Premier casque de la marque Nothing, le Headphone (1) est un produit d’aspiration premium, mais plus abordable que les habituels modèles haut de gamme. Le constructeur prétend ainsi offrir une expérience premium, avec une base technologique avancée et un son soigné.

Mettant l’accent sur son design à part, et sur son partenariat sonore avec KEF, célèbre marque de Hifi, Nothing développe avec ce Headphone (1) un appareil capable sur le papier de batailler contre Sony, Bose, ou Sonos : autonomie élevée, ANC performant, ergonomie avancée, son de qualité. Si les possesseurs de smartphone Nothing disposent de quelques menus, ce casque ne s’adresse pas uniquement aux afficionados.

Meilleurs prix
- Bonne qualité sonore, beaucoup de polyvalence
- Excellente autonomie
- Bonne isolation passive
- Ergonomie intuitive et plus que complète
- Conception premium
- Triple connectivité (Bluetooth, USB, jack 3,5mm)
- Aigus un peu en retrait par défaut
- Kit mains-libres inutilisable en milieu bruyant
- Avance/retour rapide pas toujours fonctionnel
- Plus lourd que la moyenne (329 g)
- Pas compatible LE Audio
Design original, construction premium
Assez unique, le style offert par le Nothing Headphone (1) est indubitablement clivant. La marque embrasse le concept "néorétro", épuré sur certains aspects, un peu plus artistique sur d’autres. Le design se concentre avant tout sur les coques, dont la partie principale, un rectangle aux coins arrondis, est intégralement en aluminium anodisé. Ce premier élément est accompagné par une excroissance ellipsoïdale transparente, dévoilant une partie en plastique singeant l’aspect d’une cassette audio. Un petit repère rouge est associé à la coque droite, un petit repère blanc est associé à la coque gauche. En revanche, pas de leds blanches comme sur les smartphones Nothing.
Enfin, le tout s’accompagne de coussinets ovales circum-auriculaires, qui ne couvrent pas l’intégralité des coques. Ce choix est selon nous l’un des seuls vrais faux pas esthétiques, puisqu’il réduit la taille des coussinets (un brin étroits pour les grandes oreilles), et brise partiellement l’unité générale. Un format rectangulaire aurait probablement été plus harmonieux. Nous pouvons également regretter, sur notre version gris clair, l’utilisation de coussinets noir, moins pertinents que le blanc. Bien sûr, un coussinet clair est toujours plus salissant.
Le reste du design est plus classique mais non moins intéressant, avec des branches métalliques très sobres, et un arceau simple mais visuellement assez agréable.
La qualité de construction n’est peut-être pas luxueuse, mais l’utilisation d’aluminium permet de se différencier du tout-venant, et même des modèles de chez Sony ou Bose. Premium, le Nothing Headphone (1) bénéficie de très bonnes finitions, et son système de réglage de la hauteur est fluide. Enfin, notons que le casque n’est pas pliable, ce qui n’est pas bien grave au vu de la très faible épaisseur des coques, et que les coussinets ne sont en théorie pas pensés pour être détachés par l’utilisateur.
Nothing livre son modèle avec une housse de transport zippée revêtue de tissu, système de zip correct mais qui n’est pas des plus fluides.
Un confort plus que correct, malgré le poids
La conception premium a un prix, ou plutôt un poids : 329 g, soit presque 80 g de plus que le Sony WH-1000Xm6. Si cela se ressent effectivement, le Nothing conserve un bon confort général.
La stabilité est excellente, le serrage n’est pas trop important et évite l’effet de cisaillement des coussinets (qui pourraient être plus souples), et nous ressentons peu de pression au sommet du crâne sur les longues sessions. En revanche, l’été n’est pas une saison idéale pour lui, puisqu’à l’instar du dernier Sony, les coussinets sont très peu respirants (car très isolants).
En tombant sous la barre des 300 g, tout en étant équipé de coussinets plus larges et plus doux, le Nothing Headphone (1) pourrait se rapprocher de l’excellence d’un Bose.
Expérience utilisateur : il cache bien son jeu
En se passant de tout contrôle tactile, nous pourrions penser que Nothing se terre dans un certain passéisme. Au contraire, le Headphone (1) exploite très efficacement ses commandes physiques, afin d’en offrir plus que la concurrence.
Cinq boutons sont au programme, tout placés sur la coque droite :
- Rouleau cliquable (tranche arrière) : celui-ci contrôle le volume par balayage, permet de mettre en lecture/pause, et de basculer entre les modes de réduction de bruit
- Paddle (tranche arrière) avec retour au centre : piste suivante/précédent ; avance/retour rapide. Néanmoins, ce dernier réglage n’a clairement pas fonctionné avec toutes les applications (notamment YouTube et Spotify)
- Bouton de raccourcis (sur le coin haut droit de la coque) : peut déclencher deux actions différentes suivant l’appui : égaliseurs, audio spatial, ANC, appel à l’assistant. Les smartphones Nothing peuvent aller encore plus loin, avec l’appel à des IA, ou à des services de streaming (Channel Hop)
- Bouton d’appairage (face interne)
Dans la pratique, et si nous mettons de côté les bugs (probablement temporaires) concernant l’avance/retour rapide, le Nothing Headphone (1) offre une expérience utilisateur intuitive et très complète.
De son côté, l’application dédiée Nothing X apporte un gros plus, puisque se permet d’être à la fois très intuitive, tout en se concentrant bien sur les réglages les plus utiles. Outre la possibilité de réassigner les touches, d’activer/désactiver la détection de port, ou encore de basculer entre les codecs classiques et le LDAC, Nothing X met en avant un égaliseur paramétrique très avancé, en plus de la version simplifiée. Cet égaliseur paramétrique permet de totalement modifier la signature sonore, d’autant que Nothing a prévu un système d’importation et d’exportation des profils via QR code.
Connectivité : tout, sauf LE Audio
Évacuons sur le champs le seul réel défaut du produit en matière de connectivité, sa puce Bluetooth 5.3 n’est malheureusement pas compatible LE Audio (et donc Auracast), ce qui n’en fait pas un produit vraiment taillé pour l’avenir. Bien sûr, ce standard est encore loin d’être généralisé.
Mis à part cela, difficile de faire plus complet. La partie Bluetooth est compatible multipoint, Fast Pair, et prend en charge le codec LDAC, en plus du duo SBC/AAC.
Mais le Nothing Headphone (1) se démarque particulièrement sur sa connectique, puisqu’il intègre une interface audio (lossless) dans son port USB-C, ainsi qu’une entrée analogique en jack 3,5 mm. Il est très rare, voire presque unique, d’avoir autant de possibilités sur un casque. Seule limite, le port jack 3,5 mm ne fonctionne pas en mode passif (casque éteint).
Une isolation efficace, mais pas au niveau du haut de gamme
Très ambitieux concernant l’isolation phonique, Nothing offre une expérience assez solide, mais qui brille surtout dans sa dimension passive. Les coussinets sont en effet extrêmement isolants dans les aigus (à la hauteur de ce que propose Sony), et ils parviennent même à être efficaces dans les médiums.
De son côté, l’isolation active du Headphone (1) est très correcte, mais reste un bon cran derrière l’élite que constituent Sony, Apple, Bose, et Sonos, pour ce qui est d’atténuer les basses et les bas-médiums. La sensation d’atténuation est bien là, mais il manque quelque chose pour véritablement se couper du monde. Toutefois, la force de l’isolation passive permet déjà d’avoir un bon résultat sur les voix et certains bruits difficiles à analyser. De fait, Nothing ne peut que s’améliorer sur les versions suivantes.
Le retour sonore est quant à lui largement utilisable, puisque parvient assez bien à retrouver les sons aigus. Une fois encore, le Nothing Headphone (1) ne rivalise pas avec ce qui se fait de mieux : un léger voile est constamment présent, et notre propre voix a tendance à résonner dans le casque.
Un kit mains-libres en demi-teinte
Bonne en milieu calme, la qualité de captation du kit mains-libres du Nothing Headphone (1) est plutôt médiocre en extérieur.
En environnement apaisé, le casque rend une bonne copie. La captation est suffisamment claire, ni trop sujette aux artefacts, ni trop sensibles aux phonèmes difficiles (sons en s et en p).
En milieu bruyant, le casque applique une réduction de bruit extrêmement agressive, qui dénature et coupe progressivement la voix. Dans des conditions difficiles, le casque est tout simplement inutilisable.
Autonomie de champion
Annoncée à 35 h avec ANC, et jusqu’à 80 h sans ANC, l’autonomie du Nothing Headphone (1) est parfaitement respectée en pratique. Nous avons ainsi atteint pas moins de 39 h avec ANC, et environ 79 h sans ANC, le tout sous codec AAC.
Son : une très bonne base technique, une signature presque idéale
Placée sous l’égide de Kef, qui a pour l’occasion été chargé de la signature, l’architecture audio du Nothing Headphone (1) repose sur un transducteur de 40 mm. Celui-ci dispose d’une membrane plaquée au nickel, et d’une suspension en polyuréthane.
Une incroyable réussite qui enterre les Sony WH-1000Xm6 et autres Airpods Max ? Non ! Le Headphone (1) affiche une très solide base technique et un réglage intéressant, mais reste derrière les deux acteurs sur ce plan-là. Que cela vienne du haut-parleur, sans doute moins avancé que ceux de chez Sony et Apple, ou (plus probablement) de la chambre acoustique bien plus compacte, il n’offre pas encore les mêmes nuances que ses concurrents, notamment dans les extrêmes.
En revanche, Nothing se démarque par son absence presque totale d’exagération. Le son a effectivement un petit côté Kef, c’est-à-dire marqué par une signature que nous pourrions assimiler à une ligne légèrement descendante. Le son peut tout simplement être qualifié de puissant et doux. Pas neutre mais pas artificiel.
Assez en avant, les basses ne sont pas trop envahissantes. Cette accentuation s’arrête suffisamment tôt dans les médiums, d’où une sensation moins lourde qu’un Sony WH-1000Xm6.
Cette gamme de fréquences est également assez riche, puisqu’une certaine ampleur et un certain impact se dégage. Des modèles haut de gamme comme l’Airpods Max prouve évidemment que Nothing peut encore progresser, notamment dans la représentation des percussions, plus impactantes chez Apple ou Sony. Nous pouvons notamment noter un moins bon comportement du Nothing à haut volume, comme si le casque se contenait légèrement, craignait de dépasser ses capacités, notamment sur les morceaux vraiment puissants. Bien que cela ne soit pas indispensable, il est intéressant d’abaisser légèrement les graves. Notons tout de même une particularité : désactiver le mode ANC abaisse drastiquement (un peu trop même) le niveau de basses.
Côté médiums, tout est globalement équilibré, ce qui permet au casque de déployer une certaine richesse dans les voix, malgré un manque de projection de ces dernières (sonnant un peu trop dans la tête).
Côté haut-médiums et aigus, Nothing/Kef opte pour la douceur, ce qui a des bons et des mauvais côtés. Au lieu de placer quelques creux assez resserrés, par exemple afin d’éviter toute agressivité sur tel ou tel instrument, le Nothing Headphone (1) opte pour un plateau d'aigus plus bas que le reste du spectre.
Un peu plus haut en fréquence, le comportement du casque est légèrement plus folâtre. De fait, si le Nothing est globalement équilibré, son comportement dans les aigus est plus oscillant qu’ailleurs, et assez dépendant du placement (voire de la morphologie du porteur), ce qui rappelle par certains aspects le Sonos Ace. Difficile, encore une fois, de savoir si ce comportement est imputable au transducteur ou à la très petite chambre acoustique, mais le Nothing passera un cap s’il parvient à museler cette gamme, à la rendre plus linéaire en tout cas.
Le son, tout comme le design, peut ainsi être clivant, parfait pour certains, trop doux pour certains. Sa signature est plus cohérente que la moyenne d’un point de vue général, mais nous préférerions tout de même un peu plus d’énergie dans les aigus, notamment autour des 4- 5 kHz, afin d’avoir un peu plus de tranchant et de brillance. Un passage par l’égaliseur paramétrique permet de largement modifier cette personnalité, bien que cela nécessite beaucoup de tâtonnements, notamment pour les utilisateurs novices.
C’est clairement cette opération qui permet au casque de tirer son épingle du jeu, puisque quelques réglages plus ou moins simples peuvent améliorer l’ordinaire, et prouve que la base technique du Nothing Headphone (1) est bonne voire excellente. Abaisser un peu les basses, rehausser légèrement certaines fréquences dans les aigus, etc. cela permet de mettre d’autant plus en lumière les qualités de l’ensemble, sans perdre en polyvalence.
Dans cette optique, le casque ne nous a pas complètement convaincus, mais il aurait pourtant sa place parmi les produits haut de gamme. Le marché du casque Bluetooth grand-public a progressé sur de nombreux points ces dernières années, mais la qualité sonore n’a pas connu d’améliorations radicales, ce qui joue en faveur de Nothing. Que ce soit face à un PX7 S3 de B&W, un Sonos Ace, ou même un Bose QC Ultra Headphones, le Nothing Headphone (1) ne fait vraiment pas figure d’intrus. Son niveau de détails est bon, de même que sa séparation des instruments. La scène sonore est suffisamment ample tout en étant cohérente, et la dynamique est très honnête pour un casque nomade. S’il n’a rien d’un modèle audiophile qui viendrait se confronter à de bons produits de salon ou à un Focal Bathys, difficile d’espérer beaucoup plus pour un produit à 300 euros.
Nothing Headphone (1) : L’avis de Clubic
Surprenant à plus d’un titre, le Nothing Headphone (1) est un casque qui tire sa réussite de son impressionnant rapport qualité-prix. Si certains points clés, comme la qualité de construction, l’autonomie, l’ergonomie, et dans une certaine mesure, le son, lui permettent de se placer à hauteur des meilleurs, d’autres technologies font qu’ils restent un petit cran (ANC et confort) voire un gros cran (kit mains-libres) derrière les quelques champions actuels : ANC et qualité du kit mains-libres en tête.
Original et bien fini, il se démarque sur la forme, très bien étudiée, mais également sur le fond. Ce casque bénéficie ainsi d’une expérience utilisateur presque parfaite, et d’une solide connectivité, complétée par une double connectique jack et USB-C.
Sans être irréprochable ni renverser la hiérarchie casquée, la partie sonore, portée par une signature évitant soigneusement les excès, et par une solide base technique, permet au Nothing Headphone (1) de s'asseoir à la table des très bons élèves. Une réelle réussite donc, à défaut d’être une perfection.
- Bonne qualité sonore, beaucoup de polyvalence
- Excellente autonomie
- Bonne isolation passive
- Ergonomie intuitive et plus que complète
- Conception premium
- Triple connectivité (Bluetooth, USB, jack 3,5mm)
- Aigus un peu en retrait par défaut
- Kit mains-libres inutilisable en milieu bruyant
- Avance/retour rapide pas toujours fonctionnel
- Plus lourd que la moyenne (329 g)
- Pas compatible LE Audio
Fiche technique Nothing Headphone (1)
Type de casque | Fermé |
Forme | Circum-aural |
Poids | 329g |
Sans-Fil | Oui |
Type de casque | Fermé |
Taille des transducteurs | 40mm |
Forme | Circum-aural |
Contrôle du volume | Sur le casque |
Micro | Oui |
Poids | 329g |
Sans-Fil | Oui |
True Wireless | Oui |
Bluetooth | Oui |
Version bluetooth | 5.3 |
Liaison filaire | Jack 3.5mm |
Distance transmission | 10m |
Autonomie | 80h |
Temps de charge | 120mn |
Connectique de charge | USB Type C |
Codecs Bluetooth | SBC, LDAC, AAC |
Bande passante (Fréquence Mini) | 20 Hz |
Bande passante (Fréquence max) | 40000 Hz |
SPL Max | 42 dB |
Réduction de bruit active | Oui |