Le géant Amazon a confirmé, mercredi, s'être associé avec la SNCF pour transporter ses colis par TGV. Plus d'un demi-million de paquets voyageront cette année à grande vitesse entre Lyon et Paris.
La course à la livraison rapide prend un tournant inattendu, et pour une fois, écologique. Amazon vient d'officialiser sa collaboration avec Rail Logistics Europe, une entité du groupe SNCF, après une phase pilote concluante. Le trajet Lyon-Paris, parcouru en seulement 2h18 à 320 km/h, permet désormais d'acheminer les colis en limitant l'empreinte carbone de l'entreprise. De quoi redorer le blason environnemental du mastodonte de l'e-commerce.
Les TGV en renfort des camions, une première européenne pour Amazon
À l'heure où les critiques pleuvent sur l'impact environnemental du commerce en ligne et dans le sillage des annonces autour de ses robots révolutionnaires, Amazon contre-attaque avec une solution qui nous intrigue. Après avoir mené des tests concluants l'année dernière, l'entreprise américaine a décidé de confier, chaque année, plus de 500 000 colis aux soutes des TGV. Un dispositif quotidien opérationnel du lundi au samedi.
Pas de malles entassées dans les wagons passagers, rassurez-vous ! Les paquets voyagent dans des espaces dédiés et clos, spécifiquement réservés au transport de messagerie. La filiale ferroviaire de Rail Logistics Europe, Hexafret, assure la liaison qui a de quoi faire pâlir d'envie les camions traditionnels. Les 470 kilomètres qui séparent Lyon de Paris seront avalés en un temps record.
Les chiffres valent en tout cas le détour. Un train émet en moyenne dix fois moins de CO2 qu'un poids lourd à charge équivalente. Cerise sur le gâteau, à Paris, deux tiers des livraisons du dernier kilomètre sont réalisées en véhicules électriques, vélos-cargo ou à pied. Un corridor bas carbone qui fait joli sur la carte de visite d'Amazon.
Comment Amazon transforme sa chaîne logistique européenne grâce au train
Cette liaison TGV Lyon-Paris n'est que la partie émergée de l'iceberg. Amazon a discrètement mais plutôt radicalement transformé sa logistique européenne, en doublant par exemple le recours au rail et au maritime sur les deux dernières années. Un réseau impressionnant de plus de 500 lignes ferroviaires et maritimes maille désormais le Vieux Continent.
En France, le groupe exploite déjà les autoroutes ferroviaires Le Boulou-Bettembourg et Le Boulou-Calais via VIIA, une autre société du groupe SNCF. Résultat : le ferroviaire représente aujourd'hui plus de 25% des mouvements inter-sites d'Amazon dans l'Hexagone, une proportion qui a doublé depuis 2022. Ce virage stratégique contribue activement au développement du fret ferroviaire national.
« Cette innovation logistique majeure illustre notre engagement pour une livraison plus rapide et plus respectueuse de l'environnement », affirme Olivier Pellegrini, le directeur ppérations Europe d'Amazon. Et ce n'est qu'un début, puisque de nouveaux corridors sont déjà à l'étude en France et en Europe. De quoi faire rouler les TGV et les ambitions écologiques d'Amazon jusqu'à son objectif zéro émission nette de carbone, très ambitieux, d'ici 2040.
