L’arnaque au faux support technique continue de piéger des particuliers en France. Microsoft, Cybermalveillance.gouv.fr et le Parquet de Paris veulent renforcer la prévention, améliorer les dépôts de plainte et limiter les pertes.

Selon une étude Microsoft réalisée par Ifop, seuls 16 % des seniors déclarent connaître précisément les démarches à suivre en cas d’arnaques en ligne.©Miljan Zivkovic / Shutterstock
Selon une étude Microsoft réalisée par Ifop, seuls 16 % des seniors déclarent connaître précisément les démarches à suivre en cas d’arnaques en ligne.©Miljan Zivkovic / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Les arnaques au faux support technique se multiplient en France, devenant plus agressives et causant des pertes financières importantes.
  • Microsoft et Cybermalveillance.gouv.fr intensifient leurs efforts pour sensibiliser et protéger les utilisateurs contre ces escroqueries.
  • Le Parquet de Paris encourage les victimes à déposer plainte directement, facilitant ainsi les démarches judiciaires contre les fraudeurs.

Entre messages piégés, fausses alertes Windows et appels frauduleux, les escroqueries au faux support technique continuent de circuler. En France, les pertes s'accumulent et les méthodes deviennent plus agressives. Pour tenter d’enrayer cette arnaque devenue l’une des plus signalées, Microsoft, Cybermalveillance.gouv.fr et le Parquet de Paris coordonnent désormais leurs actions. Prévention, accompagnement des victimes et meilleure prise en charge des plaintes chacun joue sa partition.

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Une arnaque qui se généralise, devient plus agressive et cause des pertes financières de plus en plus lourdes

Depuis plusieurs années, des escrocs se font passer pour des techniciens. Ils alertent sur une prétendue panne, proposent une assistance, puis facturent des services fictifs. C’est le principe de l’arnaque au faux support technique. Longtemps cantonnée à des petites sommes, elle rapporte désormais beaucoup plus à ceux qui la pratiquent.

Cybermalveillance.gouv.fr classe cette arnaque à la troisième place des menaces les plus fréquentes signalées par les particuliers. Les fraudeurs prennent parfois le contrôle des comptes bancaires. Le montant volé peut grimper à plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros. Le préjudice cumulé pour 2023 dépasse les 374 000 euros, sans compter les virements bloqués à temps par les banques.

Jérôme Notin, directeur général de Cybermalveillance.gouv.fr, explique que les méthodes changent nettement. Il ajoute que « les techniques deviennent de plus en plus agressives et lucratives ». Selon lui, les escrocs cherchent désormais à soutirer des montants bien plus importants par victime.

Microsoft, Cybermalveillance.gouv.fr et la section de lutte contre la cybercriminalité du Parquet de Paris, publient une fiche dédiée aux bonnes pratiques et conseils - Capture d'écran ©Mélina Loupia / Clubic

Une mobilisation collective pour mieux informer, prévenir et inciter les victimes à agir

Microsoft, souvent usurpée par les arnaqueurs, alerte régulièrement. La firme rappelle qu’elle ne contacte jamais un utilisateur sans demande préalable. Philippe Limantour, directeur cybersécurité de Microsoft France, affirme que « si vous ne nous l’avez pas demandé, nous ne vous appellerons pas pour offrir un support ». Il précise que les messages d’erreur de Microsoft n’affichent jamais de numéro de téléphone. De plus, l’entreprise ne réclame aucun paiement en Bitcoin ou en cartes cadeaux.

Pour mieux sensibiliser, deux fiches pratiques viennent d’être publiées. La première s’adresse aux seniors, une population souvent plus exposée. La seconde vise leurs proches, car 39 % des plus de 60 ans se tournent vers leur entourage en cas de problème technique. Microsoft cite une étude qui révèle que seuls 16 % des seniors savent précisément comment réagir face à une arnaque en ligne.

Du côté judiciaire, les procédures évoluent. En 2023, plus de 585 plaintes ont été traitées par la section spécialisée du Parquet de Paris. Certaines ont transité par d’autres juridictions avant d’arriver. Pour accélérer les démarches, le Parquet encourage désormais les victimes à lui adresser directement une lettre-plainte. Cybermalveillance.gouv.fr met en ligne un guide pour aider à bien rédiger ces documents.

Johanna Brousse, cheffe de la section cybercriminalité au Parquet de Paris, précise que « ce qu’on constate, c’est moins d’attaques portant sur de petits préjudices, mais une sophistication des processus, qui amènent les escrocs à augmenter le montant prélevé à chaque victime ».

Pour éviter de tomber dans le piège, Clubic recommande d’ignorer toute fenêtre affichant un numéro de téléphone d’assistance technique. Il faut surtout ne jamais communiquer d’informations personnelles ou bancaires suite à un appel non sollicité. Enfin, privilégier les sources officielles pour télécharger des logiciels et toujours garder son antivirus à jour réduit grandement les risques. Et pour aller plus loin, vous pouvez vous aider de cet article dans lequel nous avons répertorié pour vous tous les dispositifs pour vous aider à éviter les cyberattaques.

Pour rappel, en 2024, plus de 13 000 particuliers ont consulté Cybermalveillance.gouv.fr pour ce type d’arnaque, signe que le phénomène reste actif.