La Suède frappe un grand coup. Dès le 1er juillet, les personnes qui achèteront du contenu sexuel personnalisé en ligne s'exposeront à une peine pouvant aller jusqu'à un an de prison.

La Suède met à jour sa loi sur la prostitution. ©Arlette Lopez / Shutterstock
La Suède met à jour sa loi sur la prostitution. ©Arlette Lopez / Shutterstock

Les plateformes comme OnlyFans connaissent un succès immense, à tel point que cette dernière serait sur le point d'être revendue pour la somme colossale de 8 milliards de dollars. Et s'il a récemment fait les gros titres pour de supposées tromperies envers les utilisateurs, voilà une nouvelle qui pourrait inquiéter le modèle de ce réseau social pour adultes.

Modernisation d'un texte existant

Cette semaine, la Suède a mis à jour sa législation sur la prostitution. Comme en France, qui s'est inspiré du modèle nordique pour sa propre réglementation, le pays sanctionne la personne qui achète les actes de prostitution, pas celle qui les pratique, cette dernière étant considérée comme une victime à protéger. Une mesure qui va désormais s'étendre au paysage numérique.

« Il s'agit d'une nouvelle forme d'achat de sexe et il est grand temps de moderniser la loi et d'y inclure les achats effectués à distance sur des plateformes numériques telles qu'OnlyFans », estime Teresa Carvalho, députée sociale-démocrate dans le pays scandinave. L'initiative a reçu le soutien de tous les partis.

Concrètement, les utilisateurs de ces plateformes pourront consommer du contenu déjà produit et ne s'adressant pas à une personne spécifique. En revanche, il devient illégal de payer quelqu'un pour qu'il accomplisse un acte sexuel à distance, par exemple via une vidéo en direct, dans le but spécifique que l'acte soit visionné par l'acheteur. Le fait de tirer profit ou de promouvoir d'autres personnes qui accomplissent de tels actes contre paiement sur demande est aussi prohibé.

La nouvelle loi est critiquée par les créateurs de contenu pour adultes suédois. ©Diego Thomazini / Shutterstock.com
La nouvelle loi est critiquée par les créateurs de contenu pour adultes suédois. ©Diego Thomazini / Shutterstock.com

Les créateurs désemparés

Bien évidemment, une telle mesure suscite l'ire de certains créateurs de contenu pour adultes, car elle va directement affecter leurs revenus. « J'ai l'impression que les hommes politiques ne comprennent pas vraiment ce que nous faisons ou ce avec quoi nous travaillons numériquement », expliquait Sanna Zentio, une créatrice d'OnlyFans, au mois de mars.

Mais les législateurs n'en démordent pas. Selon eux, cette loi vise avant tout à protéger les jeunes et les personnes vulnérables. Il existe un lien documenté entre l'exploitation en ligne, la traite des êtres humains, la toxicomanie et l'incitation à des formes plus graves de prostitution, a fait savoir Teresa Carvalho.

Reste à voir si cette réglementation fera des émules : la Suède fut le premier pays à adopter, en 1999, le modèle consistant à pénaliser les clients tout en dépénalisant les personnes prostituées.

  • Accent marqué sur la sécurité vis-à-vis de l'extérieur.
  • Interactions facilitées entre créateurs et abonnés.
  • Prix plafonné des abonnements.
7 / 10