Fusion de géants : l'UE autorise le rachat de WarnerMedia par Discovery, mais il reste encore une étape

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 03 janvier 2022 à 15h45
© Discovery
© Discovery

La Commission européenne a autorisé le rachat de WarnerMedia par le groupe Discovery, qui était soumis à une enquête antitrust. Reste à convaincre désormais les autorités américaines pour valider définitivement l'opération.

En mai dernier, le géant américain des télécommunications, AT&T, avait officialisé la fusion entre WarnerMedia et Discovery, deux mastodontes des médias et du divertissement, matérialisée par le rachat des actions du premier par le second, pour un montant total de 43 milliards de dollars. La Commission européenne en a été informée, et conformément au règlement de l'UE sur les concentrations, l'autorité a dû mener une enquête afin d'écarter toute réduction de la concurrence sur les secteurs respectifs des deux entreprises.

Une fusion qui ne menace pas la concurrence, selon Bruxelles

Après son examen préliminaire, Bruxelles a estimé que le rachat de WarnerMedia par Discovery entrait bien dans le champ d'application du règlement sur les concentrations et que ce dernier « ne poserait aucun problème de concurrence, étant donné qu'à la suite de l'opération, l'entité issue de la concentration continuerait de faire face à une concurrence suffisante de la part d'autres acteurs ». Elle a ajouté que la concurrence ne pourrait pas être incitée à des pratiques de verrouillage.

La Commission rappelle bien que Warner Media est une société qui développe, produit et distribue des films, contenus télévisuels et autres. À l'inverse, Discovery, qui ne possède pas de studio de cinéma, fournit du contenu non fictionnel sur des thèmes tels que le sport, les voyages, l'alimentation et l'histoire naturelle, par l'intermédiaire de plateformes de distribution.

Aujourd'hui, Discovery est installé dans l'État du Maryland aux États-Unis. Le groupe est propriétaire des chaînes Eurosport et dispose des droits de diffusion des Jeux olympiques dans toute l'Europe jusqu'en 2024, pour un montant de 1,5 milliard de dollars.

En rachetant WarnerMedia à AT&T, une opération qui devrait être effective à la mi-2022, Discovery rassemblera les marques de WarnerMedia, à savoir HBO, CNN, Food Network, Animal Planet et d'autres (comme une partie de Warner Bros. Games.), sous une nouvelle structure boursière qui devrait être nommée Warner Bros. Discovery.

La moitié du chemin parcourue

La nouvelle entité devrait générer un chiffre d'affaires annuel de 52 milliards de dollars et s'attend à être valorisée à hauteur de 130 milliards de dollars. Si le rachat est à l'initiative de Discovery, les actionnaires du groupe AT&T détiendront 71 % de cette nouvelle entité, contre 29 % pour les actionnaires Discovery.

La Commission européenne a validé l'opération, ce qui est comparable à un immense pas en avant pour l'entériner. Toutefois, elle fait l'objet, outre-Atlantique, d'une certaine opposition, puisqu'une trentaine d'élus démocrates du Congrès américain redoutent que l'accord de fusion ait des conséquences sur la concurrence. Cet accord XXL doit donc toujours être définitivement validé par les autorités aux États-Unis.

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (2)
Vanilla

Je suis toujours abasourdi quand j’entends parler des instances européennes qui viennent mettre leur grain de sel dans une fusion entre deux boîtes américaines… j’ai beau comprendre que c’est pour des conditions de concurrences etc… j’arrive toujours pas à comprendre ce que vient faire l’Europe la dedans…

Et par hypothèse, (même si ça n’arrivera pas, mais par hypothèse…) si demain Microsoft et Apple voulait fusionner, l’Europe pourrait simplement dire « non » ? Franchement ? Faudra m’expliquer …

orionb1

le fait que ces boites ont des activités importantes par chez nous est je pense la réponse

et l’endroit du siège social, ça ne veut pas dire grand chose