Test Vulkkano A5 ARC : des enceintes actives complètes, efficaces et abordables

Paire d’enceintes actives très abordable, les Vulkkano A5 ARC adoptent une connectique fournie, et se destinent autant aux bureaux qu’aux petits salons. Le produit audio idéal pour les budgets serrés ?

Dans la même veine qu’un Edifier, Vulkkano tente de mettre un petit coup de pied dans la fourmilière de l’enceinte de bureau, à travers un ensemble stéréo placé entre le produit Hifi et l’appareil de Home Studio. Son format ni trop compact ni trop imposant permet à ce titre une utilisation en champ proche ainsi qu’en écoute classique (façon enceintes Hifi). Encore faut-il que les A5 ARC soient à la hauteur de leurs prétentions.

Qualité de conception correcte, et encombrement maîtrisé

En apparence assez basique, le design des A5 ARC est typique d’enceintes de bibliothèque abordables. Vulkkano conserve toutefois une petite touche stylistique, portée par des bords arrondis, et par un placage effet bois qui ne fait certes pas illusion, mais qui permet au produit de se démarquer des habituels concurrents uniquement habillés de noir et de blanc.

Compatible avec les bureaux pas trop encombrés (290 x 170 x 260 mm par enceinte), cet ensemble stéréo n’est pas le plus discret du monde, mais cette caractéristique laisse espérer une certaine puissance sonore. Pour les plus petits bureaux, il est clair qu’il vaut mieux se tourner vers leurs petites sœurs A4 ARC, nettement plus compactes (218 x 170 x 148 mm).

Côté fabrication, les choses sont honnêtes. L’assemblage ne présente pas de réel défaut, mais reflète fatalement les concessions que la marque a dû faire pour rester dans un tarif raisonnable : visserie apparente, caisson pas spécialement dense, léger décalage de certaines plaques. En revanche, nous sommes agréablement surpris par la qualité de la grille de protection en tissu. Celle-ci est de bonne facture, et camoufle assez élégamment la façade si besoin. Enfin, les enceintes bénéficient d’une certaine stabilité grâce à leurs patins en caoutchouc.

Pas d’USB, mais une bonne expérience

Évacuons tout de suite l’un des seuls gros défauts du produit, celui-ci n’accueille pas d’interface audio USB. Pourquoi un défaut ? Puisque les Vulkkano A5 ARC ont sur le papier tout pour être utilisées avec un PC. Cet usage reste possible, mais il faut alors passer par l’entrée analogique en RCA (via le câble jack 3,5 mm vers RCA fourni), ou par l’entrée optique, en passant par exemple par un convertisseur USB vers SPDIF.

Outre les deux entrées déjà citées, on retrouve une interface HDMI ARC, une sortie RCA pour caisson de basses externe, un port USB-A (lecture de fichier audio sur clés USB), ainsi qu’une puce Bluetooth assurant le minimum. De fait, les Vulkkano A5 ARC sont d’une grande polyvalence, puisque sont compatibles avec à peu près tous les appareils, y compris les TV (HDMI ARC) et smartphones (Bluetooth).

À l’instar de la plupart des enceintes actives d’entrée et de milieu de gamme, les Vulkkano optent pour la configuration suivante : une enceinte principale (ici la droite) qui intègre la connectique ainsi que la totalité de l’électronique ; une enceinte secondaire passive, reliée à l’enceinte principale via un câble d’interconnexion, ici de type DIN.

Malgré l’absence d’application dédiée, les A5 ARC jouissent d’une ergonomie bien exécutée. Celle-ci repose à la fois sur une télécommande, accessoire qu’on ne s’attend pas forcément à trouver à ce niveau de prix, et sur des boutons placés à l’arrière de l’enceinte principale.

La télécommande est suffisamment bien pensée pour couvrir l’intégralité des fonctions, puisque celle-ci est capable de basculer entre les différentes entrées, gérer le volume et la navigation (en Bluetooth), et basculer entre différents modes d’égalisation prédéfinis. De son côté, l’enceinte principale accueille des boutons à l’arrière. Outre le volume et la navigation (molette cliquable), il est là-aussi possible de sélectionner l’entrée et de basculer entre les différents égaliseurs. Enfin, deux potentiomètres permettent de régler le niveau de basses et d’aigus.

Un son efficace et passe-partout, mais pas parfait

Les Vulkkano A5 ARC affichent une architecture relativement classique pour des enceintes de bibliothèque : topologie deux voies, avec un tweeter à dôme de soie de 25 mm, et un woofer basses/médiums de 13,3 cm, le tout chargé en bass-reflex avec évent tubulaire arrière. Enfin, la marque annonce une puissance d’amplification de 50 W par canal, pour une réponse en fréquence de 30 Hz – 30 kHz, ce qui paraît (euphémisme) bien trop optimiste.

Dans la pratique, le son des Vullkano n’est pas parfait, mais surprend par sa maturité. Maturité technique tout d’abord, puisque tout est étonnement bien tenu, avec un certain sens des nuances, une bonne réponse dans le bas du spectre, le tout sans réel débordement, et une certaine linéarité dans les aigus, d’où l’absence générale d’agressivité ou de voile. Maturité des réglages également, puisque si les A5 ARC ne sont pas neutres, ils restent naturels.

Avec l’égaliseur standard (musique), qui est clairement le plus pertinent, le son est légèrement accentué autour des 100 Hz afin d’apporter un peu plus de punch, et les haut-médiums légèrement creusés, ce qui adoucit légèrement l’écoute. Pour le reste, les A5 ARC évitent bien des pièges classiques, comme un excès de scintillance, ou des graves trop gonflées. Utilisées en enceintes de bureau, elles délivrent un son puissant mais pas envahissant, suffisamment maîtrisé pour offrir une réelle polyvalence de contenu (musique, jeu, film).

Utilisées dans un salon, elles parviennent globalement à se confronter à des enceintes Hifi passives d’entrée de gamme. Les enceintes n’ont pas la richesse d’excellentes références autour de 300 - 400 euros, mais : le côté actif, avec connectique, leur offre un avantage indiscutable ; l’extension dans les basses est un peu plus importante que sur la plupart des concurrentes.

Un défaut technique ressort malgré tout de notre expérience, défaut qui n’est visiblement pas un problème isolé de notre modèle de test : un léger bruit de fond (sans doute venant de l’amplificateur) apparaît, cela peu importe l’entrée sélectionnée. Audible en champ proche, il se noie heureusement dès qu’une musique ou un autre contenu est lancé.

Vulkkano A5 ARC : nos impressions à l'écoute

Les Vulkkano A5 ARC démontrent une belle polyvalence lorsqu'on les confronte à des styles variés, du rock progressif au métal extrême, en passant par le classique et le hip-hop. Si l’ensemble sonne juste dans de nombreuses situations, quelques limites apparaissent à l’usage, rappelant que ces enceintes restent un produit abordable, conçu avec certains compromis.

Rock progressif et ambiance spatiale : un rendu globalement maîtrisé

Sur Paranoid Android de Radiohead, les enceintes offrent une scène sonore large, bien étagée, avec une restitution convaincante des guitares qui conservent de l’attaque sans verser dans l’agressivité. Les passages calmes, portés par la voix aérienne de Thom Yorke, s'enchaînent proprement avec les moments plus denses, preuve d’un bon suivi dynamique. Toutefois, en poussant un peu le volume, on sent que l’enceinte atteint les limites de sa réserve de puissance : tout reste en place, mais l’ampleur perçue tend à se comprimer légèrement. Sur Nude, morceau plus dépouillé, les A5 ARC révèlent une bonne gestion des réverbérations et des plans sonores, bien que certains détails dans les aigus manquent de finesse — sans doute un effet des réglages d’usine visant à éviter toute brillance excessive.

Une bonne tenue sur les contenus extrêmes

Sur un terrain plus technique comme And Plague Flowers the Kaleidoscope de Ne Obliviscaris, la tenue reste globalement satisfaisante : les éléments complexes du mix (violon, double pédale, voix gutturales) sont distincts, même si la séparation stéréo devient un peu moins lisible à haut volume. La scène reste cohérente, mais manque de profondeur pour vraiment restituer la densité de ce genre. Sur Inhumane Harvest de Cannibal Corpse, les Vulkkano impressionnent par leur capacité à suivre le rythme sans baver : le grave reste sec, rapide, mais son extension reste naturellement limitée. Cela se ressent particulièrement dans les palm-mutes les plus graves, qui manquent d’impact physique, faute d’un vrai subwoofer.

Musique classique : des timbres justes, une scène perfectible

En musique classique, l’interprétation de la Vocalise op. 34 n°14 de Rachmaninoff par Anna Moffo met en lumière les qualités tonales des enceintes. Le timbre de la voix est restitué avec douceur, et le piano conserve une belle présence harmonique. Cela dit, les attaques de notes manquent parfois de mordant, et l’image stéréo reste relativement frontale. Même constat pour Zart und mit Ausdruck de tiré du Fantasiestücke (1849) Op. 73 de Schumann : le piano est équilibré, sans coloration marquée, mais la scène manque de respiration pour restituer toute la richesse d’une salle de concert. On reste dans une restitution agréable, mais sans effet de relief marquant.

Un bon équilibre, et un usage qui se montre polyvalent

Autre point important : à bas volume, les enceintes conservent un bon équilibre. Les graves restent audibles, les aigus ne s’effacent pas, ce qui en fait un choix pertinent pour une écoute de proximité en soirée. À l'inverse, à haut volume, la tenue reste globalement satisfaisante — pas de distorsion flagrante — mais le souffle inhérent au système d’amplification, déjà perceptible en usage normal, peut devenir gênant dans les silences ou les passages les plus subtils. Ce défaut, bien que courant dans cette gamme de prix, est à considérer, bien qu'il ne gêne pas outre mesure la majorité des usages musicaux ou cinématographiques.

Justement, en usage TV, les Vulkkano A5 ARC révèlent tout leur intérêt. Testées en HDMI ARC sur un téléviseur LG OLED G5, dont le système audio intégré reste en retrait malgré la qualité d’image, elles transforment clairement l’expérience. Lors du visionnage du film Lettres d’Iwo Jima, le gain en intelligibilité des dialogues comme en impact sonore dans les scènes d’action a été flagrant. Le grave prend de l’épaisseur, les voix sont mieux détachées, et l’ensemble confère une ambiance bien plus immersive, même sans caisson de basses.

Vulkkano A5 ARC : l’avis de Clubic