L’activité criminelle liée aux crypto-monnaies a diminué en 2020, selon un récente étude

20 janvier 2021 à 19h05
9
Bitcoin

Selon une récente étude de Chainalysis, la part des transactions en crypto-monnaies associées à des activités criminelles a fortement diminué en 2020.

Les escroqueries, les ventes sur le dark web et les attaques par ransomware sont les principales activités sources de transaction illicites.

Activité criminelle en baisse

Selon l’étude de Chainalysis, l’activité criminelle liée aux crypto-monnaies a chuté à 0,34% du volume mondial de transactions, soit environ 10 milliards de dollars. En 2019, l’activité criminelle représentait 2,1% de tout le volume de transactions, soit environ 21,4 milliards de dollars.

L’étude souligne que les escroqueries ont été moins nombreuses en 2020 notamment avec le démantèlement du Ponzi chinois PlusToken qui a opéré jusqu’en 2019.

Quels types de criminalité sont à l’origine des 0,34% de transactions associées à des activités illicites en 2020 ? Comme c’était le cas en 2019, les escroqueries (ou « scam ») représentent la majorité des crimes liés aux crypto-monnaies, soit 54% de l’activité illicite. Les ventes sur le dark web et les attaques par ransomware arrivent respectivement en deuxième et troisième position.

Mise en perspective

L’étude de Chainalysis tord une nouvelle fois le cou aux préjugés. En effet, les flux illicites en Bitcoin (BTC) et en crypto-monnaies représentent une partie infime du volume de transactions. Les récentes déclarations de Christine Lagarde, qui appelle à une réglementation mondiale du Bitcoin, peuvent surprendre si celle-ci sont mises en perspective. La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) avait expliqué que le Bitcoin avait mené à « des affaires loufoques et des activités de blanchiment d’argent totalement répréhensibles ».

La virulence du propos démontre peut-être une certaine méconnaissance du sujet et des chiffres. En effet, la part des transactions en euros ou en dollars liés à des activités criminelles serait 3 à 5 fois supérieures que les transactions en Bitcoin.

Des chiffres qui doivent également être comparés avec le récent scandale « FinCEN » de blanchiment d’argent toléré par plusieurs établissements bancaires. Ainsi, cinq grandes banques (JP Morgan, Deutsche Bank, Standard Chartered, Bank of New York et HSBC) auraient validé plus de 2 000 milliards de dollars de transactions suspectes entre 1999 et 2017.

De quoi tordre le cou au cliché, porté par le caractère décentralisé des cryptos et l'absence de régulation à l'échelle internationale, selon lequel les crypto-monnaies seraient plus « criminelles » que les monnaies traditionnelles

Florent David

Rédacteur freelance basé à Paris et Zagreb. Je suis engagé dans l’écosystème blockchain depuis 2017. Je m'intéresse particulièrement au Bitcoin et à la finance décentralisée.

Lire d'autres articles

Rédacteur freelance basé à Paris et Zagreb. Je suis engagé dans l’écosystème blockchain depuis 2017. Je m'intéresse particulièrement au Bitcoin et à la finance décentralisée.

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (9)

fbz
L’argument foireux de Christine Lagarde tombe à l’eau
Vanilla
Je serai curieux de savoir comment ils font pour savoir si une transaction bitcoin est liée à une activité criminelle ou non, MDR, déjà qu’on ne sait ni qui envoie, ni qui reçoit… vu qu’il n’y a aucun moyen de savoir l’identité de la personne à partir des données blockchain… la seule façon de le savoir c’est de choper le criminel pour obtenir toutes ses adresses bitcoin. Alors comment font ils , eux , qui ne sont même pas de la police !?
carinae
En même temps on ne sait pas vraiment pourquoi elle a dit ça et sur quelle preuves … Alors la « méconnaissance du sujet » ne s’applique t’elle pas celui qui s’avance sur cette méconnaissance ?
k33ple4rn1ng
J’ai l’impression qu’il vous faut pas grand chose pour croire que Bitcoin est mal mais qu’il vous faut des preuves en béton pour prouver que ce n’est pas la cas…
Niils
faux bitcoin n’est pas anonyme.<br /> Certes se sont des adresses mais une grande partie sont enregistrées ne serait-ce que sur les plateformes d’exchanges.<br /> Il y a toujours moyen de remonter jusqu’à une adresse connue et ainsi de démonter une filière.<br /> On sait qui envoie, on sait qui reçoit.<br /> Tu confonds avec le Monero
carinae
Non pas du tout je sais bien que tu es très pro bitcoin. Perso j’ai tout de même un certain nombre d’interrogations sur ce sujet qui ne trouvent pas de réponses… . Donc pour l’instant j’attends de voir.<br /> Par contre … quand on accuse …il faut des preuves et pour l’instant …on ne sait pas vraiment pourquoi elle a dit ça …donc l’histoire de la méconnaissance d’une monnaie( même virtuelle) attribué à une personne responsable du FMI, tout de même, est plutôt a prendre avec des pincettes. S’il y a une personne qui connait bien l’économie et la finance, j’imagine que c’est bien la responsable du FMI, non?
k33ple4rn1ng
carinae:<br /> Non pas du tout je ne sais bien que tu es très pro bitcoin. Perso j’ai tout de même un certain nombre d’interogations sur ce sujet qui ne trouvent pas de réponses… . Donc pour l’instant j’attends de voir.<br /> N’hésite pas à poser des questions. J’essayerai d’y répondre ou à te rediriger vers des sources intéressantes. J’ai du mal avec les personnes qui prennent une position sans s’intéresser mais j’aime aider ceux qui veulent apprendre sur le sujet.<br /> C’est vrai que je suis très Pro-Bitcoin (et pas autant pour les autres cryptos). J’ai une formation dans la finance et une très grande expérience dans l’industrie du paiement. C’est un sujet que j’étudie depuis maintenant quelques années et le changement que pourrait apporter ce truc va bien au-delà de ce qu’on imagine aujourd’hui.<br /> Ca n’a rien de miraculeux et si ça fonctionne, ça risque de profondément changer nos habitudes de consommation.<br /> Il ne faut pas s’arrêter à ce que c’est aujourd’hui car on en est qu’à ses débuts mais il faut se projeter dans l’avenir et imaginer ce que ça permettra demain. Au début d’Internet, personne n’imaginait faire un achat en ligne et il fallait une nuit entière pour télécharger un album CD. Aujourd’hui Amazon est ultra puissant, l’industrie de la musique a été profondément transformée et les entreprises utilisent des clouds pour leur infrastructure IT. Les grands perdants sont ceux qui ont essayé de lutter contre ce changement.<br /> Si on fait le rapprochement à l’Internet, Bitcoin est aujourd’hui au stade de la définition du protocol TCP/IP sur lequel il faut encore tout construire. Quasi tout le monde l’utilise mais sans le savoir. Si Bitcoin évolue comme je l’envisage, quasi tout le monde l’utilisera dans 10 ou 20 ans mais sans le savoir non plus.<br /> La question n’est pas de savoir si Internet ou Bitcoin apporte un changement positif ou non mais accepter que c’est une nouvelle technologie à prendre en compte (si elle fonctionne). Est-ce qu’il sert à quelque chose d’aller contre Internet, non. Il faut vivre avec et s’adapter (ex. éviter les dérives qu’on a aujourd’hui avec la puissance des géants). Si Bitcoin réussit, il faudra s’adapter et vivre avec.<br /> Pour moi, les grands gagnants seront ceux qui perdent aujourd’hui du pouvoir d’achat à cause des politiques monétaires (épargnants, salariés, chômeurs, indépendants) et les grands perdants seront ceux qui vivent de la dilution du pouvoir d’achat de la monnaie (politiciens, banquiers, institutions publiques à ne pas confondre avec les fonctionnaires).<br /> Pour bien comprendre Bitcoin, il faut s’intéresser:<br /> Sur le plan économique<br /> à l’histoire de la dette et des monnaies sur les 5000 dernières années<br /> aux travaux de l’économiste Keynes qui ont débouchés sur le système monétaire qu’on a aujourd’hui,<br /> à la théorie de l’école Autrichienne d’économie (qui va quasi à l’opposé des travaux de Keynes)<br /> à l’évolution de l’étalon-or, aux accords de Bretton Woods et à la decision en 1971 de découpler le Dollar de l’or.<br /> sur le plan technique (même si moins utile pour en comprendre l’intérêt)<br /> à la technologie Blockchain et comment elle solutionne le problème de dépense multiple (double-spending en anglais)<br /> au mode de validation par preuve de travail<br /> au principe de consensus au sein du réseau<br />
mecatroid
Excellent résumé de @k33ple4rn1ng : J’ajouterais que la sphère crypto évolue rapidement et apprend de ses erreurs en faisant preuve d’imagination.<br /> Le minage par exemple s’est révélé être une idée moyenne lorsqu’elle est étendue à l’ensemble de la planète. Les nouvelles monnaies ne l’utilisent pas, lui préférant le stacking ou d’autres méthodes de preuve.<br /> Les usages évoluent aussi. Ethereum a mis en place un principe très intéressant de Smart Contract qui n’existait pas dans Bitcoin. Pareil pour les ERC20 (c’est plus technique, je rentre pas dans les détails). Chaque projet arrive avec une idée nouvelle.<br /> Cantonner toute l’activité crypto à des activités criminelles, me semble injustement réducteur et risque de nous faire passer à coté d’un formidable opportunité. Si on nous avait expliqué au départ que 50% du trafic internet servirait à faire passer des spams, de la pub, et des activités criminelles, aurions nous adopté Internet ? Et si non, comment serait le monde aujourd’hui, mieux ou moins bien ?
omar44
Donc. Une étude à compris comment la pègre utilise la crypto-monnaie…<br /> Ils sont balaise quand même
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet