Petite sœur de la Heston 120, la barre de son Marshall Heston 60 est un modèle du genre mini mais ambitieux, dans la lignée des Sonos Beam gen 2 et autres Sennheiser Ambeo Soundbar Mini. Un produit compatible Dolby Atmos, qui se veut design et bien premium, tout en étant porté par une dimension connectée.

Marshall ne promet évidemment pas la lune, la Heston 60 n’a pas pour vocation de remplacer la Heston 120. C’est pourquoi sa connectique est simplifiée, son interface intégrée bien moins luxueuse, et ses prétentions immersives revues à la baisse. Reste qu’elle conserve la majeure partie des forces de son aînée, comme une architecture audio moderne, une prise en charge de la plupart des protocoles connectés et un style inimitable. Assez pour justifier son tarif déjà élevé ?

Meilleurs prix
- Rendu audio assez musical
- Représentation sonore ample, avec un début d'effet Atmos
- Excellente qualité de construction
- Polyvalence du positionnement
- Basses trop gonflées et molles par défaut
- Un peu piquant à haut volume
- Pas de réel upmixing des signaux
- Pas de télécommande, pas d'afficheur en façade
Mini mais premium
En apparence proche de la première barre de son du constructeur, la Marshall Heston 60 est tout de même un peu moins impressionnante. Niveau style, rien à dire. Le design d’inspiration rock si caractéristique demeure, légèrement clivant, mais il confère une réelle personnalité au produit. Les tons noirs et gris (il existe une version blanc crème) se mêlent aux accents laitonnés, pour un résultat franchement réussi mais nullement tape-à-l’œil. Face au style (ou non-style) épuré très scandinave de Sonos, ou à l'élégance moderne de Sennheiser, Marshall propose une réelle alternative.
Avec ses 730 x 124 x 68 mm (contre 1100 x 145 x 76 mm pour la 120), cette barre de son se classe dans les produits très menus mais pas gadgets, capables de trouver leur place dans n’importe quelle configuration. En outre, la Heston 60 peut se positionner à l’horizontal, campée sur ses petits picots amortissants en silicone, mais également à la verticale pour une accroche murale. Cette seconde position, parfaitement prévue dans l’application (adaptation du son en conséquence), nécessite d’inverser le sens de l’appareil.
Le côté jusqu’au-boutiste de la marque va alors jusqu’à intégrer un logo magnétique, afin de le placer en façade (si la barre est en position horizontale), ou sur la face supérieure (position verticale). Plus encore, cette prise en charge du basculement concerne également le panneau de contrôle, qui opte pour une disposition symétrique des touches. Celles-ci sont inversées une fois l’orientation modifiée, inversion qui est évidemment valable pour la plaque indicative (elle-aussi aimantée).
Pas aussi dense que sa grande sœur, la Heston 60 conserve une grande partie de sa qualité de construction. Presque luxueuse, elle se classe largement dans la moyenne haute du genre, voire plus. Le plastique texturé type Tolex, la grille tissée, la tige métallique à effet laiton, et bien évidemment l’excellent assemblage, l’appareil ne déçoit pas.
Aller au plus simple, mais le faire en réseau
Comme la plupart des mini barres de son, la connectique de la Marshall est plutôt minimaliste. Ainsi pas d’entrée HDMI ni même de port optique. Mais, la marque ne s’arrête pas à un unique port HDMI eARC, puisque le constructeur intègre une entrée ligne jack 3,5 mm, ainsi qu’une sortie RCA pour caisson de basses externe, ce qui est assez rare. Un petit port USB-C est également présent, mais officie uniquement en tant qu’interface de charge 5 V/1 A (pour dépanner donc).
Concernant la dimension sans-fil, les choses sont plus sérieuses. Côté Bluetooth, Marshall utilise une puce 5.3 compatible SBC/AAC, mais qui prend surtout en charge la norme LE Audio, y compris l’Auracast.
La puce Wifi apporte quant à elle une compatibilité avec les protocoles Airplay 2, Google Cast, Spotify Connect, et Tidal Connect. De quoi couvrir à peu près tous les cas de figure.
Sans télécommande
Suivant l’exemple du premier modèle, la Marshall Heston 60 n’intègre malheureusement pas de télécommande, ni de réel afficheur. Son interface se limite à un ensemble de boutons, associés à deux très petites diodes rouges, indiquant respectivement l’entrée, et le type de réglage (entre 4 modes).
Pour ce qui est des boutons en eux-mêmes, Marshall n’offre pas le même degré d’ambition que sur son grand modèle. Pas de potentiomètres très soignés, tout se résume à de petites excroissances métalliques texturées, couvrant toutefois l’intégralité des réglages et fonctions : sélection de l’entrée, navigation (en mode Bluetooth et Wifi), volume, bouton de présélection (activant une action définie dans l’application), et sélection du mode (Musique, Vidéo, nuit, et voix).
Cela va sans dire, tout est fait pour nous ramener vers l’application Marshall. Celle-ci est obligatoire pour l’appairage de l’appareil (au réseau) et son contrôle à distance. De plus, elle comprend quelques plus bien utiles pour l’expérience, un égaliseur 5 bandes, la compensation de latence, mais surtout un calibrage acoustique (correction de pièce). Dommage de ne pas proposer un peu plus d’ajustements sonores, en particulier liés à l’immersion. L’utilisateur n’a absolument pas la main sur les effets Surround et verticaux, et il manque clairement un algorithme d’upmixing pour transcender le rendu des pistes non-Atmos.
Une bonne performance pour la taille
Plus qu’une simple Heston 120 format mini, la Heston 60 tente de conserver les qualités de cette dernière, en adaptant son architecture. La barre de son dispose à ce titre d'une orientation que nous pourrions qualifier de 5.1.2, bien que la marque évoque plutôt un classique 5.1. La raison ? le placement à 45° des haut-parleurs frontaux. Si cette disposition vient surtout conserver la même dispersion dans les deux orientations, elle facilite également la projection verticale.
On retrouve à ce titre : 3 petits haut-parleurs large-bande de 3,1 cm en orientés à 45° en façade (1 à gauche, 1 à droite, 1 au centre), à chaque fois associé à une lentille de dispersion ; 2 haut-parleurs large-bande de 3,1 cm sur les flancs, cela pour la dimension Surround ; 2 woofers de 7,6 cm (en position verticale) associés à 2 radiateurs passifs. Le tout est propulsé par 7 amplificateurs classe D : 2 x 25 W pour les woofers, et 5 x 5 W pour les haut-parleurs large-bande. Marshall annonce une puissance max de 89 dB, et une réponse en fréquence de 45 Hz – 20 kHz, là encore sans précision sur la mesure. L’appareil ne s’annonce donc pas comme un monstre de puissance.
Effectivement, la Marshall Heston 60 ne vient pas faire trembler les murs, mais son architecture est bien exploitée. Plutôt équilibrée, surtout avec le réglage Musique, elle distille une certaine qualité technique. Les aigus n’ont clairement pas la richesse de modèles plus haut de gamme, ce qui ne leur permet pas de se placer face à de bonnes enceintes Hifi, mais la dynamique n’est pas trop tassée. Le niveau de détail est là, et les effets stéréo ne sont pas trop étriqués. Il ne faut en revanche pas tenter le diable en poussant trop fort la barre, pouvant devenir agressive à haut volume.
Marshall tente assez peu subtilement de rattraper les limitations du produit dans les basses. L’extension est très bonne pour un produit aussi compact, mais cette extension passe par une certaine exagération. La Heston 60 affiche ainsi un très net pic sous les 100 Hz, ce qui donne de de l’assise, mais vient surtout ronronner voire déborder sur les médiums, même en passant par l’étape du calibrage acoustique.
En abaissant les basses dans l’égaliseur, il est possible de récupérer un peu de finesse. Notons que ce rendu dans les basses est plus dérangeant sur la musique que les films, cas de figure où
Une certaine immersion
On ne peut pas demander l’espace à la Marshall Heston 60, mais cette petite barre parvient tout de même à tirer son épingle du jeu. Très cohérente, la scène dépend en grande partie du mixage proposé. En effet, si le degré d’immersion est quasi inexistant sur les pistes stéréo, ainsi que certains mixages 5.1, d’autres rendus multicanaux, et bien évidemment Atmos, lui permettent de vraiment se révéler.
Dans de tels cas, l’architecture Marshall parvient très bien à projeter la scène, que ce soit sur les côtés ou, dans une certaine mesure, en hauteur. La sensation d’enveloppement reste relative, mais les effets Surround sont là, et les sons d’ambiance bénéficient même d’une légère élévation. Si d’une certaine façon cette barre peut rivaliser avec la Sonos Beam Gen 2 en matière de spatialisation, la Sennheiser Ambeo Soundbar Mini, pas tellement plus dispendieuse actuellement, reste toujours devant.
Et avec un caisson ?
Notre test ne prend en compte que la barre seule, mais nous avons également testé l’appareil avec le caisson de basses Heston Sub 200. Ce produit, très compact (282 x 302 x 282 mm), affiche évidemment le design iconique Marshall, et bénéficie d’une excellente qualité de construction. Assez dense (7,62 kg), l’appareil est recouvert majoritairement de vinyle type Tolex, auquel s'ajoutent deux grilles tissées.
Pour la connectique, le Sub 200 utilise une entrée bas-niveau RCA, ainsi qu’une puce Bluetooth LE Audio, pour une liaison sans-fil avec les produits de la marque. Cet appairage est simplifié dans l’application, application qui autorise quelques réglages (fréquence de coupure caisson/barre, phase, etc…).
Enfin, l’architecture audio s’appuie sur un montage assez atypique, à savoir un duo de woofers de 13,3 cm montés en opposition, complété par une charge bass-reflex (évent vertical). Le tout est épaulé par deux amplificateurs classe D de 120W. En pratique, le Heston Sub 200 est un complément intéressant de la Heston 60, notamment par sa compacité. Ce caisson ne délivre pas une puissance démentielle ni une assise hors du commun, mais il affiche une certaine linéarité, permettant (en réglant bien la fréquence de coupure) d’éviter à la barre de ronronner. Un gain très notable, mais qui se paye au prix fort. Pour un tarif légèrement plus faible, nous sommes davantage conquis par une simple Heston 120 qu’un combo 60 + Sub 200.
Marshall Heston 60 : l’avis de Clubic
Convaincante pour une barre de son d’aussi petit calibre, la Marshall mise autant sur la forme que sur le son. Discrète, bien conçue, aussi à l’aise à l’horizontal qu’à la verticale, elle peut compter sur une connectivité poussée, et sur une ergonomie moderne quoiqu’intégralement dépendante du smartphone.
Efficace à l’écoute, malgré des débordements dans les basses, elle parvient à reproduire un espace sonore ample sans être flou, se risquant même dans la dimension Atmos. Un produit tout-en-un convaincant, à défaut d’être la meilleure barre de son de sa gamme.
- Rendu audio assez musical
- Représentation sonore ample, avec un début d'effet Atmos
- Excellente qualité de construction
- Polyvalence du positionnement
- Basses trop gonflées et molles par défaut
- Un peu piquant à haut volume
- Pas de réel upmixing des signaux
- Pas de télécommande, pas d'afficheur en façade
Fiche technique Marshall Heston 60
| Nombre de haut-parleurs | 7 |
| Entrée audio | HDMI, Subwoofer, Prise casque - Jack 3.5mm |
| Kit d'enceinte | 5.1 |
| Puissance admissible | 56W |
| Wi-Fi | Oui |
| Chromecast | Oui |
| Nombre de haut-parleurs | 7 |
| Entrée audio | HDMI, Subwoofer, Prise casque - Jack 3.5mm |
| eARC | Oui |
| Kit d'enceinte | 5.1 |
| Système de compression numérique | Dolby Atmos, DTS:X |
| Puissance admissible | 56W |
| Réponse en fréquence | 45 Hz à 20 kHz |
| Wi-Fi | Oui |
| Version Wi-Fi | Wi-Fi 6 |
| Bluetooth | Oui |
| Bluetooth Version | 5.3 |
| AirPlay | AirPlay 2 |
| Chromecast | Oui |
| Spotify Connect | Oui |
| Hauteur | 68mm |
| Largeur | 730mm |
| Profondeur | 124mm |
| Poids | 2.7kg |