Casque Bluetooth haut de gamme, mais surtout vitrine technologique, le JBL Tour One M3 est l’occasion de montrer le savoir-faire englobant du géant américain. Évolution du Tour One M2, il s’améliore notamment sur la partie sonore et sur la connectivité.

Réduction de bruit active, grande autonomie, compatibilité avec le standard LE Audio, prise en charge de la plupart des fonctions du Bluetooth Classic (multipoint, appairage rapide, codec Bluetooth), ce Tour One M3 coche les cases d’un produit haut de gamme, tout en affichant un tarif un peu plus faible que ses concurrents directs de chez Sony, Bose, Sonos, et Bowers & Wilkins. Surtout, il se décline dans une version Smart Tx, qui intègre un boîtier multifonction très innovant.

Meilleurs prix
- Son percutant et équilibré des basses aux médiums
- Bonne isolation phonique
- Connectivité (LE Audio/Auracast, multipoint, LDAC)
- Émetteur Smart Tx
- Autonomie exceptionnelle
- Aigus un peu trop doux
- Touches physiques (volume) très petites
- Design et construction classiques
Travaillé mais pas premium
Les produits JBL grand public n’ont pas une aura spécialement premium, cette assertion se vérifie une fois encore avec le Tour One M3. Passe-partout, sans réel parti-pris esthétique si ce n’est un amour pour les formes arrondies, le casque est du genre simple mais efficace, porté par une structure pliable.
Tout de plastique mais sérieusement assemblé, il évite les écueils classiques comme les grincements de structure, et ne paraît pas avoir de réelles faiblesses. L’arceau est souple mais robuste, les coussinets sont de bonne facture, on ne peut lui reprocher que des coques sonnant un peu creuses. Un détail.
Le petit boitier Smart Tx est dans la même veine, bien assemblé et animé de plusieurs bonnes idées, comme des boutons placés légèrement en retrait, ou encore une encoche destinée aux dragonnes.
L’ensemble est livré avec une housse de transport rigide, suffisamment bien pensée pour accueillir le Smart Tx ainsi que les câbles.
Confortable et stable
Le Tour One M3 est un modèle qui combine légèreté (278 g annoncé) et équilibre. Outre ses coussinets à la fois doux, enveloppants et bien rembourrés, le casque affiche un serrage bien dosé, ni trop ferme ni trop lâche. Sans être conseillé pour un usage sportif, il reste stable, même en remuant un peu la tête.
Deux petits défauts sont toutefois à relever : l’arceau finit par générer une légère pression au sommet du crâne lors des longues sessions d’écoute ; la profondeur des coussinets, ou plutôt la proximité avec les grilles des haut-parleurs, fait qu’un contact se fait avec les oreilles (la plupart des morphologies). En l’absence de mousse entre la grille et l’oreille, le ressenti n’est pas aussi agréable qu’avec le Tour One M2.
Une ergonomie rodée et complète, mais de légers axes d’amélioration
Mêlant boutons, commandes tactiles et capteurs de port, le JBL Tour One M3 est d’un point de vue général très efficace, mais pas irréprochable. Premièrement, la zone tactile, placée sur la coque droite, n’est pas parfaitement exploitée selon nous, puisque n’accepte que les appuis et non les gestes type balayages : 1 appui pour la lecture/pause ; 2 appuis pour la piste suivante ; 3 appuis pour le début de piste/piste précédente. Cette disposition n’offre pas une navigation extrêmement intuitive (en balayant simplement vers l’avant ou l’arrière), et mettre en pause intempestivement en frôlant la coque arrive régulièrement. Nous aurions tout simplement préféré un système de double appui pour la pause/lecture, un balayage horizontal pour le passage de pistes, et un balayage vertical pour le volume.
Le réglage du volume passe de son côté par un duo de boutons très fin. Là encore, difficile de considérer cette disposition comme un défaut, mais en optant pour des touches quasi invisibles, par conséquent très fines et affleurantes, JBL entrave un peu l’ergonomie. Il n’est pas rare de tâtonner pour rechercher les boutons, même après plusieurs semaines d’utilisation.
Dans les faits, l’expérience reste évidemment satisfaisante, mais le Tour One M3 n’est pas complètement mature.
Mais ce qui différencie avant tout le casque, et pratiquement tous les modèles JBL, reste l’application. JBL Headphones est un véritable exemple en la matière, mêlant une interface claire à un déluge de fonctions et d’ajustements. Pratiquement tout ce qui existe en la matière est pris en compte, allant du classique contrôle de la réduction de bruit jusqu’à la modulation du retour vocal en kit mains-libres, en passant par un égaliseur avancé.
Avantage de cette version Smart Tx, ledit élément agit comme un centre de contrôle à l’image du boîtier des écouteurs Tour Pro 2 et Tour Pro 3. Il permet, concernant la seule ergonomie, de globalement se passer de l’application, puisqu’il accueille la plupart des fonctions directement sur son écran tactile. La navigation à partir de ce dernier n’est pas aussi fluide que sur l’application smartphone, mais est plutôt bien pensée. Le Smart Tx est quant à lui personnalisable à partir de l’application JBL Headphones, dans le même onglet que le casque.
La meilleure connectivité du marché, et même un peu plus
Déjà très en avance sur la précédente génération, JBL met le Bluetooth LE Audio au centre des choses. Le casque est compatible avec ce récent standard, à la fois pour l’Unicast (connexion avec appairage) et l’Auracast (Broadcast de flux audio). Contrairement à l’immense majorité de ses concurrents, JBL possède déjà un écosystème compatible, notamment à travers ses enceintes Bluetooth (sorties à partir de 2024). Concernant la connexion Unicast, avec codec LC3, pas de problème avec les émetteurs classiques. Nous avons notamment pu tester sur le modèle Voce de Nexum audio (premier émetteur/récepteur LE Audio, sorti en 2022), et bien évidemment sur le Smart Tx.
La marque n’a bien évidemment pas tiré un trait sur le Bluetooth standard, et reste là-aussi dans une optique moderne : codec LDAC, multipoint, Fast Pair et Swift Pair. La puce intégrée n’étant pas de chez Qualcomm, il faut oublier la galaxie AptX et les monceaux de technologies propriétaires brillamment marketées.
Enfin, JBL délaisse l’entrée analogique jack 3,5 mm, pour passer à l’USB-C audio. Cette disposition est dans l’air du temps, mais ne permet plus au Tour One M3 d’être utilisé en mode passif (éteint).
Smart Tx : le petit accessoire qui change tout ?
Plus qu’un simple gadget de contrôle, le module Smart Tx possède deux fonctions supplémentaires. La première est celle d’émetteur Bluetooth LE Audio, émetteur qui fonctionne en prenant le port USB-C comme entrée : en full numérique via un câble USB-C vers USB-C, ou à partir d’une source analogique grâce au câble jack 3,5 mm vers USB-C (fourni).
L’émission fonctionne sous deux principes : Unicast ou Auracast. La première est la plus classique, et permet de connecter le casque déjà appairé, en limitant la latence autour des 50-60 ms (suffisant pour un usage vidéo). La seconde exploite les capacités de la norme Auracast, et envoi un flux pouvant être reçu par tous les récepteurs (casques/écouteurs/enceintes) Auracast compatibles, avec ou sans condition (comme un code de confirmation).
La seconde fonction est celle d’interface de contrôle pour la réception Auracast d’un émetteur externe. Le principe est simple : si flux Auracast public est directement reçu par le casque Bluetooth, il faut nécessairement une interface pour sélectionner l’un des flux disponibles et/ou l’une des qualités audio disponibles. Un smartphone peut assurer ce rôle, de même qu’une montre connectée (bien que ce ne soit pas encore le cas). Ici, le Smart Tx est spécialement pensé pour une telle situation, ce qui facilite les choses.
Réduction de bruit : des progrès, pour un résultat cohérent
Plutôt efficace sur le Tour One M2, l’isolation phonique monte encore d’un petit cran avec le Tour One M3. Ici, sans atteindre tout à fait la performance d’un Sony WH-1000Xm6 ou d’un Apple Airpods Max, en partie à cause des médiums moins atténués, le casque présente une atténuation générale efficace et cohérente, sans réel creux.
Dans les basses et les bas-médiums, tout est presque parfait, aucun son ronronnant ne déborde. Un peu plus haut, les choses ne sont pas parfaites, puisque si le casque parvient sans mal à atténuer les sons réguliers, il peine encore un peu face aux sons plus imprévisibles comme les frappes de clavier ou les voix.
En revanche, et cela est à relever, il se rapproche fortement du Sony WH-1000XM6 pour ce qui est de l’isolation passive. Ses coussinets sont en effet efficaces dès les médiums, et particulièrement performants pour atténuer les aigus.
Enfin, l’appareil montre de beaux progrès sur le mode Transparence. Assez précis, ce mode n’est pas aussi naturel qu’avec les meilleurs élèves, car reste voilé dans les hautes fréquences, mais il est largement utilisable.
Du côté du kit mains-libres, peu ou pas de progrès, mais nous partons d’une bonne performance avec le Tour One M2. Le JBL Tour One M3 affiche une bonne captation en milieu calme, et parvient à rester intelligible dans l’immense majorité des situations, en dépit d'une réduction de bruit légèrement destructive. Il ne faut pas lui demander d’atteindre la performance d’un Bose, notamment dans les transports, mais il s’en sort relativement bien.
Une autonomie de champion
Annoncée à 40 h avec ANC, et jusqu’à 70 h sans ANC, l’autonomie du JBL Tour One M3 est à priori dans le haut du panier.
En pratique, les chiffres sont très bien respectés, puisque nous avons atteint un peu moins de 45 h avec ANC, et environ 68 h sans ANC. Un véritable marathonien, qui nécessite à peu près 1 h 45 pour être totalement rechargé.
Un son réussi, mais pas parfait
L’architecture du Tour One M3 repose sur un classique transducteur de 40 mm, dont la membrane en polymère a pour originalité d’être recouverte d’une surcouche de mica, offrant un peu plus de rigidité.
Sur bien des points, le son du casque est satisfaisant. Premièrement, parce qu’il tente de suivre au maximum ce que l’on appelle la courbe de Harman. Celle-ci, fruit de décennies de recherche des équipes Harman-Kardon, est une sorte de signature type (utilisée comme courbe de compensation pour notre tête de mesure MiniDSP Ears), perçue comme équilibrée parmi un large panel d’auditeurs. Sans être parfait, ce modèle est globalement fiable, les écarts par rapport à cette courbe type sont généralement audibles.
Première constatation, la marque a très bien réussi à régler son produit dans les basses (légèrement accentuées) et dans la majorité des médiums, presque parfaitement équilibrés. Le son est naturel dans ces fréquences, aucun signe de débordement n’est audible. Seul un léger pic dans les haut-médiums est audible, pic qui projette subtilement la scène sonore en avant, tout en accentuant certains sons.
Malheureusement, le JBL Tour One M3 opte pour une première section d’aigus en retrait, ce qui certes diminue les risques d’agressivité sonore, mais donne un côté un peu trop doux à l’ensemble, ne lui permet pas de livrer son plein potentiel en matière de détails ou de spatialisation. Toutefois, contrairement à bien des concurrents, ce trait de caractère n’est pas irrattrapable, puisqu’un passage dans l’égaliseur personnalisable permet de largement compenser ce creux. Pour le reste, rien à dire. JBL met légèrement en avant les très hautes fréquences afin d’apporter une petite touche de brillance, mais celle-ci est très maîtrisée.
Techniquement parlant, le JBL est un peu plus convaincant que son prédécesseur. Assez percutant, détaillé dans les médiums, jamais agressif, et affichant une scène sonore cohérente à défaut d’être d’une immense ampleur, il se place parmi les bons élèves. À la hauteur des Sennheiser Momentum 4, Sony WH-1000Xm6 et Airpods Max ? Pas encore, nous ne retrouvons pas le mélange d’ampleur, de précision et de nuances dans les basses. Le JBL Tour One M3 est très bon, mais il lui manque encore un petit quelque chose pour s'asseoir à la table des champions.
Trois choses ressortent donc de notre écoute : la signature JBL est très équilibrée dans les basses et les médiums ; nous conseillons de pousser les fréquences de quelques dB la gamme 3 kHz – 7 kHz ; le transducteur est techniquement bon, mais reste un petit cran derrière celui des meilleurs.
JBL Tour One M3 : l’avis de Clubic
Difficile de faire plus complet que le JBL Tour One M3 édition Smart Tx. Le casque seul coche déjà toutes les cases d’un excellent modèle réduction de bruit, et l’émetteur/récepteur libère pleinement son potentiel en matière de Bluetooth LE Audio. L’association des deux appareils et la richesse des réglages dépassent largement ce que propose une concurrence encore atone sur ce standard Bluetooth nouvelle génération.
Pour le reste, JBL se maintient dans le rang des produits premium, d’autant qu’il ne présente aucun défaut rédhibitoire. Néanmoins, il ne se démarque pas spécialement d’un point de vue technique, excepté sur l’autonomie. L’isolation active et le kit mains-libres sont excellents mais légèrement derrière les meilleurs, la construction est classique mais efficace, le confort bien rodé, et l’ergonomie perfectible mais suffisamment bien pensée.
Côté audio, JBL ne passe pas loin de l’excellence, en se reposant en grande partie sur la fameuse signature Harman. Le son est équilibré malgré quelques errements dans les aigus, et la base technique est là.
- Son percutant et équilibré des basses aux médiums
- Bonne isolation phonique
- Connectivité (LE Audio/Auracast, multipoint, LDAC)
- Émetteur Smart Tx
- Autonomie exceptionnelle
- Aigus un peu trop doux
- Touches physiques (volume) très petites
- Design et construction classiques
Fiche technique JBL Tour One M3
Type de casque | Fermé |
Forme | Circum-aural |
Poids | 278g |
Sans-Fil | Oui |
Type de casque | Fermé |
Taille des transducteurs | 40mm |
Type de transducteur | Transducteur dynamique |
Forme | Circum-aural |
Pliable | Oui |
Contrôle du volume | Sur le casque |
Poids | 278g |
Sans-Fil | Oui |
Bluetooth | Oui |
Version bluetooth | 5.3 |
Liaison filaire | Non |
Assistant vocal | Google Assistant - Google |
Distance transmission | 10m |
Autonomie | 70h |
Temps de charge | 2h |
Connectique de charge | USB Type C |
Codecs Bluetooth | SBC, LDAC, AAC |
High-Res audio | Oui |
Bande passante (Fréquence Mini) | 20 Hz |
Bande passante (Fréquence max) | 20 kHz |
SPL Max | 105 dB SPL |
Réduction de bruit active | Oui |
L'alternative la plus sérieuse
- Son très puissant mais maitrisé.
- Isolation phonique et mode transparence exemplaires.
- Très confortable.
22 mai 2025 à 13h05