Le patron de NVIDIA veut construire une infrastructure mondiale d’IA sur cinquante ans. Un projet titanesque évoqué lors du salon Computex, à Taïwan, où Jensen Huang a détaillé une ambition industrielle sans précédent, appuyée par les plus grands acteurs du secteur.

Comme l'a déclaré Jensen Huang, " À terme, l'infrastructure d'IA sera omniprésente. Nous avons investi plusieurs centaines de milliards de dollars dans un déploiement d'infrastructures d'IA de plusieurs dizaines de milliers de milliards de dollars qui prendra cinq décennies" - ©jamesonwu1972 / Shutterstock
Comme l'a déclaré Jensen Huang, " À terme, l'infrastructure d'IA sera omniprésente. Nous avons investi plusieurs centaines de milliards de dollars dans un déploiement d'infrastructures d'IA de plusieurs dizaines de milliers de milliards de dollars qui prendra cinq décennies" - ©jamesonwu1972 / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Jensen Huang, PDG de NVIDIA, a dévoilé un projet ambitieux de construire une infrastructure mondiale d'IA sur 50 ans.
  • NVIDIA prévoit de collaborer avec des géants technologiques pour créer un réseau mondial de data centers interconnectés.
  • Les futurs centres seront optimisés pour l'IA, fonctionnant comme des "usines" avec le logiciel NVIDIA AI Enterprise.

Jensen Huang voit grand. Et loin. Lors de son discours à Computex, à Taipei, le PDG de la très en forme entreprise américaine NVIDIA a déroulé une feuille de route qui dépasse largement le cycle classique d’un plan industriel. Il a parlé de « 50 années de construction d’infrastructure IA à travers le monde », avec des partenaires situés « sur chaque continent ». Un programme inédit par son ampleur, mais aussi par son échelle temporelle. Il n’est pas question ici d’un produit, d’une génération de puces ou d’une simple plateforme logicielle, mais d’un réseau mondial de data centers, pensé comme un système d’exploitation global pour l’IA. Plusieurs fabricants de serveurs – dont Dell, HPE, Lenovo, Supermicro et Asus – ont été nommés comme contributeurs à cette expansion.

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Un plan mondial structuré autour d'alliances déjà en place

Dans la vision de NVIDIA, chaque pays, chaque région pourrait bientôt disposer de ses propres supercalculateurs interconnectés. Le groupe s’appuie déjà sur des collaborations solides avec les plus grandes entreprises technologiques. Les centres IA existants – comme JUPITER en Allemagne ou Eos aux États-Unis – sont les premiers maillons d’un ensemble plus vaste. Jensen Huang a été clair, net et précis : « L’infrastructure IA couvrira toute la planète ».

Ce projet suppose aussi une organisation industrielle, avec une mise à l’échelle de la production. Pour cette étape, NVIDIA compte sur sa plateforme Blackwell, annoncée plus tôt dans l’année, qui servira de socle aux futurs centres de calcul. Jensen Huang a insisté sur ce point : « Les usines d’IA sont en train d’émerger partout. Chaque pays veut en construire une ».

La firme prévoit de livrer les premiers serveurs Blackwell d’ici la fin 2025. Cela implique un travail coordonné entre concepteurs de puces, fabricants de cartes, assembleurs de serveurs et exploitants de centres. C’est cette chaîne complète que NVIDIA entend structurer à l’échelle planétaire, avec un rôle de chef d’orchestre technique et commercial.

Nvidia affirme qu'une centaine de ses nouvelles usines d'IA sont déjà en cours de développement dans le monde - ©Below the Sky / Shutterstock

Des « usines d’IA » pensées comme des systèmes d’exploitation physiques

Mais ce qui a frappé pendant le discours du patron de NVIDA, c'est la façon dont la firme présente désormais les data centers. Il ne s’agit plus seulement de sites où l’on accumule des puces et du refroidissement, mais de véritables « usines », conçues pour faire tourner des modèles d’IA comme on ferait tourner un système d’exploitation. Chaque centre est conçu pour être optimisé autour d’un logiciel central, NVIDIA AI Enterprise, qui assure la répartition des charges, le traitement des données et la gestion des modèles.

« L’intelligence artificielle est désormais une charge de travail à part entière dans l’industrie », a rappelé Jensen Huang. Et pour accompagner cette évolution, il faut une structure capable de croître sur plusieurs décennies. L’ambition n'a plus de frontières. NVIDIA a évoqué des projets en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et sur le continent américain.

Le groupe se prépare à livrer, à terme, des grappes de serveurs clé en main, pilotables depuis un logiciel unifié. Le Vieux continent, avec son plan InvestIA à 200 milliards d'euros pour construire elle aussi ses usines d'IA, tiendra-t-il la dragée haute à NVIDIA ?

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