Il mesure 67 mètres de long, fonce à 75 000 km/h, et passera tout près de la Terre lundi prochain. À cette vitesse-là, un impact avec le plancher des vaches provoquerait de lourds dégâts, bien que localisés. Mais pour les astronomes, il n'y a pas matière à s'inquiéter ; sa trajectoire est connue au mètre près.

Le 28 juillet, l’astéroïde 2025 OW croisera notre planète à une distance de 632 000 km ; environ 1,6 fois celle qui nous sépare de la Lune. Contrairement à l'astéroïde 2024 YR4 qui avait inquiété la NASA au mois de février de cette année (1.9 % de risque de collision avec la Terre en 2032, on comprend pourquoi), la course de OW ne pose pas problème.
Elle est modélisée et recalculée sans cesse par les équipes du Minor Planet Center (Cambridge, comté de Middlesex dans le Massachusetts) et de la NASA. Grâce à des milliers de relevés issus de télescopes terrestres, son orbite a été retracée avec suffisamment de précision pour écarter tout scénario catastrophe.
Un astéroïde qu'on préfère voir passer de loin
Mesurant environ 67 mètres de long, 2025 OW est proche de la longueur d'un gros avion de ligne comme le Boeing 747 (70,6 mètres) ou d'un Airbus A380 (72,7 mètres). Ce n'est donc pas un monstre comme l'astéroïde Bennu (environ 500 mètres de diamètre), mais s'il entrait dans l'atmosphère terrestre, il pourrait largement raser une ville de taille moyenne par l'« airbust » qu'il provoquerait (puissante explosion aérienne).
Sa taille reste néanmoins largement inférieure au seuil des 140 mètres retenu pour classer un tel objet comme représentant un danger. Ce seuil s’accompagne d’un second critère : une distance d’approche inférieure à 0,05 unité astronomique (environ 7,4 millions de kilomètres). 2025 OW remplit bien cette deuxième condition, mais il est trop petit pour cocher la première case. Par conséquent, il ne fait pas partie des géocroiseurs « potentiellement dangereux », selon la classification de la NASA.
D’ailleurs, le 19 juillet dernier, un autre astéroïde, 2025 OS, est passé bien plus près : à seulement 4 078 km. Sa taille ? Entre 2,4 et 5,8 mètres. En réalité, des centaines de petits corps célestes frôlent régulièrement notre planète sans que cela ne pose souci, et la plupart du temps, personne (à part les agences de surveillance) ne s'en aperçoive.

La vraie menace, c’est l’invisible
Si les chercheurs affichent autant de sérénité, c’est qu’ils disposent aujourd’hui d’un excellent réseau de détection. Télescopes automatisés, bases de données internationales, calculs orbitaux en temps réel : la plupart des objets qui méritent notre surveillance sont traqués sans relâche. Les astronomes sont davantage inquiétés lorsqu'il s'agit d'un astéroïde qu'ils n'ont pas su détecter à temps.
Le meilleur exemple contemporain reste certainement l'explosion de Tcheliabinsk, survenue le 15 février 2013, qui reste encore un cas d’école en astronomie. Ce jour-là, un astéroïde d’environ 20 mètres de diamètre est entré dans l’atmosphère sans avoir été repéré en amont. Il a explosé à une vingtaine de kilomètres d’altitude au-dessus de l’Oural, libérant une énergie estimée à 500 kilotonnes de TNT, soit approximativement 30 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima. L’onde de choc a soufflé des milliers de vitres et endommagé de nombreux bâtiments, faisant plus de 1 500 blessés, principalement en raison des éclats de verre provoqués par l'explosion.
Depuis, les agences spatiales ont considérablement intensifié leur veille. Plus de 30 000 objets proches de la Terre sont aujourd’hui recensés, un chiffre qui augmente chaque semaine. À l’horizon 2029, un colosse baptisé Apophis (environ 467 mètres de large et 167 mètres de haut) effectuera un passage très proche de notre planète. À l’époque de sa découverte en 2004, on craignait un impact en 2036, mais qui n'aura finalement jamais lieu, simplement parce que les calculs de sa trajectoire ont été revus.
Nous n'avons donc aucune raison d'avoir peur d'OW 2025 ; il passera sans même que l'on ne s'en aperçoive et poursuivra sa route dans les tréfonds du cosmos. D'autres après lui suivront, dans l'indifférence générale, mais toujours suivis de près par les programmes internationaux de surveillance. Pour celles et ceux qui espéraient peut-être observer le passage d'OW 2025, malheureusement, il faudra vous raviser ; il ne sera qu'une minuscule tâche lumineuse dans le ciel, même si vous êtes armés d'un excellent télescope.
Source : Discover Magazine