L'IPTV, du moins les flux illégaux qui y transitent, n'en finit plus de faire couler de l'encre. Alors que la lutte contre les abonnements IPTV illégaux s’intensifie en Europe, un nouveau rapport d’Enders Analysis braque les projecteurs sur deux maillons faibles du système : le Fire Stick TV d’Amazon et les DRM vieillissants de Google et Microsoft.

IPTV pirate : voilà un rapport de plus qui accable les GAFAM. © maximphotozv / Shutterstock
IPTV pirate : voilà un rapport de plus qui accable les GAFAM. © maximphotozv / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Le Fire Stick TV d'Amazon est souvent utilisé pour accéder à des flux IPTV illégaux, facilitant le piratage.
  • Les DRM de Google et Microsoft sont jugés obsolètes, permettant aux pirates de capturer et redistribuer des contenus.
  • Les appareils modifiés posent des risques de cybersécurité, transformant les téléviseurs en outils potentiels pour des attaques.

Selon le rapport, ces technologies conçues pour faciliter l’accès aux contenus sont aujourd’hui détournées à grande échelle pour servir le piratage. Amazon, Google comme Microsoft sont pointés du doigt pour leur rôle de "facilitateur" dans le piratage IPTV.

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Fire Stick TV : un catalyseur involontaire du piratage ?

Dans plusieurs enquêtes récentes, dont celles menées au Royaume-Uni et déjà relayées dans nos colonnes, le Fire Stick TV apparaît comme l’outil préféré des revendeurs IPTV. Vendu parfois « fully loaded » avec des logiciels comme Kodi préconfigurés, l’appareil est utilisé pour diffuser des milliers de chaînes piratées. La popularité de l’accessoire, sa discrétion et son faible coût en font une cible idéale pour les trafiquants — mais aussi un cheval de Troie dans les foyers connectés.

Une situation que dénonce le rapport d’Enders Analysis, selon lequel près de 60 % des utilisateurs de contenus piratés au Royaume-Uni utiliseraient un produit de la gamme Fire. Amazon, également diffuseur, affirme avoir renforcé la sécurité de ses appareils et mis en garde ses clients contre l’installation d’applications provenant de sources non officielles. Pour les auteurs du rapport, l’entreprise n’en fait pas assez pour enrayer un phénomène désormais qualifié de « vol à l’échelle industrielle ».

D’autres acteurs comme Meta (Facebook) sont également mis en cause pour leur rôle indirect, notamment via la diffusion de publicités pour des flux IPTV illégaux. Mais ce nouvel éclairage se concentre sur les aspects technologiques et les vulnérabilités structurelles exploitées à grande échelle.

DRM : des protections devenues obsolètes ?

Autre facteur de propagation du piratage : le déclin technologique des systèmes de gestion des droits numériques (DRM), pourtant censés garantir la diffusion sécurisée des contenus premium. Les deux principales solutions, Widevine (Google) et PlayReady (Microsoft), seraient selon Enders devenues vulnérables, faute de mises à jour structurelles depuis leur lancement, il y a plus de vingt ans.

Le rapport explique ainsi que les pirates n'ont aucun mal à récupérer des flux diffusés en très haute qualité, parfois même en 4K, pour ensuite les capturer et redistribuer illégalement. Enders plaide pour une refonte complète de l’architecture des DRM, évoquant un « désengagement flagrant » de la part des GAFAM vis-à-vis des ayants droit.

Un danger bien réel pour les utilisateurs

Enfin, au-delà de cette fraude qualifiée d'industrielle, ces usages détournés posent de véritables risques pour la cybersécurité, ce sur quoi insiste le rapport.

Comme nous l’évoquions dans notre récent article sur le botnet Vo1d, les Fire Stick et autres boîtiers TV modifiés peuvent être infectés par des malwares, transformant les téléviseurs en relais d’attaques ou en outils de vol de données personnelles.

Dans ce contexte, les autorités redoublent d’efforts pour sensibiliser les utilisateurs et sanctionner les revendeurs. Mais le rapport critique finalement un autre point que celui des habituels sermons sur les méthodes dissuasives : il apparait clair que sans un sursaut des géants du numérique, la lutte contre le piratage risque de s'enliser.