La plateforme DAZN, qui diffusait la Ligue 1 cette saison, a rompu son contrat avec la LFP. Pourtant, elle refuse de libérer automatiquement ses abonnés sous engagement.

DAZN, qui avait décroché les droits télé de la Ligue 1 pour cinq saisons, a jeté l'éponge après à peine une saison, non sans avoir longuement négocié sa sortie avec la Ligue de football professionnel (LFP). Certains abonnés veulent rompre leur engagement et ne plus payer la plateforme britannique. Sauf que cette dernière maintient ses abonnés captifs. Et vous allez voir qu'entre les clauses contractuelles litigieuses et le droit international, les solutions de résiliation restent très incertaines.
Offre partenaire
Proton VPN propose un large choix de serveurs dans plus de 115 pays vous permetant d'accéder à vos émissions et films en 4K, sans mise en mémoire tampon, ralentissements ni limitations.
Offre partenaire
DAZN décroche puis abandonne ses droits TV Ligue 1 en quelques mois
Souvenez-vous, en août 2024, DAZN décrochait la plupart des droits de diffusion de la Ligue 1 pour cinq ans. Une victoire de taille pour cette plateforme britannique qui voulait conquérir le marché français du sport.
Mais les choses se gâtent rapidement. Quelques mois plus tard, DAZN décide de ne plus honorer ses échéances, estimant ne pas avoir eu « tous les éléments en main » pour se développer. Une excuse qui laisse perplexe, dans un secteur où l'analyse de marché est cruciale, indispensable même.
Le contrat avec la Ligue de football professionnel est finalement rompu à l'amiable. DAZN continue d'assurer la diffusion jusqu'à la fin de la saison, mais l'avenir reste flou. La situation bouscule l'écosystème du streaming sportif français, déjà traumatisé par l'épisode Mediapro.
Les abonnés DAZN sous engagement sont coincés
Pour les clients sans engagement, la sortie reste simple : une résiliation classique via les conditions générales suffit. Mais comme le précise l'UFC-Que Choisir, pour les autres, c'est le parcours du combattant, car ils doivent prouver que la Ligue 1 constituait un « élément déterminant » dans leur souscription.
DAZN se défend en expliquant que la Ligue 1 n'est qu'une partie de son offre globale qui inclut le basket, le championnat belge ou le kickboxing, entre autres événements sportifs. Et ses conditions générales précisent que les contenus diffusés ne sont pas garantis, une clause qui pourrait d'ailleurs être potentiellement abusive.
La cerise sur le gâteau ? DAZN continue d'afficher la Ligue 1 sur son site alors que la saison est terminée et l'avenir plus qu'incertain, puisque la LFP travaille au lancement de sa propre chaîne, avec des diffuseurs (Canal+ par exemple) et opérateurs télécoms comme partenaires. Pire, la plateforme britannique invoque le droit anglais, ignorant que le règlement européen Rome I impose le droit français pour les services distribués dans l'Hexagone.
Quelles solutions pour les abonnés lésés ?
DAZN garde un atout dans sa manche, excusez-nous du jeu de mots. Le service pourrait aussi reprendre la nouvelle chaîne que la Ligue de football professionnel s'apprête à lancer, pour diffuser elle-même ses matchs. Cette possibilité complique encore la donne pour les abonnés mécontents. Que peuvent-ils faire à ce stade ?
Saisir la justice reste aléatoire, surtout vu les montants relativement faibles en jeu, face aux frais d'avocat qui seraient engagés. Il ne faut pas oublier que les procédures dépendent aussi largement de la bonne volonté de DAZN, qui peut accepter ou refuser les demandes de résiliation au cas par cas.
Existe-t-il une solution plus pragmatique ? Peut-être s'adresser au Centre européen des consommateurs, spécialisé dans les litiges transfrontaliers, comme le recommande l'association de consommateurs. Cette démarche évite les écueils juridiques complexes, tout en offrant une médiation adaptée à ce type de conflit.