Test Formovie Theater Premium : le projecteur UST qui vous colle au fond du canapé !

Connu pour son excellent rapport qualité-prix, le Formovie Theater s’est rapidement imposé comme une référence dans le monde des vidéoprojecteurs à ultra-courte focale. Son successeur, sobrement baptisé Formovie Theater Premium, en reprend les fondamentaux tout en affûtant son positionnement pour les amateurs d’image cinéma. Design plus feutré, son Bowers & Wilkins mieux intégré, interface modernisée avec Google TV… Le tout pour moins de 3000 €. Faut-il craquer ? Nous l’avons testé dans des conditions réelles.

Test réalisé sur un pack vidéoprojecteur + écran ALR prêté par Nothing Projector.

Avec son boîtier relativement compact et son ratio de projection ultra-court de 0,21:1, le Formovie Theater Premium permet d’afficher une image de 120 pouces avec moins de 30 cm de recul. Il repose sur une technologie DLP couplée à une source lumineuse triple laser ALPD RGB+ 4.0, réputée pour sa richesse colorimétrique. Le projecteur prend en charge les formats HDR10 et Dolby Vision, propose une compatibilité audio Dolby Atmos / DTS:X, et surtout, il embarque désormais Google TV avec Netflix intégré. En clair, un modèle tout-en-un qui veut conjuguer image cinéma, audio immersif et interface moderne dans un encombrement réduit.

Unboxing et premières impressions

Le Formovie Theater Premium se présente dans un format qui inspire immédiatement le sérieux. Une fois extrait de son carton, on découvre un châssis aux lignes épurées, habillé d’un tissu anthracite sur la façade et les flancs. L’ensemble reste sobre et discret : ici, pas de design tape-à-l’œil ni de fioritures esthétiques — le projecteur semble taillé pour se faire oublier une fois en place, et laisser toute la lumière à l’image.

Trois pieds assurent sa stabilité, dont deux réglables pour ajuster facilement la hauteur. Une attention bienvenue, surtout pour éviter de dépendre entièrement de la seule correction trapézoïdale. Pour les installations fixes, quatre pas de vis sous l’appareil autorisent un montage au plafond.

Côté accessoires, on retrouve une télécommande compacte et fonctionnelle, avec les raccourcis attendus vers Netflix, YouTube ou encore Google Assistant. On regrette toutefois l’absence de rétroéclairage et de batterie rechargeable : des détails qui comptent lorsqu’on visionne dans le noir complet.

Notez que, comme souvent avec les projecteurs à ultra-courte focale, le placement doit être rigoureusement précis pour obtenir une image parfaitement calée sur l’écran. Le Formovie Theater Premium ne déroge pas à cette règle : si ses deux pieds réglables à l’avant permettent de corriger légèrement l’assiette, il faudra néanmoins ajuster manuellement la position horizontale et la hauteur pour aligner correctement l’image. La correction trapézoïdale intégrée permet une légère compensation, mais reste logicielle — et donc à utiliser avec parcimonie pour éviter toute dégradation de la netteté ou de la géométrie. Aucun système de warping avancé n’est proposé, et il n’y a ni zoom optique ni lens shift numérique, comme souvent sur les UST. En clair, Il vaut mieux prévoir un support stable, et prendre le temps d’un réglage minutieux.

Formovie Theater Premium : qualité d'image

Le Formovie Theater Premium s’appuie sur une combinaison de la technologie DLP 4K XPR et d'une source lumineuse à triple laser ALPD RGB+ 4.0, pensée pour obtenir une excellente luminosité et un rendu HDR dynamique. À l’usage, l’image produite surprend par sa richesse colorimétrique et sa cohérence visuelle globale. Les couleurs jaillissent sans excès, portées par une saturation bien maîtrisée et des transitions tonales d’une grande douceur. Il y a un vrai plaisir visuel immédiat, renforcé par un rendu dont la précision nous parait, à l'œil, relativement juste malgré une dominance du rouge bien visible dans la température de couleurs.

Les détails les plus fins — textures de peau, matière textile, éléments en arrière-plan — s’affichent avec un naturel qui évoque le rendu des meilleures projections de salle obscure, comme ici avec Beau is Afraid d'Ari Aster.

Le traitement HDR s’appuie ici sur le Dolby Vision et le HDR10, tous deux bien exploités. La dynamique d’image est palpable, avec une belle séparation des plans et une gestion convaincante des hautes lumières. Sur des contenus bien masterisés, les reflets métalliques, les flammes ou les scènes nocturnes fourmillent de nuances. Les noirs ne sont pas abyssaux, mais ils conservent une profondeur suffisante pour ne pas trahir l’ambiance d’un film. Sur une toile de bonne qualité, dans une obscurité au moins partielle, le niveau de noir reste tout à fait satisfaisant.

Notez néanmoins, parmi les petites faiblesses de ce vidéoprojecteur, que l'HDR10+ n'est pas pris en charge. Les contenus compatibles sont donc simplement lus en HDR10, ce qui peut décevoir les abonnés à Prime Video notamment. L’absence de mode Filmmaker se fait également sentir pour ceux qui souhaitent une image totalement neutre, sans interpolation ni traitement d’amélioration.

En plein jour, le projecteur s’en sort avec les honneurs sur un écran ALR, tant que l’exposition lumineuse reste modérée. Mais comme souvent, c’est dans la pénombre ou l’obscurité que le Formovie Theater Premium révèle sa véritable signature : une image dense, profonde, au relief marqué, où la colorimétrie prend une dimension presque organique. C’est là que l’on comprend pourquoi ce modèle séduit autant les amateurs d’un rendu cinéma, avec ce mélange de douceur visuelle et de finesse qui fait mouche sur les longs-métrages.

En complément de son excellente prestations avec les contenus HDR, et un pic lumineux vraiment élevé, qui laisse même la possibilité de conserver une bonne visibilité sur l'image en pleine journée, les traitements d’image intégrés se montrent aussi globalement efficaces, à quelques détails près. L’upscaling des contenus Full HD vers la 4K est propre dans l'ensemble, mais les sources en moins bonnes qualités ne sont pas "nettoyées" aussi efficacement qu'on peut le constater sur certains téléviseurs haut de gamme. Les textures bénéficient d’un regain de netteté sans que l’image devienne artificielle.

Côté fluidité, le projecteur propose plusieurs niveaux d’interpolation, utiles pour les films en 24p ou les programmes sportifs, mais que l’on préférera désactiver dans pour un usage cinématographique. L’effet soap opera reste en effet perceptible, même à son plus bas niveau. Une fois désactivé, il parait net que la gestion des mouvements n’est pas au niveau des meilleurs téléviseurs haut de gamme là aussi, elle reste toutefois suffisamment douce pour ne pas gêner dans la majorité des contenus.

Enfin, on apprécie également la bonne tenue de l’image en projection très grand format : le piqué reste constant sur toute la surface, sans flou latéral ou perte de netteté dans les angles, un point essentiel si vous souhaitez projeter sur un format de 150 pouces, par exemple.

Que nous réserve le Formovie Theater Premium au quotidien ?

Audio et nuisances sonores

Le système audio signé Bowers & Wilkins se montre convaincant pour une intégration. Les 2 x 15 W offrent un rendu clair, assez large, avec des basses crédibles et un bon équilibre global. À l’usage, il délivre un son ample et bien articulé, avec une belle clarté dans les dialogues, même à volume modéré. Les médiums sont riches, les aigus bien définis, et les basses, bien que discrètes, restent présentes sans distorsion. L’ensemble parvient à créer une scène sonore cohérente, suffisante pour un usage cinéma dans un salon de taille moyenne, sans forcément nécessiter de barre de son additionnelle. La spatialisation reste quant à elle frontale malgré la compatibilité Dolby Atmos et DTS:X.

Côté ventilation, le Formovie Theater Premium parvient à se montrer efficace et discret. En usage standard ou en mode cinéma, le bruit généré reste contenu, avec un souffle régulier, mais contenu qui se fond dans l’ambiance sonore dès que le volume dépasse un seuil modéré. Même en se plaçant à proximité immédiate de l’appareil, aucune gêne notable ne se fait sentir pendant le visionnage. Ce silence relatif participe à l’expérience cinéma maison, et constitue un vrai plus, notamment dans un salon calme ou une salle dédiée. Seuls les modes de luminosité maximale peuvent faire monter un peu le régime, mais cela reste mesuré et jamais intrusif.

Interface et fonctionnalités

Le passage d’Android TV à Google TV constitue une avancée significative sur ce modèle. L’interface gagne en lisibilité et en pertinence, avec un agencement plus intuitif des contenus et des recommandations mieux ciblées. Côté réactivité, l'expérience est en dents de scie, avec parfois quelques ralentissements à l'ouverture de certains menus ou lors du lancement d’applications gourmandes comme Netflix.

La certification officielle Netflix, longtemps absente sur le Formovie Theater classique, est ici enfin intégrée, ce qui change tout en termes de confort. Le projecteur donne un accès natif à l’ensemble des services de streaming majeurs : Prime Video, Disney+, Apple TV+, YouTube, Plex, mais aussi Molotov, MyCanal et autres applications locales, selon les préférences. Les profils Google sont gérés de manière distincte, ce qui permet à chaque utilisateur de retrouver ses recommandations, son historique et ses applications favorites.

Le support vocal via Google Assistant fonctionne quant à lui sans accroc, que ce soit depuis la télécommande ou via la commande vocale mains libres grâce au micro intégré. En revanche, parmi les petits problèmes rencontrés à l'usage, nous avons remarqué que lorsque le microphone intégré n'est pas désactivé (via un interrupteur sur le côté droit du vidéoprojecteur), le projecteur démarre de façon régulière et aléatoire alors qu'il est éteint. De même, le micro se met souvent en écoute alors qu'aucune commande vocale n'a été formulée, si bien que nous avons simplement fini par le désactiver pour utiliser seulement la télécommande.

Autre point faible : le minimalisme de la télécommande. Il est vrai que nous sommes habitués, avec certaines marques de téléviseurs ou de vidéoprojecteurs, à utiliser des télécommandes assez peu fournies en boutons, ici on regrette, par exemple, l'absence d'un bouton sourdine qui nous permettrait de ne pas avoir l'audio des publicités qui interrompent les programmes de nombreuses plateformes de streaming. Nous aurions aussi aimé avoir une télécommande rétroéclairée, mieux pour les séances dans l'obscurité…

Enfin, la fonction Chromecast intégrée s’avère fluide et fiable, que ce soit pour caster des vidéos, des présentations ou simplement du contenu YouTube depuis un smartphone Android ou un navigateur Chrome.

Gaming

Le Formovie Theater Premium n’est pas taillé pour les compétitions e-sport, mais il offre une expérience de jeu plus que correcte avec une latence mesurée, un mode ALLM, et compatibilité 4K 60 Hz / 1080p 120 Hz. En bref, ce sera amplement suffisant pour les joueurs console et les titres solo en grand écran.

Test Formovie Theater Premium : l'avis de Clubic

Les meilleures alternatives au Formovie Theater Premium

Parmi les principaux concurrents du Formovie Theater Premium, on retrouve des vidéoprojecteurs comme le Samsung The Premiere LSP7T, plus accessible, avec une interface Tizen fluide et une luminosité plus ou moins égale à celle du Theater Premium. À l’opposé, le Hisense PX3-PRO mise sur une approche plus contrastée, avec un triple laser vif, un pic lumineux très élevé et un système VIDAA qui a fait ses preuves. Reste que pour une vraie expérience cinéma, le Theater Premium reste un excellent choix selon nous.