2025 ne restera peut-être pas dans l’histoire comme une année de rupture technologique dans le domaine de l'affichage. Mais à mesure que les mois ont défilé, quelque chose s’est déplacé. Sous le vernis d’un marché en apparence stable, les grandes manœuvres se sont multipliées. Les ingénieurs ont réglé leurs prototypes, les usines se sont restructurées, les acteurs chinois ont accéléré, et les coréens ont senti le vent tourner.

En observant les lancements et les avancées industrielles de 2025, une évidence se dessine : l’année a posé les bases techniques et stratégiques de ce que 2026 s’apprête à dévoiler. Le CES à venir pourrait ainsi devenir l’un des rendez-vous les plus déterminants de la décennie pour l’affichage et l’image. On fait le point.
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Le TCL 65C89K est un téléviseur qui cherche à en donner beaucoup, pour moins cher que ses rivaux. Et le plus surprenant, c’est qu’il y parvient avec brio. Que vous soyez cinéphile, joueur ou amateur de sport, ce modèle a les épaules pour vous satisfaire, sans donner l’impression de faire de compromis. Et à ce niveau de prestation, difficile de ne pas saluer l’exploit.
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La révolution du rétroéclairage RGB, fil rouge de 2025 et star annoncée de 2026
S’il fallait retenir un seul mouvement, ce serait celui-là. En quelques mois, les technologies de rétroéclairage RGB (apparues sous différentes appellations selon les fabricants) sont passées du statut de vitrine technologique à celui de future colonne vertébrale du LCD premium.
2025 a en quelque sorte été l’année d’éveil de cette technologie que l’on n’avait plus vue depuis les expérimentations (plutôt décevantes) du Sony Qualia 005 vingt ans en arrière. Ce modèle pionnier utilisait déjà un rétroéclairage composé de LED rouge, verte et bleue, mais son coût démesuré et sa complexité l’avaient cantonné au statut de démonstrateur technologique.
Vingt ans après le Qualia, 2025 a marqué le véritable retour du rétroéclairage tri-couleurs, cette fois porté par une industrie prête à le commercialiser massivement.
Chez Samsung, qui l'a nommé "Micro RGB", une gamme complète arrive en 2026, signe que la technologie est désormais considérée comme un pilier stratégique.
Sony, de son côté, renoue avec une idée qu’il avait été le premier à explorer : son concept True RGB assume clairement l’héritage du Qualia, mais avec une approche modernisée, bien plus robuste et industrialisable. En revanche, il faudra encore attendre quelques mois pour en savoir plus, le fabricant Nippon ne présentant pas ces téléviseurs au CES.
LG a également confirmé l’arrivée de son propre système, appelé là aussi Micro RGB, dès le CES 2026, montrant que la marque prépare un LCD haut de gamme de nouvelle génération.
Enfin, Hisense a quant à lui ouvert la voie dès le CES 2025, puis à l'IFA en présentant sa série "MiniLED RGB" grand public avec son U9, malgré un petit couac sur les tarifs annoncés à la base. TCL, plus discret pour le moment mais tout aussi stratégique, pourrait sortir une gamme concurrente. Nous devrions en savoir plus lors du CES 2026.
Que signifie ce virage vers un rétroéclairage RGB ? Et bien simplement que l’industrie considère désormais cette technologie comme la prochaine grande étape, capable d’apporter une pureté chromatique jamais vue sur du LCD, et même, comme le MiniLED l'a tenté avant elle, de venir faire du coude aux produits OLED.
Inkjet OLED : TCL ouvre un nouveau front face à LG et Samsung
2025 a aussi été l’année où TCL a décidé de jouer à armes égales avec LG Display et Samsung Display. Avec l’annonce de son immense usine T8, dédiée à l’OLED imprimé jet d’encre, TCL a clairement affiché son intention : devenir l’un des premiers à industrialiser un OLED RGB imprimé sur de grandes tailles, avec des sous-pixels déposés directement par jet d’encre et potentiellement sans recours au filtre de couleur traditionnel.
Au fil des mois, les annonces se sont succédé : technologies stabilisées, investissements massifs, prototypes du smartphone au 65 pouces… jusqu’à faire de 2025 un tournant dans la stratégie mondiale de l’OLED.
L’Inkjet OLED n’arrivera pas sans doute pas massivement en 2026. Mais le CES sera le moment où TCL présentera ses premiers résultats visibles.
Et c’est peut-être là que débutera la transition entre le WOLED classique (qui domine depuis dix ans) et une nouvelle génération d’écrans OLED plus efficaces, plus lumineux, plus abordables à grande échelle.
OLED : des évolutions structurelles… et d'autres à venir ?
À côté de l’offensive s'approchant de TCL sur l’OLED imprimé, 2025 a surtout été pour l’OLED une année d’évolution structurelle, menée en parallèle par LG Display et Samsung Display, chacune avec une stratégie assez différente.
Du côté de LG, deux avancées majeures se détachent. La première, longtemps attendue, est l’intégration d’une couche bleue phosphorescente (PHOLED) dans une structure hybride destinée pour l’instant aux formats IT (pour des écrans de petites tailles). Cette innovation, présentée au SID Display Week 2025, permet déjà de réduire la consommation d’énergie d’environ 15 % et ouvre la voie, à terme, à un OLED entièrement phosphorescent, bien plus efficace et durable.
La seconde est la généralisation progressive de la structure Primary RGB Tandem, apparue sur les modèles LG OLED G5 et M5 puis étendue à d’autres gammes premium, par exemple avec le Panasonic Z95B, ou Philips OLED 910 et OLED 950. Cette architecture multicouche améliore la luminosité et la stabilité chromatique, avec une possible démocratisation dès la série C6 attendue en 2026.
En parallèle, Samsung continue de faire évoluer son QD-OLED, une technologie désormais parfaitement stabilisée, comme nous avons pu le voir avec le Samsung S95F. Basée sur une unique source bleue et des Quantum Dots rouges et verts, elle offre un excellent volume de couleurs et une très bonne maîtrise des hautes lumières en HDR. En 2025, Samsung a surtout optimisé la luminosité et l’uniformité de ses panneaux, tout en étendant cette technologie à des diagonales plus variées, consolidant ainsi une alternative OLED mature face au WOLED de LG.
HDR 2.0 : une nouvelle génération de formats pour des écrans plus lumineux
2025 aura aussi marqué une étape clé pour le HDR, avec l’arrivée de deux formats de nouvelle génération pensés pour les téléviseurs capables d’atteindre des niveaux de luminosité bien supérieurs à ceux d’hier.
D’un côté, Dolby Vision 2, présenté à l’IFA, repense entièrement le moteur d’analyse de l’image. Le format gagne en finesse de traitement grâce à des métadonnées dynamiques plus complètes et à un rendu mieux adapté aux écrans très lumineux, notamment ceux basés sur des technologies comme le MiniLED ou le Micro RGB. Ses deux profils, Standard et Max, permettent également une meilleure compatibilité entre appareils tout en laissant davantage de liberté aux créateurs de contenus.
De l’autre, HDR10+ Advanced vient compléter et dépasser le HDR10+ historique. Samsung y introduit un système d’analyse scène par scène plus intelligent, s’appuyant sur des modèles IA pour ajuster la luminosité, le contraste et la gestion des hautes lumières en fonction des capacités réelles du téléviseur. L’objectif est clair : offrir l’équivalent d’un Dolby Vision dynamique, mais dans un format ouvert et sans royalties.
Ces deux formats ne remplaceront pas immédiatement les standards actuels, mais ils posent les fondations de ce que l’industrie appelle déjà un HDR "2.0" : un HDR plus flexible pour les réalisateurs, plus adaptatif et mieux maîtrisé.
Rendez-vous au CES2026
En bref, toutes ces trajectoires convergent désormais vers le CES 2026, qui pourrait bien être, cette année, un rendez-vous majeur pour le marché du téléviseur et, plus globalement, de l'affichage et du home cinéma. La prochaine grande bascule n’a peut-être pas encore eu lieu… mais tout indique qu’elle est désormais très proche.