Villes Bitcoin et pays cryptos : une route chaotique vers l'adoption massive de Bitcoin ?

Cyril Fiévet
Cyberculture
04 mai 2022 à 18h18
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Bitcoin

L'expression « Bitcoin City » fait régulièrement irruption sur la scène médiatique. Une bonne dizaine de villes dans le monde veulent prétendre au titre de « ville Bitcoin », tandis que plusieurs petits pays ont fait du bitcoin une monnaie officielle et que se multiplient les projets de « crypto-paradis ».

Des initiatives qui font apparaître des disparités en matière d’adoption des crypto-monnaies, sur fond de régulation controversée.

Pionniers et précurseurs : le localisme version crypto

Depuis de nombreuses années, diverses initiatives publiques ou privées ont cherché, aux quatre coins du monde, à faciliter l’adoption de Bitcoin au plan local ou régional. 

On a ainsi vu émerger, notamment aux Pays-Bas, aux Etats-Unis ou en France, des « Boulevards Bitcoin » : des rues ou quartiers entiers où la majorité des commerce décidaient conjointement d’accepter la crypto-monnaie comme mode de paiement. Des initiatives médiatisées, mais pas toujours couronnées de succès. Le « Boulevard Bitcoin » parisien, inauguré fin 2016, était considéré comme un « semi-échec » quatre ans plus tard.

Malgré tout, les précurseurs en la matière auront marqué les esprits. Dès 2015, la petite ville d’Arnhem aux Pays-Bas était ainsi souvent considérée comme la première « Bitcoin City » pour avoir chercher à démocratiser la crypto-monnaie auprès des commerçants. Quelques pays ont également adopté très tôt des législations jugées favorables aux crypto-monnaies, au point d’apparaître comme autant de « crypto-territoires ». Malte, l’un des premiers pays européens à adopter de telles lois en 2018, a parfois été surnommée « l’île blockchain ».

Toutes ces appellations, parfois symboliques, sont toutefois souvent restées anecdotiques. On dénombre aujourd’hui peu de distributeurs automatiques de Bitcoin ou de commerces acceptant les crypto-monnaies à Malte et, à l’inverse, ce n’est pas parce que quelques dizaines de commerces acceptent la crypto-monnaie que leur ville peut s'auto-proclamer « ville Bitcoin ».

Le président du Salvador, présentant son projet de "Bitcoin City"
Le président du Salvador, présentant son projet de "Bitcoin City"

Salvador, pays du bitcoin

Mais les choses se sont fortement accélérées en septembre 2021 avec l’adoption de Bitcoin au plan national par le Salvador, pays d’Amérique centrale de 6,5 millions d’habitants et premier pays au monde à faire du bitcoin une monnaie officielle. Le président du Salvador, Nayib Bukele, ne tarit pas d’éloges pour la première crypto-monnaie mondiale, et entend bien en faire la clé de voute de sa politique économique et sociale. 

Très commentée et vertement critiquée par plusieurs institutions internationales, dont le Fonds monétaire international qui y voit « un risque important pour la stabilité financière, l'intégrité financière et la protection des consommateurs », la décision du Salvador fait figure de pavé dans la mare. Mais le président du pays persiste en signe. « Ce que les organisations internationales ont appelé "l'expérience Bitcoin" n'est rien de plus que le monde en train d’observer comment l'adoption massive [de Bitcoin] transforme l'économie d'un pays. Si cela fonctionne, c’en est fini des monnaies fiat [les monnaies traditionnelles, comme le dollar ou l’euro]. Le Salvador est l'étincelle qui déclenche la véritable révolution », écrit-il sur Twitter en décembre dernier.

La démarche du Salvador se traduit par de multiples actions pour démocratiser Bitcoin et généraliser son usage : développement d’un porte-monnaie électronique national (Chivo), distributeurs automatiques Bitcoin, achat régulier de bitcoins pour les réserves nationales... Et Bukele entend aussi créer une véritable « Bitcoin City », près de la frontière du Honduras. Notamment caractérisée par du minage Bitcoin utilisant l’énergie géothermique puisée au coeur d’un volcan, la ville nouvelle serait à la fois écologique et technologique, promet le président. Le projet, qui suppose l’émission d’obligations libellées en bitcoins à hauteur d’un milliard de dollars, a toutefois pris du retard et suscite aujourd’hui un certain scepticisme

Quoi qu’il en soit, son adoption comme monnaie officielle est une étape clé dans l’histoire de Bitcoin et aura sans doute contribué à faire bouger les lignes. D’autres pays semblent enclins à suivre l’exemple du Salvador. 

En avril 2022, la Centrafrique, 6 millions d’habitants et l’un des pays les plus pauvres au monde, devient le deuxième pays à adopter le bitcoin comme monnaie légale, aux côtés du franc CFA. Et la pression s’accentue en plusieurs endroits du monde pour élargir, voire libérer, l’usage de Bitcoin et des crypto-monnaies. Au Mexique, « Nous devons faire de Bitcoin une monnaie légale », estime par exemple la sénatrice Indira Kempis, qui entend porter un projet de loi allant dans ce sens dès cette année.

Francis Suarez, maire de Miami - © City of Miami
Francis Suarez, maire de Miami - © City of Miami

L’ère des maires-crypto

En dehors de ces démarches nationales, on constate un engouement croissant pour la première crypto-monnaie mondiale, notamment de la part des maires de plusieurs grandes villes.

Le mouvement est particulièrement visible aux Etats-Unis. « Les crypto-maires ont le vent en poupe », titrait TechCrunch en décembre dernier, notant que « si Bitcoin, blockchain et NFT ne sont pas des termes habituellement entendus dans les mairies, ils le sont de plus en plus dans des villes comme Miami, Tampa, New York ou Jackson, car les maires de ces villes en ont fait des marqueurs ».

A Miami, le maire Francis Suarez (Républicain) entend ainsi faire de sa ville « la capitale Bitcoin du monde ». Tandis que le site officiel de la ville abrite une copie du « PDF Bitcoin », le document fondateur de la crypto-monnaie, son maire est particulièrement proactif pour faciliter son adoption. Intervenant volontiers lors des conférences internationales dédiées à Bitcoin, il assurait dès début 2021 vouloir « explorer le paiement des employés municipaux en bitcoins et investir une partie de la trésorerie de la ville dans Bitcoin ».. Fin 2021, la ville donnait 1 000 $ en bitcoins à chacun des 55 étudiants noirs enrôlés dans un concours d’excellence, et Suarez annonçait vouloir convertir une partie de son propre fonds de retraite en bitcoins. Plus globalement, l’Etat de Floride (dont Miami est la 2e ville la plus peuplée) est lui aussi ouvertement « pro-crypto », à en croire son gouverneur qui souhaite que dépenses d’assurance médicale et frais d’immatriculation des véhicules puissent être payés en crypto-monnaies.

Posture presque similaire à New York où, malgré des régulations passées jugées peu favorables aux cryptos, une partie du salaire du maire Eric Adams (Démocrate) est désormais convertie en crypto-monnaies (BTC et ETH) depuis début 2022. Une démarche très médiatisée outre-Atlantique, qui s’inscrit dans un discours fortement favorable aux cryptos et l’intention affichée de faire de la « Big Apple » une capitale du bitcoin. « New York est le centre du monde et nous voulons qu'il soit aussi le centre des crypto-monnaies et autres innovations financières », assure le maire..

Dans tous les cas, cet amour récent pour Bitcoin et les cryptos de la part des maires de quelque-unes des plus grandes villes américaines est indéniablement assorti d’un message politique.

« Bitcoin a le pouvoir de démocratiser la richesse et d’en créer pour les personnes non bancarisées et pauvres, qui sont décimées par l'inflation et les dépenses gouvernementales incontrôlées », estimait le maire de Miami début avril 2022, avançant même que « le prochain président des États-Unis, en 2024, devra être un candidat pro-Bitcoin ». Pour le maire de New York, les cryptos sont avant tout synonymes de création de valeur. « Être à l'avant-garde de cette innovation nous aidera à créer des emplois, à améliorer notre économie et à continuer d'attirer les talents du monde entier », précisait-il en janvier 2022.

Villes et villages, même (crypto) combat

Outre les Etats-Unis, on constate des démarches similaires en plusieurs endroits du monde.

Depuis début 2022, Rio de Janeiro, 2e ville du Brésil et 19e la plus peuplée au monde, convertit 1% de ses réserves de trésorerie en cryptos. « On sait que le bitcoin est volatil, et certains nous le reprochent, mais c'est l'avenir, et Rio veut être une référence pour le monde en tant que ville favorable aux crypto-monnaies, comme Miami aux Etats-Unis ou Zoug en Suisse », commentait alors Chicão Bulhões, responsable du développement économique de la ville. Pour lui, faire de Rio un « crypto hub » est logique et même nécessaire pour contrer les effets de l’inflation. Et la démarche se traduit par des actions concrètes : en mars 2022, le maire de Rio annonçait que les citoyens de la ville pourront payer leurs taxes immobilières en crypto-monnaies dès 2023 — une première dans le pays.

On note également des initiatives crypto dans des villes ou territoires de beaucoup plus petite taille. 

Borgo d’Anaunia, petit village de 2 500 personnes dans les Alpes italiennes, est devenu la première municipalité d’Italie à installer un data center au sein d’une centrale de production hydroélectrique, et d’y miner des bitcoins. Comme l’explique le maire du village, l’installation permet de s’affranchir des intermittences inhérentes à l’énergie renouvelable, pour mieux la rentabiliser : « Quand l’hiver est plus sec que d’habitude, donc la quantité d'eau apportée par la rivière très faible, cette nouvelle technologie nous permet de maximiser la production et donc de valoriser davantage notre installation »

Même décision à Sorradino, village de 6 000 habitants en Argentine, où la municipalité vient de se doter de cartes graphiques pour miner elle-même des crypto-monnaies, et contrer les effets de l’inflation et de la crise économique, selon son maire.

Satoshi Island, Bitcoin en plein océan - © Satoshi Island
Satoshi Island, Bitcoin en plein océan - © Satoshi Island

Crypto paradis au soleil

A tout cela s’ajoutent des velléités de créer, presque ex nihilo, des territoires plus ou moins indépendants reposant largement sur les crypto-monnaies, souvent en plein milieu de l’océan.

Il peut s’agir de projets de développement privé de taille limitée, comme à Bequia, une petite île des Grenadines, où le projet One Bequia se targue depuis 2021 d’être « le premier promoteur immobilier des Caraïbes acceptant Bitcoin ». La crypto-monnaie peut être utilisée au sein du complexe résidentiel pour acheter une propriété et aussi payer les achats quotidiens et autres restaurants, cafés et cinéma.

Il s’agit parfois aussi de projets plus ambitieux qui s’appuient sur des statuts législatifs spécifiques dont jouissent certaines îles. L’idée de former de tels « crypto-paradis » et autres « îles Bitcoin » n’est pas neuve, et plusieurs projets du genre ont avorté par le passé. Mais au moins deux projets semblent bien partis pour aboutir. 

Roatan, une île de 83 km2 au large du Honduras, en mer des Caraïbes, a par exemple établi un partenariat avec la société Prospera en vue de faire du territoire « une plaque tournante du développement économique durable ». En pratique, la zone est semi-autonome, tout en étant ancrée dans la Constitution hondurienne. 

Le président de Prospera, l’Américain Joel Bomgar, à la fois entrepreneur et membre de la Chambre des représentants du Mississippi, ne cache pas son attrait pour Bitcoin. « Je suis un énorme fan de Bitcoin. Je crois fermement qu’il sera un jour la monnaie de réserve universelle et globale pour le monde », lançait-il sur Twitter en 2021. En toute logique, Roatan sera bien une zone tirant parti de la crypto-monnaie. « Au sein de Prospera, Bitcoin fonctionne comme une monnaie légale. Cela signifie qu'il n'y a pas d'impôt sur les gains en capital sur BTC, vous pouvez effectuer des transactions librement en utilisant Bitcoin et vous pouvez payer taxes et frais à la juridiction en bitcoins », annonçait Bomgar en avril 2022.

Ailleurs, très loin de là, un autre paradis tropical s’apprête lui aussi à abriter une « île des cryptos ». Au sein de Vanuatu, archipel de l’océan Pacifique à quelques centaines de kilomètres de la Nouvelle Calédonie, sera bientôt installée une « île Satoshi » (Satoshi Island), du nom de Satoshi Nakamoto, créateur de Bitcoin. Le projet, mené par une entreprise indépendante, consiste à transformer une île privée de l’archipel pour en faire « le domicile des professionnels et des passionnés des crypto-monnaies, dans le but d'être considérée comme la capitale mondiale de la crypto »

Après avoir obtenu l’agrément officiel du premier ministre de Vanuatu en avril 2022, la Satoshi Island pourrait commencer à accueillir ses premiers résidents en 2023. Elle en abritera au maximum 21 000, même si plus de 50 000 internautes ont déjà manifesté leur intérêt en acquérant un NFT dédié (la possession du NFT attribuera des droits spécifiques et une sorte de « citoyenneté locale » propre à l’île, mais distincte de la citoyenneté de la république de Vanuatu proprement dite). Là aussi, le projet est ancré dans une logique de développement durable et de respect de l’environnement : habitats et bureaux seront par exemple uniquement composés de modules pré-fabriqués, alimentés par énergie solaire et retraitant les eaux usées.

Des habitats solaires et modulaires envisagés sur l'île Satoshi - © Satoshi Island
Des habitats solaires et modulaires envisagés sur l'île Satoshi - © Satoshi Island

Chiffres et études : des classements contrastés

Concrètement, en dehors des postures et des déclarations d’intention, il n’est pas si facile de distinguer quels endroits du monde sont les plus « crypto-friendly » ou méritent véritablement l’appellation de « pays du bitcoin ». Sur la base de statistiques et d’analyses diverses, de nombreux classements mondiaux font apparaître des résultats parfois contradictoires.

Pour Coincub, un cabinet d’experts basé à Dublin qui établit un classement mondial des pays les plus favorables aux cryptos (prenant en compte neuf critères), c’est l’Allemagne qui peut prétendre, depuis avril 2022, à la première place. Après avoir adopté plusieurs législations très favorables aux cryptos, en particulier la possibilité offerte aux fonds d’épargne institutionnels d’investir une partie de leurs avoirs en crypto-monnaies, l’Allemagne « signale une forte acceptation institutionnelle et un avenir radieux pour les cryptos dans ce pays », juge Coincub. Derrière l’Allemagne, les principaux « pays crypto » au premier trimestre 2022 seraient Singapour, les Etats-Unis, l’Australie et la Suisse.

La répartition géographique des distributeurs Bitcoin, des machines simples d’emploi permettant l’achat/vente de cryptos, souvent considérées comme synonymes de la popularité des crypto-monnaies dans un pays, apporte un autre éclairage. Selon Coin ATM Radar, site de référence où les opérateurs peuvent inscrire leurs distributeurs, les Etats-Unis sont très largement en tête avec près de 33 000 machines installées, suivis du Canada, de l’Espagne, du Salvador et de la Pologne.

En matière d’usage, les classements sont également disparates. Chainalysis, un cabinet d’analyse des blockchains, publie un « Index mondial de l’adoption crypto » prenant en compte trois métriques sophistiquées pour évaluer les pays les plus actifs en matière de crypto-monnaies. Pour 2021, l’index fait apparaître le Vietnam en première place, loin devant les suivants que sont l’Inde, le Pakistan, l’Ukraine et le Kenya. Et selon une étude du bureau de change Gemini en avril 2022, l’Inde, les Etats-Unis et le Brésil seraient les pays comptant le plus de propriétaires de crypto-monnaies.

Adoption des cryptos dans le monde selon Chainalysis (plus la couleur est foncée, plus les cryptos sont utilisées) — © Chainalysis
Adoption des cryptos dans le monde selon Chainalysis (plus la couleur est foncée, plus les cryptos sont utilisées) — © Chainalysis

En Europe, le casse-tête de la régulation crypto

On le voit, l’appellation de « ville ou pays Bitcoin » est très disputée et les candidats ne manquent pas. Mais le sujet Bitcoin (et crypto-monnaies en général) demeure controversé, et même très clivant. En Europe, la situation légale ou fiscale est particulièrement variée, pour ne pas dire cacophonique, tant dans l’Union européenne que plus généralement sur le continent européen.

Bien que le pays soit évidemment dans une situation très particulière, la position de l’Ukraine vis-à-vis des cryptos est emblématique. Dès le début de l’invasion russe, le gouvernement ukrainien faisait appel aux crypto-monnaies pour financer sa résistance, avec un bon succès. Quelques semaines plus tard, en pleine guerre, le pays adoptait mi-mars une loi légalisant Bitcoin et crypto-monnaies. Mais à peine un mois plus tard, la Banque centrale ukrainienne interdisait purement et simplement l’achat de bitcoins en monnaie locale, et limitait drastiquement leur échange à partir de devises étrangères.

Une attitude quasi schizophrène, qui se retrouve en plusieurs endroits du du monde, tant dans des postures opposées entre gouvernements et banques centrales (en Inde, par exemple) que, parfois, des discours divergents entre membres d’un même gouvernement ou parti politique (Etats-Unis, notamment).

Cette divergence prend toute son ampleur en Europe. En France, où la Banque centrale récuse le terme même de crypto-monnaie, les BTC et autres ETH sont considérées comme des actifs financiers au même titre que des actions en Bourse, donc assujettis à un impôt sur les plus-values. Mais de l’autre côté du Rhin, en Allemagne, Bitcoin et cryptos sont considérés comme une forme privée d’argent et, par exemple, l’échange de crypto-monnaies détenues depuis plus d’un an n’est assujetti à aucun impôt.

Les choses pourraient encore se compliquer avec de nouvelles réglementations actuellement étudiées par les institutions européennes, regroupées sous la bannière MICA (Markets in crypto assets), un chantier démarré en 2020 et visant à réguler les crypto-actifs au sens large, donc les crypto-monnaies.

Cette régulation est nécessaire et « d’une importance capitale pour l'écosystème crypto, non seulement en Europe mais dans le monde entier », comme l’expliquent deux experts dans un article académique publié dans la revue Computer Law & Security en novembre 2021. Soulignant la lenteur du processus européen et l’ambiguïté des définitions de « crypto-actifs » retenues, ils mettent en garde sur le risque « d’un focus trop marqué sur des règles prescriptives détaillées plutôt que sur des principes et des objectifs politiques plus larges, qui pourrait nuire à l'écosystème blockchain encore naissant en Europe ».

Le régulateur européen devrait « encourager les nouveaux acteurs, et non les surcharger de coûts de mise en conformité », « encourager de nouvelles solutions technologiques, et non pénaliser les innovateurs avec un cadre réglementaire compliqué et coûteux », autrement dit « agir comme un catalyseur et non un inhibiteur », concluent-ils.

Après avoir tenté, sans succès, d’interdire le principe de minage (Proof of work, à la base du fonctionnement de Bitcoin et de milliers d’autres cryptos), le Parlement européen envisage, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent, de limiter l’usage des crypto-monnaies. C’est notamment l’objet d’un amendement adopté le 31 mars qui, s’il était définitivement inclus dans la loi, marquerait une évolution majeure en forçant les utilisateurs de porte-monnaie non hébergés (dits « non custodiaux », c’est-à-dire entièrement gérés et contrôlés par l’usager) à être nominativement identifiés, et ce quelle que soit la valeur des transferts concernés.

Pour les défenseurs de Bitcoin et les partisans des crypto-monnaies, l’amendement est clairement « liberticide » et, sans surprise, l’industrie crypto est « vent debout » contre cette législation européenne et ses dernières évolutions.

Ledger, l’une des deux seules crypto-licornes françaises et leader mondial du marché du hardware wallet (porte-monnaie physique non custodial pour stocker des crypto-monnaies) y réagit dans une tribune assassine, qui résume le sentiment général. « Risque majeur », « Menace pour la liberté financière », « Violation de la vie privée des citoyens européens », « Contre-productif pour lutter efficacement contre le crime organisé », « Affaiblissement permanent de la compétitivité européenne, notamment dans la perspective du Web3 » sont quelques-uns des griefs à l’encontre du projet de loi européen, auquel l’entreprise propose d’ailleurs une alternative. La tribune rappelle aussi que « selon Chainalysis, les montants blanchis via les crypto-monnaies ne représentent que 0,009 % du PIB mondial, tandis que l’ONU estime que 2 % à 5 % du PIB mondial est blanchi via le système financier traditionnel en monnaies classiques ».

Ledger Nano S
  • Sécurité sans faille
  • Démarrage très didactique
  • Logiciel simple et agréable

Avec le Ledger Nano S, les chiffres parlent d’eux-mêmes. : plus de 3 millions unités vendues de ce crypto wallet ont fait la réputation de cette marque française. C’est l'une des meilleures alternatives pour conserver vos devises sans risque de perte, même si la prise en main du Nano S peut s'avérer compliquée de prime abord. On regrette que l'app mobile soit si peu utile avec ce modèle.

Avec le Ledger Nano S, les chiffres parlent d’eux-mêmes. : plus de 3 millions unités vendues de ce crypto wallet ont fait la réputation de cette marque française. C’est l'une des meilleures alternatives pour conserver vos devises sans risque de perte, même si la prise en main du Nano S peut s'avérer compliquée de prime abord. On regrette que l'app mobile soit si peu utile avec ce modèle.

La Suisse, future patrie du bitcoin en Europe ?

Si elle était définitivement adoptée sous sa forme actuelle, la législation européenne pourrait donc transformer le paysage crypto et sans doute bénéficier aux pays les plus libéraux en la matière. 

Déjà, « la Suisse se positionne en terre d’accueil » pour l’industrie crypto européenne et française en particulier, selon le magazine suisse Bilan, qui voit apparaître un véritable « exode » semblant même s’accélérer. « Associations et promotions économiques s’activent pour séduire et attirer les entrepreneurs cryptos français en plein désarroi », note le magazine, qui cite l'exemple de Sébastien Gouspillou, spécialiste du minage Bitcoin et figure emblématique de la cryptosphère française, dont la prochaine start-up sera basée à Neuchâtel, en Suisse. « En France, pratiquement tout le monde envisage actuellement la possibilité d’un départ », estime l’entrepreneur.

La Suisse, où les crypto-monnaies sont régulées et adoptées tant au plan national que cantonal ou municipal, souvent avec une certaine bienveillance, est considérée comme progressiste en la matière. L’actualité récente le confirme : en mars 2022, la ville de Lugano (60 000 habitants) présentait son ambitieux « Plan B » (sous-entendu « Plan Bitcoin »). 

La ville suisse de Lugano mise sur les cryptos - © City of Lugano
La ville suisse de Lugano mise sur les cryptos - © City of Lugano

Le programme de Lugano comprend plusieurs facettes, dont un fonds d’investissement en cryptos, des bourses pour étudiants, de la R&D pour favoriser un minage Bitcoin respectueux de l’environnement ou encore des plate-formes pour faciliter l’acceptation des paiements en crypto-monnaies, que ce soit Bitcoin, Tether (stablecoin avec lequel a été conclu un partenariat) ou LVGA (le token officiel de la ville). « Des petites transactions chez les commerçants locaux au paiement des impôts annuels et des services publics municipaux, la blockchain sera à la base de tous les échanges financiers de la ville », décrit le site officiel de la ville. Une démarche qui revient pour la municipalité à faire de Bitcoin, « de facto, une monnaie légale ».

L’avenir dira si la régulation étudiée par Bruxelles conduira à imposer la Suisse comme véritable « hub des cryptos » européen et/ou mondial et si, avec ou sans l’assentiment des instances de régulation internationales, d’autres pays, villes ou territoires décideront de généraliser l'usage des crypto-monnaies. Toujours est-il qu'en Europe, ne sera peut-être pas « pays du bitcoin » qui veut.

Cyril Fiévet

Cyberculture

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Cyril Fiévet est ingénieur, journaliste et auteur. Il couvre depuis une vingtaine d’années les technologies de pointe, l'innovation et les tendances émergentes. Il a publié plusieurs centaines d’artic...

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Cyril Fiévet est ingénieur, journaliste et auteur. Il couvre depuis une vingtaine d’années les technologies de pointe, l'innovation et les tendances émergentes. Il a publié plusieurs centaines d’articles dans une vingtaine de médias sur la cyberculture, l'évolution des usages numériques, l’intelligence artificielle, les interfaces homme-machine, les blockchains... et 7 livres annonçant successivement l’avènement d’Internet, des blogs, des robots ou des crypto-monnaies.

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Commentaires (49)

tux.le.vrai
Pourquoi toujours toute cette promo pour « ça » sur clubic ? <br /> « Toujours est-il qu’en Europe, ne sera peut-être pas « pays du bitcoin » qui veut. »<br /> Mais on veut pas !
tinou7789
TU n’en veux pas.
stratos
j 'en veux pas non plus
Bretwa
Faudrait que Clubic fasse un sondage sur les crypto ça pourrait être intéressant de voir comment les avis évoluent au fil du temps.
SplendoRage
Le Kazakhstan, pays qui a amoureusement adopté le BTC et l’ETH massivement !<br /> Le pays et surtout sa population est tellement heureuse avec les coupures de courant quotidiennes dû à la consommation d’électricité des fermes de minages !<br /> C’est clairement le pays qui en récolte les fruits et la notoriété !<br /> Naaaan je deconne …. Ils crèvent la dalle et doivent subir les conséquences des farmers de crypto qui se font un fric de dingue sur le dos des populations locales !!<br /> Alors, les crypto, c’est toujours « tendances » ???!!!
Cynian90
Super, des paradis pour criminels, l’humanité a un drôle de sens de la méritocratie.
Anne-Onyman
Que ce passe-t-il dans les commerces où l’on accepte les cryptos? On ressort avec une baguette de pain sous forme de NFT ou alors le poids du paquet de pates est baguette aussi volatile que le cours du Bitcoin?
pecore
J’en veux pas tel que c’est en ce moment.<br /> De plus, avec les affaires de piratages qui n’arrêtent pas avec des pertes qui se chiffrent en dizaines voire en centaines de millions, ce n’est pas tout de suite que les États et le grand publique feront confiance aux cryptos.
EricARF
C’est une optique qui, à mon avis d’informaticien, stabilisera les échanges avec les pays clients et aussi la valeur de la monnaie nationale indépendamment de l’incapacité politique ou la corruption dans ces pays qui rendent ceux-ci inaptes à maintenir la valeur de leurs monnaies par une gestion saine du pays. De dévaluations en dévaluations, pour leurs échanges commerciaux, les monnaies nationales sont souvent délaissées pour le $ actuellement.<br /> De plus, il y a encore des gisements de bitcoins à récolter pour enrichir les caisses de ces états. Sera-ce pour le bien des populations? J’en doute quand même avec des gens qui sont mis au pouvoir pour enrichir les riches et eux-mêmes.<br /> Bémol pour nous, ça va encore faire grimper le prix des plus puissantes cartes graphiques. Ça va aussi faire grimper le prix de l’électricité pour leurs ménages. Déjà cet approvisionnement est instable chez eux…
cfievet
@tuxlevrai<br /> De la « promo » ? Mais enfin, de quoi parlez-vous ? Que vous trouviez Bitcoin et cryptos peu intéressants est votre droit. Que Clubic évoque régulièrement ce sujet, qui est qu’on le veuille ou non l’une des tendances technologiques/financières majeures de ces dernières années, paraît pour le moins légitime.<br /> Mon article n’invente rien et, ne vous en déplaise, ne fait que constater que, aux quatre coins du monde, des présidents, maires et entrepreneurs veulent adopter les cryptos et favoriser leur démocratisation. Relater cela et expliquer leurs motivations, c’est informer sur ce qui se passe dans le monde. Ni plus, ni moins.<br /> Je suis journaliste, donc là pour décrire, informer, expliquer. Je ne suis pas militant et je n’ai rien à vendre.<br /> @Spleen Pedersen<br /> Très preneur d’un voyage au Kazakhstan, que j’ai toujours voulu visiter, à fortiori si c’est financé par Clubic ;-).<br /> Mais à ma connaissance, les plus grandes fermes de minage sont plutôt aux Etats-Unis et au Canada, qui représentent à eux deux près plus de 45 % du minage Bitcoin (de l’ordre de 18 % pour le Kazakhstan je crois).<br /> Donc également preneur d’un billet pour le Texas, par exemple pour visiter la ferme de minage à base d’énergie solaire qui est en train d’y être construite en partenariat avec Tesla.
pecore
cfievet:<br /> Donc également preneur d’un billet pour le Texas, par exemple pour visiter la ferme de minage à base d’énergie solaire qui est en train d’y être construite en partenariat avec Tesla.<br /> Ah ah , qui ne tente rien n’a rien, vous avez raison.
StephaneGotcha
Je suis totalement atterré par ce que je viens de voir …<br /> … Kenji Girac est devenu président du Salvador !!!
tux.le.vrai
Tu as raison, je n’en veux pas, et je ne suis pas le seul,<br /> comptons les petits coeurs de nos 2 posts respectifs, les 2 premiers de ce sujets.<br /> Amis, lecteurs de Clubic, vous pouvez ainsi voter !
tux.le.vrai
@cfievet<br /> Tout d’abord, merci de votre réponse, et de ne pas purement et plus facilement modérer mon propos.<br /> Je vois souvent passer des articles sur les Cryptos, qui ne sont vraiment pas critiques. Je reconnais néanmoins que cet article comporte une « modération », par exemple citant les instances monétaires internationales qui mettent en garde le Salvador.<br /> Bien souvent, les articles mettent en avant le Bitcoin, sans contradiction, en s’appuyant sur des études de « cabinets » tels que Coinbase !<br /> Par exemple ici pour dire :<br /> Clubic.com – 28 Apr 22<br /> Les mineurs de Bitcoin se mettent de plus en plus aux énergies vertes<br /> Le Bitcoin Mining Council a annoncé que l’exploitation des énergies renouvelables avait augmenté de plus de 59 % en 2021. Le rapport émis lundi dernier est encourageant, mais suscite des critiques.<br /> c’est Bitcoin Mining Council qui est cité.<br /> ou ce titre<br /> " Voici la liste des pays qui ont adopté le plus de crypto-monnaies en 2021"<br /> ou en fait, c’est pas les pays mais les habitants, avec toujours une source, La plateforme d’exchange Gemini<br /> Avec tous les articles qui sont publiés, je ne vois pas souvent de mises en garde rappelant :<br /> que si certains gagnent, c’est avec les économies que les autres perdent,<br /> Que ces « placements » sont donc très risqués<br /> Que ces « valeurs » devraient tendrent vers 0<br /> que la consommation électrique pour le Bitcoin est démesurée, et que c’est particulièrement choquant dans le contexte actuel.<br /> que bon nombres d’économistes de haut niveau sont très critiques.<br /> (essentiel des sources, cf wikipedia Bitcoin)
SplendoRage
Dommage que Clubic n’ait pas proposé un petit billet d’avion pour le Texas l’hiver dernier ! Y parait que le réseau électrique de l’état tout entier n’avait pas supporté la charge et avait finit par lâcher, notamment à cause de la surconsommation des cryptofarms …<br /> Mais la encore … Ca doit être une fake news …<br /> Baaah oui … Les fermes continuaient de tourner sur des générateurs pendant que la garde nationale et l’armée tentaient de remettre le réseau en état jusqu’à -10°C, laissant les habitants de l’état crever de froid !<br /> Miner du BTC et de l’ETH c’est TELLEMENT PLUS IMPORTANT que TOOOOOOOOOOOOOOOUT le reste … !!! C’est tellement indispensable … !!<br /> Qu’est ce que l’humanité ne ferait pas sans les cryptos et sans toooooute l’énergie et ressources nécessaires pour les miner …<br /> Il serait bon de demander aux texans ce qu’ils en pensent ? (Et en général … Vaut mieux pas leur demander en réalité … Ils l’ont clairement encore en travers de la gorge … Aaaaah … Ce sont de grand sensible …)
tinou7789
Je ne suis pas forcément pour non plus mais quand je vois les commentaires ça me fait un peu de peine sur ce qu’est devenue la communauté de clubic. Tant d’energie pour un truc dont on veut pas entendre parler (la technologie ou la philosophie)… Mais bon pole emploi ne met pas assez la pression aux chômeur apparemment
cfievet
J’écris depuis 8 ans sur le sujet Bitcoin/cryptos et je m’efforce d’être objectif et aussi neutre que possible (même si j’admets volontiers avoir un biais positif sur l’interêt de Bitcoin en tant qu’innovation technologique).<br /> Mais êtes-vous objectif vous-même ?<br /> BMC<br /> Pourquoi ne pourrait-on pas citer le Bitcoin Mining Council ? C’est un organisme professionnel qui représente 50 % de l’industrie du minage. Donc plutôt des gens qui connaissent un peul le sujet, et pas forcément des imbéciles ou des salopards.<br /> Spéculation<br /> Bitcoin n’est pas un « placement », et encore moins une martingale pour s’enrichir. C’est avant tout un protocole informatique et un réseau. Il peut servir de moyen de paiement et être considéré comme une monnaie (puisque qu’on peut l’utiliser pour acheter quasiment n’importe quel produit, payer ses impôts avec, et qu’au moins 2 pays dans le monde en ont fait une monnaie légale à part entière).<br /> Que des gens n’y voient qu’un joujou spéculatif me gêne et je le regrette. Mais présenter Bitcoin uniquement comme une sorte d’arnaque à l’investissement, comme vous le faites, est tout sauf objectif.<br /> Valeur zéro<br /> Bitcoin pesait 0 en 2009, 4 milliards de $ en 2014, 700 milliards aujourd’hui.<br /> Il y avait 1 crypto-monnaie en 2009, 500 en 2014, 20000 aujourd’hui.<br /> Les cryptos représentent aujourd’hui des dizaines de milliers de start-ups, des trillions de dollars et des centaines de millions d’utilisateurs.<br /> Vous avez le droit de penser que tout cela « doit tendre vers 0 ». Mais ce n’est pas ce qu’on constate.<br /> Electricité<br /> Aucune quantité n’est « démesurée » dans l’absolu.<br /> Bitcoin nécessite environ 0,12 % de l’énergie produite dans le monde. En général, une quantité qui représente de l’ordre d’un millième de quelque chose n’est pas considéré comme « démesurée ». Si votre employeur vous propose une augmentation d’un millième de votre salaire, allez-vous considérer qu’il est « démesurément généreux » ?<br /> Je me permets de vous inviter à lire ce thread, relevant quelques points d’un édifiant rapport sur le sujet : https://twitter.com/cfievet/status/1440225011067867151<br /> Vous y apprendrez, par exemple, que l’énergie consommée par Bitcoin est 35 fois moindre que celle des climatiseurs et ventilateurs électriques, et même très inférieure à ce que consomment les seuls sèche-linges domestiques.<br /> Donc rien de « démesuré » là-dedans.<br /> Après avoir lu des dizaines de rapports et d’études, et écris des kilomètres sur ce sujet, je peux dire — objectivement — que l’exagération de la consommation électrique de Bitcoin et de son impact environnemental est la pire campagne de désinformation que j’ai vu dans ma carrière.<br /> Donc oui, vous avez le droit de détester Bitcoin ou de souhaiter que les cryptos disparaissent. Mais, par pitié, arrêtez de prétendre être objectif quand vous ne faites que répéter des poncifs, opinions et postures qui n’ont rien à voir avec la réalité objective.
tux.le.vrai
Merci pour votre réponse.<br /> 0.12% de l’énergie dans le monde,<br /> moi, je trouve plutôt 0.4 % de la production totale d’électricité.<br /> mais peut importe.<br /> (Edit, je viens de tomber sur le début de cet article qui arrive à 0.4)<br /> Les Echos – 24 Mar 21<br /> Le bitcoin a un vilain petit secret, sa consommation d'énergie<br /> Selon un rapport de Bank of America, les émissions de gaz à effet de serre liées à la cryptomonnaie explosent. Une grande partie du bitcoin est « minée » en Chine, dans des régions où le mix électrique est très carboné.<br /> 92TWh, c’est démesuré si c’est pour rien !<br /> Valeur : 0<br /> L’économiste Thomas S. Umlauft Déclare que la valeur actuelle du Bitcoin est uniquement due à un biais cognitif des investisseurs, qui considèrent que le Bitcoin a une valeur, du fait de l’investissement demandé par le minage, alors que manquant intrinsèquement d’utilité, la valeur finale de ces crypto-monnaies ne pourra que tendre vers zéro.<br /> source Bitcoin — Wikipédia<br /> (les autres avis des prix nobel d’économie sont également intéressants)<br /> Ce rapport, une fois de plus, il ne vient pas de l’Ademe, mais de NYDIG (NYDIG is a bitcoin company …)<br /> Vous illustrer ainsi ce que je dénonce, tous ces rapports favorables au Bitcoins viennent des sociétés qui en font le « commerce »<br /> Les avis des personnes qui ne sont pas impliqués dans le bitcoin ne sont " pas forcément des imbéciles ou des salopards." non plus.<br /> J’aurais une question, si le bitcoin consomme moins que tous les climatiseurs de la planête, combien une transcation en Bitcoin consomme par rapport à une transaction bancaire classique, par exemple un virement ?<br /> 1 000 000 de fois plus ? 1 000 000 000 de fois plus ?<br /> J’aimerai bien avoir cette donnée.<br /> EDIT :<br /> Et bien je l’ai, j’y suis allé un peu fort, mais pas tant que ça,<br /> il est indiqué sur la page wikipédia 600 000 fois plus !<br /> Il y a un autre aspect qui me dérange, l’aspect politique.<br /> Oui, on peut trouver que les monnaies des états sont mal gérées.<br /> Mais les monnaies des états nous appartiennent, elles sont au service des citoyens qui ont un droit de vote dans les démocraties.<br /> Si le Bitcoin est monnaie, il sera au mains de qui ? De personnes qui souhaiteront protéger le peuple ?<br /> PS : Je ne dis pas que tout est faux dans votre propos, mais simplement que dans les articles de Clubic sur le sujet, les autres aspects que je cite ne sont jamais mentionnés.<br />
Keepah
L’argument conso c’est du flan, c’est les fameux critères ESG que mettent en exergue les vieux dinosaures pour conserver l’ancien système. Oui la conso est réelle mais inférieure aux sèches linges sur la conso globale (voir graphique de Messari) et il faut surtout ramener ça à la création de valeur générée en retour. Par exemple pour 800m d’énergie dépensée, combien de valeur réelle est crée? Plusieurs milliards, c’est sans parallèle, et cette valeur est bien réelle malgré ce que certains pensent et disent.<br />
tux.le.vrai
Quelle est la valeur crée ? plusieur milliards ? Comment ça ?<br /> SI je verse 100€ sur un compte il n’y a aucune valeur crée, c’est juste un transfert.<br /> Par contre l’énergie dépensée pour les transactions, ça c’est de la valeur perdue !
lefranstalige
Aux anti-Bitcoin: Il est possible que nos monnaies actuelles soient en fin de vie et qu’elles soient en train de s’effondrer. Je n’affirme pas que ça va arriver avec certitude, juste que c’est possible. Je pense qu’à ce stade-ci, je n’énonce rien de faux.<br /> Donc, dans l’éventualité où ça serait le cas, on verrait une augmentation des prix incontrôlée (et incontrôlable) comme on le voit en Argentine (inflation en Avril 2022 = 50%) ou en Turquie (70%).<br /> Si Bitcoin réussit ce qu’il doit faire, son prix augmentera au moins au même rythme que l’inflation. C’est à dire que si vous convertissez 5€ en bitcoins le premier du mois et que le prix du pain augmente super fort, vous pourrez toujours acheter autant de pain avec vos bitcoins achetés quelques semaines plus tôt alors que si vous gardez votre argent en euros, vous ne le pourrez pas puisque le prix du pain aura augmenté.<br /> Si ça devait arriver, imaginez comment vous allez gérer votre revenu (salaire, retraite, chômage, peu importe) une fois que vous l’avez reçu: gardez ça en euros alors que tout augmente, le dépenser, le placer,???<br /> (PS: le coût d’une transaction en BTC est nul ou presque via le Lightning Network)
lefranstalige
Aujourd’hui la plupart des commerçants qui acceptent les cryptos veulent toujours avoir des euros (ou tout autre monnaie conventionnelle) sur son compte. Au moment de la transaction, le PSP (la société de paiement) du marchand calcule la somme à payer en Bitcoin. Par exemple un pain qui coute 2€, le commerçant propose de payer 2€ ou 2900sats (0,000029BTC). Le consommateur paie les 2900sats, le PSP convertit ça en euros et le paie au commerçant (en euros) et le consommateur repart avec son pain.
dredd
EU+Canada : 371 millions d’habitants pour 45%<br /> Kazakhstan : 18 millions d’habitants pour 18%<br /> On va pas s’étendre sur le niveau de vie et la corruption dans ces pays.<br /> T’es peut-être journaliste mais tu donnes pas l’impression de beaucoup mettre en perspectives les infos brutes que tu livres quand elle ne vont pas forcément dans le sens de ton dada du moment.
Wifi93
Pas de Bit coin coin chez moi. Monnaie virtuelle, valeur virtuelle, bref du vent !!!
Palou
Keepah:<br /> Par exemple pour 800m d’énergie dépensée, combien de valeur réelle est crée?<br /> Aucune car ta question ne rime à rien
SplendoRage
L’hiver dernier, se ne sont pas moins que 700 personnes qui sont mortes de froid au Texas dû au plantage total du réseau électrique surchargé par la forte consommation des fermes de minage.<br /> Habiter dans un état Américain et quand même mourir de froid …<br /> C’est tellement beeeau !!!<br /> Pour l’heure, il a été estimé que la plus grosse ferme du Texas devrait consommer l’equivalent de la ville de Boston d’ici à 2023 ….<br /> Du coup ? … Il y a pas un soucis et une dichotomie la dedans ???
lefranstalige
Le problème du Texas, ce n’est pas la production d’électricité mais sa distribution. Et là, justement, les mineurs de Bitcoin aident. Ils ont un accord avec l’Etats pour aider au développement du réseau et s’engagent à couper leurs machines en cas d’une trop forte demande. En gros, les mineurs de bitcoin aident à réguler le réseau, pas le contraire. Ca, c’est très spécifique au Texas et n’est pas nécessairement applicable ailleurs.
lefranstalige
A ceux qui disent qu’ils ne veulent pas de Bitcoin chez eux, c’est normal. Dans la population, 30% des gens sont réfractaires changement parce qu’ils sont comme ça. Ca a des avantages et des inconvénients. Ils ne sont pas mieux ou moins bien que les autres. Mais ça n’empêchera pas une évolution de se faire si elle doit se faire.<br /> Beaucoup de gens sont encore contre l’eCommerce et n’en veulent pas chez eux. C’est un choix. Avec Bitcoin, ça sera peut-être la même chose (ou peut-être pas). Peut-être que ça remplacera les monnaies classiques, peut-être pas… on verra… Depuis quelques années, l’actualité donne de plus en plus raison aux pro-Bitcoin. Le réseaux évolue, il y a une plus grande adoption de la technologie, etc. et à côté de ça, les Banques Centrales avouent quasiment être démunis d’outil face à l’inflation et à l’économie en berne.
SplendoRage
« Alors on va vous aider avec le réseau électrique … ! En cas de surcharge trop forte, nous, on s’engage à couper tout ! (Enfait on le fera pas mais chuuuut …. ) »<br /> Oui mais du coup, si on enlève les fermes, du coup, d’un point de vu purement énergétique, ça sera pas mieux ??? Plus de surcharge du réseau et plus de surconsommation au point de risquer de faire tomber le réseau comme en 2021 …<br /> Parce que oui … Ce sont bien les fermes des Whinstone qui sont en grande partie responsable de la surcharge qui a causé l’effondrement totale du réseau électrique …<br /> Les mecs ont tellement tirer sur l’infrastructure, qu’ils ont tout fait planter en pleine tempête de froid, et ce sont encore les citoyens qui doivent payer la facture (tant en vie humaine que financièrement pour remettre le réseau en état ! )<br /> Yea pas à dire, c’est un deal en or !!!<br /> Pile. Ils gagnent, face tu perds !!<br /> Et du coup, comment on ramène les morts causés par les nombreuses electrical shortage ?? Tu crois que le BTC peut ramener les morts à la vie ???!
lefranstalige
Les problèmes de réseaux du Texas, ça ne date pas d’hier, bien avant les mineurs de BTC… sauf qu’en plus ils se chopent des hivers et des étés plus extrêmes. Leur consommation explosent alors que le réseau ne peut pas distribuer dans les coins les plus reculés assez d’électricité. Encore une fois, arrêter les méchants n’arrangerait rien. Si tu as une source officielle qui attribue les pannes de courants aux mineurs, ça m’intéresse. Ce que je vois sur Internet va plutôt dans le sens contraire<br /> exemple:<br /> CNBC – 3 Feb 22<br /> Bitcoin miners are helping the Texas grid brace for winter storm impact<br /> As a major winter storm descends on Texas, crypto miners are powering down operations to help ease the burden on the state's already beleaguered power grid. <br /> Les gens font une fixette sur la consommation électrique du BTC alors que bien d’autres trucs bien plus énergivores existent. C’est un débat complètement stérile. Ils ne comprennent pas l’utilité de Bitcoin mais sont affolés par sa consommation électrique qui reste faible (voir commentaires précédents).<br /> Il y a eu exactement les mêmes craintes et débats au début d’Internet, quand Internet ne servait pas encore à grand chose et qu’il fallait presque être BAC+5 pour arriver à envoyer un simple email. Aujourd’hui, les cas d’utilisation se sont développés et la technologie s’est adaptée.<br /> Bitcoin suit exactement le même chemin.<br /> Et je n’arriverai jamais à te convaincre car tu as un raisonnement basée sur les émotions et j’arrive avec des arguments de raison. Et la raison ne convaincra pas tes émotions. C’est assez classique dans les changements et ce n’est pas grave.
tux.le.vrai
Je reprends ton argumentation telle que tu la écrit en inversant :<br /> "<br /> Les gens font une fixette sur la consommation électrique du BTC parce que bien d’autres trucs bien plus économes existent. C’est un débat complètement stérile. Ils comprennent l’inutilité de Bitcoin et sont affolés par sa consommation électrique qui reste forte (voir commentaires précédents).<br /> Il y a eu exactement les mêmes craintes et débats au début du minitel, quand c’était très lent, et que cela coutait cher en communication. Aujourd’hui, les cas d’utilisation se sont arrêtés et la technologie a disparue.<br /> Bitcoin suit exactement le même chemin.<br /> Et je n’arriverai jamais à te convaincre car tu as un raisonnement basée sur les émotions et j’arrive avec des arguments de raison. Et la raison ne convaincra pas tes émotions. C’est assez classique dans les changements et ce n’est pas grave.<br /> Tu vois, il est facile de s’appuyer sur n’importe quoi <br /> Je n’ai pas eu de réponse à ma question plus haut :<br /> Quelle est la richesse crée par Bitcoin ?
lefranstalige
tux.le.vrai:<br /> Quelle est la richesse crée par Bitcoin ?<br /> Si tu penses à richesse en termes de production à prendre en compte dans le produit intérieur brut, je ne suis pas sûr qu’il y en ait une et je ne pense pas que ça soit nécessaire. L’activité de minage crée de la richesse mais je ne suis pas sûr que le concept en lui-même en ait une. Son utilisation sera créateur de richesse de par l’inflation (et chutes) des monnaies classiques, ça permettra de stocker de la valeur. En fait, je suis pas sûr de comprendre le sens de la question.
lefranstalige
Nos arguments tiennent du fait que je vois une utilité à Bitcoin que tu rejettes. A partir de là, on ne pourra se mettre d’accord sans que Bitcoin ne s’effondre et que j’accepte que tu avais raison ou que les monnaies classiques soient remplacées par Bitcoin et que tu acceptes que j’avais raison.<br /> Et ça, on ne le saura que dans quelques années.<br /> Quant au minitel, il a vécu et c’est une technologie qui a été remplacée tout comme la cassette VHS ou le mini-disk et comme ça le sera pour un certain nombre de choses que nous utilisons aujourd’hui. Est-ce que Bitcoin est au début ou en fin de vie, nous avons des avis différents (et je le respecte).
tux.le.vrai
je faisait allusion aux propos de Keepah<br /> « Par exemple pour 800m d’énergie dépensée, combien de valeur réelle est crée? Plusieurs milliards, c’est sans parallèle, et cette valeur est bien réelle malgré ce que certains pensent et disent. »<br /> Alors je pose la question : Quelle valeur crée le bitcoin en contrepartie de la consommation d’électricité ?<br /> Un maçon qui achète des matériaux, ajoute son temps de travail crée une maison, il y a eu une création de richesse, car la maison vaut plus que la somme des matériaux.<br /> Quelle est la création de richesse ou de valeur avec le Bitcoin ?<br /> Moi, j’avance qu’elle est négative, car aucune richesse n’est crée, et celà coûte.
lefranstalige
Bitcoin est le premier moyen d’échange numérique dont la quantité ne peut pas être augmentée et qui ne dépend d’aucune autorité centralisée.<br /> A l’heure où les monnaies classiques sont en train de mourir, ça a une grande valeur. C’est une alternative à ce qui ne fonctionne plus aujourd’hui. Celui qui ne comprend pas le problème d’avoir une stagflation avec des taux des banques centrales proches de zéro ne pourra pas comprendre l’intérêt de Bitcoin avant de réaliser qu’il perd du pouvoir d’achat avec ses euros en poche.<br /> La valeur intrinsèque de Bitcoin est déterminée par le marché tout comme la valeur des matières premières nécessaires au travail du maçon. La création de richesse, elle, vient du travail.<br /> Dans l’exemple cité, la création de richesse vient du travail, pas du ciment. Avec Bitcoin, c’est la même chose, la création de richesse vient du travail du mineur, de la validation des transactions et pas du BTC en lui-même.
Palou
lefranstalige:<br /> A l’heure où les monnaies classiques sont en train de mourir, ça a une grande valeur.<br /> Ah bon ? Avant pour une certaine somme en Euros on avait 1 Bitcoin, aujourd’hui pour la même somme en Euros on a un centième ou un millième (je ne sais pas exactement) … où est le gain ?
tux.le.vrai
le minage crée de la richesse aux mineurs.<br /> Mais, il s’agit d’une commission, donc juste un transfert d’une personne à une autre, il n’y a pas d’augmentation de valeur globale (à part dans la poche du mineur)
lefranstalige
Palou:<br /> Ah bon ? Avant pour une certaine somme en Euros on avait 1 Bitcoin, aujourd’hui pour la même somme en Euros on a un centième ou un millième (je ne sais pas exactement) … où est le gain ?<br /> Ton exemple montre bien la perte du pouvoir d’achat de ta somme en euros. Aujourd’hui, tu ne peux acheter qu’une fraction de ce que tu pouvais acheter avant.<br /> Ca s’appelle l’inflation, c’est la destruction de la valeur de la monnaie. Tu peux dire que tous les prix augmentent ou alors tu peux considérer que ton euro a perdu de la valeur. 1 Bitcoin vaut toujours 1 Bitcoin et un pain garde sa même valeur nutritionnelle. Donc leur « valeur » n’a pas changé mais il faut plus d’euros qui vaulent moins qu’avant.<br /> Il y a 2 ans, personne ne s’attendait à avoir autant d’inflation. Aujourd’hui, les Banques Centrales qui ont le role de réguler la monnaie avec des politiques monétaires sont prises de court et sont un peu perdue.
lefranstalige
tux.le.vrai:<br /> le minage crée de la richesse aux mineurs.<br /> Mais, il s’agit d’une commission, donc juste un transfert d’une personne à une autre, il n’y a pas d’augmentation de valeur globale (à part dans la poche du mineur)<br /> Le minage permet la création de BTC (jusqu’en 2140 plus ou moins). En plus de ça, l’activité de minage fait travailler des fournisseurs d’électricité, des fondeurs et tout une industrie pour les ASICS, des employés travaillent pour la maintenance de la ferme de minage, etc. Tout cela participe à l’économie engendrée par l’activité de minage.
Keepah
Sans parler du fait que ça participe à la transition énergétique en amplifiant le mouvement ou permet de mettre au point / améliorer de nouvelles techniques pouvant s’appliquer à d’autres secteur par exemple le refroidissement par immersion.<br /> twitter.com<br /> Brian Roemmele<br /> @BrianRoemmele<br /> By submerging Bitcoin Miners in liquid, heat and noise is reduced by 95% and we can recapture up to 40% of the heat and convert this to power.<br /> Bitcoin will be 100% green by 2024.<br /> No other system will be more green. https://t.co/IHwGbOLEDs<br /> 4:30 PM - 28 Oct 2021<br /> 14K<br /> 2.5K<br />
tux.le.vrai
on peut aussi payer des grue et des camions pour déplacer des tonnes de terre et les remettre au même endroit, sans cesse<br /> ça fait travailler des chauffeurs, des mécaniciens, des pétroliers …<br /> n’empêche que ça coute et c’est un beau gaspillage.
Skipoon
Plutot d’accord tuxlevrai… C’est comme quand on dit qu’il faut garder des centrales à charbon ouvertes parce que c’est des emplois. Certes ça compte dans la croissance, mais… à quel prix ?<br /> Le hic pour moi avec le bitcoin c’est qu’il arrive au mauvais moment.<br /> J’ai lu plus haut que ça n’est « pas un investissement, c’est juste un protocole informatique »… Certes. Le blé non plus c’est pas un investissement en soit, c’est juste une céréale. Sauf que les mécaniques de marché découplée de l’éthique font qu’un investisseur va acheter du blé, juste pour se faire une plus-value plus tard, et tant pis pour ceux qui en ont besoin pour bouffer. De la spéculation en somme.<br /> Le bitcoin a la meme utilité, il crée de la valeur via la spéculation. Il est vanté comme un moyen d’échange, mais il est miné dans l’objectif de faire de la thune.<br /> Ce serait arrivé dans 200 ans après avoir résolu les soucis de changements climatiques, d’inégalités, d’injustices sociétales et de dynamiques de domination, aucun souci.<br /> Mais ça arrive dans un moment charnière de course contre la montre, ou on spécule à mort quitte a créer artificiellement de la rareté, sans considération pour les externalités environnementales et sociales, histoire d’etre en haut du panier quand ça va peter.<br /> Non, le bitcoin ne semble pas etre une solution adaptée aux problematiques contemporaines. On a besoin de sobriété, d’utilisation raisonnée des ressources finies, de démarchandisation de biens et services essentiels, de relocalisation au sein de réseaux de proximité et d’économies circulaires.<br /> Les monnaies locales sont bien plus utiles en ce sens, et semblent bien moins tomber dans le panneau de la spéculation et de la course à la conso.<br /> Dans 200 ans, une fois les pieges spéculatifs et un équilibre de durabilité trouvé, les cryptos pourront etre la « monnaie locale » du village-monde, mais d’ici la on a du pain sur la planche, et le bitcoin à pas l’air d’avoir beaucoup à offrir.
Skipoon
Second commentaire, mais sur l’article cette fois :<br /> Bien écrit et très complet.<br /> Juste un peu trop sympa avec le greenwashing evident de certaines initiatives.<br /> La Satoshi Island, je ne suis pas sur qu’on puisse se permettre de dire que « le projet est ancré dans une logique de développement durable et de respect de l’environnement » juste parce qu’ils auront des panneaux solaires et des habitats préfab.<br /> Le transport aérien pour les 20.000 personnes qui iront. L’argent en banque investi. Le transport des préfabs. Les batteries. La conso alimentaire sur place…<br /> Tout ça devrait empecher qu’on dise que c’est « ancré dans une logique de dev durable ». De plus, le bitcoin lui même ne l’est pas. Il essaie de se verdir quand ils se branche sur de l’hydroelectrique ou qu’il donne 1% de sa plus-value pour solidifier un réseau electrique, mais c’est archi-minoritaire. Les mineurs ne sont ni des écolos, ni des philanthropes. Ce sont des capitalistes au sens propre du terme, puisqu’ils utilisent du capital pour acquerir des moyens de production (CG, elec) qui ont pour unique but de la creation de capital.<br /> Bref, non, je ne crois pas qu’un quelconque projet connecté au bitcoin puisse etre considéré comme « ancré » dans du dev durable, et l’insinuer ainsi dans l’article est une faille malheureuse qui lui fait perdre en crédibilité. ça fait fanboy.<br /> C’est comme dire qu’on peut rouler en SUV si on donne 10€ a une asso qui plante 3 arbres en Malaisie.<br /> Le jour ou on pourra demontrer que toutes les externalités sociales et environnementales engendrées par le minage et l’échange de bitcoin sont compensées, alors ce sera à considerer.
cfievet
Merci pour le compliment.<br /> Mais, non, je ne suis pas un « fanboy » de Satoshi Island. Il me paraît légitime et naturel de citer leur objectif (développement durable), d’autant que c’est aussi la volonté et l’impératif du président du pays qui a donné son accord au projet.<br /> Si biais il y a, il est de votre côté. Alors même que ce projet n’a pas démarré (et qu’il n’y a pas le moindre habitant sur cette île), vous l’avez déjà catalogué comme « non durable » et forcément anti-écologique. Pour ma part, je ne prend pas position et me contente de noter que les promoteurs du projet ont l’ambition d’en faire un projet respectueux de l’environnement. Laissons-les faire et on fera les comptes dans quelques années.<br /> Donc c’est bien vous qui avez un a priori négatif, et non moi un a priori positif. Je me contente de présenter ce projet et de décrire ce que ses responsables veulent en faire.<br /> Pour le reste, ce que vous dites est au mieux simpliste et parfois faux. Plus de la moitié du minage Bitcoin est à base d’énergie renouvelable, et bon nombre d’experts estiment, en effet, que « Bitcoin est la clé d’un avenir énergétique abondant et propre », comme l’explique ce rapport par exemple : https://bitcoin.energy/files/BCEI_White_Paper.pdf
lefranstalige
Skipoon:<br /> Le jour ou on pourra demontrer que toutes les externalités sociales et environnementales engendrées par le minage et l’échange de bitcoin sont compensées, alors ce sera à considerer.<br /> As-tu pensé au coût environnemental du système actuel qui:<br /> pousse les gens à sur-consommer (et donc à sur-produire) car il est basé sur la dette. On invite les gens à dépenser aujourd’hui toujours plus les revenus de demain car l’argent perd de sa valeur et parce qu’on baisse les taux d’intérêt à chaque fois qu’il faut relancer l’économie.<br /> génère de nombreuses guerres dans le monde en partie pour maintenir la suprématie du dollar dans les échanges internationaux. Ca donne un avantage économique immense aux USA qui peuvent imprimer de l’argent pour leur économie en faisant supporter les conséquences (l’inflation) sur le reste du monde.<br /> Depuis que je me suis convaincu de l’importance de bitcoin dans le futur, je dépense et consomme beaucoup moins qu’avant. Pas par choix éthique, simplement parce que je préfère épargner ce que j’évite de dépenser. La transition écologique ne se fera pas en conscientisant les gens sur la nécessité de le faire mais se fera si les gens y trouvent un intérêt à le faire.<br /> Consommer moins est un comportement qui s’observe assez fort chez ceux qui ne spéculent pas sur le Bitcoin mais qui en achète pour le garder pour l’avenir. Si cette tendance se propage, les gens arrêteront de sur-consommer et on arrêtera d’utiliser les resources à outrance.<br /> Alors oui, Bitcoin utilisera plus d’électricité dans l’avenir mais si Bitcoin est utilisé massivement il y aura moins d’extraction de minerais, moins de rejets de produits toxiques, moins d’appauvrissement des sols, etc. Et en plus, il y aura un intérêt à développer des nouvelles sources d’énergies.
Palou
lefranstalige:<br /> pousse les gens à sur-consommer<br /> Personne n’oblige les gens à sur-consommer, pas obligés de succomber aux multiples abonnements numériques, pas obligés de changer leurs appareils tous les 6 mois, … Ne pas leur faire croire que c’est indispensable !
Bretwa
Il y a un gros avantage aux cryptomonnaies : on peut lire les trolls qui ne manquent pas d’arriver sur les forums en mangeant du pop-corn et rien que pour ça c’est génial
lefranstalige
Nous avons un système basé sur la dette. Rien que par cela, ça pousse les gens à utiliser aujourd’hui les resources de demain. Ce n’est pas pour rien qu’il y a de plus en plus de pollution, plus en plus d’obésité, etc.<br /> Même si personne ne nous pousse à surconsommer, c’est une conséquence de notre système. Le système monétaire actuel ne donne aucun incitant à épargner car la monnaie actuelle est faite pour perdre de la valeur.<br /> Si demain, au lieu de perdre de la valeur, le pouvoir d’achat de ce qu’on économise augmente au même rythme que la production de richesse mondiale, et c’est ce vers quoi devrait tendre Bitcoin, ça poussera les gens à moins consommer.<br /> Et ça aura d’autres impacts intéressant. Réfléchir sur le long terme plutôt que le court terme permettra de changer de mentalité sur bien d’autres aspects de nos comportements.
Palou
lefranstalige:<br /> Le système monétaire actuel ne donne aucun incitant à épargner car la monnaie actuelle est faite pour perdre de la valeur.<br /> C’est pour ça que les français n’ont jamais autant épargné sur leurs Livret A que ces derniers mois … <br /> Bref, tu es un « sachant » et pas les autres français.
lefranstalige
Les deux affirmations ne sont pas exclusives. Il peut ne pas y avoir d’incitant à épargner et en même temps avoir des gens qui épargnent. D’ailleurs aujourd’hui, je préfèrerai avoir de l’argent sur mon livret A plutôt qu’en bourse.<br /> Ceux qui épargnent le font à un taux d’intérêt réel négatif, je n’appelle pas ça un incitant, au contraire. Les allemands aussi n’ont jamais autant épargné.<br /> En même temps, les français ne se sont jamais autant endettés.<br /> source: tradingeconomics.com
Skipoon
Merci pour votre réponse <br /> Je reprécise avoir dit « ça fait fanboy » et non « ça fait de vous un… », c’etait pour mettre en garde sur le sentiment et non donner une étiquette. Cela dit votre réponse me rassure peu !<br /> Je n’ai pas non plus catalogué le projet comme « non durable », j’ai insisté sur le fait qu’on ne puisse le presenter comme « durable » - en disant que « le projet est ancré dans… » vous presentez ça comme factuel, une nuance du type « le projet se présente comme durable… » est plus objectif.<br /> Par contre j’assume questionner la durabilité d’une telle entreprise (j’ai bien dit « questionner » et pas dire que c’est mort direct, parce que je suis un optimiste) car sans rire… le transport des piaules ? Le transport des passagers ? Le transport des biens de conso par bateau - quand bien même ce serait annoncé comme bio ? Alors oui, il y est écrit que ce sera compensé carbone parce qu’ils planteront des arbres, mais c’est justement la porte ouverte au greenwashing car ces compensations sont majoritairement du flan (source: theguardian .com/environment/2011/sep/16/carbon-offset-projects-carbon-emissions).<br /> Enfin, le rapport que vous citez est écrit par la compagnie privée américaine Square, spécialisée dans la transaction monétaire. Elle est détenue par le fonds d’investissement Ark Invest, qui a fourni les données intégrées au rapport (comme indiqué à la dernière page).<br /> Je ne dis pas que ce qu’ils disent est faux, mais c’est un rapport de marketing et ne permet pas à mon sens de dire que « bon nombre d’experts estiment… ».<br /> Ark annonce la couleur. En bon fonds d’investissement basé sur la tech « ARK believes that innovation is key to growth and will make the world a better place ».<br /> Le rapport est donc basé sur un fondamentalisme de marché, qui voit la tech comme la solution à la croissance, et la croissance comme la solution au developpement durable.<br /> C’est donc une vision « biaisée » pour reprendre vos mots car elle émane d’un groupe qui a financierement beaucoup à gagner grace aux crypto-monnaies.<br /> En parallèle, vous pouvez citer des articles scientifiques un peu moins orientés comme ceux cités en fin de message, qui presentent les bons et les mauvais cotés des cryptos de manière un peu plus complete, et confirment bien que les externalités sont réelles et non compensées (le bitcoin ayant atteint à lui seul la conso electrique de la Thailande, sans parler des minerais necessaires à la production des cartes graphiques necessaires au minage).<br /> Il y a un calcul sympa dans le résumé du dernier article, qui après les interets du bitcoin (car oui, il y en a) précise que le cout pour gerer les conséquences sociales et environnementales d’un dollar de valeur créé par un bitcoin pourrait atteindre 0,66 dollars - si on regarde la totalité de la valeur de cette cryptomonnaie, ça fait un sacré cout pour les sociétés XD<br /> (oui parce que bon, les externalités -les arbres coupés pour faire des mines, les pollutions industrielles, liées à l’electricité, au transport du matos informatique…- c’est pas payé par la crypto hein, c’est payé par les impots…)<br /> Avant de filer, je m’interroge. Meme si la moité de l’energie du minage est issue du renouvelable (donnée que je n’ai pu verifier, mais avec la Chine responsable d’une grosse part du minage ça me parait douteux), ça reste de l’energie qui n’est pas utilisée ailleurs, ça contribue à l’augmentation des besoins globaux, et… bin l’autre moitié c’est donc pas du renouvelable <br /> Mais !<br /> Je maintiens : Bon article informatif et bien écrit <br /> www.sciencedirect .com/science/article/pii/S254243511930087X?via%3Dihub<br /> www.sciencedirect .com/science/article/pii/S2214629620301894?via%3Dihub<br /> dash.harvard .edu/handle/1/37365412<br /> (On ne peut pas mettre de liens dans les réponses ??? Bah je laisse les curieux enlever les espaces avant les .com pour jeter un oeil aux articles… pas très pratique :p)
tux.le.vrai
Oh la la quelle révolution, tremper quelque chose de chaud dans un liquide pour le refroidir.<br /> Jamais personne n’a pensé à ça, à moins que, si, juste après la maitrise du feu et des brulures qui ont du suivre. Je dirais 800 000 ans ?
tux.le.vrai
Bon alors, je récapitule<br /> Ecologique : Non, consommation démesurée par transaction par rapport au système bancaire classique (x 600 000 !)<br /> car même si c’est de l’énergie renouvelable, il faut toujours la produire et on manque d’énergie, renouvelable ou non.<br /> (Je parle même pas du fait de la part de renouvelable utilisée face au énergies fossiles utilisées, que même renouvelable, ça reste polluant de fabriquer des panneaux solaires, des éoliennes des barrages)<br /> Crée de la richesse : Non, aucune démonstration n’a été faite. l’activité économique n’est que le fruit des commissions prises.<br /> Equité, role social : Non, les monnaies sont l’outils des Etats, dans lesquels les citoyens ont des pouvoirs, via leur droit de vote (en démocratie)<br /> D’ailleur si les crypto devenait la norme, ceux qui les possèdent et régissent s’occuperaient de l’intérêt général ?<br /> reste l’utilité ? Je dois être bête, je ne l’ai pas encore comprise et j’attends toujours la démonstration.
Keepah
C’est pas si simple, y’a qu’a voir le boulot sur le cooling des data center, y’a des reportages sympa sur ovh ou iliad sur lafibre.info
tux.le.vrai
oui, mais les datacenters peuvent avoir une utilité.<br /> c’est simple.
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