Neuralink : 15 des 23 singes cobayes ayant bénéficié d’un implant au cerveau seraient morts

Noëllie Mautaint
Publié le 15 février 2022 à 10h15
© Neuralink
© Neuralink

Les tests de Neuralink sont au cœur d'une polémique. L'entreprise d’Elon Musk destinée à fabriquer et commercialiser des puces cérébrales réalise depuis quelques années des expérimentations sur une vingtaine de primates.

Alors que ce projet d’implant est critiqué par de nombreux scientifiques, il se retrouve aujourd’hui dans le viseur d’un groupe de défense de la cause animale. 70 % des sujets tests seraient morts lors des expérimentations de Neuralink.

70 % des sujets tests de Neuralink sont décédés

Le site Business Insider rapporte qu’une association américaine de défense des animaux (Physicians Committee for Responsible Medicine) a porté plainte contre Neuralink auprès du Département de l'Agriculture ce 10 février 2022. L’organisation affirme avoir mis la main sur des centaines de pages de dossiers sur les expériences menées par l'Université de Californie-Davis, où Neuralink effectuait ses recherches sur les primates.

Ces documents décrivent les expérimentations, où il est question d'automutilation, de crises d'épilepsie ainsi que d'un manque de soins général. L’association affirme que l’entreprise d’Elon Musk aurait pratiqué des tests sur 23 singes entre 2017 et 2020, et seuls sept d’entre eux seraient encore en vie. Les primates survivants auraient depuis été transférés dans les locaux de Neuralink lorsqu’elle a coupé les ponts avec l’université en 2020. 

Les dossiers d’autopsie et les rapports vétérinaires démontreraient que les tests d’implants cérébraux seraient effectués de manière illégale et provoqueraient « des souffrances extrêmes résultant de maltraitance animale et d’implants crâniens expérimentaux hautement invasifs au cours des expériences ». Dans son communiqué de presse, l’association explique également que « dans certains cas, Neuralink et l'Université de Davis ont choisi de les euthanasier avant le début des expériences, leur santé étant trop dégradée ».

Neuralink se défend

Face aux accusations, Neuralink s’est défendu dans un communiqué en expliquant que toutes les procédures menées par l’Université de Davis se « pliaient aux lois fédérales en vigueur ». L’entreprise américaine rappelle que « tous les nouveaux dispositifs médicaux doivent être testés sur des animaux avant d'être testés sur des humains, une règle à laquelle Neuralink n'échappe pas ». Elle précise également que plusieurs singes sont arrivés « en phase terminale », c’est-à-dire qu’ils étaient sur le point d’être euthanasiés avant de leur être assignés. « Nous sommes absolument dévoués à travailler avec les animaux de la façon la plus humaine et éthique possible », affirme le communiqué.

Rappelons qu’à long terme, le but des puces cérébrales de Neuralink est de contrôler l’activité cérébrale des humains, pour par exemple traiter des maladies comme Alzheimer ou Parkinson, voire restaurer des sens. Au-delà de l’aspect médical, l'entreprise espère également développer une « super-cognition » qui permettrait par exemple de contrôler un ordinateur ou un smartphone par la pensée. En 2021, Elon Musk s’était targué d’avoir réussi à faire jouer un singe à Pong. Ces révélations jettent néanmoins le discrédit sur son projet et aujourd’hui on l’imagine mal Neuralink effectuer des tests sur les cerveaux humains cette année, d’autant que l'implant n'a toujours pas reçu l'aval du régulateur de la commercialisation de médicaments aux États-Unis.

Noëllie Mautaint
Par Noëllie Mautaint

Fan absolue de jeux vidéo bercée par les RPG et les jeux à forte narration. Constituée à 80% de jeux vidéo, mangas, séries, cinéma, livres, musique et nouvelles technologies. Attention, peut mordre si on critique à tort Final Fantasy X et XIII, Kingdom Hearts, The Last of Us, Life is Strange ou Avatar The Last Airbender.

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Commentaires (10)
fredolabecane

Les pauv’ bêtes…

fredolabecane

Brigitte, fait quelque chose vingt diou!

benben99

Les groupes de défense des animaux ont tendances a contenir beaucoup d’extrémistes, Donc c’est a ne pas prendre nécessairement tout de suite au sérieux. Si on les écoutait on devrait fermer les zoos et ne pas manger de viandes

On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs… Une poignée de singes sont morts… Cest dommage si ca pouvait être évité Mais ces mieux que de tuer des humains

ptitepuce

Des singes sont morts, pour une expérimentation qui ne verra jamais le jour, ou pour un truc qui sera bien trop risqué, ou hors de moyens financiers de 95% des personnes.

Que l’on tue des singes de labo, c’est comme les souris pour les vaccins, comme le gaspillage alimentaire, des millions de tonnes de viandes encore emballé, mais jeté, donc des milliers d’animaux tués pour rien, mais c’est devenu tellement banal, que personne ne se rend compte du problème qui est bien plus profond, on saccage notre planète, notre biodiversité, juste pour des trucs modernes stupides !

J’ai honte d’être humaine, le monde dans lequel je vis me fait tellement peur et pitié…
Jusqu’où va t’on aller avec cette furieuse envie de tout contrôler, d’appuyer notre suprématie ultime…

LeToi

Le problème c’est que si on essaye d’emblée sur des humains et qu’on a 70% de morts, ça fera beaucoup plus parler…

ybrasseleur

À court terme ce projet est mort né, peut-être dans 1000 ans, je suis partagé sur le fait de jouer avec la vie des animaux pour un projet scientifique, le problème c’est que ce projet n’est pas du tout viable, il faudrait un investissement considérable avec une équipe de centaines de personnes travaillant tous les jours pour réaliser ce projet, pas une dizaine de scientifiques payés au rabais et ne sachant pas ce qu’ils font puis 70% des primates sont décédés atrocement

Shorg

Cela manque un peu de précisions, je vais dans le sens de @clockover.
C’est un peu comme si je dis :
« Dans mon village de 374 habitants, en 2021, le 70% des plus de 80 ans ayant bu de l’eau du robinet sont décédés. »
Faut-il donc interdire la consommation de l’eau courante ? Ou est-ce que ces personnes sont décédées d’autre chose, par exemple de cause naturelle ?

Idem pour la phrase « plusieurs singes sont arrivés « en phase terminale », c’est-à-dire qu’ils étaient sur le point d’être euthanasiés avant de leur être assignés ». Si c’est vrai, faut-il s’étonner qu’îls soient morts durant la période d’expériences ?

Loin de moi l’idée de cautionner des apprentis sorciers agissant sur des animaux. Mais pas d’accord non plus de prendre pour argent comptant n’importe quelle news qui tripoterait les chiffres pour leur faire dire n’importe quoi.

EblingMyst

« 15 des 23 singes cobayes ayant bénéficié d’un implant au cerveau seraient morts ». Peut-on vraiment parler de bénéfices pour ces pauvres cobayes !!?

Popoulo

Disons qu’au lieu que de sacrifier des animaux comme le fait ce ***** et étant donné que les prisons de la planète débordent, il y aurait moyen de laisser ceux qui n’ont rien demandé - ici les singes - et d’utiliser de la matière première qui ne servira de toute façon à rien excepté coûter un max de pognon à ceux qui se lèvent tous les matins. A partir de là, carte blanche. Peut même les implanter avec une perceuse à béton si bon lui semble.

Jolan

Si je suis assez d’accord sur le propos général, on ne peut quand même pas mettre sur le même plan cette expérimentation à l’utilité douteuse, la mise au point de rouge à lèvre ou le gâchis alimentaire, avec la mise au point de solutions comme les vaccins (quoiqu’on pense de leur obligation).

Grâce à Pasteur et ceux qui lui ont succédé, ont disparu des choses comme la variole, la tuberculose, la diphtérie, le tétanos ou la rage. Désolé si cela a tué quelques souris. Je suis plutôt dégouté qu’ils soient réservés aux pays riches (mais c’est un autre débat).