Google coupable de monopole illégal ? Pas pour cette juge américaine... Pour le moment !

08 février 2024 à 17h12
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La justice américaine n'est pas la seule à s'attaquer à Google © Sergei Elagin / Shutterstock
La justice américaine n'est pas la seule à s'attaquer à Google © Sergei Elagin / Shutterstock

Vingt-six particuliers se sont unis pour déposer une plainte contre Google au sujet de son partenariat avec Apple. Pour eux, l'accord visant à faire de Google le moteur de recherche par défaut de Safari nuit à l'innovation et à la qualité des recherches. Cependant, la justice n'est pour le moment pas réceptive à leur démarche.

Au mois de mai, nous pourrons suivre les plaidoiries finales dans le procès historique visant Google. L'entreprise est poursuivie par le Département de la Justice américain pour avoir enfreint la loi anti-monopole, à l'aide d'accords financiers, dans le but de faire de son moteur de recherche le moteur par défaut dans de nombreux appareils et navigateurs. Mais, l'institution n'est pas la seule à poursuivre la firme de Mountain View puisqu'un groupe de particuliers a également décidé de s'attaquer à l'entreprise.

Des résultats de recherche appauvris par l'accord Google-Apple ?

Vingt-six personnes ont donc attaqué Google et sont allées plaider leur cause devant la justice californienne. Selon eux, l'accord passé par Google avec Apple (et Samsung), qui concerne la présence de Google en tant que moteur de recherche par défaut dans Safari, a retardé l'innovation et privé les utilisateurs de « la qualité, du service, et de la confidentialité dont ils auraient autrement profité sans le comportement anticoncurrentiel de Google ».

La plainte indique également que les plaignants estiment que les consommateurs ont moins de choix, que Google favorise ses annonceurs, et donc que cela a provoqué une « distorsion ennuyeuse et préjudiciable » des résultats de recherche.

Autrement dit, Google profiterait de cet accord pour pousser ses propres intérêts et appauvrir la qualité des résultats présentés aux utilisateurs. Problème, les plaignants semblent avoir sorti leurs arguments de leur chapeau, mettant à mal les demandes de réparations inscrites.

Google est le moteur de recherche par défaut de Safari, le navigateur d'Apple © Clubic
Google est le moteur de recherche par défaut de Safari, le navigateur d'Apple © Clubic

Un manque de preuves qui fait tache

Dans une ordonnance accessible en ligne, la juge de district Rita Lin pour le moment rejeté la plainte, expliquant que les plaignants n'avaient pas présenté assez de preuves pour étayer leur démarche. Certaines déclarations ont été rejetées avec préjudice, mais d'autres peuvent encore être modifiées.

Les plaignants accusent notamment Google d'avoir forcé Apple à rester en dehors du marché des moteurs de recherche, ou encore que des réunions secrètes auraient eu lieu pour définir une stratégie opaque. Clairement insuffisant pour la magistrate, qui estime que les preuves fournies sont insuffisantes et que tout cela a pu être conduit dans un cadre commercial « rationnel et légal ». Les obscures photo montrant que Sundar Pichai a rencontré Tim Cook avec un mystérieux dossier cartonné « sous le coude » n'a visiblement pas aidé les plaignants, qui ont aussi été déboutés sur l'idée que Google aurait l'habitude de détruire les preuves.

Ces derniers n'ont en effet « présenté aucune allégation factuelle spécifique selon laquelle les accusés l'auraient fait dans cette affaire ». Cependant, les plaignants ont 30 jours pour modifier certaines allégations dites adéquates, et ajouter des preuves plus solides dans leur dossier. Passé ce délai, la plainte sera classée, sans possibilité de modifier les déclarations réalisées.

Vous êtes trackés. Tous. Oui, malgré ses beaux discours sur la sécurité, Google vous piste. Inlassablement. C'est un secret de polichinelle, la majorité des revenus de Google est basée sur la publicité. Alors pour la rendre plus pertinente, cette dernière doit être attractive et répondre aux besoins précis de l'internaute. Comment y parvenir ? Tout simplement en multipliant les techniques pour pister ce dernier.
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Source : Ars Technica

Mallory Delicourt

Historien finalement tombé dans le jeu vidéo, je me passionne pour ces deux domaines ainsi que pour l'espace, les sciences en général, la technologie et le sport. Streameur en pointillé, j'ai tellemen...

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Historien finalement tombé dans le jeu vidéo, je me passionne pour ces deux domaines ainsi que pour l'espace, les sciences en général, la technologie et le sport. Streameur en pointillé, j'ai tellement de jeux à faire que j'ai dû créer un tableur. Rédacteur newseur depuis 6 ans, j'aime faire vivre l'actualité aux lecteurs.

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Commentaires (1)

Emmanuel_ANGULO1
C’est toujours compliqué de reellement prouver qu’il y a un vrai monopole, je trouve.<br /> Pour moi ce sont les clients qui créaient passivement ce genre de positions en plébiscitant un eco-systeme ou un outil en particulier.<br /> On reprochait à Apple son système fermé ? Oui, et alors ? Tout le monde avait le droit d’installer chrome sur un iphone, cela n’a jamais été interdit par personne. Vous ne voulez pas de Watch ? Et bien prenez en une autre.<br /> Idem chez Microsoft : vous ne voulez pas de Edge ? Et bien installez Safari si vous voulez.<br /> Je trouve toujours très subjectif cette idée de Trust et de monopole quand justement, il existe la possibilité de faire autrement
Joeee
Emmanuel_ANGULO1:<br /> Idem chez Microsoft : vous ne voulez pas de Edge ? Et bien installez Safari si vous voulez.<br /> Je trouve toujours très subjectif cette idée de Trust et de monopole quand justement, il existe la possibilité de faire autrement<br /> Par exemple pour pour Microsoft, le reproche des éditeurs concurrents des navigateurs auprès de Microsoft était d’abuser de sa position ultra dominante dans le milieu des OS (plus de 80% des ordinateurs clients dans le monde sont sous Windows) pour s’imposer sur un autre secteur d’activité «&nbsp;porteur&nbsp;» sur le marché des navigateur.<br /> Une personne averti dans l’IT a connaissance des principaux des navigateurs et peut en effet juste après avoir installer son OS windows, installer un autre navigateur de son choix. Cette cible d’individu est donc peu sensible au choix par défaut du navigateur.<br /> Par contre une personne novice se contentera du navigateur par défaut. Il est alors quasiment impossible pour la concurrence de séduire la personne novice alors que le besoin pourrait tout autant satisfait.<br /> Le navigateur n’est pas utilisé par le novice pour les aspects techniques adapté à l’utilisateur mais parce qu’il est propulsé, catalputé uniquement grace au fait que dans la même boite, il est en position dominante sur un autre secteur.<br /> Quoi quel face, la concurrence ne peut rien faire hormis Chrome qui a un autre vecteur de communication : Google Search.<br /> Pour mesurer la problématique, il ne faut pas se positionner en tant qu’utilisateur averti mais à la place de la concurrence. Et se poser la question dirigeant d’une des boites concurrentes, comment puis je séduire le novice qui représente le plus gros marché ?<br /> Et c’est loin d’être évident à mon sens.<br /> Emmanuel_ANGULO1:<br /> Pour moi ce sont les clients qui créaient passivement ce genre de positions en plébiscitant un eco-systeme ou un outil en particulier.<br /> Le novice utilise avant tout ce que l’on lui présente, il ne va pas chercher plus.<br /> Pour revenir à la news, le reproche fait est de proposer le moteur de recherche par défaut Google Search chez la concurrence Apple. L’utilsateur novice va se satisfaire et va rester sur Google Search pour le bonheur de Google pour gagner en part de marché.<br /> Les sommes sont faramineuses pour être placé en moteur par défaut, et je ne suis pas certain que la concurrence puisse un jour payer Apple pour être positionné moteur par défaut.<br /> Et du coup si on se met à la place de la concurrence, cela peut devenir compliqué de séduire l’utilisateur novice de chez Apple.
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