Big Girls : des femmes géantes au secours de l'Humanité

05 octobre 2021 à 15h41
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Big Girls Jason Howard © © 404 Comics x Clubic

En mars dernier, le comics Big Girls voyait le jour aux États-Unis dans la mythique maison d’édition Image comics. Un mois plus tard, l’œuvre débarquait en France, et devenait la seconde publication de 404 comics. Plongée dans un futur sombre où un virus hors du commun a pris les humains d’assaut…

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Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.

Big Girls (2021)

Jason Howard

L’histoire de Big Girls se déroule dans un futur indéterminé. Comme souvent dans les œuvres d’anticipation, l’humanité est en détresse, cette fois malmenée par un virus… fort surprenant. Touchant certaines personnes dès la naissance, il les frappe de gigantisme : passé l’âge de deux ans, les victimes se mettent ainsi à grandir de façon démesurée jusqu’à atteindre la taille d’un building.

Et ce n’est pas tout ! Si les femmes deviennent « simplement » immenses, les hommes touchés, eux, se transforment en monstres affreux couverts de tumeurs. On les appelle les Jacks, et ils adorent la chair humaine...

« Une erreur s’était produite. C’est tout ce qu’il y avait de certain. »

Évidemment, à l'apparition du virus, il a fallu protéger la population « saine ». Ce qui restait du gouvernement a donc constitué un espace préservé au cœur d’une grande ville : la Réserve. C’est d'ailleurs ici que se déroule l’essentiel de l’histoire ; c'est simple, on ignore pratiquement tout de ce qui se passe à l’extérieur. Les autres grandes villes ont-elles été décimées ? Ou est-ce que d’autres humains luttent efficacement contre les Jacks ? Mystère.

Big girls image1 © Jason Howard / 404 comics

« Parfois, de grands problèmes impliquent de grandes solutions. »

La solution pour combattre les Jacks est vite trouvée : ce sera le rôle des femmes géantes ! Rares mais précieuses, elles forment donc une unité d’élite qui protège la ville contre les attaques des monstres. Dans Big Girls, nous suivons l’histoire de l'une d'elles, Ember. Née à la campagne, elle a été emmenée à la Réserve pour rejoindre la fameuse unité de protection, « la Barrière » comme elles se surnomment souvent.

Or, très vite, on comprend qu’Ember n’a rien d’une brute, ni même d’une soldat. Lorsque la police localise un petit garçon frappé de gigantisme, elle préfère jouer avec lui plutôt que de faire preuve d'agressivité, même s'il sera finalement abattu froidement d’une balle dans la tête, afin de ne pas devenir une menace. Le ton est donné : Ember respecte sa mission, mais se pose quand même des questions sur l’ordre établi.

« Nous sommes la Barrière. Rien ne passe. »

L’ordre, justement, c’est le marshal supérieur James Tannik qui l'incarne. Ce type à la mâchoire carrée surveille la ville d’un œil acéré et ne tolère pas la moindre insubordination. Aussi, on comprend très vite le message qui se dessine derrière Big Girls : Jason Howard nous propose ici une réflexion très métaphorique sur le patriarcat. La domination masculine prend deux visages : celle des Jacks, dévorés par la maladie, qui prennent régulièrement d’assaut la Réserve. Et celle de Tannik, ennemi numéro 1 des Jacks mais aussi de quiconque remettrait en question son autorité. Et vous vous en doutez, Ember va très vite la remettre en question.

Big girls image2 © Jason Howard / 404 comics

L’héroïne a beau être un peu trop « parfaite », on s’attache vite à elle grâce à son humanité pure, presque naïve. Elle a beau être gigantesque et donc redoutable, puisqu’elle est capable de tuer n’importe qui d’un simple coup de pied, elle observe le monde d’un œil innocent et sincèrement curieux.

« Il agit par instinct, dans le seul but de nourrir la tumeur. »

Big Girls est un comics sombre, au sens propre pour ces choix de couleurs, comme au figuré pour les thématiques qui y sont abordées. Pourtant, c’est une lecture qui n’a rien de déprimant. Jason Howard, qui signe ici son premier scénario, a su glisser de subtiles petites touches d’humour ça et là pour rendre la lecture plus légère sans verser dans l’absurde. Le reste du temps, on est pris par l’action et les découvertes sur ce mystérieux virus. C’est l’avantage des one-shot : le récit est bourré de réponses et ne nous laisse pas sur le carreau à la fin.

On perçoit quand même qu'il s'agit d'une première création : certains éléments manquent de précision, notamment les scènes d’action encore un peu embrouillées. Pas de quoi nous détourner du récit cela dit, et Big Girls reste un comics très divertissant et plutôt malin.

« La science nous a lâchés depuis longtemps. »

Big Girls est finalement un récit d’anticipation apocalyptique, parmi tant d’autres me direz-vous. Mais cette idée de virus qui rend les gens gigantesque est plutôt originale et permet à l'auteur d'introduire de bonnes idées. On ne termine pas cette lecture triste ou déprimé, parce qu’elle porte un message positif, appelant à l’empathie sans verser dans la niaiserie. Une chouette surprise et un très bon choix pour un lancement de collection.

Big Girls Jason Howard © © 404 Industries

Big Girls est édité chez 404 comics.

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Lise Famelart

Experte et passionnée de bande dessinée, Lise est également à l'aise dans la high tech comme un cookie sur le web... ou un poisson dans l'eau (comme disent les anciens).

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Commentaires (3)

bennukem
Bref c’est comme Godzilla contre des robots géants, sauf que ce sont nanas.<br /> Thème repris en je ne sais combien de comics et mangas.<br /> Ca serait une série TV, ils auraient appelé ça bioman…<br /> L’idée du virus qui rend gigantesque, si c’est le seul point positif, c’est plutôt limité dans l’histoire du comic en question.
Werehog
Avec ce concept, soit c’est génial, soit c’est nanardesque
pecore
Je suis d’accord avec @bennuken, c’est du vu et revu et à toutes les sauces. Même l’idée de mettre en scène des femmes géantes au lieu de robots géants ou de méga-guerriers type Ultraman a déjà été exploitée avec plus ou moins de bonheur. Le comics est peut être très bien mais le pitch ne me donne clairement pas envie d’essayer.
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