Windows 11 souffre de ralentissements qui frustrent les utilisateurs. Ces derniers sont liés à la technologie XAML Islands, qui permet d'ajouter des éléments modernes (boutons, menus actuels) dans d'anciennes applications Windows sans tout reconstruire. Le problème, c'est que cette techno pénalise les performances du système Microsoft.

Microsoft avait promis un Windows 11 plus fluide et moderne que jamais. Pourtant, les utilisateurs constatent à l'usage des lenteurs frustrantes, même sur des configurations haut de gamme. Selon Adrien Piron, professionnel de l'assistance informatique, la responsable serait une technologie appelée XAML Islands. Elle devait permettre de donner un look moderne à Windows 11 sans avoir à reconstruire entièrement toutes les applications existantes. Mais en pratique, elle découpe l'interface en multiples composants séparés qui fonctionnent moins bien ensemble, ce qui crée de petites attentes à chaque fois que vous cliquez sur quelque chose.
XAML Islands modernise Windows 11 mais fragmente les performances
Pour comprendre le problème, il faut d'abord saisir ce qu'est XAML. Il s'agit d'un langage Microsoft utilisé pour créer des interfaces d'applications Windows, comparable à HTML pour les sites web. La technologie XAML permet de concevoir des interfaces plus riches avec des effets visuels et des animations, contrairement aux fenêtres traditionnelles de Windows 10.
XAML Islands agit comme un pont technologique qui permet d'intégrer ces éléments modernes dans d'anciennes applications sans les réécrire entièrement. Concrètement, l'explorateur de fichiers ou le panneau de configuration peuvent désormais afficher des boutons et menus au style Windows 11, tout en conservant leur structure d'origine.
Windows 11 fonctionne maintenant comme si chaque élément de votre écran était une petite application indépendante qui doit démarrer séparément. Au lieu d'avoir un système unifié qui gère tout d'un coup, votre ordinateur doit maintenant jongler avec plusieurs petits programmes en même temps, ce qui lui demande plus d'efforts.
Vous remarquez sans doute cela lors de vos gestes les plus courants, comme lorsque la barre d'outils de l'explorateur apparaît, quand vous faites un clic droit sur un fichier, ou alors au moment où le menu Démarrer s'anime.
Chaque clic sur Windows 11 génère une micro-latence frustrante
Adrien Piron nous explique que chaque composant XAML Islands fonctionne comme un mini-moteur graphique autonome, qui consomme des ressources CPU et GPU de façon redondante. Cette surcharge se ressent surtout dans les micro-interactions que nous venons d'évoquer.
Sur des machines haut de gamme sous Windows 11, on constate aussi un retard d'affichage. Le menu contextuel affiche parfois un délai d'une seconde avant de répondre, et l'explorateur de fichiers peut prendre jusqu'à deux fois plus de temps à s'ouvrir que sur Windows 10.
Il faut bien comprendre que ces lenteurs ne résultent pas d'erreurs de programmation qu'on pourrait facilement corriger. C'est plutôt la conséquence directe des choix techniques de Microsoft. L'entreprise a décidé de rendre Windows 11 visuellement attrayant avant tout, quitte à sacrifier la rapidité d'exécution. Cela explique pourquoi les utilisateurs ressentent une lourdeur générale dans leurs actions quotidiennes, comme si le système hésitait constamment avant de répondre.
La mise à jour 25H2 promet d'accélérer Windows 11 mais…
Microsoft sait que la grogne monte chez les utilisateurs, voilà pourquoi le géant américain annonce des améliorations pour la prochaine mise à jour majeure de Windows 11, la 25H2. Au programme, on devrait retrouver des animations moins saccadées, un explorateur de fichiers plus réactif, et surtout une optimisation ciblée des fameux composants XAML Islands qui posent tant de problèmes. L'idée est de corriger ce qui gêne le plus sans bouleverser la recette.
L'entreprise de Redmond mise désormais sur l'intelligence collective pour identifier les zones les plus problématiques. Quand vous signalez une lenteur via l'outil de feedback intégré à Windows 11, le système se met automatiquement à enregistrer ce qui se passe sous le capot au moment précis où vous rencontrez le problème. Une méthode qui permet aux développeurs de comprendre enfin pourquoi certaines actions traînent plus que d'autres.
Mais ne nous y trompons pas : ces retouches s'attaquent aux symptômes, plutôt qu'aux causes profondes du problème. Microsoft reste attaché à son pari technologique, quitte à naviguer encore longtemps dans cette zone grise, entre performance et esthétisme. L'entreprise espère visiblement que quelques ajustements suffiront à faire oublier les défauts structurels de son architecture hybride, un risque face à des utilisateurs de plus en plus exigeants, las d'attendre l'annonce de Windows 12.