Le président Donald Trump apprécie TikTok, certes, mais le dirigeant veut toujours faire passer l'application chinoise sous contrôle américain. Il entend le faire d'ici la rentrée de septembre.

C'est un paradoxe bien présidentiel : Donald Trump adore utiliser TikTok, la plateforme vidéo de ByteDance qui lui permet de parler aux jeunes, sur laquelle il est suivi par 15 millions de personnes. Pourtant, son administration et lui maintiennent fermement leur position sur le transfert de propriété du réseau social chinois. Le secrétaire au Commerce Howard Lutnick vient de confirmer l'échéance du 17 septembre prochain, pour une bascule sous pavillon américain. Les négociations s'intensifient pour éviter une fermeture outre-Atlantique.
Trump aime TikTok, mais que si le réseau social devient Américain
Le président américain Donald Tump se trouve dans une situation pour le moins cocasse. D'un côté, il reconnaît ouvertement que TikTok constitue « un bon moyen de communiquer avec les jeunes », comme l'explique son secrétaire au Commerce.
De l'autre, sa ligne politique reste inébranlable. Il lui est impossible d'accepter que « les Chinois aient une application installée sur plus de 100 millions de téléphones américains, ce n'est tout simplement pas acceptable », martèle Howard Lutnick lors d'une interview sur Fox News Sunday, relayée par Reuters.
Derrière cette contradiction, Trump souhaite bien conserver TikTok, mais uniquement si l'application bascule intégralement sous droit américain, avec propriété, technologie et algorithmes entièrement contrôlés par des entreprises nationales. Évidemment, nous parlons ici de la filiale de TikTok aux États-Unis, qui compte 170 millions d'utilisateurs.
L'heure de vérité approche pour ByteDance et TikTok
Pour s'exécuter, le groupe ByteDance, maison-mère de TikTok, a devant lui un ultimatum qui court jusqu'au 17 septembre prochain. Cette date est, rappelons-le, la seconde extension accordée par Trump, après l'échec des négociations printanières, torpillées par l'instauration des tarifs du Liberation Day du 2 avril dernier.
Selon Howard Lutnick, de nouveaux acquéreurs américains ont été identifiés au mois de juin, et un accord de principe semble avoir été trouvé. Reste désormais à obtenir le feu vert du gouvernement de l'empire du Milieu, condition sine qua non pour finaliser cette transaction qui sera historique.
Si Pékin ne valide pas le transfert de propriété, TikTok s'éteindra purement et simplement aux États-Unis. C'est en tout cas la menace que la Maison-Blanche brandit depuis de longs mois. « Si l'accord n'est pas approuvé par les Chinois, TikTok va s'éteindre », prévient sans détour le secrétaire au Commerce, qui rappelle que « la décision leur appartient maintenant ».