Microsoft a publié une étude qui classe les métiers selon leur vulnérabilité face à l'intelligence artificielle générative. Les résultats révèlent une fracture évidente entre emplois intellectuels et travail manuel.

Alors, une IA va-t-elle bientôt s'assoir à votre bureau ? © Shutterstock
Alors, une IA va-t-elle bientôt s'assoir à votre bureau ? © Shutterstock
L'info en 3 points
  • Microsoft a étudié la vulnérabilité des métiers face à l'IA, révélant que les emplois intellectuels sont plus menacés.
  • Les professions comme la rédaction, le conseil et l'enseignement sont les plus susceptibles d'être automatisées par l'IA.
  • Les métiers manuels, bien que moins rémunérés, sont paradoxalement moins vulnérables à l'automatisation par l'IA.

Des chercheurs de la firme de Redmond ont récemment établi une liste des professions les plus et les moins susceptibles d'être automatisées par l'IA générative, en analysant 200 000 conversations anonymisées entre utilisateurs et Microsoft Bing Copilot. Cette recherche introduit un « score d'applicabilité de l'IA » pour quantifier la vulnérabilité de chaque métier face aux nouvelles technologies. Alors, vos pronostics ?

Travail manuel épargné, métiers de l’écrit et du conseil menacés par l’IA, selon une étude de Microsoft

Selon l'analyse de Microsoft, les emplois les plus vulnérables à l'automatisation par l'IA générative sont (surprise !) ceux qui impliquent la « fourniture d'informations et d'assistance, l'écriture, l'enseignement et le conseil ». Les chercheurs ont créé un score d'applicabilité de l'IA fondé sur l'utilisation et le succès des IA dans ces différents métiers. Les professions les plus susceptibles d'être remplacées incluent donc les traducteurs, les historiens, les représentants commerciaux, les rédacteurs, les auteurs et les représentants du service client.

L'étude révèle par ailleurs que les emplois les moins bien rémunérés et axés sur les tâches manuelles sont paradoxalement moins susceptibles d'être automatisés. Parmi les plus sûrs, on retrouve les opérateurs de machinerie lourde, les opérateurs de bateaux à moteur, les femmes de ménage, les couvreurs, les massothérapeutes et les plongeurs.

Des métiers appelés à évoluer, pas forcément à disparaître

De toute évidence, il est important de tenir compte des limites de cette étude. En effet, les chercheurs de Microsoft eux-mêmes avertissent que leurs données ne suggèrent pas que l'IA peut prendre en charge 100 % des tâches d'un métier. Kiran Tomlinson, chercheur senior au sein de la société dirigée par Satya Nadella, a souligné que « cette étude explore les catégories d'emplois qui peuvent utiliser de manière productive les chatbots d'IA ».

Il a ensuite ajouté qu'elle vise à introduire « un score d'applicabilité de l'IA qui mesure le chevauchement entre ses capacités et les tâches professionnelles, mettant en évidence les domaines dans lesquels l'IA pourrait modifier la façon dont le travail est effectué, sans supprimer ni remplacer des emplois ». Il termine en précisant que si cette étude démontre les dispositions de l'intelligence artificielle à « prendre en charge de nombreuses tâches », elle ne permet pas d'affirmer « qu'elle puisse pleinement accomplir l'une d'elles ».

Le monde du travail bouleversé par l'avènement de l'IA

Microsoft tempère ses conclusions en rappelant que ses résultats ne tiennent pas compte des effets économiques indirects de la technologie, souvent contre-intuitifs. Exemple donné : l’arrivée des distributeurs automatiques a entraîné une hausse du nombre de guichetiers, les banques ayant multiplié les agences à moindre coût. En parallèle, les tâches des employés se sont davantage orientées vers le relationnel, plus que vers les opérations bancaires.

Pour rappel, Sam Altman, le PDG d'OpenAI, déclarait récemment que de nombreux métiers avaient déjà disparus, l'IA faisant, selon lui, mieux que l'humain dans bien des domaines. Pour couronner le tout, il alléguait que ChatGPT pouvait d'ores et déjà délivrer des diagnostics médicaux plus fiables que certains médecins.

Alors, où serons-nous dans cinq ou dix ans ? Difficile à dire. Mais une chose est sûre : la réorganisation du monde du travail ne fait que commencer. Reste à savoir si l’humain gardera sa place dans le processus… ou s’il finira par n'en devenir qu'un simple spectateur.

Source : Futurism

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