C'est la fin d'un dispositif qui avait créé la polémique ces dernières années. Les zones à faibles émissions (ZFE) sont officiellement abolies en France.

Mis en place en 2019, le dispositif des zones à faibles émissions (ZFE) avait pour ambition de réduire les émissions de particules fines dans certaines zones, en interdisant leur accès aux véhicules les plus polluants. Car d'après des données de Santé publique France, les particules fines seraient à l'origine des décès de quelque 40 000 Français chaque année.
Mais de nombreuses critiques ont été formulées au fil du temps, pointant du doigt que les classes populaires étaient les principales détentrices des véhicules polluants, et que leur incapacité financière d'en acheter un nouveau les excluait de fait de ces zones. Une critique qui a fini par être entendue.
C'est la fin pour les zones à faibles émissions (ZFE) !
Les ZFE, c'est l'histoire d'un dispositif extrêmement contraignant, qui n'avait eu de cesse d'être aménagé. Pour autant, il semblait difficile jusqu'à récemment d'imaginer sa fin, avec même des restrictions plus importantes qui avaient été décidées à la fin de l'année dernière pour certaines villes.
Mais finalement, une initiative de plusieurs dizaines de députés aura eu raison de ces zones. La suppression a en effet été introduite en commission, à l'initiative des LR et du RN, dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique. Et malgré l'opposition du gouvernement (qui souhaitait plutôt un compromis), elle a été votée à 98 votes contre 51, le RN, la droite, la France insoumise et certains macronistes obtenant une majorité claire à l'occasion de ce scrutin.
Ce dernier est un camouflet pour la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, qui voulait sauvegarder les ZFE en proposant de les rendre obligatoire seulement au niveau de Paris et de Lyon, tout en ajoutant derrière une série d'exceptions qu'auraient pu utiliser les collectivités.

Un bilan contrasté sur l'effet sur les particules fines et les émissions d'oxyde d'azote
Si au niveau social, de nombreux automobilistes peuvent se sentir soulagés, on peut aussi poser la question de l'efficacité écologique de la mesure. En effet, selon le dernier rapport de l'organisme en charge de surveiller la qualité de l'air en Île-de-France, AirParif, les émissions de particules fines ont chuté de 32% depuis 2017 dans la région. Un recul notable dont seulement trois points peuvent être attribués aux ZFE, la grande majorité de cette baisse étant due au renouvèlement du parc automobile et à la réduction des distances parcourues en voiture.
De même, entre 2017 et 2023, AirParif a enregistré une chute de 42% des émissions d'oxyde d'azote dans Île-de-France, avec six points de ce recul directement imputés au dispositif qui vient d'être supprimé. Reste maintenant à valider la suppression, car certains députés estiment que le Conseil constitutionnel pourrait retoquer cette mesure, s'il la percevait comme un cavalier législatif (une mesure dont la nature est trop éloignée de celle de la loi votée).
Source : Le Monde, France Info, 20 Minutes