Plus de 250 000 cyberattaques ont exploité, en seulement quelques mois, l'univers des animes pour piéger de nombreux passionnés. Certains héros sont ainsi devenus, bien malgré eux, de redoutables outils pirates.

- Les hackers exploitent la popularité des animes japonais, comme Naruto et Demon Slayer, pour orchestrer des cyberattaques.
- Ils utilisent principalement des fausses pages d'abonnement ou des promesses d'épisodes exclusifs pour duper les passionnés.
- Les plateformes de streaming, à l'image de Netflix, Disney+, et Apple TV Plus, sont toutes ciblées par ces attaques.
Les animes japonais sont devenus les instruments des attaquants informatiques. Kaspersky nous indique avoir recensé plus de 250 000 cyberattaques ayant exploité les animes populaires auprès de la Gen Z (ceux qui ont autour de 30 ans) entre avril 2024 et mars 2025. L'inusable Naruto domine ce classement avec 114 000 tentatives d'attaques, tandis que Netflix en accumule 85 000. Souvent, les pirates utilisent la même technique, celle de la fausse page d'abonnement.
Les animes japonais transformés en pièges numériques par les hackers
Naruto Uzumaki, le ninja blond le plus populaire de la planète, mène désormais un combat bien différent de celui imaginé par son créateur. Avec 114 216 tentatives d'attaques recensées, il trône au sommet du classement des animes les plus détournés par les escrocs du web. Un score vertigineux pour une série pourtant vieille de plus de vingt ans, preuve que la nostalgie peut devenir une arme cyber très dangereuse.
Demon Slayer taille sa route en deuxième position avec 44 200 tentatives malveillantes détectées. Le phénomène, porté par une viralité exceptionnelle sur les réseaux sociaux, attire les pirates comme des papillons de nuit vers la flamme. Ces derniers surfent littéralement sur l'engouement des fans pour déployer leurs stratagèmes les plus vicieux, en transformant chaque épisode attendu en potentiel piège numérique.
L'Attaque des Titans complète ce podium infernal avec 39 433 tentatives d'intrusion. Les cybercriminels exploitent ici l'attachement émotionnel des spectateurs, en leur promettant des « épisodes exclusifs » ou des « leaks » fictifs, autrement dit de fausses fuites. Cette stratégie psychologique plutôt efficace transforme hélas la passion sincère des fans en vulnérabilité béante, ce qui ouvre grand les portes aux logiciels malveillants les plus sophistiqués.
À chaque fois, l'idée est d'utiliser l'identité visuelle de l'anime, en utilisant le levier de l'urgence, comme l'abonnement, ou celui de l'opportunité, avec le fameux « essai gratuit ». Le but, pour le hacker, reste d'essayer de diffuser par e-mail un fichier malveillant.

De Netflix à Disney+, les pirates attaquent toutes les plateformes
Au-delà du Japon, l'offensive s'étend vers d'autres territoires culturels chers à la Gen Z. Shrek caracole en tête des films les plus exploités avec plus de 36 000 tentatives d'attaques, avec un pic spectaculaire enregistré en mars 2025 équivalant au double de la moyenne mensuelle de 2024. L'ogre vert rejoint ainsi Stranger Things, Vice-Versa 2, Twilight et Deadpool & Wolverine dans cette galerie peu reluisante, totalisant ensemble 43 302 tentatives malveillantes.
Les plateformes de streaming sont un peu le terrain de jeu privilégié de cette nouvelle génération de pirates. Netflix domine largement ce sinistre classement avec 85 679 tentatives d'attaques et plus de 2,8 millions de pages de phishing imitant sa marque. Mais on a aussi récemment vu Amazon Prime Video être l'instrument des pirates de Free. Sans oublier Disney+, Apple TV Plus et HBO Max, qui complètent ce tableau en cumulant ensemble 96 288 tentatives de distribution de fichiers malveillants ou indésirables.
Pour éviter de tomber dans le piège, Kaspersky recommande d'adopter plusieurs réflexes essentiels aux amateurs de streaming. Privilégiez exclusivement les abonnements officiels, et vérifiez scrupuleusement l'authenticité des sites web avant de saisir la moindre information personnelle. L'entreprise insiste aussi sur la vigilance à avoir au sujet des extensions de fichiers téléchargés. On rappelle que les vrais épisodes ne porteront jamais d'extensions .exe ou .msi suspectes.