Selon le Financial Times, le Royaume-Uni serait sur le point d'adopter un paquet de régulations visant à mieux contrôler le marché des cryptomonnaies.
Après plusieurs crypto krachs et différentes affaires criminelles impliquant les patrons de grandes entreprises du secteur depuis le début de l'année, les législateurs britanniques en ont, semble-t-il, vu assez. Remettant en question du même coup ce qui faisait pour beaucoup l'attractivité du secteur : son absence de règles et sa relative tenue à l'écart des gouvernements.
Protéger davantage les investisseurs britanniques
Les quelques investisseurs britanniques qui n'ont pas encore quitté le navire des cryptos vont avoir une nouvelle occasion d'y réfléchir sérieusement. Le Financial Times a en effet rapporté, ce lundi, l'adoption prochaine d'un ensemble de régulations visant à davantage contrôler le marché des cryptomonnaies et les différentes entités impliquées sur son territoire national. La première de ces mesures, aussi importante qu'évidente, vise à donner à la Financial Conduct Authority (FCA, équivalent britannique de l'AMF) des pouvoirs plus larges. Elle devrait désormais avoir le droit d'auditer en détails le fonctionnement des plateformes de cryptomonnaies ainsi que leurs techniques publicitaires.
L'autre mesure phare annoncée dans l'article concerne les entreprises étrangères proposant des investissements en cryptomonnaies au Royaume-Uni. La FCA aura, après l'adoption de ces régulations, la possibilité d'en restreindre l'activité sur le marché britannique à sa discrétion. Enfin, les législateurs du pays travaillent également sur la manière de placer des entreprises de cryptos en liquidation judiciaire de manière plus efficace.
Des mesures attendues, et tout sauf excessives
Ce paquet de régulations, qui a le potentiel de révolutionner au moins partiellement le marché britannique des crypto actifs, reste pourtant relativement basique au regard de ce qui existe déjà dans le secteur financier depuis longtemps. Si les crises à répétition du secteur en 2022 en ont probablement accéléré la rédaction, il paraissait illusoire de s'imaginer que le secteur resterait éternellement une zone de non-droit. Et la nécessaire régulation du secteur s'est prouvée lors de ses derniers effondrements.
L'affaire FTX (entreprise certes américaine, mais le Royaume-Uni a eu ses exemples nationaux, comme Freeway) à elle seule semble justifier l'ensemble des mesures évoquées. Un audit poussé des capacités et du fonctionnement de l'entreprise aurait stoppé bien plus vite l'obstination ou la fraude, c'est selon, de son fondateur. Un contrôle des techniques publicitaires aurait probablement limité le nombre de ses victimes. Et plus important encore, une liquidation efficace aurait permis à ces dernières de ne pas perdre la totalité de leurs investissements.
Sources : Financial Times, Reuters