La Ligue 1 aura bien sa propre plateforme de diffusion. Elle sera commercialisée au tarif de 14,99 euros par mois, et sera pilotée par LFP Media, donc par la Ligue directement. Canal+ ne sera pas de la partie.

Après l'abandon de Canal+ et l'échec cuisant de DAZN, ajouté à celui de Mediapro peu avant, la Ligue 1 n'avait plus d'autre choix que de voler de ses propres ailes. À compter de cet été et de la saison 2025-2026, elle le fera grâce à sa plateforme maison, approuvée à l'unanimité par les clubs mardi. Son prix de lancement sera compétitif, et l'objectif sera de rapidement dépasser le million d'abonnés, pour sauver les finances du football professionnel français.
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La Ligue 1 contrainte de voler de ses propres ailes après l'abandon de Canal+
Les présidents de clubs savaient à quoi s'en tenir depuis vendredi dernier. Quand Maxime Saada a annoncé brutalement l'abandon des discussions par Canal+, l'espoir d'un retour du partenaire historique – d'ailleurs plébiscité par les amateurs de foot – s'est définitivement envolé. Après des années d'errements avec les nouveaux entrants (Mediapro, Amazon, puis DAZN, qui bloque les résiliations), qui ont tous rapidement pris la sortie pour des raisons diverses, le football français se retrouvait orphelin.
Pierre Ferracci, président du Paris FC, promu en Ligue 1, est soulagé, mais aussi un peu déçu dans un sens : « C'est parti. Compte tenu de la situation, nous n'avons pas trop le choix. C'est un enjeu qui n'est pas mince pour les clubs et un défi qu'il faut que nous relevions tous ensemble », confie-t-il à L'Équipe. Même amertume du coup chez Saïd Chabane, propriétaire d'Angers SCO : « J'aurais aimé avoir un duo beIN Sports-Canal+. On espérait tous le retour de Canal+. »
Puisque beIN Sports continue de diffuser l'un des matchs du week-end, la nouvelle plateforme proposera huit matchs sur neuf en direct chaque journée, du vendredi au dimanche, avec production interne et notamment Xavier Domergue aux commentaires. Le tout commercialisé de façon non exclusive auprès de tous les distributeurs, sauf Canal+, qui a donc claqué la porte.
Un budget de survie pour les clubs en attendant les abonnés
Nicolas de Tavernost, directeur général de LFP Media, joue sa crédibilité sur ce projet, comme il le confie au quotidien sportif L'Équipe. Pour lui, « ce n'est pas un saut dans le vide » car « cette solution a été adoptée avec efficacité aux Pays-Bas et a considérablement valorisé les droits du Championnat néerlandais ». L'ancien patron de M6 et des Girondins de Bordeaux tombés en désuétude, mise tout sur un prix agressif (14,99 euros par mois) et une offre pour les jeunes (sans doute les moins de 26 ans) à 9,99 euros pour séduire le public.
Mais comme le dit le dirigeant, les deux premières années seront difficiles pour tout le monde, la réalité financière étant ce qu'elle est. Au départ, les clubs devront survivre avec le strict minimum : 78,5 millions d'euros de beIN Sports et 85 millions de dédommagement de DAZN.
Saïd Chabane traduit cette précarité avec un humour grinçant : « Pour le SCO, on a seulement 3 millions d'euros de droits télé assurés dans notre budget. Comme je l'ai dit au président d'un club plus important : "(3 millions d'euros), c'est la jambe gauche d'un de tes joueurs. Mais on n'a pas de quoi se payer la jambe droite." » Vous avez dit austérité ?
L'objectif de LFP Média reste ambitieux. La Ligue et Nicolas de Taversnot visent le million d'abonnés dès la première année. « On serait déçus à moins d'un million d'abonnés la première année », avoue-t-il. Le dirigeant garde aussi l'espoir du retour du partenaire historique du championnat : « Je n'imagine pas que Canal+ se passe de la L1 durablement. La porte sera toujours ouverte. » Nous saurons vite si le football français peut vraiment s'émanciper, ou s'il court vers un nouveau fiasco. Mais si les prix sont bien ceux annoncés ici, on peut être tentés de dire que l'impossible devient possible.