Test Sennheiser Ambeo Soundbar Mini : tout simplement la meilleure barre de son compacte

Sennheiser n'en finit pas de miniaturiser sa formule Ambeo. Après le colosse Ambeo Soundbar Max, et la bien plus raisonnable barre de son Ambeo Soundbar Plus, le constructeur passe au format compact avec l'Ambeo Sounbar Mini.

Plus petite et plus simple que ses grandes sœurs, cette barre de son n'en demeure pas moins bourrée d'ambition. Basses profondes, connectivité réseau, Dolby Atmos, elle n'a rien d'un produit au rabais. Assez de qualités en pratique pour justifier son tarif élevé (800 €) ?

Le même sérieux, la taille en moins

Une Ambeo Soundbar Plus en plus petit, on pourrait résumer le design et la fabrication de cette Ambeo mini ainsi. Mesurant 70 cm de long, contre 105 cm pour le précédent produit, celle-ci conserve un design tout en sobriété, mais pas triste ni impersonnel.

La barre Sennheiser, arrondie aux extrémités, est principalement cerclée de tissu. Le constructeur laisse une petite bande à nu à la base, afin de faire de la place au capteur infrarouge. On sent l'influence de sa grande sœur jusque dans sa face supérieure. En effet, celle-ci est légèrement inclinée vers l'avant, ce qui est un artefact des haut-parleurs verticaux (légèrement inclinés donc) utilisés sur la Soundbar Plus. Reste que, déclinaison ou non, Sennheiser réussit parfaitement son pari esthétique.

Surtout, la qualité de fabrication est absolument irréprochable. En dépit de son volume réduit, la barre est particulièrement dense (3,3 kg, contre 2,8 kg pour la Sonos Beam gen2), sans visserie apparente, puisque celle-ci est intégralement camouflée sur la face inférieure. Pour la stabilité, l'ensemble repose sur des bandes silicones/caoutchouc antidérapantes. Enfin, conséquence directe de sa faible longueur et de sa hauteur très raisonnable (65 mm), la Sennheiser Ambeo Soundbar mini s'accorde avec à peu près toutes les configurations meuble + écran. Bien sûr, il vaut mieux privilégier la version Plus pour des écrans 65" et 75", mais l'addition est bien plus salée (1 500 euros officiellement).

Connectique : on enlève tout

En simplifiant la connectique, Sennheiser a franchement eu la main lourde, et cela est un euphémisme. C'est simple, il ne reste, à l'arrière de l'Ambeo Soundbar Mini, qu'un port HDMI 2.1 eARC, et une prise USB-A… uniquement utilisée en port de charge (5 V/2 A). Pas de vraie entrée HDMI donc (pour un raccordement sur lecteur Blu-Ray/console), ni de prise optique pour une plus grande connectivité. Autre manque assez dommageable selon nous, l'absence de sortie RCA pour caisson de basses.

La seule façon d'ajouter un caisson est d'associer l'appareil à l'Ambeo Sub, modèle sans-fil propriétaire de Sennheiser. Celui-ci est vendu autour de 700 €, ce qui double pratiquement le prix total.

Ergonomie et connectivité : efficace et riche en réglages

À l'opposé de la connectique, les notions de réglage et de connectivité sont bien mises en avant par Sennheiser. Le constructeur place ainsi une puce Bluetooth 5.0 (codecs SBC et AAC), avant tout là pour dépanner, mais surtout une puce Wifi.

À ce titre, l'Ambeo Soundbar Mini est compatible Airplay 2, Chromecast, Spotify Connect, et Tidal Connect. Cette barre est également contrôlable par un appareil Google Assistant, et prend en charge l'assistant Alexa. Celle-ci dispose d'un microphone (désactivable) pour cette fonction, en plus des microphones utilisés pour la calibration acoustique.

Hub des réglages, et par conséquent de cette dimension connectée (qui n'y occupe qu'une petite partie), se trouve l'application dédiée Sennheiser Smart Control. Celle-ci est loin d'être facultative, puisque reste un passage obligé pour l'essentiel des fonctions, le calibrage, la connexion de l'Ambeo Mini au réseau, ainsi que les mises à jour.

Smart Control est particulièrement brillante, puisque parvient à rester intuitive sur les réglages classiques, tout en étant très complète. L'appli se compose de deux onglets principaux : Appareils et réglages.

Le premier affiche l'état de la barre de son, ainsi que les informations et réglages les plus courants, sous formes de tuiles. Il est ainsi possible de régler le volume, changer l'entrée, activer/désactiver le traitement Ambeo, basculer entre différents profils d'écoute (Musique, Film, Etc), de passer en mode nuit (limitation du volume et compression du son), et d'activer une "amélioration de la voix", qui tente de projeter un peu plus les canaux vocaux. Enfin, et pas des moindres, l'Ambeo Soundbar Mini offre un calibrage acoustique de la pièce. Cela permet de prendre en compte les « défauts » du lieu d'écoute, et d'adapter le son en conséquence.

Sauf exception, l'utilisateur n'aura pas à aller plus loin pour une utilisation classique, pas quotidiennement en tous cas. Ces réglages sont pour la plupart accessibles depuis une télécommande infrarouge dédiée. Celle-ci, en plastique, mais de bonne facture, est à l'image de l'application : intuitive. Le constructeur offre un bon équilibre entre simplicité (boutons bien rangés) et richesse.

On peut en revanche regretter une certaine austérité de l'interface côté barre de son. Celle-ci ne dispose notamment pas d'un afficheur numérique. Le seul indicateur est un bandeau à led RGB, généralement bien visible, jouant un rôle multifonction. Il indique le niveau de volume (via une barre de progression), ainsi que la connectique sélectionnée (filaire et protocoles connectés), via un code couleur. Beaucoup plus discret, l'Ambeo Soundbar Mini dispose également d'un petit indicateur "Dolby Atmos", s'illuminant (presque invisible de loin) si la source adopte ce format.

 Davantage là pour dépanner, quelques touches tactiles, placées sur la face supérieure de la barre de son, donnent accès aux contrôles les plus basiques.

Si l'on revient dans l'application, l'onglet Réglages déroule une seconde liste de tuiles au format déroulant. Il est possible ici de parcourir l'entièreté des ajustements et réglages, allant des informations système jusqu'à la façon de fonctionner de la Led centrale de l'Ambeo Soundbar Mini.

S'il fallait retenir un mauvais point, ce serait probablement l'absence de réel égaliseur. Plusieurs ajustements sonores sont là, mais ne remplacent pas un réel ajustement sonore. Bien sûr, le grand public n'aura pas envie de mettre les mains dans une égalisation complexe, mais cela apporterait tout de même un plus.

Autre petit reproche, très léger, il n'est pas possible d'accéder au réglage sonore de la source si celle-ci est en pause.

Compatibilité : le grand jeu

C'est assez simple, la Sennheiser Ambeo Soundbar Mini prend en charge à peu près tout ce qui existe en matière de formats et de codecs.

Ainsi, ce modèle est-il compatible avec les normes Dolby Atmos, DTS:X, et MPEG-H, ainsi que leurs codecs associés, lossless ou non.  Cette compatibilité déborde sur l'essentiel des normes multicanaux (y compris les flux non compressés type LPCM). Un peu plus original, cette Sennheiser Ambeo prend même en charge le 360 Reality Audio de Sony.

Sur le papier, la lecture de musique avec un contenu Atmos ne peut passer que par Tidal (Dolby Atmos et Sony 360 Reality Audio), et Amazon Music (Atmos). Pour le moment, seuls les modèles Apple bénéficient de la prise en charge de l'Atmos en Airplay 2.

Architecture audio : de l'Atmos sans Atmos

Bien que compatible Atmos et DTS:X, la Sennheiser Ambeo Soundbar Mini n'affiche pas de canaux verticaux discrets (physiques), contrairement à ses grandes sœurs. Ainsi, sa capacité à reproduire la verticalité du son vient du traitement Ambeo (désactivable), développé en collaboration avec le célèbre institut Fraunhofer. Ce traitement visiblement sur la technologie Fraunhofer UpHear, sorte d'upscaling effectué en combinant l'action de plusieurs haut-parleurs.

L'architecture audio, plus simple que celle des précédentes Ambeo Soundbar, comporte six haut-parleurs au total :

• 4 haut-parleurs large-bande de 40 mm avec membrane en cellulose (papier) : 2 placés en façade, relativement écartés ; 2 placés aux extrémités, orientés vers l'extérieur.

• 2 boomers (basses) de 10 cm avec membrane cellulose

Le tout est alimenté par six amplificateurs classe D, pour une puissance totale de 250 W RMS. Sur le papier, rien de bien impressionnant. On ne retrouve pas de haut-parleur spécifiquement associé au canal central (au milieu de la barre), ni de tweeter dédié. Cette architecture, placée sur une marque quelconque, nous ferait même craindre le pire.

La plus immersive des mini-barres

Magie du traitement sonore, savoir-faire Hifi de Sennheiser, ou les deux, toujours est-il que cette Ambeo Soundbar Mini est particulièrement convaincante dans ce qu'elle entreprend. Premièrement, sa signature sonore, sans être d'une parfaite linéarité, prouve l'excellente qualité des haut-parleurs utilisés. La sonorité est globalement équilibrée, et surtout exempte de pics marqués dans les aigus, une caractéristique pourtant habituelle des barres de son. Ce modèle n'est ainsi jamais agressif ou trop brillant, il sait comment être convaincant sans être exagérément spectaculaire.

On retiendra, assez logiquement, une limite dans les très basses fréquences. Au vu du format, la performance est franchement bonne, puisque l'Ambeo ne s'effondre vraiment qu'après les 60 Hz, voire un peu moins suivant la configuration de la pièce. On sent que la Sennheiser veut en faire un peu trop dans ce registre, d'où la présence de quelques bosses autour des 100 Hz. Ce choix est bénéfique pour l'immersion, mais un peu moins pour la précision. Sans baver, les graves n'offrent pas la netteté d'un bon caisson, ou de certaines barres de grande taille Devialet Dione en tête. Toutefois, assez peu d'acteurs font mieux. Seule la Sonos Beam Gen2 est un peu plus linéaire dans ce registre, à défaut d'être aussi équilibrée dans le reste des fréquences. Surtout, le profil audio Neutre permet, si besoin, de tempérer ce boost dans les basses. Dans le cas d'une utilisation sur un contenu peu spectaculaire, type émission TV, il est selon nous le profil à privilégier.

Techniquement parlant, l'ensemble ne livre pas une claque absolue, mais offre un bon mélange de maitrise et de détails. On sent tout de même que l'Ambeo Soundbar Mini a été pensée spécifiquement pour le traitement Ambeo. Si désactivé, le rendu sonore de l'enceinte est plus terne, plus resserré en tous cas. Peu importe la source, multicanal comme stéréo, cet "upscaling" est toujours bénéfique pour la scène sonore, si bien que nous ne l'avons désactivé que très épisodiquement. Afin que cette activation soit bien visible, un logo Ambeo, placé en façade, s'illumine si l'option est cochée.

Les différents profils (comme précisé plus haut) offrent un ajustement assez pertinent en fonction de la situation. Malgré tout, il manque une vraie égalisation, qui permettrait un son personnalisé.

Mais, plus que la qualité sonore en elle-même, c'est l'immersion qui est impressionnante, particulièrement pour un produit tout-en-un aussi compact. Avant de profiter des capacités Surround et "Atmos" du produit, il est impératif de procéder au calibrage acoustique. Cette opération, qui ne prend que 1 ou 2 minutes, ne nécessite que du calme dans la pièce d'écoute.

Sur la dimension Surround (projection sur les côtés), l'Ambeo Soundbar Mini est tout simplement au-dessus de ses concurrentes compactes, voire au-dessus de bien des modèles grand format. À défaut de totalement traverser la pièce et donner l'impression de venir de derrière, comme cela est le cas sur la grande Ambeo Plus, elle va bien plus loin qu'un simple effet stéréo étendu. La scène sonore, en Atmos et en Multicanal, offre un rendu convaincant et efficace, une réelle sensation d'espace et d'objets en mouvement.

Surtout, la dimension Atmos n'est pas anecdotique. Faute de haut-parleurs dédiés, nous n'assistons pas à une notion de mouvements verticaux. Mais, cette verticalité parvient tout de même à exister, à la manière de canaux d'ambiance. Le son se projette déjà un peu en hauteur, en tous cas bien plus que sur une Sonos Beam Gen2, une Bose Soundbar 900, ou une Sony HT-S2000. Elle est, à ce titre, l'une des premières du genre à ne pas être ridicule. Encore une fois, sa grande sœur affiche des effets encore plus convaincants. Mais, compte tenu des limitations imposées, le rendu est tout simplement bluffant.

Sennheiser Ambeo Soundbar Mini : l'avis de Clubic