Le ministère des Armées a commandé pour 4 milliards d'euros d'équipements militaires depuis le début de l'année. Un rythme d'investissement qui s'est accéléré, pour atteindre des sommets.

La machine de guerre française tourne à plein régime. Le ministère des Armées vient d'annoncer, ce jeudi 3 juillet 2025, avoir passé pour 4 milliards d'euros de nouvelles commandes sur les six premiers mois de l'année auprès des industriels de l'armement. Plus impressionnant encore : les paiements effectués sur la même période atteignent 12 milliards d'euros, soit l'équivalent de toute l'année de programmation militaire 2019 ! Cette accélération spectaculaire découle de la loi de programmation militaire 2024-2030, qui fait bondir les investissements de 170 à 268 milliards d'euros. Voyons le détail des opérations.
Des milliards d'euros pour rattraper le retard militaire français
La Direction générale de l'armement (DGA) a sorti le grand jeu depuis janvier. Le futur standard F5 du Rafale, fleuron de l'aviation française, bénéficie d'une enveloppe conséquente pour ses études de levée de risques. En parallèle, les programmes de sous-marins Barracuda et de véhicules blindés Scorpion continuent leur progression, témoins d'une stratégie tous azimuts.
Les munitions AASM voient leur production accélérée, montrant bien que le ministère tire les enseignements des conflits actuels, où la cadence de tir devient cruciale. Le système de communication par satellite Syracuse, véritable nerf de la guerre moderne, fait l'objet de contrats de maintien en conditions opérationnelles. On voit que la vision est globale, et que l'idée est de couvrir terre, mer, air et espace.
L'exploit est d'autant plus remarquable que le contexte budgétaire reste tendu. La DGA et ses équipes ont dû redoubler d'efforts pour honorer les engagements de la loi de programmation militaire. Une prouesse qui devra se maintenir jusqu'en décembre, pour respecter les objectifs annuels.
Comment se répartissent les 4 milliards d'euros d'armement
Parlons chiffres, et à ce jeu-là, c'est Thales qui a raflé la mise avec un contrant à 725 millions d'euros, principalement pour maintenir le système Syracuse et développer la radio logicielle Contact. Le géant français empoche également des contrats pour les liaisons de données du Rafale. Dassault Aviation n'est pas en reste avec 318 millions d'euros, dont une part significative pour les études du Rafale F5 et les travaux sur un mystérieux démonstrateur d'avion spatial.
KNDS décroche 300 millions d'euros pour le programme Scorpion et la fourniture de canons Caesar, mais aussi pour améliorer la résilience de sa production de munitions 40mm. Naval Group sécurise 168 millions d'euros pour ses sous-marins Barracuda, la torpille lourde F21 et la préparation du futur SNLE de troisième génération. Safran suit avec 128 millions, notamment pour accélérer la production des munitions AASM si demandées. Les mastodontes Ariane Group (106 millions d'euros), Airbus (89 millions) et MBDA (69 millions d'euros) ont aussi reçu des commandes du ministère des Armées sur le premier semestre.
Les PME ont tiré leur épingle du jeu avec plus de 300 millions d'euros de commandes directes. SABENA Technics devra fournir aux Armées un avion banc d'essai nouvelle génération. CNIM a pour mission de fabriquer des chalands de débarquement pour la Marine, tandis qu'Aura Aéro développe un prototype de drone. Voilà une répartition en tout cas assez équilibrée qui vise à dynamiser l'ensemble de l'écosystème français, des titans bien connus de tous, aux petites entreprises technologiques.
03 juillet 2025 à 10h07