Première barre de son moderne de Kef, la XIO veut créer un pont entre hifi et home cinéma, le tout enrobé par une conception premium. Affichant une ambitieuse architecture sonore, ce modèle compatible Dolby Atmos est équipé de 12 haut-parleurs entièrement conçus par la marque britannique.

Proche d’une Devialet Dione et d’une Sennheiser Ambeo Soundbar Max, cette création pour le moins dispendieuse (2 299 euros) et de grande taille se veut autonome, car suffisamment robuste dans le bas du spectre pour se passer de caisson de basses. Outre son savoir-faire en matière de conception sonore, Kef intègre sur la XIO son écosystème connecté/multiroom W2, présent sur sa dernière génération d’enceintes actives LS. Un produit cher, mais sans défaut ?
- Excellente qualité sonore
- Équilibre des médiums et des aigus
- Représentation Surround et Atmos précise et ample
- Connectivité avancée (plateforme Kef W2)
- Télécommande rétroéclairée
- Qualité de construction
- Un peu trop de basses par défaut
- Pas d'entrée HDMI
- Pas d'afficheur en façade
- Module sans-fil (pour caisson externe) payant
Grande, mais premium et pas trop encombrante
Il est clair que le design de la Devialet Dione a donné des idées à Kef. Sans être une copie de cette dernière, la XIO est une barre de son assez proche de sa consœur française. Elle mise ainsi sur une forme allongée, assez profonde, mais mince : 121 cm de long, 16,5 cm de profondeur et 7 cm de haut.
Clairement pas tape à l’œil, la Kef XIO parvient à concilier des lignes simples, avec une forme entièrement parallélépipédique, avec des petites touches stylistiques plutôt bien senties. Le châssis en polymère est ainsi recouvert à la fois d’aluminium (sur le panneau supérieur) et de tissu. Notre modèle de test, gris-argent, est par défaut la plus "excentrique" des déclinaisons, puisque la seconde est simplement en noir ardoise.
Côté fabrication, rien à dire ou presque. Mis à part quelques légères imperfections sur les grilles tissées, notre modèle étant une unité de préproduction, la qualité d'assemblage est tout à fait à la hauteur des prétentions premium. Très dense, car à peine plus légère qu’une Devialet Dione (10,5 kg contre 12 kg), elle ne présente aucun défaut vraiment marquant. Les grilles sont toutes détachables, ce qui permet d’avoir accès aux haut-parleurs, et sont remontables sans trop de difficultés.
Cette barre peut s’utiliser en position classique, à l’horizontale, mais également à la verticale, fixée à un mur. Cette seconde configuration ne tronque pas la disposition sonore, puisque la XIO dispose des mêmes haut-parleurs en façade et sur la surface supérieure. En plaçant l’appareil avec les ports vers le sol, les haut-parleurs verticaux deviennent les haut-parleurs frontaux, et vice-versa.
Connectique : un choix très étrange
La mode, mise à part chez quelques fabricants comme JBL ou Samsung (tous les deux dans le même groupe) est à la simplification de la connectique. Ainsi, alors que certains acteurs proposaient pas moins de 3 entrées HDMI il y a quelques années, ils n’en proposent plus qu’une seule (comme Sony).
Kef est encore plus déprimant, et décide tout simplement de se passer de cette entrée, pourtant bien pratique, et de se concentrer sur une unique prise HDMI eARC. Un immense défaut pour une barre de son pourtant premium, notamment avec les TV peu récentes récentes, capricieuses, voire non compatibles avec les formats Atmos/DTS :X. Nous avons ainsi eu des problèmes pour obtenir un signal Atmos sur l’une des TV de test, datant de 2017-2018. La vérification du flux audio s’effectue quant à elle directement depuis l’application Kef Connect.
Le reste est assez classique, puisqu’outre l’habituelle prise optique Toslink, la marque intègre une sortie RCA pour caisson de basses ainsi qu’un port réseau Ethernet. Il est également possible d’associer la barre à l’un des caissons de basses sans-fil de la marque, mais uniquement via un accessoire optionnel vendu à 179 euros. Bien sûr, nous avons également droit à une puce Bluetooth, ainsi qu’une puce Wi-Fi.
Connectivité : environnement connecté et multiroom
Contrairement à la connectique, difficile de reprocher quoique ce soit à la gestion de la connectivité. Kef exploite son savoir-faire plus que décennal sur la musique connectée, et intègre son écosystème W2. Celui-ci, présent sur les LSX II, LS50 Wireless II, et LS60, se caractérise d’abord par une compatibilité avec l’immense majorité des protocoles connectés : Airplay 2, Google Cast, UPnP/DLNA, Tidal Connect, Spotify Connect, Qobuz Connect.
Mais le réel avantage de la plateforme W2 réside dans l’application dédiée Kef Connect. Celle-ci permet de prendre en charge une grande partie des services de streaming, tout en organisant les différents réglages, sonores comme ergonomiques. Kef étant, à l’image de Sonos, un pionnier en la matière, l’application est particulièrement stable, et surtout intuitive. L’appairage du produit en Wi-Fi, notamment, est un jeu d’enfant, et s’est effectué sans aucun problème.
En l’état, la XIO ne dispose pas d’un nombre impressionnant de réglages, notamment sonores. La marque privilégie les préréglages à une égalisation paramétrique. Il est toutefois possible d’ajuster le niveau de basses, et de basculer entre plusieurs profils sonores adaptés à telle ou telle situation : musique, film, mode nuit, mode dialogue, direct.
Enfin, la Kef XIO bénéficie d’un calibrage acoustique maison, appelé IPT (Intelligent Placement Technology), exploitant l’algorithme maison MIE (Music Integrity Engine). Celui-ci n’était pas encore implémenté lors de notre test, nous avons toutefois pu réessayer la barre (dans un autre environnement) après calibrage. Ce calibrage est assez proche de ce qui existe chez Sennheiser, il se résume à une succession de sons spécifiques (dans une pièce calme), permettant à la barre d’analyser la réponse de la pièce et corriger à la fois la signature sonore et la spatialisation.
Kef n’assure pas une expérience aussi riche que Samsung avec SmartThings, mais Kef Connect en offre suffisamment pour l’immense majorité des cas.
Pas d’afficheur, mais une télécommande rétroéclairée
Comme bien des concurrents actuellement, même dans le haut de gamme, Kef fait l’impasse sur un afficheur alphanumérique en façade. Le fabricant déporte ainsi les indications lumineuses sur la tranche supérieure, avec les boutons physiques.
L’ensemble boutons + leds n’est pas parfait, mais suffisamment lisible et plutôt intuitif. Nous pouvons directement vérifier l’entrée en cours, l’état de la connexion réseau, ainsi que le volume (via un ensemble de 10 leds), tout en effectuant les actions élémentaires : sélection de l’entrée/marche arrêt, ajustement du volume. La petite touche supplémentaire se trouve à l’arrière de l’enceinte, avec la présence d’un commutateur on/off physique, évitant de simplement rester en mode veille.
L’autre force de la Kef XIO est incontestablement sa télécommande. Simple, mais elle aussi intuitive, elle profite de touches rétroéclairées, et ne s’enferme pas dans un monceau de réglages. Là encore, les amateurs de personnalisation à outrance seront fatalement déçus, mais Kef atteint selon nous un juste équilibre.
Un son puissant et efficace
À l’instar d’une Sennheiser Ambeo Soundbar Plus, la Kef XIO ne multiplie pas les haut-parleurs, et préfère regrouper dans les mêmes unités la reproduction des médiums et des aigus. L’acousticien intègre à ce titre trois types de haut-parleurs.
Premièrement : les nouveaux transducteurs coaxiaux Uni-Q MX, version simplifiée des Uni-Q présents sur la gamme LS. Cette référence de 50 mm de diamètre intègre, à partir d’un même moteur, un dôme central assurant le rôle de tweeter, et un anneau externe pour la reproduction des médiums. Deuxièmement, des haut-parleurs large-bande plus classiques de 50 mm. Enfin, les basses fréquences sont assurées par un quatuor de woofers rectangulaires/elliptiques P185 à haute excursion. Ceux-ci sont associés en paire (placement dos à dos). 3 haut-parleurs Uni-Q MX sont placés en façade, 3 haut-parleurs Uni-Q MX sont placés à la verticale (dimension Atmos), et 2 haut-parleurs large-bande sont placés sur les côtés (Surround).
Kef propulse le tout avec 12 amplificateurs en classe D (1 par haut-parleur), pour une puissance totale de 400 watts (puissance max. instantanée de 820 W). Du côté des caractéristiques, la XIO affiche une réponse en fréquences de 34 Hz – 20 kHz, et une puissance sonore max (mesurée à 1 m) de 102 dB.
Le fait est que, plus que toute autre barre de son sur le marché, la Kef XIO possède d’impressionnantes qualités techniques, qui s'expriment notamment par un rendu musical au-dessus de la moyenne. La barre distille, peu importe le mode (musique ou film), une signature sonore très efficace, très équilibrée à l’oreille, mais surtout sans excès.
La XIO se démarque clairement par sa gestion des aigus, parfaitement reproduits par les haut-parleurs Uni-Q. L’absence d’agressivité ou de brillance (assez commune sur les barres de son) ainsi que la technicité du transducteur sont assez uniques sur ce type d’appareil, car presque dignes de bonnes enceintes hifi. Cette barre n’a sans doute pas la qualité d’une paire de LSX II ou de LS Wireless II sur cette gamme de fréquences, mais s’en rapproche fortement. Le son aussi détaillé qu’ouvert, extrêmement passe-partout.
Cette qualité se retrouve évidemment dans les médiums, tout aussi riches et équilibrés. Le regroupement des médiums et des aigus sur une même unité (coaxiale et coplanaire) favorise largement la cohérence sonore, notamment sur la précision de la scène et la séparation des instruments. En l’état, bien que nous n’ayons pas pu les comparer directement, la Kef XIO paraît encore supérieure (sur les médiums et les aigus) à une Devialet Dione et à une Sennheiser Ambeo Soundbar Max.
Le bas du spectre, certes très travaillé, est en revanche légèrement moins bon que sur les deux concurrentes précédemment citées. Si effectivement la présence d’un caisson n’est pas obligatoire pour l’essentiel des pièces, il manque un peu d’articulation dans les plus basses fréquences (sous les 60 Hz), chose qui que nous ne pouvons pas reprocher aux modèles Sennheiser et Devialet. Par ailleurs, cette gamme est un peu trop mise en avant par défaut, si bien qu’il est nécessaire de la baisser d’un cran ou deux dans l’application. Reste que l’extension est excellente, de même que la sensation d’impact (dans les bas-médiums). Sur ce point, notre courte écoute d’un modèle calibré nous a laissé la sensation d’une petite optimisation, d’un petit regain de contrôle.
Notons que le mode Film donne un peu plus d’ampleur à l’écoute que le mode Musique, sans réellement perdre en qualité. La sensation de projection, et par conséquent d’agencement des différents instruments et des voies, est supérieure.
Une immersion très convaincante
Grande inconnue pour la XIO, la gestion de la spatialisation est l’un des défis majeurs pour les produits tout-en-un. Nous ne nous attendions évidemment pas à une immersion sonore digne du système quadriphonique Sony Bravia Theatre Quad, mais à une meilleure performance que la Devialet Dione, pas mauvaise en soi mais un peu timide.
À défaut d’être parfaite, la Kef XIO ne nous déçoit clairement pas. Premièrement, la dimension Surround est particulièrement large, sans être imprécise. Kef réussit assez bien à reproduire les sons présents sur les côtés, ce qui procure déjà une très bonne sensation d’enveloppement. Il manque évidemment des satellites arrière afin de ceinturer totalement l’auditeur. En dehors de cette remarque, assez peu de barres (seules) parviennent à faire réellement mieux.
La dimension Atmos, sans doute un peu moins impressionnante, n’en est pas moins très convaincante. La barre réussit là-aussi à reproduire une belle ampleur, mais surtout une précision des effets verticaux. Il est possible de suivre, sans trop de difficulté, un objet sonore se baladant dans un environnement 3D. Nos souvenirs de l’Ambeo Soundbar Max semblent donner un léger avantage à la Sennheiser sur la dimension Atmos, et un léger avantage à la Kef sur la dimension Surround. L’une comme l’autre cocheraient toutes les cases si, par miracle (ou via l’ajout de satellites), le son arrivait également par l’arrière.
Bien sûr, aussi convaincant soit la dimension Atmos, nous ne sommes pas encore dans les eaux des Sony A9 et Theatre Quad, lesquels obtiennent un degré d’ampleur et de précision supérieur, une sphère sonore plus volumineuse. La Kef XIO est une excellente barre tout-en-un, mais pas un produit qui révolutionne le marché.
Sans trop de surprise, la reproduction des voix, favorisée par la présence d’un haut-parleur dédié, est très précise, parfaitement détachée du reste du mixage.
Précisons que la Kef prend en charge les formats Dolby Atmos et DTS :X, mais également le MPEG-H (ce qui n’est pas si courant), ainsi que le 360 Reality Audio de Sony.
Du fait de son prix très élevé, la Kef XIO ne s’adresse évidemment pas à tout le monde. Mais, pour qui désire une barre de son aussi technique qu’immersive, elle s’impose comme l’un des meilleurs modèles du marché, égalant sur bien des aspects la performance d’une Ambeo Soundbar Max de Sennheiser dans un format plus compact.
Si sa connectique est malheureusement assez pauvre, la XIO se rattrape grâce à une connectivité bien gérée, et à une expérience utilisateur simple mais intuitive.
La force principale de cette barre de son réside pourtant son architecture audio, combinant qualités techniques et sens poussé de la spatialisation. La Kef XIO est ainsi aussi à l’aise en usage musical qu’en usage vidéo.
- Excellente qualité sonore
- Équilibre des médiums et des aigus
- Représentation Surround et Atmos précise et ample
- Connectivité avancée (plateforme Kef W2)
- Télécommande rétroéclairée
- Qualité de construction
- Un peu trop de basses par défaut
- Pas d'entrée HDMI
- Pas d'afficheur en façade
- Module sans-fil (pour caisson externe) payant
Fiche technique KEF XIO
Nombre de haut-parleurs | 12 |
Entrée audio | HDMI 2.1, Subwoofer |
Kit d'enceinte | 5.1.2 |
Format(s) audio supportés | AAC, DTS:X, Dolby Atmos, LPCM, M4A, MP3, OGG Vorbis, WAV, WMA, AAC+, AIFF |
Puissance admissible | 82W |
Wi-Fi | Oui |
Codecs Bluetooth supportés | AAC |
Chromecast | Oui |
Nombre de haut-parleurs | 12 |
Entrée audio | HDMI 2.1, Subwoofer |
eARC | Oui |
Nombre de haut-parleur Medium | 6 |
Nombre de haut-parleur Large bande | 2 |
Nombre de haut-parleur Grave | 4 |
Kit d'enceinte | 5.1.2 |
Format(s) audio supportés | AAC, DTS:X, Dolby Atmos, LPCM, M4A, MP3, OGG Vorbis, WAV, WMA, AAC+, AIFF |
Puissance admissible | 82W |
Réponse en fréquence | 34Hz - 20kHz |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | Wi-Fi 6 |
Ethernet | Oui |
Bluetooth | Oui |
Bluetooth Version | 5.3 |
Codecs Bluetooth supportés | AAC |
AirPlay | AirPlay |
Chromecast | Oui |
Hauteur | 70mm |
Largeur | 1,210mm |
Profondeur | 165mm |
Poids | 10.5kg |
Consommation électrique approximative | 400 W (Puissance maximale) |
Consommation électrique en veille | 0.5 W |