Promis juré, Windows 11 devait être plus rapide, plus fluide, plus optimisé que son prédécesseur. Quatre ans plus tard, on en doute encore. Mais Microsoft est enfin prête à reconnaître qu’il y a un vrai problème à régler, et la prochaine mise à jour majeure de l’OS pourrait bien amorcer un vrai virage.

Windows 11 : la prochaine mise à jour va régler ce souci de performances. © Rokas Tenys / Shutterstock
Windows 11 : la prochaine mise à jour va régler ce souci de performances. © Rokas Tenys / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Microsoft reconnaît enfin les problèmes de performance de Windows 11 et prépare une mise à jour majeure pour 2025.
  • Un nouveau système de journalisation détecte et documente les lenteurs, aidant à identifier et corriger les problèmes.
  • Les pilotes devront passer une certification stricte, améliorant la stabilité et la sécurité de Windows 11.

Depuis quelques mois, Microsoft semble enfin décidée à reprendre la main sur les fondations techniques de son système. Exit JScript, ce vieux moteur de script hérité d’Internet Explorer, truffé de failles et activé par défaut depuis les années 90. Coup de balai aussi sur les pilotes obsolètes, peu fiables ou abandonnés, encore présents dans Windows Update. Le grand ménage a commencé, et Redmond ne compte pas lever le pied. Car après avoir longtemps esquivé les critiques sur les lenteurs de Windows 11, l’entreprise s’attaque à l’un des sujets les plus sensibles concernant son OS : les performances. Et plutôt que d’aligner des comparaisons bancales entre un PC de 2017 sous Windows 10 et une machine flambant neuve sous Windows 11, elle mise enfin sur des outils concrets et silencieux, attendus dans la version 25H2 du système.

Des ralentissements enfin pris au sérieux

Le changement le plus parlant, même s’il ne saute pas aux yeux, concerne la gestion des lenteurs système. Dans la build 26200.5710 (KB5062676), actuellement en test dans le canal Dev, Microsoft a confirmé avoir intégré un dispositif de journalisation automatique : dès qu’un comportement anormalement lent est détecté, Windows génère des logs détaillés, stockés localement (répertoire %systemRoot%\Temp\DiagOutputDir\Whesvc). Ces fichiers ne sont transmis à Microsoft que si l’utilisateur ou l’utilisatrice choisit de les soumettre via le Feedback Hub (Bureau > Lenteur du système).

L’outil n’a rien de spectaculaire en soi – les déçus, on vous voit –, mais il marque une inflexion notable dans la manière dont Redmond aborde les performances de son système. Jusqu’ici, Windows 11 s’est surtout défendu à coups de benchmarks sur des machines haut de gamme, d’études financées en interne et de promesses d’optimisation peu perceptibles à l’usage. Or, sur le terrain, l’expérience raconte bien souvent autre chose : ralentissements persistants, menus peu réactifs, blocages réguliers sans explication. Aussi, avec ce système de logs, on ne peut donc que se réjouir de voir Microsoft enfin documenter le réel, au lieu de partir d’une conclusion pour ensuite produire les chiffres, les analyses et les grands discours d’auto-félicitations censés la confirmer.

Une fois générés, ces journaux permettront de mieux cerner l’origine des lenteurs : interface peu réactive, processus système bloqué, pilote capricieux, conflit logiciel ou surcharge mémoire. Bref, une base plus sérieuse pour corriger ce qui peut l’être. La fonctionnalité devrait être activée à grande échelle avec la mise à jour 25H2, prévue pour l’automne 2025.

Promis, juré, craché : Windows 11 25H2 devrait vraiment en finir avec les problème de performances de l'OS. C'est Microsoft qui le dit. © Melnikov Dmitriy / Shutterstock
Promis, juré, craché : Windows 11 25H2 devrait vraiment en finir avec les problème de performances de l'OS. C'est Microsoft qui le dit. © Melnikov Dmitriy / Shutterstock

Certification des pilotes : Microsoft serre encore la vis

En parallèle de ce système de logs, Microsoft s’attaque aussi à un autre point de fragilité bien connu : les pilotes. Régulièrement responsables de plantages, de ralentissements ou d’instabilités difficiles à diagnostiquer, ils feront désormais l’objet d’un contrôle plus strict et devront systématiquement passer par une procédure de certification renforcée avant d’être autorisés à circuler via les canaux officiels.

Ce durcissement repose sur l’intégration de CodeQL, un outil d’analyse statique capable de détecter en amont les failles de sécurité ou erreurs logiques dans le code. Déjà utilisé en interne, il s’invite désormais dans le Windows Hardware Compatibility Program (WHCP) pour filtrer les pilotes diffusés par Windows Update, de manière à limiter le nombre d’anomalies critiques tout en incitant les éditeurs à maintenir un certain niveau de qualité et de conformité avec les exigences de Windows 11.

Cette nouvelle exigence s’inscrit dans la droite ligne de la Secure Future Initiative, la stratégie maison censée renforcer toute la chaîne de confiance du système, mais qui pourrait aussi précipiter la disparition de certains périphériques anciens, faute de pilotes mis à jour ou jugés conformes.

Un grand nettoyage qui risque de malmener encore un peu plus les machines vieillissantes, c’est certain. Mais après des mois à défendre l’indéfendable,
Microsoft semble avoir compris qu’il ne suffisait plus de scander des slogans marketing ou de brandir des comparatifs biaisés pour rendre Windows 11 plus crédible. Il fallait revoir les bases, trier, tester, et écouter ce que les PC – et les usagers – ont réellement à dire. Il était temps.

  • Refonte graphique de l'interface réussie
  • Snap amélioré
  • Groupes d'ancrage efficaces
8 / 10