Réponse de Hisense au Sony Bravia Theatre Quad, le HT Saturn est un ensemble composé de quatre enceintes et d’un caisson de basses. Le but est ici d’offrir une immersion maximale tout en restant plus discret qu’un ensemble home-cinéma classique.

En apparence, le Hisense HT Saturn a tout pour dépasser son rival, puisque ses prétentions techniques sont identiques, mais son prix est plus attractif, il est livré avec un caisson de basses, et le réglage sonore a été assuré par le français Devialet. Toutefois, ce tableau pourrait ne pas être aussi idyllique qu’espéré, du fait de sa conception 4.1.2 et non 4.1.4, malgré la présence de haut-parleurs verticaux sur les quatre modules. Un produit qui bouscule clairement Sony ainsi que les nombreux ensembles barres de son + caisson + satellites ? Ou un premier jet très perfectible ?

Meilleurs prix
- Équilibre sonore
 - Effets Atmos convaincants
 - Télécommande avec écran
 - Intégration très simple, facilité de mise en place
 
- Dimension Surround étroite, pas de canaux Atmos arrière
 - Qualité technique moyenne dans les aigus
 - Pas de connectivité réseau, pas d'application
 - Qualité de construction moyenne (caisson en particulier)
 
Cubisme sérieux, mais pas premium
Sans jamais tomber dans le plagiat, Hisense s’inspire avec son HT Saturn davantage de la première génération HT-A9 de Sony que la seconde, à savoir l’ensemble Bravia Theatre Quad (ou HT-A9m2).
Les quatre modules adoptent un design de petit totem, parallélépipédique mais arrondi sur le contour, le tout en mettant en avant deux parties distinctes : une base un peu plus large, recouverte presque totalement de tissu synthétique ; une partie supérieure en plastique apparent, élégamment striée, au sommet recouvert de tissu synthétique. Chaque modèle accueille une embase secteur camouflée dans la base, accessible par le biais de prises coudées (livrées dans le packaging). Hisense autorise également une accroche murale, grâce à un système de vis placées à l’arrière.
Relativement discret et pas trop lourd (12,2x19,6x12,2 cm pour environ 1,53 kg), chaque module est assez sérieusement conçu, puisque sans réel défaut d'assemblage. Compte tenu du positionnement du HT Saturn, nous pourrions en attendre tout de même un peu plus, puisque la structure ne laisse aucune place à des matériaux plus nobles que le plastique (type grilles en métal), et le tissu n’est pas spécialement soigné. Notons également une légère étrangeté, les unités arrière sont dans notre cas légèrement plus lourdes (d’environ 8-10 grammes) que les unités avant, sans explication logique.
Le caisson est plus classique, puisque nous avons affaire à un modèle parallélépipédique assez discret (24x39x24 cm), composé d’un unique haut-parleur placé à la base (position verticale). Sans être mal conçu, cet élément nous évoque plutôt un produit de milieu de gamme, pas plus. Pesant environ 5,2 kg, il n’offre pas une sensation de grande densité (sonne assez creux), et se contente d’un revêtement vinylique franchement quelconque.
Enfin, le boîtier de contrôle fait exactement ce que l’on attend de lui : se faire oublier. Épuré et très plat, son rôle d’interface minimaliste lui permet de se placer à peu près n’importe où. Si l’on omet sa base légèrement stylisée (striée), il demeure particulièrement sobre.
Connectique OK, connectivité décevante
La connectique reposant uniquement sur le petit boîtier central, il est assez logique, faute d’espace, de ne pas avoir affaire à un hub contenant 3 entrées HDMI ainsi que des prises plus exotiques. La recette est simple : un HDMI eARC, une entrée HDMI (visiblement 2.1) et une entrée optique Toslink, point. Un port USB-A est bien présent, mais uniquement dédié à d’éventuelles mises à jour). Bien des barres de son modernes proposent plus, notamment chez Samsung ou Sennheiser, mais Hisense n’a pas à rougir pour autant, puisque nous pouvons rappeler que Sony s’est largement engagé dans une politique d’épure, et la très haut de gamme Kef XIO ne dispose même pas d’une entrée HDMI.
La connectivité du HT Saturn est un peu plus dure à défendre, puisque la marque ne met en avant qu’une unique puce Bluetooth 5.3. Faisant l’impasse sur le Wi-Fi ou l’Ethernet, cet ensemble se prive d’une prise en charge de la musique en réseau (Airplay 2, Google Cast, Spotify Connect, etc.), ce qui est très discutable à ce niveau de prix. Tout aussi discutable, le hub qui n’offre aucune compatibilité avec l’application de la marque, ConnectLife.
Mise en place : clés en main
Nous ne pouvons que survoler ce chapitre, puisque cet ensemble, constitué de 6 pièces, est de type plug'n'play. Une fois le boîtier raccordé, chaque nouvelle enceinte (et le caisson de basses) branchée émet une sonorité, signe de la bonne connexion sans-fil. Nous n’avons jamais expérimenté un bug à l’allumage ni aucun décrochage lors de notre test, le Hisense HT Saturn est tout simplement irréprochable sur ce chapitre.
Expérience utilisateur : simplifiée, et propriétaire
L’absence d’application dédiée, mais également d’afficheur (le boîtier de contrôle étant trop petit pour cela), ne facilite pas la tâche de Hisense. Le fabricant trouve toutefois une solution fort intéressante, à savoir une télécommande dotée d’un petit afficheur monochrome, très lisible puisque fatalement proche des yeux.
Dense et bien finie, cette télécommande est déroutante dans un premier temps, car elle tente de condenser l’intégralité des réglages en catégories, dans lesquelles nous naviguons grâce à une croix centrale. Les touches verticales permettent de passer d’une fonction à l’autre, les boutons horizontaux d’activer/désactiver lesdits réglages ou régler leur intensité.
De fait, ce principe fonctionne, et permet effectivement de ne pas avoir à sortir son téléphone (pour utiliser une application), comme cela est le cas, par exemple, avec l’ensemble Sony concurrent. Néanmoins, si cette solution est globalement efficace, nous aurions aimé avoir sous la main une application, plus intrusive, mais bien plus intuitive pour effectuer les ajustements avancés. Hisense a bien une solution… utiliser un écran de la marque, afin d’exploiter le principe EZ Play (affichage des réglages dans l’interface). Garder des petits plus pour son écosystème reste le nerf de la guerre pour les marques, mais reste très frustrant pour les utilisateurs.
Côté réglages en eux-mêmes, le HT Saturn va tout de même assez loin, puisqu’il est possible d’ajuster l’intensité des différents canaux (voie centrale, Surround, Atmos, caisson de basses), de régler les aigus et les basses, d’accéder aux 5 égaliseurs prédéfinis (pas d’égaliseur personnalisable), et d’activer divers traitements (virtualisation atmos Virtual:X, virtualisation Surround) et modes (nuit, dialogue), cela sans compter les fonctions ergonomiques.
Nous pouvons en profiter pour pointer du doigt deux autres technologies réservées aux TV du fabricant : Hi-Concerto, et Room Fitting Tuning. Le premier est un classique pour Hisense, puisque ce mode permet aux haut-parleurs du téléviseur d’épauler l’ensemble, principalement pour améliorer la spatialisation. Le principe est le même que chez LG (Wow Orchestra), Samsung (Q-Symphony), Sony (S-Center) ou encore TCL (Tutti Choral).
Quant à Room Fitting Tuning, il s’agit tout simplement d’un calibrage acoustique, qui exploite visiblement les microphones de l’écran (Hisense). Sony a bien des défauts avec son Bravia Theatre Quad, mais n’est pas excluant sur un procédé en théorie aussi crucial.
Une architecture déroutante
Avant même d’évoquer la qualité sonore ainsi que la spatialisation, il nous paraît important de tenter (car rien n’est très clair) de parler de l’architecture de l’ensemble. Hisense donne peu de détails, si ce n’est la présence de 13 haut-parleurs au total, et d’une disposition dite 4.1.2 : 4 canaux horizontaux, 1 canal pour le caisson, 2 canaux verticaux. Cela indique, en toute logique, qu’en retirant l’unique transducteur du caisson, nous avons 12 haut-parleurs, et par conséquent 3 par modules.
Ceci correspond assez bien aux quelques schémas présents sur le site, illustrant que chaque enceinte dispose d’un woofer et d’un tweeter à l’avant, et d’un haut-parleur à large bande orienté vers le plafond, ce dernier créant les effets Atmos (élévation du son). Problème dès lors : d’où peut venir cette appellation 4.1.2 puisque nous avons quatre haut-parleurs pointés vers le plafond et non deux ?
La réponse apparaît à l’usage (nous le verrons), mais également en utilisant des pistes Atmos test (en l’occurrence en 7.1.4) de vérification individuelle des canaux : les deux canaux Atmos arrière du HT Saturn sont joués par les enceintes avant uniquement. Toute la dimension Atmos vient donc de l’avant, le haut-parleur vertical des enceintes arrière semble être là pour "accompagner" la spatialisation dans son ensemble, mais pas vraiment pour participer à la verticalité, en tous cas pas pour suivre un objet en 3D. Pourquoi un tel choix ?
L’autre limitation, plus habituelle (déjà présente sur l’ensemble Sony), vient de l’absence de canaux latéraux physiques. Les haut-parleurs latéraux avant sont très courants sur les barres de son, du moins à partir du milieu de gamme. Les haut-parleurs latéraux arrière sont en revanche bien moins répandus sur les satellites, puisque seuls quelques références comme les Samsung HW-Q995F, LG S95TR, ou JBL Bar 1300, optent pour une architecture aussi ambitieuse. Hisense compense, comme son collègue japonais, par une virtualisation des canaux. Mais, celle-ci reste imparfaite, puisque nous avons par exemple noté que les canaux Rs et Ls (Surround latéraux) du HT Saturn sont uniquement joués par les modules arrière. Pas simple de s’y retrouver.
Enfin, il existe deux technologies de virtualisation sonores, accessibles depuis la télécommande : Virtual :X, capable de créer une interprétation sonore 3D à partir d’un flux stéréo ou multicanal ; une virtualisation Surround, qui optimise cet effet à partir d’un flux stéréo.
Techniquement efficace, sans plus
Une chose est sûre, le Hisense HT Saturn a compris que l’exubérance sonore était presque toujours contreproductive. Ici, pas de pic immense, et pas de creux abyssal, tout est à peu près équilibré à l’oreille, mais le rendu n’est pas fabuleux pour autant.
Le caisson, tout d’abord, est honnête, mais ni extrêmement technique ni extrêmement puissant. Celui-ci apporte clairement du répondant dans le bas du spectre, mais manque un peu d’assise, d’ampleur, en tous cas par rapport des concurrents de cette gamme. Entendons-nous bien, il parvient à être efficace dans les petits salons, et descend suffisamment bas en fréquence pour reproduire les sons ronronnant, mais il lui manque un petit quelque chose. Nous sommes loin de la puissance et de la maîtrise du caisson de l’ensemble Samsung HW-Q995F. Néanmoins, en se tournant vers son seul réel concurrent, toujours le Sony Bravia Theatre Quad, il est clair que l’apport du caisson permet au Hisense HT Saturn de se démarquer.
Concernant les quatre modules, Devialet a plutôt fait un bon travail, mais nous aurions aimé un peu plus de qualité technique. Le niveau de détails n’est pas exceptionnel, et des points comme la reproduction des voix nous laisse un peu sur notre faim. Sans être voilée, loin de là, l’écoute semble légèrement manquer de précision et d’ouverture. Sans être agressif, même à haut volume, le HT Saturn est marqué par quelques sonorités légèrement artificielles, et par une extension dans les hautes fréquences assez faible. Si le réglage sonore peut théoriquement y être pour quelque chose, le basculement entre les différents égaliseurs ne change pas fondamentalement la donne.
L’ensemble Sony a un côté plus musical, mais surtout plus riche. Face à des systèmes traditionnels comme la Sennheiser Ambeo Soundbar Plus, la comparaison tourne sans discussion à l’avantage de cette dernière. Notre jugement peut paraître dur pour le Hisense HT Saturn, mais nous replaçons le produit dans son contexte, celui du haut de gamme des barres de son/ensembles home cinéma.
Immersif, mais bridé
Après de nombreuses heures d’utilisation, il nous est toujours impossible de comprendre pourquoi Hisense a opté pour une disposition 4.1.2 et non 4.1.4. Mais, ce regret mis à part, ce quatuor tient en grande partie ses promesses en termes d’isolation… sans jamais atteindre la maestria de son concurrent japonais.
Commençons par les bonnes choses, la sensation d’ampleur est là. La dimension Atmos, certes presque exclusivement perceptible à l’avant, est réussie. L’élévation est importante, sans être floue. De même, le Hisense HT Saturn parvient assez bien à reproduire le canal central. Évidemment, la présence d’enceintes arrière participe grandement à cet enveloppement sonore, notamment sur les effets d’ambiance. Les bruits environnants sont amples, et la précision des objets dans l’espace est plutôt bonne.
Quelques points mériteraient toutefois des améliorations. Le premier, et nous avons plus que radoté dessus : l’absence de prise en charge des canaux Atmos arrière. Cette limitation entrave le côté totalement de la scène. Pour revenir aux sons d’ambiance, la majorité des effets vient fatalement de l’avant. Nous pouvons percevoir cette reproduction sur les enceintes arrière, mais de façon plus passive (ambiance) qu’active.
Autre regret, la dimension Surround assez légère. Du fait de l’absence de haut-parleur latéral, le son ne paraît jamais déborder du cadre défini par le quadrilatère des enceintes. Les effets traversants manquent ainsi d’envergure, ce qui donne une sphère très resserrée. Par incidence, le déplacement d’un objet sonore de l’avant à l’arrière est assez brusque, son passage sur les flancs est trop flou.
Si d’une manière générale, la spatialisation du Hisense HT Saturn est très bonne, elle n’a rien de bluffante puisque ne parvient pas à être efficace sur tous les aspects.
Hisense HT Saturn : l’avis de Clubic
Ensemble home-cinéma atypique sans être unique, le Hisense HT Saturn parvient à se tailler une part dans ce balbutiant marché quadriphonique, grâce à certains choix simples mais pertinents, comme la présence d’un caisson, et d’une télécommande avec écran.
Clés en main, ce produit est malheureusement limité sur plusieurs aspects pourtant importants dans sa gamme de prix : pas de connectivité réseau, pas de prise en charge d’une application dédiée. De même, la Hisense réserve plusieurs technologies pourtant utiles, calibrage acoustique en tête, à ses seuls téléviseurs.
Techniquement parlant, le HT Saturn réussit à distiller une belle spatialisation, mais celle-ci reste entravée par son approche "seulement" 4.1.2, et par sa dimension Surround timide, le tout sans parler d’une qualité sonore perfectible malgré une signature agréable. Une création qui ne manque clairement pas d’intérêt, mais qui manque de maturité.
- Équilibre sonore
 - Effets Atmos convaincants
 - Télécommande avec écran
 - Intégration très simple, facilité de mise en place
 
- Dimension Surround étroite, pas de canaux Atmos arrière
 - Qualité technique moyenne dans les aigus
 - Pas de connectivité réseau, pas d'application
 - Qualité de construction moyenne (caisson en particulier)
 
Fiche technique Hisense HT Saturn
| Ensemble Home-Cinéma | 4.1.2 | 
| Puissance totale | 720W | 
| Nombre haut-parleurs | 13 | 
| Ensemble Home-Cinéma | 4.1.2 | 
| Puissance totale | 720W | 
| Puissance caisson de basse | 280W | 
| Décodeurs Audio | Dolby Atmos Dolby Digital Plus Dolby Digital DTS-X DTS-Virtual : X PCM | 
| Nombre haut-parleurs | 13 | 
| Format(s) audio supportés | WAV WMA MP3 | 
| Bande passante Mini | 40 Hz | 
| Bande passante Maxi | 20 KHz | 
| Connectiques | 2x entrées HDMI 2.1 1x sortie HDMI eARC 1x entrée optique 1x port USB-A | 
| Bluetooth | 5.3 | 
| NFC | Non | 
| AirPlay 2 | Non | 
| Multiroom | Non | 
| Largeur caisson de basse | 240mm | 
| Hauteur | 390mm | 
| Profondeur | 240mm | 
| Largeur enceinte | 122mm | 
| Hauteur enceinte | 196mm | 
| Profondeur enceinte | 122mm | 
| Poids enceinte | 1.5kg |