Le Bitcoin dépasse les 50 000 dollars : vers une course énergétique sans fin ?

Bastien Contreras
Publié le 17 février 2021 à 18h00
Bitcoin

Le 16 février 2021, le Bitcoin a encore marqué l'histoire des cryptomonnaies en franchissant pour la première fois la barre des 50 000 dollars. Une heureuse nouvelle pour ceux qui en possèdent, mais peut-être moins pour la planète.

Où s'arrêtera le Bitcoin ? Depuis le début de l'année, la cryptomonnaie a vu sa croissance s'accélérer, alors que la tendance était déjà à la hausse fin 2020. Et hier, une nouvelle étape a été franchie puisque son cours a dépassé les 50 000 dollars, pour s'établir à plus de 51 000 dollars (plus de 42 400 euros) à l'heure d'écrire ces lignes. Cet essor fulgurant (le prix était encore sous les 10 000 dollars en juillet 2020), auquel Elon Musk et Tesla ne sont certainement pas étrangers, ne manque pas de susciter quelque appréhension.

Consommation d'énergie en mode mineur

En effet, par essence, le Bitcoin a besoin d'électricité pour assurer sa sécurité et sa fiabilité. Il repose ainsi sur le principe de la blockchain, afin d'enregistrer et de vérifier chaque transaction. À cet effet, de nombreuses machines sont liées en réseau, chacune d'entre elles nécessitant une grande puissance de calcul pour résoudre des problèmes mathématiques, censés garantir l'authenticité de chaque opération.

De même, il est possible de générer des bitcoins, via la création de nouveaux blocs. C'est ce qu'on appelle le « minage ». Une nouvelle fois, ce processus implique la résolution de problèmes mathématiques complexes, et donc des machines puissantes. Mais les mineurs n'agissent pas que pour préserver l'intégrité de la blockchain, ils ont également la possibilité d'être récompensés en bitcoins. Et plus ils mettent de la puissance à l'ouvrage, plus ils ont de chance de recevoir de précieux échantillons de la monnaie virtuelle.

Évidemment, les ordinateurs utilisés fonctionnent à l'électricité. De plus, afin de limiter les risques de surchauffe, les mineurs ont souvent recours à des systèmes de refroidissement, eux aussi gourmands en énergie. Et au cumul, cette consommation est loin d'être négligeable…

Le Bitcoin consomme chaque année plus que des pays entiers

Des chercheurs de l'université de Cambridge (Royaume-Uni) se sont penchés sur ce sujet. Ils ont établi un modèle permettant d'estimer la consommation d'électricité totale induite par le Bitcoin. D'après leurs résultats, la cryptomonnaie nécessiterait chaque année plus de 121 TWh (térawatts-heures). À titre de comparaison, cela représente plus que la consommation annuelle de pays tels que les Pays-Bas ou l'Argentine, qui possèdent respectivement plus de 17 et 45 millions d'habitants.

Dans le même ordre d'idées, d'après le site Digiconomist (pourtant plus prudent dans ses estimations), une seule transaction Bitcoin posséderait une empreinte carbone équivalente à plus 670 000 transactions Visa et à plus de 50 000 heures de vidéos regardées sur YouTube.

Or, plus le cours de la cryptomonnaie est élevé, plus nombreux sont les mineurs à vouloir gagner ainsi de l'argent, et plus ils sont tentés d'investir dans des machines puissantes. Et plus la consommation d'énergie augmente, inexorablement. Michel Rauchs, l'un des auteurs de l'étude, ne cache ainsi pas son pessimisme : « C'est vraiment la conception du Bitcoin qui implique une telle consommation d'électricité. Ce n'est pas quelque chose qui va changer à l'avenir, à moins que le prix du Bitcoin ne baisse radicalement ». Ou à moins de s'inspirer du fonctionnement d'autres cryptomonnaies, moins gourmandes en énergie ?

Sources : Neowin, DW, BBC

Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
Proutie66

Et après on vient nous saouler pour économiser 2 lampes…

Kratof_Muller

L’analyse tente de confondre le btc et les autres crypto (y compris milliers de shitcoins), je reposte ce commentaire :
Pour info : Bitcoin Hashrate Now: 167.08 EH/s
Jan 16, 2021 10:50 AM UTC - 167,075,310,856,903,500,000 H/s, considerons un mineur (asic) moyen a 10 Th (10 000 000 000 000 h) pour 1000W ( ca reflète a peu pres la réalité) soit encore 110^13, soit : 10Gh par seconde par watt, le mondial s exprime ainsi environ 1,6710^20, en le divisant par nos 10Gh/s/w on doit obtenir une approximation de la consommation mondiale à la seconde, environ 1,67*10^7, soit 16,7MW\s, 86400 fois plus pour une journée, soit environ 1440GW par jour ou 520.6TW sur un an, en comparaison la France est à 479TWh pour 2019, ça fait réfléchir, il y a 8760h par an soit une conso totale cumulée 4 196 040 TW sur un an…

maxxi

Il est temps que les états arrêtent cette mascarade financière !!!

ganja_lechat

Tiens, j’m’ennuie!

Kratof_Muller

Ah… C’est bien ! Roule toi un chat et reviens quand tu t’ennuieras .

lepef32

Ah mais c’est tres simple, les Etats peuvent détruire le BTC en un claquement de doigt, il suffit qu’ils arrêtent de faire n’importe quoi avec les monnaies et l’intérêt pour le BTC disparaitra …
Le BTC est une reaction à la taxe silencieuse annuelle que constitue l’inflation (elle meme provoqué par le laxisme monétaire bien pratique quand on n’arrive pas à controler ses depenses …)

tux.le.vrai

Le bitcoin est basé sur rien.
sa valeur doit tendre vers 0

=>

"En 2013, Eric Posner, professeur de droit à l’université de Chicago, a déclaré qu’« un véritable stratagème Ponzi est une fraude organisée ; alors que Bitcoin semble plutôt être une illusion collective ». "

"Le Bitcoin serait une arnaque à cause du Pump and Dump
Bill Harris, ancien CEO de PayPal, déclare « Le bitcoin est la plus grande arnaque de l’histoire »263, critiquant en particulier les phénomènes de pump and dump, qui consiste à manipuler le cours d’une crypto-monnaie de manière coordonnée avec un groupe de personnes afin d’acheter à bas prix, faire monter le cours (pump), et revendre au plus haut (dump). La montée étant artificielle, la valeur retourne alors à son cours initial, et ceux qui ont acheté au plus haut perdent de l’argent264,265. "

Des économistes ont émis diverses opinions sur le bitcoin.

Pour le Prix Nobel d’économie américain Joseph Stiglitz, le bitcoin est une bulle qui va être très excitante tant qu’elle montera avant de redescendre. Pour lui, elle ne sert aucune fonction socialement utile. Son succès est dû à sa capacité de contournement. De ce fait, il a le sentiment que le bitcoin devrait être interdit253,254.

Le prix Nobel d’économie français Jean Tirole met en garde contre le bitcoin, « un actif sans valeur intrinsèque », « sans réalité économique »254. Il est dubitatif à l’aune de deux critères : s’agit-il d’une monnaie viable à long terme ? Contribue-t-elle au bien commun253 ? En ce qui concerne la viabilité, Jean Tirole se montre notamment critique sur les Initial coin offering (ICO) de trois milliards de dollars en 2017. Annoncées comme un instrument de désintermédiation financière, les ICO négligent selon lui les fondamentaux de la finance : l’utilisation d’intermédiaires fiables et bien capitalisés pour suivre les projets, ce qui n’est pas le cas de certains acteurs du Bitcoin qui sont entourés de secret. Pour l’économiste, le rôle social du Bitcoin est « insaisissable ». Les bitcoins sont concentrés dans des mains privées notamment pour la fraude en général et l’évasion fiscale en particulier255.

Bill Gates (ex-PDG de Microsoft), Jack Dorsay (PDG de Twitter), Richard Branson, Chamath Palihapitiy (cofondateur de Facebook), les frères Winklevoss et une série d’autres milliardaires voient bitcoin comme inévitable256,257.

Le Prix Nobel d’économie américain Paul Krugman avait jugé dès 2013, dans le New York Times, que le « Bitcoin est le Mal »258.

Pour le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, le bitcoin présente un caractère spéculatif et ne présente pas les caractéristiques d’une monnaie. Ainsi, le bitcoin n’est lié à aucune réalité économique259.

Pour Randall Quarles (en) de la Banque centrale américaine (FED), le bitcoin n’est pas garanti par des actifs sûrs, il n’a pas de valeur intrinsèque et n’est pas émis par une institution bancaire régulée259,260.

Jean-Marc Sylvestre, journaliste français de la presse économique, prévoit un krach en soulignant son succès chez ceux qui fabriquent de l’argent sale dans le commerce de la drogue, le commerce illicite des armes et dans la prostitution internationale ainsi qu’auprès des populations des pays émergents, qui ne sont pas bancarisées mais sont équipées d’un smartphone261.

L’économiste Thomas S. Umlauft262, de l’université de Vienne :

Refuse à Bitcoin les caractéristiques essentielles d’une monnaie : Bitcoin comme les autres crypto-monnaies ne répondent pas aux exigences des deux écoles dirigeantes en matière de création et de nature de l’argent - d’après l’école orthodoxe, une valeur intrinsèque, ou d’après l’école hétérodoxe, un support par un État ;
Affirme que la limite haute de 21 millions de Bitcoin est là aussi intrinsèquement un facteur empêchant le Bitcoin de devenir une monnaie, car aucune autre monnaie n’a ainsi de limite haute ;
Déclare que la valeur actuelle du Bitcoin est uniquement due à un biais cognitif des investisseurs, qui considèrent que le Bitcoin a une valeur, du fait de l’investissement demandé par le minage, alors que manquant intrinsèquement d’utilité, la valeur finale de ces crypto-monnaies ne pourra que tendre vers zéro"

tux.le.vrai

le bitcoin est énergivore, c’est pas le moment !

tux.le.vrai

Ce n’est pas parce que le bitcoin coûte cher à produire en énergie qu’il a de la valeur.

Je peux mettre 10 ans de travail pour nettoyer un caillou avec une brosse à dent, ce caillou ne vaudra pas plus.
C’est effectivement une illusion collective.

Pourquoi ceux qui possèdent des Bitcoins, veulent le crédibiliser, et vous pousser à en acheter ? Bien sür, parce que justement ils en possèdent, et il faut des gogos pour faire monter les cours.

RAPPEL :


*** Les plus valus sont financées à 100% par les moins valus. ***



Et oui, l’argent ne tombe pas du ciel. Il y en a forcément qui perdront beaucoup d’argent.

panta

Le jour où la cryptomonaie s écroulera il y aura des montagnes de cartes graphiques à vendre. Wait and see. Enfin je l espère