La messagerie Telegram transfère un nombre toujours plus important de données aux autorités. Cette année notamment, les chiffres ont été multipliés par quatre.

- Telegram transfère de plus en plus de données aux autorités, avec une coopération accrue depuis l'arrestation de Pavel Durov.
- En 2025, Telegram a répondu à plus de 13 000 requêtes, partageant des informations sur 22 000 utilisateurs.
- Des tensions persistent entre Pavel Durov et la France, malgré les coopérations avec des initiatives contre le contenu illicite.
Une coopération accrue avec les autorités
Longtemps considérée comme une application sécurisée, Telegram a récemment modifié sa politique de coopération avec les autorités notamment en France. Cette évolution s’est accélérée à la suite de l’arrestation de son fondateur, Pavel Durov. Depuis l'entreprise affiche une augmentation notable des transmissions de données utilisateurs aux forces de l’ordre.
Au premier trimestre 2024, Telegram a répondu favorablement à l4 demandes de transmission de données. Ce chiffre est passé à 210 au troisième, puis à 673 au quatrième trimestre, pour un total de 2 072 utilisateurs concernés sur l’année, dont plus de la moitié sur les trois derniers mois.
Rien qu'au premier trimestre 2025, Telegram aurait passé au crible 13 615 requêtes et transmis des informations sur 22 277 utilisateurs à travers le monde. Telegram a donc commencé à adopter une posture plus conciliante en acceptant de partager les adresses IP ou numéros de téléphone de ceux qui enfreignent ses règles, sur demande des forces de l'ordre.
Rappelons que malgré sa réputation Telegram n'a jamais été une application de messagerie sécurisée. Contrairement à Signal ou Olvid, le chiffrement de bout en bout n’a jamais été activé par défaut pour les conversations.
Des tensions encore palpables
L’arrestation de Pavel Durov, fondateur de Telegram, a eu lieu en août 2024. Accusé de complicité dans des affaires de diffusion de contenus pédopornographiques, de trafic de stupéfiants, d’escroquerie en bande organisée et d’autres infractions liées à l’utilisation de sa messagerie, il a été interpellé à l’aéroport du Bourget à son arrivée en France.
Face à la pression judiciaire, la plateforme a dû se conformer aux lois européennes, notamment au Règlement sur les services numériques, et à collaborer davantage avec les forces de l’ordre en cas de demande officielle. Telegram a également rejoint des initiatives internationales telles que l’Internet Watch Foundation, qui lutte contre la diffusion de contenus pédopornographiques en ligne.
Pavel Durov vient toutefois de ranimer les tensions avec la France et accuse directeur général de la Sécurité intérieure de lui avoir demandé "de bannir des voix conservatrices en Roumanie avant les élections". Le Quai d’Orsay a affirmé que ces allégations de M. Durov sont "totalement infondées".