Longtemps réclamée par les utilisateurs, la fonction de repartage natif arrive en test sur Instagram. Cette nouveauté, véritable arlésienne du réseau social, pourrait cependant transformer en profondeur l'expérience du fil d'actualité, pour le meilleur comme pour le pire.
Depuis son lancement, Instagram n'a jamais proposé de moyen simple et intégré pour repartager les publications d'autres comptes sur son propre profil. Les utilisateurs devaient se tourner vers des captures d'écran ou des applications tierces, souvent truffées de publicités et posant des questions de sécurité. Meta a officiellement confirmé être en train de tester cette fonctionnalité auprès d'un groupe restreint d'utilisateurs, une démarche qui alignerait Instagram sur ses concurrents comme Twitter (avec le Retweet) ou TikTok.
- Des interactions faciles par de nombreux canaux (publications, Stories, messagerie, etc.)
- Un réseau social adapté aux préférences des utilisateurs dans la gestion de leur compte
- De nombreux types de contenus à créer, à partager et à consulter
Un « Retweet » pour Instagram : comment ça marche ?
Le principe est simple : permettre aux utilisateurs de partager une publication ou un Reel qui leur plaît directement dans leur propre feed, à l'instar de ce qui est déjà possible dans les Stories depuis 2018. Un porte-parole de Meta a précisé que l'objectif est double : « permettre aux gens de partager ce qui résonne en eux, et s'assurer que les créateurs originaux soient crédités pour leur travail ». Cette approche vise à légitimer une pratique déjà existante tout en garantissant la reconnaissance de l'auteur initial, un point crucial pour les créateurs de contenu.
La fonctionnalité, repérée pour la première fois par le consultant en réseaux sociaux Matt Navarra sur le profil d'Adam Mosseri, le patron d'Instagram, se matérialiserait par un nouvel onglet « Reposts » sur le profil des utilisateurs. Cet espace regrouperait toutes les publications repartagées, les distinguant ainsi clairement des contenus originaux. Selon les premières informations, les réponses à un repost seraient directement envoyées sous forme de message à la personne qui a effectué le partage, et non au créateur original, afin de stimuler les conversations.
L'intégration d'une telle fonction native mettrait fin au recours systématique aux applications tierces. Ces dernières, bien que populaires, présentent des risques non négligeables pour la sécurité des comptes et dégradent souvent l'expérience utilisateur avec des publicités invasives. Offrir une solution officielle et sécurisée est donc une évolution logique pour la plateforme.
Une fonctionnalité à double tranchant ?
Il faut dire que Meta n'est pas étrangère à ce type expérimentations sur ses applications, surtout lorsqu'il s'agit de les aligner sur des concurrents, comme TikTok en l'occurrence ici. Après avoir expérimenté une interface plein écran très inspirée du réseau social chinois, et qui avait provoqué une levée de boucliers, Instagram avance désormais avec plus de prudence. L'ajout du repost est une autre tentative pour retenir les utilisateurs en leur offrant des outils de partage et d'interaction qu'ils plébiscitent ailleurs.
Cette course à l'engagement soulève des questions sur les priorités de développement de la plateforme. Alors que les utilisateurs attendent la sortie de l'application enfin optimisée pour iPad, Meta semble concentrer ses efforts sur des fonctionnalités sociales visant à stimuler l'activité.
Le principal défi de cette nouveauté réside dans son équilibre avec les autres règles de la plateforme. En effet, l'algorithme d'Instagram, dans sa version prévue pour 2025, est censé pénaliser fortement les comptes qui publient du contenu non original, allant jusqu'à limiter la visibilité des profils qui effectuent plus de dix reposts en 30 jours. L'arrivée d'une fonction de repartage officielle crée une potentielle cacophonie algorithmique : comment la plateforme encouragera-t-elle le partage tout en privilégiant la création originale ?
Il est important de rappeler qu'il ne s'agit pour l'instant que d'un test et que rien ne garantit un déploiement à grande échelle. Meta va probablement analyser attentivement les retours des premiers testeurs et l'impact sur l'écosystème avant de prendre une décision finale. La plateforme a appris de ses erreurs passées et sait qu'un changement majeur mal perçu peut rapidement nuire à son image.
Source : Engadget
