L'intelligence artificielle est dorénavant bien utilisée par les étudiants à l'université. Mais les autorités n'ont toujours pas trouvé la parade !

Les données sont claires aujourd'hui : l'IA est très largement utilisée par les étudiants. Un sondage en date de l'an dernier montrait ainsi que déjà la moitié des étudiants avaient recours plus ou moins régulièrement à ChatGPT. Une utilisation intensive qui pose évidemment problème, car quel est l'intérêt d'imposer des devoirs qui seront réalisés par l'IA ? Une situation complexe, à laquelle les autorités universitaires n'ont pas encore trouvé de solution.
Des enseignants démunis face à une triche d'un nouveau genre
L'intelligence artificielle est maintenant partout dans les copies des étudiants, comme le confirment de nombreux professeurs d'université aux États-Unis. Interrogés par le média Mashable, plusieurs indiquent pouvoir assez facilement encore aujourd'hui reconnaître les productions de l'IA, tout en n'ayant aucune solution pour contrer cette vague montante.
« Je connais de nombreux exemples d'éducateurs, et j'en ai fait l'expérience moi aussi, qui reçoivent un devoir d'un élève et se disent : "Il doit s'agir d'IA", mais ils n'ont aucun [moyen simple de le prouver] » explique ainsi professeur adjoint d'études sur les écrans à la New School, Leo Goldsmith.
D'autres enseignants, qui ont préféré rester anonymes, ont ajouté qu'ils ne souhaitaient pas perdre de temps à chercher à savoir si l'IA avait été utilisée. « Je ne suis pas un policier » résume l'un d'eux.

Les universités ont du mal à imposer une politique claire
Et même s'il y avait une volonté plus accusée, il est aujourd'hui difficile d'avoir entre les mains un outil pouvant prouver avec certitudes l'usage de l'IA. Discutant des nouveaux détecteurs d'intelligence artificielle, un papier de l'International Journal for Educational Integrity explique ainsi que « les outils présentaient des incohérences, produisant des faux positifs et des classifications incertaines ». Ces instruments ont par exemple tendance à produire, aux États-Unis, plus de faux positifs lorsque exposés à des travaux réalisés par des élèves dont la langue maternelle n'est pas l'anglais.
Enfin, les universités elles-mêmes ne savent pas sur quel pied danser. Les premières directives issues de grandes institutions telles que Harvard ou Yale indiquent ainsi que c'est aux facultés et aux professeurs de décider par eux-mêmes de l'utilisation de l'IA qui pourrait être faite à l'occasion de leurs cours. Un flou total qui fait craindre aux professeurs l'explosion dans les années à venir d'une épidémie de triche portée par l'IA.
Source : Mashable
04 février 2025 à 14h11