel des personnes comptent pour ramener un salaire à la fin du mois. De plus les créateurs comme Kojima (ou Conan Doyle avant lui) ne devraient pas mépriser la fan-base qui a fait leur succès sous prétexte qu’il en ont marre du héro qu’ils ont créé.<br /> Comme je disais plus avant, dans un litige, toujours considérer les deux cotés de l’histoire avant de se faire une opinion.
Mike-de-Klubaik
«&nbsp;Comme je disais plus avant, dans un litige, toujours considérer les deux cotés de l’histoire avant de se faire une opinion.&nbsp;»<br /> Justement, il ne me semble pas avoir vu la parole du principal intéressé ou d’un de ses plus proches, donc bon. C’est bien ce que certains (dont moi) ont révélé, une partialité de traitement sur ce que certains ici-même ont qualifié de non-info.<br /> Effectivement les jeux comme BG&amp;E ont été des paris, et ne sont pas rentables, car sortant des processus industriels communément admis aujourd’hui. Même que ces paris s’avèrent parfois ratés (ceux que tu as évoqué), cela dit ils restent quand cela a réussi les retombées peuvent être lucratives. La preuve.
pecore
Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dis. Je n’ai rien contre les idées originales, au contraire et BG&amp;E est un de mes jeux préférés que je refais tous les deux trois ans, toujours avec plaisir. J’ai quelque chose en revanche contre les idées originales sabotées, sabordées par une réalisation chaotique et qui aboutissent à des jeux bancals et/ou bâclés. Je trouve que c’est du gâchis de talent et de potentiel.<br /> Quand à Michel Ancel, je ne le tiens responsable de rien, vu que je n’ai pas les éléments pour le faire. Car pour cela il faudrait interviewer l’intéressé mais aussi ses collaborateurs et ses supérieurs. Je dis juste : attention à ne pas céder à la facilité de clouer au pilori le gros-méchant-éditeur-qui-pense-qu’au-fric. Pour un employeur de vouloir que les projets qu’il finance aboutissent et que les ventes couvrent a minima les frais engagés, je ne vois là rien de choquant ou d’anormal. C’est le contraire qui serait bizarre.
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