Voilà une scène digne d’un poisson d’avril, mais pourtant bien réelle : ces derniers jours, des documents hébergés sur le site officiel Eurostat — le service de statistiques de la Commission européenne — affichaient fièrement des recommandations de services IPTV pirates, avec liens commerciaux à la clé.

- Des documents sur Eurostat recommandaient des services IPTV pirates, créant confusion et crédibilité trompeuse via un domaine officiel.
- Un fichier PDF vantait des offres IPTV illégales, optimisé pour le SEO, apparaissant en tête des recherches Google.
- Eurostat a supprimé les fichiers frauduleux, soulevant des questions sur la sécurité des sites publics européens.
Une opération de détournement SEO qui a semé la confusion jusque dans l'intelligence artificielle de Google, AI Overviews.
Offre partenaire
Proton VPN propose un large choix de serveurs dans plus de 115 pays vous permetant d'accéder à vos émissions et films en 4K, sans mise en mémoire tampon, ralentissements ni limitations.
Offre partenaire
Les meilleurs services IPTV de 2025 !
En menant une recherche sur l’IPTV, certains internautes ont découvert sur le site d’Eurostat un fichier PDF au contenu pour le moins surprenant : un classement des « meilleurs services IPTV de 2025 », avec promesse d’accès à plus de 18 000 chaînes, 98 000 contenus à la demande, y compris des contenus Netflix, Disney+ ou encore Premier League… le tout pour moins de 60 dollars par an. Cerise sur le gâteau : un bouton bien visible menait directement vers un site de revente IPTV portugais aux pratiques pour le moins douteuses.
Le document, faussement institutionnel, avait toutes les apparences de la légitimité : hébergé sur un domaine officiel de l’UE, correctement mis en page, et optimisé pour le référencement. Le résultat est cocasse puisque l'URL hébergeant ce document apparaissait en première position sur Google pour des requêtes comme « best IPTV provider 2025 ». Mieux encore — ou pire — certains moteurs IA de Google ont pris l’information au pied de la lettre, citant les services frauduleux comme s’ils figuraient dans un rapport officiel de la Commission.
Un "hack" bien rodé, mais peu courant
Ce type d’exploitation repose sur un grand classique du piratage SEO : tirer parti des failles dans les fonctions de téléchargement de sites web officiels pour y héberger des documents frauduleux. Une technique bien connue, mais qui reste relativement rare sur les portails institutionnels européens. Cette fois, la manœuvre visait clairement à donner une crédibilité inespérée à des services IPTV illégaux, en profitant du domaine europa.eu pour mieux convaincre les internautes… et les moteurs de recherche.
Il ne s’agissait pas d’un cas isolé : plusieurs documents similaires ont été mis en ligne dans la même période. Tous affichaient un discours quasi-commercial autour de différentes offres IPTV, avec une promesse commune : du contenu en illimité, pas cher, et sans contrainte légale. De quoi faire grincer les dents des ayants droit… et probablement aussi des développeurs de la Commission.
Alerté du problème, Eurostat a rapidement supprimé les fichiers concernés. L’affaire est donc close, mais elle soulève plusieurs questions, notamment sur la robustesse des systèmes de validation de contenu sur les sites publics.… On imagine mal l’Union européenne se lancer dans la recommandation de bouquets pirates pour la Coupe du monde 2026.
Source : Torrent Freak