Coronavirus : Disney+ va relancer la guerre du streaming vidéo en Europe, en pleine crise sanitaire

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 20 mars 2020 à 16h17
Disney Plus

Si la plateforme démarre bien son activité le 24 mars, un report étant possible, elle pourrait bien secouer le marché, malgré un contexte sensible, selon Thomas Husson (Forrester).

Fort de l'expérience américaine, le géant Disney a préparé le terrain en Europe pour le lancement de sa plateforme de streaming vidéo. Tarifs agressifs, partenariats locaux maîtrisés et prometteurs, le service est prêt à affronter Netflix sur le Vieux Continent. Enfin, « était » prêt, devrait-on dire. Car si le coronavirus peut permettre à la plateforme d'enquiller abonnement sur abonnement, celui-ci pourrait aussi entraîner son report, pour éviter les surcharges réseau.


Des certitudes au niveau marketing

Disney+ arrive en Europe avec de véritables certitudes. La première concerne le prix, avec un abonnement qui devrait tourner autour de 6,99 euros par mois, offrant à ce niveau-là une sacrée concurrence à Netflix et Amazon Prime Video. « Plus important encore, dans la plupart des pays européens, Disney a conclu des accords solides ou exclusifs avec des partenaires clés, comme ils l'ont fait aux États-Unis avec Verizon », commente Thomas Husson, VP et principal analyste chez Forrester.

En France, Disney+ a un distributeur exclusif : Canal+. En Italie, c'est via le service de SVoD de l'opérateur Telecom Italia, TIMVision, que la plateforme sera distribuée. Au Royaume-Uni, Mickey a trouvé un accord avec Sky pour un contrat pluriannuel, et O2. En Espagne, c'est Telefónica qui a décroché l'accord, tandis qu'en Allemagne, les pourparlers avec Deutsche Telekom n'auraient pas grandement avancé.

« Malgré un paysage médiatique beaucoup plus fragmenté en Europe (qu'aux-États-Unis), nous nous attendons à ce que Disney+ connaisse également un succès massif en Europe en 2020 », prédit Thomas Husson. Pour 2021, si les reports s'enchaînent, ce sera une autre histoire.


Le coronavirus, opportunité ou menace pour Disney ?

Avant d'évoquer les conséquences d'un potentiel report du lancement de Disney+ en Europe, prévu en France pour le 24 mars, ayons à l'esprit que le coronavirus confine des millions d'enfants chez eux, en Italie, en France ou en Espagne, du fait, outre les mesures de confinement, de la fermeture des établissements scolaires. Cela pourrait forcément permettre à Disney de générer encore plus d'abonnés. Et de faire des services de streaming d'opportunistes bénéficiaires de la crise sanitaire.

Et si un trop grand nombre d'inscrits et un trop grand nombre de connexions simultanées pourraient mettre à mal les capacités de fonctionnement du service, Thomas Husson précise que « Disney a tiré les leçons du succès massif aux États-Unis et peut également tirer parti de ses partenariats avec les télécoms et de la plateforme BAMTech qu'il a acquise il y a plusieurs années ».

Si Disney+ pourrait avoir à subir la réduction des affichages physiques (dans les boutiques et les parcs d'attractions), l'analyste de Forrester estime qu'il est « très probable que Disney ait axé son plan marketing sur l'augmentation de la part du numérique ».

Il reste tout de même une inconnue. Vendredi, le gouvernement français et plusieurs opérateurs télécoms ont demandé à Disney de reporter le lancement de la plateforme. « Il sera très intéressant de voir dans les prochains jours comment Disney s'adapte à la crise ». On se le demande aussi. Netflix et YouTube, eux, ont d'ores et déjà pris des mesures pour réduire les débits et diminuer la qualité de diffusion de leurs contenus, après l'intervention du commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (3)
cirdan

Il me semble que c’est un faux problème. Le flux fonctionne à plein actuellement et si Disney arrive, ça ne changera pas beaucoup parce qu’on ne pourra pas le regarder en même temps que Netflix, Amazon vidéo, YouTube ou une autre plateforme vidéo.
Je veux dire que si on regarde Disney, c’est qu’on ne regarde pas autre chose à la place, ça n’est qu’un principe des vases communicants. L’inconnue sera de voir combien de personnes vont découvrir le streaming avec Disney, mais ça ne risque sans doute pas de bouleverser l’équilibre actuel.

boboss29200

Tout à fait, je pense que des groupes comme Mycanal ou Netflix ont un peu peur de la concurrence et vont justement argumenter dans ce sens pour retarder l’arrivée de ce nouveau service en Europe…

julla0

Vu que mycanal (Canal+ comme écrit dans l’article…) est distributeur officiel, ça devrait bien se passer de ce côté là.