Promotion de l'alcool : Instagram rattrapé par la justice

09 février 2023 à 17h15
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© Sora Shimazaki/Pexels
© Sora Shimazaki/Pexels

Alors que les autorités françaises tentent actuellement de lutter contre les excès des influenceurs, la promotion de l'alcool sur Instagram est tout particulièrement visée.

C'est loin d'être la seule infraction d'influenceurs aux règles de la publicité en France. Mais dans l'hexagone, depuis la loi Evin, on ne plaisante pas avec la promotion de l'alcool. Et si les créateurs de contenu ne semblent pas tous avoir compris, Instagram a été toutefois rappelé à l'ordre à la suite d'une plainte déposée par l'association Addictions France.

La promotion de l'alcool n'est pas interdite, mais très encadrée

Comme son nom l'indique, l'association Addictions France a pour mission la prévention, la réduction des risques, et le soin à apporter aux personnes souffrant d'une addiction. Depuis 18 mois, une large partie de son action est tournée vers les influenceurs faisant la promotion de boissons alcoolisées. L'association a initialement eu une approche d'information, au cours de laquelle elle se contentait de contacter les influenceurs qui faisaient de tels partenariats pour les sensibiliser sur l'illégalité de telles pratiques en France, depuis la célèbre loi Evin de 1991.

Dans un communiqué, ses porte-paroles expliquent que « Si certains influenceurs sont sensibles à la démarche, d’autres ne répondent pas ou refusent simplement de reconnaitre l’illégalité de leurs publications ». Dans ce dernier cas de figure, à bout de patience, l'association a pris des mesures plus radicales.

37 publications ciblées

À l'issue d'une bataille juridique, un jugement a donné raison à Addictions France : au moins 37 publications, d'une vingtaine d'influenceurs représentant un total de plus de 5 millions d'abonnés, ont été supprimées ce mardi.

Mais ni Addictions France ni les autorités n'ont forcé les influenceurs à le faire (ça va peut-être venir) : c'est directement Meta qui a été contraint de le faire. À contrecœur, la maison-mère d'Instagram a simplement annoncé avoir respecté une décision de justice qui n'était pas définitive, et pouvait faire l'objet d'un appel. On a vu plus motivé.

C'est en tout cas un signe que le gouvernement et la justice française joignent les actes à la parole, et se penchent enfin sérieusement sur les abus des influenceurs, mais aussi sur le laxisme des plateformes de contenu qui les hébergent.

Vincent Mannessier

Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et...

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Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et des GAFAM, mais les jeux vidéos et l'innovation numérique en général me passionnent aussi.

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Commentaires (7)

nicgrover
« L’eau ferrugineuse oui… l’alcool non… » enfin au début…
Belgarath
Il faut les taper au portefeuille.
bennukem
C’est ce qui a été fait. C’est dans l’article
gekola
Il faut aussi interdire la promotion de l’alcool, drogue qui reste une des plus mortel en France après le tabac.
thurim
On a la loi Evin pour ça… Le soucis, c’est avant tout qu’elle n’est pas appliquée au niveau de la production des influenceurs / vidéastes.
gekola
La loi Evin est le fruit du lobby des viticulteurs et des brasseurs qui ont réussi à exclure le vin et la bière des interdictions de publicités. Donc on se retrouve avec des pub en pleine ville pour du vin, de la bière… Donc non la loi Evin était un bon début (elle devait interdire aussi la pub pour tout les alcools), mais elle devrait être renforcé.<br /> Les productions des influenceurs et vidéastes sont aussi soumis à la loi Evin, s’ils font la promotion du tabac ils seront dans de beaux draps.<br /> J’ai lu un article qui dit : « Toute opération de parrainage est interdite lorsqu’elle a pour objet ou pour effet la propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur des boissons alcooliques. » ( https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000344577 )<br /> C’est limitant, mais ils peuvent peut être passer entre les gouttes.
Belgarath
Ce n’est marqué nulle part dans l’article. Il est juste écrit que l’on supprimait leurs publications.<br /> Quand je parle de taper au portefeuille, je parle de prunes, de leur faire sortir de l’oseille, du flouze, du cash.
bennukem
bah supprimer les pubs sur des diffuseurs ayant autant d’abonnés, ça tape au portefeuille , c’était mon idée d’origine
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