Canal+ est poursuivie en justice par TF1, qui l'accuse de violer ses droits voisins, avec sa plateforme TV+. La Une lui réclame plus de 6,5 millions d'euros de dommages-intérêts.

Ce n'est pas la première fois que les acteurs français TF1 et Canal+ s'écharpent autour des plateformes de vidéos en ligne. Dans ce nouvel épisode, le premier cité reproche au second de voler ses droits depuis TV+, une offre de streaming à deux euros par mois. TF1 se plaint notamment du fait que Canal+ ait décidé de rendre la plateforme accessible hors Union européenne. Le diffuseur des programmes Koh-Lanta ou encore Star Academy espère faire plier son concurrent.
Offre partenaire
Proton VPN propose un large choix de serveurs dans plus de 115 pays vous permettant d'accéder à vos émissions et films en 4K, sans mise en mémoire tampon, ralentissement ni limitation.
Offre partenaire
TV+ dans le viseur de TF1 pour dépassement de frontières
Comme le rappelle l'Informé, cette action en justice cible un point technique précis, mais crucial. TV+ permet d'accéder à plus de 80 chaînes gratuites via l'application Canal, sans box nécessaire, le tout pour deux euros mensuels, sans engagement qui plus est ! Les utilisateurs peuvent aussi bien regarder toutes les chaînes TNT en direct qu'en rattrapage, avec des séries originales comme Versailles, par exemple.
Avec TV+, lancée il y a tout juste un an, Canal+ cherchait à proposer l'offre la plus attractive et la plus complète du marché. Pourtant, TF1 a saisi le tribunal judiciaire de Paris et même validé un premier succès, comme le disent nos confrères.
Tout le problème, c'est que Canal+ justifie TV+ par un règlement européen qui permet l'accès aux contenus dans tous les États membres de l'UE. Sauf que la plateforme reste accessible au Royaume-Uni, sorti de l'Union depuis le Brexit, il y a largement plus de cinq ans. TF1 y voit une diffusion non autorisée de ses programmes hors zone européenne, et donc une violation de ses droits.
Quand les rancœurs alimentent la guerre des "+"
Cette attaque en justice sur fond de droits voisins n'est, nous le disions, pas franchement une pratique inédite pour la chaîne filiale du groupe Bouygues. En 2022, le groupe TF1 avait fait condamner Molotov pour 8,5 millions d'euros, après avoir accusé la start-up de diffuser ses chaînes sans autorisation. Après un conflit de trois ans, les deux entreprises ont finalement scellé la paix en 2025.
Cette fois, l'affaire prend des allures de revanche personnelle. L'an dernier, Canal+ avait contre-attaqué en justice TF1+ pour l'usage de la marque « + », en visant directement Rodolphe Belmer. La chaîne cryptée réclamait 57 millions d'euros à la chaîne concurrente. TF1, qui n'a jamais engrangé autant de revenus publicitaires que l'année dernière, paraît presque en position de force.