L'OTAN a décidé de confier à Thales et à Proximus la modernisation de son infrastructure réseau d'entreprise. Le consortium franco-belge renforcera la cybersécurité sur cinq sites de la NCIA, l'Agence d’information et de communication de l’OTAN.

C'est un fait, l'OTAN mise sur l'expertise européenne pour sa transformation numérique. La NCIA a choisi, apprend-on ce mardi, le consortium formé par Thales, mastodonte français des hautes technologies, et Proximus, le premier opérateur de télécommunications belge. Dans quel but ? Les deux entreprises vont avoir à leur charge la refonte complète de l'infrastructure réseau de l'agence. Le projet concerne cinq sites stratégiques et 5 000 utilisateurs de l'organisation atlantique.
Thales et Proximus déploient leur arsenal technologique au service de l'OTAN
Le partenariat entre Thales et Proximus va bien au-delà d'une simple modernisation IT. Au programme, on retrouve une infrastructure-as-a-service (IaaS) hébergée sur un Cloud certifié et accrédité, des dispositifs utilisateur en mode service (DaaS), et tout un arsenal de cybersécurité renforcée. Cette architecture cloud nouvelle génération doit garantir un accès hautement sécurisé aux services IT essentiels, avec une gestion des données en temps réel entre sites.
La répartition des rôles montre une certaine complémentarité technique. Thales prend en charge l'infrastructure cloud sécurisée avec service entièrement géré, tandis que Proximus déploiera des ordinateurs portables multi-domaines sécurisés, du matériel capable de jongler entre différents niveaux de classification. L'opérateur belge modernisera aussi les réseaux Wi-Fi des sites stratégiques de La Haye et Braine-l'Alleud, pour offrir une connectivité haut débit pour tous les utilisateurs de l'Agence d’information et de communication de l’OTAN.
La refonte technologique doit transformer les capacités opérationnelles de l'Alliance. Services complets de gestion de plateforme, capacités avancées de mise en réseau, stockage sécurisé et puissance de calcul supérieure : tout y passe. Un véritable arsenal numérique a été pensé pour accompagner l'évolution des besoins de l'Alliance, dans un monde où cyberguerre et conflits traditionnels s'entremêlent de plus en plus, personne ne dira le contraire.
Une reconnaissance majeure pour l'expertise technologique européenne
« Aux côtés de Proximus, Thales réaffirme son engagement à renforcer la résilience numérique de l'OTAN, en fournissant une infrastructure IT sécurisée, performante et durable », résumé Alex Bottero, vice-président Réseaux et Systèmes d'infrastructure chez Thales. Cette externalisation vers des partenaires industriels européens de confiance est un signe fort envoyé par l'OTAN. La NCIA voulait une approche « résolument tournée vers l'avenir », avec une solution entièrement gérée et pleinement évolutive.
Que dit-on du côté belge ? « Ce projet stratégique reflète notre engagement à fournir des solutions de connectivité, de mobilité et de sécurité à la pointe de la technologie », se réjouit sans surprise Anne-Sophie Lotgering, Chief Enterprise Market Officer chez Proximus. Pour l'opérateur, qui a pour principal concurrent Orange dans son pays, c'est une vraie consécration. Être sélectionné pour « renforcer les capacités numériques de l'OTAN grâce à une infrastructure à la fois sécurisée et évolutive » représente une reconnaissance technique majeure sur l'échiquier européen.
On notera que la solution s'appuiera sur des indicateurs de performance forcément rigoureux et des accords de niveau de service (SLA) draconiens, pour garantir à la fois une disponibilité maximale, et une stabilité opérationnelle. Au-delà des aspects techniques, ce contrat symbolise la montée en puissance des champions technologiques européens face aux géants américains et chinois. Dans un secteur où souveraineté numérique rime avec sécurité nationale, le message est clair.