Le Code 8 (sur Netflix) révèle les super-pouvoirs de votre chronique

18 septembre 2020 à 15h47
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SFF Code 8 © Clubic

L'humanité a évolué et des milliers d'individus possèdent désormais des pouvoirs dignes des plus grands super-héros. Vont-ils nous aider ou simplement s'en servir pour arriver à leurs fins ?

Clubic aime la science, Clubic aime l'avenir, Clubic aime la science-fiction. Avec S | F nous vous partagerons régulièrement nos recommandations dans le domaine de l'imaginaire : littérature, bande dessinée mais aussi films...  

Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.

Code 8 (2019)

de Jeff Chan

Qu'il était bon le temps du vidéoclub. Amis lecteurs, vous vous souvenez peut-être de ces immenses rayons remplis de DVD et de VHS. Des longues minutes à déambuler dans la boutique, à découvrir les jaquettes et à se laisser convaincre de la qualité d'un film sur la foi d'un simple visuel. Et de ces discussions sans fin avec le gérant du magasin et avec les habitués qui partageaient leurs coups de cœur et critiques jusqu'à la fermeture.

Aujourd'hui c'est Netflix qui a repris le flambeau des vidéo-clubs, désormais tous disparus ou presque. Pas étonnant puisque le géant américain du streaming était lui même un loueur de films par correspondance avant de lancer dans la vidéo à la demande.

Si l'on continue de se perdre dans les rayons, numériques cette fois, Netflix fait également perdurer cette tradition du cinéma de vidéo-club en proposant des petits films surprenants qui n'auraient pas eu le droit à une sortie en salles. Code 8, notre film de la semaine, s'inscrit parfaitement dans cette case.

© Netflix
© Netflix

"Dans la vie tout est une question de timing Connor, et le tien est merdique."

Le film débute par un prologue sous la forme d'extraits de journaux télévisés évoquant les humains augmentés ; une population estimée à 4% acceptés par la majorité des citoyens américains. Leurs pouvoirs sont en effet très utiles pour le travail à la chaine ou la construction… Pourtant ils vont être progressivement montrés du doigt et stigmatisés.

On suit alors les pas de Connor Reed, un augmenté pouvant manier l'électricité et qui vit de petits boulots dans le seul but de payer les traitements de sa mère mourante. Une rencontre avec des trafiquants et la promesse de gros gains vont le faire basculer dans le cambriolage.

Connor devra, bon gré mal gré, former un duo avec Garret Kelton, télékinésiste, travaillant aussi comme petite main pour une mystérieuse organisation criminelle.

Vous vous en doutez, le chemin va se révéler plus tumultueux que prévu, la police venant ajouter son grain de sel à une affaire déjà pas simple.

"Il me faut un électrique, classe 2 minimum."

Si je voulais résumer Code 8 en une phrase, je dirais que le film est un croisement entre X-Men pour sa galerie d'augmentés qui rappellent forcément les mutants de l'écurie Marvel et Heat de Michael Mann pour son incursion dans le film de braquage.

L'originalité du film réside dans l'intégration des pouvoirs dans le monde réel. Loin des grandes scènes d'action qui réunissent des personnages habillés avec des costumes aux mille couleurs, les personnages de Code 8 et leurs actions sont, eux, bien ancrés dans le monde réel.

Ce sont des ouvriers, des gens lambda qui utilisent leurs compétences non pas pour sauver le monde mais pour aider une société qui les rejette et surtout survivre.

On s'identifie de ce fait très rapidement à Connor, à sa vie modeste et on s'attache tout aussi vite à ses motivations.

"Sois qui tu es, et si tu veux quelque chose, prends-le."

Evidemment tout va aller de travers pour le jeune homme dont les pouvoirs vont lui servir à braquer une banque. Le film joue alors la carte du thriller, avec la préparation du plan puis son exécution et les répercutions pour Connor mais aussi pour le reste de l'équipe.

Les codes sont connus mais bien exécutés et le film ne m'a jamais lâché la main grâce à son rythme à 100 à l'heure et une durée d'1H30 hors générique qui ne laisse pas le temps de souffler. Les scènes d'action sont nombreuses et surtout très nerveuses avec une caméra à l'épaule toujours en mouvement qui vous plonge au coeur des évènements.

L'utilisation des pouvoirs de Connor et de son équipe dans l'action est réfléchie pour augmenter le spectacle, notamment dans le dernier tiers avec un affrontement à mains nus qui donne lieu à quelques enchainements savoureux qui ne lésinent pas sur l'hémoglobine.

© Netflix
© Netflix

"Des cadres qui tombent des murs et des étagères, les enfants ont peur d'elle à l'école."

Les éléments de science fiction du film sont quant à eux dispersés par petites touches toujours crédibles. Les agents de police sont des robots pare-balles très efficaces quand il s'agit de faire parler les armes, d'immenses drones servent à surveiller les habitants et à repérer les augmentés mais Code 8 ne fait pas dans la surenchère. Le metteur en scène préfère travailler à partir d'un univers contemporain pour faire ressortir les pires défauts de la société américaine.

Les augmentés sont mis à l'écart à cause de leurs pouvoirs et de leur différence, ne peuvent pas avoir de travail sauf à posséder un permis vendu à un prix exorbitant, les forçant aux taches ingrates ou aux activités illégales pour sortir de la précarité sans oublier la police qui les persécute régulièrement.

Le film montre aussi une population accro à une drogue de synthèse appelée Psyke, produite à partir du liquide cérébro-spinal des augmentés, et qui fait évidemment écho à la crise des opiacés qui ravage les Etats-Unis depuis plusieurs années.

"C'est nous qui avons construit cette ville"

Je n'irai pas à dire que Code 8 se pose en manifeste radical de la lutte contre les inégalités aux Etats-Unis mais sous son récit en apparence très balisé, le film a quelque chose à dire sur l'état pas franchement reluisant du plus puissant pays du monde et semble n'avoir révélé qu'une petite partie de son univers.

Netflix a bien compris cela et a d'ores et déjà commandé une série adaptée de Code 8 en raison des bonnes audiences réalisées par le film sur sa plateforme. La fin, très ouverte, laisse d'ailleurs entrevoir de nombreuses possibilités d'intrigues pour l'ensemble des personnages principaux comme secondaires.

En attendant la mise en ligne, je vous invite à vous installer confortablement dans votre canapé et à découvrir Code 8 qui est le parfait exemple d'une très efficace série B, idéale pour un samedi soir de qualité devant la TV.

Code 8 © Netflix

Code 8 est disponible à la demande en exclusivité sur Netflix.

Mathieu Grumiaux

Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les n...

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Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les nouvelles technologies.

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Commentaires (4)

trollkien
J’ai laché au bout de 20 min car je trouvais ca d’un «&nbsp;ennui&nbsp;» mortel.<br /> Mais bon je retesterai pour ne pas rester sur une première impression negative
Maga83
J’ai vu de la lumière et je suis entré… je ne sais si le pack de bières ou l’herbe qui fait rire… mais j’ais un eu un sentiment mitigé…<br /> Entre le foutage de gueule et la golerie lvl 100.<br /> Mon super pouvoir… j’ai appuyé sur la télécommande pour zapper sur Arté… quitte à dormir autant aller sur un doc sur la pollinisation des endives en milieux rural.
NickGTT172
Avec film avec des gens avec de super-pouvoirs ?<br /> Comme c’est original !!
GRITI
Je l’ai vu bien avant le confinement je crois. En partie pour l’acteur d’Arrow. Et pour le pitch aussi. Je l’ai regardé en entier mais je n’ai pas plus accroché que cela. Je ne sais plus pourquoi par contre.<br /> Peut-être que je me ferai un nouveau visionnage suite à cette chronique.
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