Face à une dépendance technologique croissante envers les géants américains, le Danemark amorce un virage stratégique vers les logiciels open-source. Cette décision, bien que prudente, s'inscrit dans un mouvement plus large où l'Europe cherche à reprendre le contrôle de son destin numérique.
Dans un contexte de tensions géopolitiques et de débats sur la localisation des données, la question de la souveraineté numérique n'est plus un concept abstrait mais une nécessité stratégique pour le continent. Le choix danois de questionner l'hégémonie de Microsoft pourrait bien préfigurer une tendance de fond. Il met en lumière les efforts européens pour construire une alternative crédible face à une tech américaine qui domine près des deux tiers du marché du cloud européen.
Un pari danois aux allures de test européen
Le gouvernement danois a officialisé le lancement d'une initiative visant à évaluer l'intégration de solutions open-source au sein de ses services publics. Cette démarche, issue d'un accord politique, s'inscrit dans une nouvelle stratégie de numérisation nationale et vise à déterminer dans quels contextes précis ces alternatives pourraient être déployées. Il ne s'agit pas encore d'un abandon total des solutions propriétaires comme Windows ou la suite Office, mais d'un premier pas significatif.
Un budget de près de 134 000 euros a été alloué pour cette phase d'étude qui se déroulera entre 2024 et 2025. L'objectif est d'identifier les potentiels gains en matière de coûts, de flexibilité et surtout de contrôle sur les infrastructures informatiques de l'État. Cette décision intervient alors que des voix s'élèvent sur tout le continent pour réclamer une plus grande autonomie technologique.
Cette initiative nationale s'inspire en réalité de succès déjà observés à l'échelle locale. Depuis des années, plusieurs municipalités danoises, regroupées au sein de l'association OS2, collaborent et utilisent avec succès des logiciels libres pour leurs services. Selon les experts locaux, ce sont ces réussites de terrain qui ont convaincu les responsables politiques de la pertinence d'une telle approche, espérant un « effet boule de neige » à l'échelle du pays.
Source : ZDNET
