Microsoft dévoile enfin les modalités complètes de son programme de mises à jour étendues pour Windows 10. La firme de Redmond propose désormais trois options aux utilisateurs pour prolonger la sécurité de leur système au-delà d'octobre 2025, dont deux apparemment « gratuites » qui cachent en réalité un prix à payer : vos données personnelles.

La fin de Windows 10 aiguise l'appétit de Microsoft... © Shutterstock
La fin de Windows 10 aiguise l'appétit de Microsoft... © Shutterstock
L'info en 3 points
  • Microsoft propose trois options pour prolonger la sécurité de Windows 10 jusqu'en octobre 2026, incluant une payante.
  • Les utilisateurs peuvent échanger des points Microsoft Rewards ou activer Windows Backup pour une extension "gratuite".
  • Activer Windows Backup synchronise vos données avec OneDrive, incitant potentiellement à souscrire à Microsoft 365.

À moins de trois mois de la fin officielle du support de Windows 10, Microsoft clarifie enfin sa stratégie. Le géant américain confirme que les utilisateurs pourront bénéficier d'une année supplémentaire de mises à jour de sécurité critiques jusqu'au 13 octobre 2026. Mais cette extension, présentée comme un geste commercial, révèle surtout l'appétit croissant de Microsoft pour les données de ses utilisateurs.

Le choix vous appartient... en apparence

Face à la grogne et au parc informatique vieillissant, Microsoft vous propose donc un sursis. Pour continuer à recevoir les correctifs de sécurité critiques pendant une année supplémentaire, jusqu'au 13 octobre 2026, trois options s'offrent désormais à vous. La première voie est la plus directe : sortir votre portefeuille. Pour 30 dollars, vous pourrez acheter une licence ESU pour un an et un seul PC. Une solution simple, mais qui peut vite devenir coûteuse si vous gérez plusieurs ordinateurs à la maison.

La deuxième option s'adresse aux fidèles de l'écosystème Microsoft. Si vous êtes un utilisateur assidu de Bing ou du Microsoft Store, vous pourrez échanger 1 000 points du programme Microsoft Rewards contre la fameuse extension. C'est une carotte intéressante, mais c'est surtout la troisième voie qui révèle les véritables intentions de l'entreprise.

La gratuité a un coût : vos données

Voici donc l'option « gratuite » : activez simplement l'application Windows Backup sur votre machine pour bénéficier de l'année de support additionnelle. Alléchant, n'est-ce pas ? Sauf que ce n'est pas un cadeau. En activant cet outil, vous autorisez la synchronisation de vos fichiers (documents, photos), de vos paramètres, de vos applications et de vos mots de passe avec les serveurs de Microsoft via son service cloud OneDrive.

Concrètement, qu'est-ce que cela signifie pour vous ? Vous échangez une protection logicielle contre un accès à vos données personnelles. Microsoft s'assure ainsi de rapatrier dans son cloud une masse colossale d'informations sur vos usages, vos habitudes et vos contenus. Une pratique qui transforme la sécurité informatique en produit d'appel pour ses services en ligne.

© Windows Latest
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Le calcul est d'ailleurs assez malin. L'espace de stockage gratuit offert sur OneDrive est limité à 5 Go, ce qui est très rapidement insuffisant pour une sauvegarde complète. Une fois cette limite atteinte, il y a fort à parier que Microsoft vous proposera aimablement de souscrire un abonnement payant à Microsoft 365. On vous voit venir, Microsoft...

Alors, que faire ? Le dilemme de la migration

Cette manœuvre s'explique par une réalité que nous couvrons depuis des mois : la migration vers Windows 11 est loin d'être un succès. Avec près de deux tiers du parc mondial toujours sous Windows 10, la faute en incombe largement aux prérequis matériels stricts (la fameuse puce TPM 2.0) qui rendent des millions de PC obsolètes du jour au lendemain.

Ce n'est pas un hasard si, comme nous vous l'annoncions récemment, Microsoft travaille sur un nouvel outil pour faciliter cette migration, signe que la résistance des utilisateurs est bien réelle et prise au sérieux à Redmond. Le programme ESU est donc une solution de repli, un compromis pour éviter une catastrophe sécuritaire à l'échelle planétaire.

La décision finale vous appartient : payer pour votre tranquillité, céder une partie de votre vie privée numérique pour un an de répit, ou finalement envisager une migration (parfois forcée) vers Windows 11 ou un autre système d'exploitation. Une chose est sûre, nous suivrons ce dossier de très près pour vous aider à y voir plus clair dans les mois à venir. L'inscription au programme ESU, quant à elle, devrait débuter via une notification système dès ce mois de juillet.