Les technologies HDR sont devenues incontournables sur les téléviseurs, vidéoprojecteurs, moniteurs et même les smartphones. Mais entre HDR10, HDR10+ et Dolby Vision, difficile de s’y retrouver.

Offre partenaire
Avec plus de 12500 serveurs répartis dans 117 pays, Proton VPN vous permet de réduire votre ping et de garder votre gameplay fluide et réactif avec un minimum de lag.
Offre partenaire
Quelles sont les vraies différences entre ces formats ? Faut-il privilégier un standard ouvert ou miser sur un écosystème propriétaire mieux maîtrisé ? Et qu’en est-il de la compatibilité avec les contenus, les jeux vidéo ou les appareils mobiles ? Voici un tour d’horizon complet et actualisé.
HDR10, HDR10+ et Dolby Vision : les bases
HDR, ou High Dynamic Range, signifie littéralement « plage dynamique étendue ». En d’autres termes, c’est une technologie qui permet d’obtenir une image plus proche de ce que l’œil humain perçoit naturellement. Concrètement, cela se traduit par des noirs plus profonds, des blancs plus éclatants, et une plus grande variété de nuances entre les deux. Les détails dans les scènes très sombres ou très lumineuses sont ainsi mieux restitués, les couleurs paraissent plus intenses, plus naturelles, et l’image gagne en relief et en réalisme.
Ce type de rendu était autrefois réservé aux salles de cinéma haut de gamme. Il est désormais accessible dans nos salons, à condition de disposer d’un écran compatible et d’un contenu encodé en HDR. Mais attention, il existe plusieurs formats HDR, chacun avec ses spécificités et ses exigences techniques. C’est ce que nous allons voir.
8, 10, 12 bits… quelle importance ?
La profondeur de couleur joue un rôle clé dans le rendu HDR. Une dalle 8 bits permet d’afficher 256 nuances par canal RVB, soit environ 16,7 millions de couleurs. Cela suffit pour l’espace Rec.709 utilisé dans les contenus SDR. L’HDR, lui, exige au minimum une dalle 10 bits, soit plus d’un milliard de couleurs, ce qui permet d’exploiter des espaces plus larges comme le DCI-P3 ou le Rec.2020.
Certaines dalles 8 bits intègrent une technologie appelée FRC (Frame Rate Control) pour simuler un rendu 10 bits. Cela fonctionne en alternant rapidement deux nuances proches, de manière à tromper l’œil humain. Le résultat est souvent convaincant, mais reste dépendant de la qualité du traitement intégré.
Le Dolby Vision va plus loin encore, avec un encodage théorique sur 12 bits – soit plus de 68 milliards de couleurs. Aucun téléviseur ne propose aujourd’hui une dalle 12 bits native, mais le format anticipe l’avenir et reste compatible avec les écrans 10 bits.
HDR10 : la base universelle
C’est le format HDR le plus répandu. Gratuit, ouvert, et universellement pris en charge, il propose une profondeur de couleur sur 10 bits (1,07 milliard de couleurs) et utilise des métadonnées statiques. Les informations relatives à la plage dynamique et à la luminance maximale du contenu sont transmises une seule fois, au début de la lecture. Contrairement aux formats dynamiques, ces données ne s’adaptent pas en cours de lecture. Le rendu dépend donc entièrement de la capacité du téléviseur à interpréter et optimiser ces informations pour chaque scène — avec des résultats plus ou moins fidèles selon les modèles.
- Avantage : compatibilité maximale.
- Limite : le rendu n’est pas optimisé scène par scène.
Dolby Vision : le HDR sous licence
Développé par Dolby, Dolby Vision est un format propriétaire. Il nécessite une certification pour les fabricants, les diffuseurs et les plateformes. Il utilise des métadonnées dynamiques (ajustées image par image) et peut théoriquement aller jusqu’à 12 bits de profondeur couleur (68,7 milliards de couleurs), même si les contenus et les écrans 12 bits sont inexistants à ce jour.
Le Dolby Vision prend aussi en charge des pics lumineux allant jusqu’à 10 000 cd/m² (rarement exploités en pratique) et un profil « Low Latency » adapté aux jeux vidéo.
Plus récemment, Dolby Vision a aussi évolué avec le Dolby Vision IQ, qui adapte l’image à la lumière ambiante grâce à un capteur sur le téléviseur.
HDR10+ : la réponse ouverte à Dolby
Conçu par Samsung, Panasonic et 20th Century Studios, HDR10+ est un format libre de droits (mais à adhésion payante pour les constructeurs). Comme Dolby Vision, il utilise des métadonnées dynamiques, mais reste limité à 10 bits. Son principal atout : il est plus ouvert que Dolby Vision, sans être aussi universel que l'HDR10.
Depuis peu, il existe une version HDR10+ Adaptive, concurrente de Dolby Vision IQ, et HDR10+ Gaming, optimisée pour les jeux (ALLM, métadonnées dynamiques et faible latence).
Les différences en un coup d'œil
Format | Métadonnées | Profondeur couleur | Licence requise | Gaming optimisé | Popularité |
HDR10 | Statique | 10 bits | Non | Basique | Universel |
HDR10+ | Dynamique | 10 bits | Oui (adhésion) | Oui | Modérée |
Dolby Vision | Dynamique | Jusqu’à 12 bits* | Oui (Dolby) | Oui | Élevée |
*En pratique, 10 bits seulement sont utilisés sur les contenus actuels.
Compatibilité et contenu : un enjeu majeur
Un format HDR, aussi bon soit-il, ne vaut que s’il est bien intégré dans l’écosystème de contenus et d’appareils. Et sur ce terrain, Dolby Vision mène toujours la danse. Il est aujourd’hui pris en charge par la quasi-totalité des grandes plateformes de streaming : Netflix, Disney+, Apple TV+, Paramount+ et même Prime Video sur une partie de son catalogue. Ce support étendu garantit une expérience HDR optimisée, en particulier sur les films et séries de dernière génération.
Face à cela, HDR10+ reste à la traîne, malgré les efforts de Samsung et Amazon. Prime Video est la plateforme qui le soutient le plus activement, aux côtés de YouTube, Disney+ et plus récemment Netflix. Néanmoins, l’offre de contenus reste bien plus restreinte que pour Dolby Vision. En revanche, tous les contenus HDR diffusés en ligne proposent une piste HDR10 par défaut, garantissant une compatibilité universelle.
Du côté des disques Blu-ray UHD, le constat est similaire. De nombreux titres intègrent Dolby Vision, parfois accompagné de HDR10+ chez certains éditeurs comme Warner ou Universal. Mais là encore, HDR10 est toujours présent en tant que format de base, assurant un affichage sans accroc, quelle que soit la compatibilité du téléviseur.
Les jeux vidéo profitent eux aussi du HDR, avec quelques nuances selon les formats. Le Dolby Vision Gaming est aujourd’hui supporté sur Xbox Series X|S et sur certains PC compatibles, offrant un rendu dynamique qui s’adapte à la scène en cours. À l’inverse, HDR10+ Gaming reste marginal, limité à quelques partenariats sur PC et à certains téléviseurs Samsung. Quant au HDR10 classique, il reste le standard de facto pour tous les jeux HDR, y compris sur PS5, Xbox One ou PC.
L'HDR est aussi sur mobile !
L'HDR ne se limite pas aux téléviseurs, il est désormais présent sur les smartphones, tant pour la lecture que pour l’enregistrement vidéo. Apple a fait du Dolby Vision un standard sur ses iPhone depuis plusieurs générations, y compris pour filmer en HDR. À l’inverse, Samsung mise sur HDR10+, qu’il intègre sur ses modèles Galaxy S, Note et Ultra. Ces choix reflètent les stratégies de chaque marque, et influencent directement la compatibilité des contenus mobiles sur les téléviseurs.
Et dans la réalité, on voit la différence ?
La qualité du rendu HDR dépend moins du format que du téléviseur et de son traitement d’image. Un contenu HDR10 diffusé sur un téléviseur haut de gamme peut surpasser un contenu Dolby Vision sur un appareil mal calibré ou peu lumineux.
Les téléviseurs OLED ou ceux dotés d’un rétroéclairage Mini LED performant tirent pleinement parti des formats dynamiques comme le Dolby Vision ou HDR10+. Ces formats permettent de préserver les détails dans les zones sombres, d’éviter les blancs brûlés et d’adapter finement chaque scène. Les écarts sont plus visibles dans les films très contrastés ou les jeux avec des variations lumineuses rapides.
La qualité du processeur intégré joue également un rôle essentiel. Elle influe sur la gestion du contraste, la netteté, le traitement des mouvements et l’upscaling. C’est pourquoi deux téléviseurs affichant le même logo HDR peuvent produire des rendus radicalement différents.
En somme, la différence se voit surtout sur les meilleurs écrans et avec des contenus bien masterisés, mais elle reste subtile pour l’œil non averti.
La différence… sur la facture d'électricité ?
Si l'HDR sublime l’image par des pics lumineux plus intenses, il engendre aussi une consommation énergétique accrue, en particulier sur les téléviseurs très lumineux ou en usage prolongé. Un critère à prendre en compte à l’heure où l’efficacité énergétique devient un enjeu de choix. En France, les étiquettes énergie distinguent désormais la consommation en mode SDR, qui détermine la classe énergétique (de A à G), et celle en mode HDR, indiquée séparément pour 1 000 heures d’usage. Cette dernière peut être nettement plus élevée, en raison des pics de luminosité exigés par les contenus HDR, notamment sur les téléviseurs très lumineux ou dotés de rétroéclairage Mini LED.
Une jungle de normes, de câbles et de compatibilités
S’équiper pour le HDR ne se résume pas à choisir un téléviseur. Il faut aussi tenir compte des sources, des câbles, des plateformes de streaming et même de la connexion Internet. Un câble HDMI non certifié peut brider la bande passante, tout comme un décodeur TV non compatible peut empêcher la lecture HDR. Par ailleurs, chaque nouvelle version du standard HDMI a augmenté le débit maximal pour permettre la transmission de flux vidéo plus riches, notamment en 4K HDR à haut framerate ou avec des métadonnées dynamiques. Pour rappel, l'HDMI 2.2, annoncé début 2025, promet une bande passant de 96 Gbps.
À savoir :
La bande passante est un critère fondamental pour la prise en charge correcte des signaux HDR. Un câble HDMI 1.4, limité à 10,2 Gbps, suffira à peine pour du HDR en 1080p. Pour profiter d’un flux 4K HDR à 60 Hz avec un signal 10 bits et de l’audio multicanal, un câble certifié HDMI 2.0 (18 Gbps) est le strict minimum. Quant à la norme HDMI 2.1, elle décuple les possibilités avec ses 48 Gbps, permettant l’affichage en 4K à 120 Hz ou en 8K à 60 Hz. À noter qu’il existe aussi la norme HDCP 2.2, souvent confondue avec HDMI 2.2. Cette protection anticopie est indispensable pour lire des contenus UHD protégés, comme ceux des Blu-ray ou des plateformes de streaming. Un appareil non compatible HDCP 2.2 peut tout simplement empêcher l’affichage de ces contenus.
Certaines appellations commerciales ajoutent encore à la confusion. Des mentions comme « HDR Pro » ou « HDR Plus » relèvent souvent du marketing et ne garantissent aucune compatibilité spécifique. Seules les certifications HDR10, HDR10+ et Dolby Vision ont une vraie valeur technique.
Il faut aussi évoquer le HDR HLG (Hybrid Log Gamma), un format libre développé par la BBC et la NHK, conçu spécifiquement pour la diffusion télévisée en direct, sans nécessiter de métadonnées, ce qui le rend idéal pour les chaînes de télévision et les événements sportifs en HDR. De son côté, l'HDR HGiG (HDR Gaming Interest Group) n’est pas un format à proprement parler, mais un ensemble de recommandations techniques pour que les jeux HDR s’affichent de façon cohérente selon les capacités du téléviseur.
Conclusion : quel format privilégier en 2025 ?
Dolby Vision s’impose comme le format HDR le plus abouti en 2025. Sa compatibilité étendue, sa précision scène par scène, et sa large adoption dans l’écosystème en font un choix sûr pour qui cherche la meilleure qualité d’image.
L'HDR10 reste quant à lui incontournable pour sa compatibilité universelle. Il est présent sur tous les contenus HDR et reconnu par tous les appareils. De son côté l'HDR10+ progresse, notamment grâce à Samsung et à Netflix qui l'a récemment adopté, mais il reste un format moins largement adopté.
Dans l’idéal, un bon téléviseur HDR en 2025 est compatible à la fois avec HDR10 et Dolby Vision. Des constructeurs comme TCL, Panasonic ou Hisense proposent cette double compatibilité. Et c’est bien cette polyvalence, plus que le format lui-même, qui garantit la meilleure expérience HDR au quotidien. En définitive, le bon choix dépendra moins du format lui-même que de l’ensemble téléviseur + source + contenu.