Les emplois qui demandent des compétences en IA offrent 56 % de salaire en plus que les postes similaires. La France compte désormais 166 000 offres dans ces secteurs, soit une hausse de 273 % en cinq ans.

- Les emplois en IA explosent en France, passant de 21 000 à 166 000 offres en cinq ans.
- Les salaires en IA grimpent de 56 % par rapport à des postes similaires, doublant l'écart en un an.
- Les compétences en IA évoluent rapidement, nécessitant une formation continue pour éviter l'obsolescence.
PwC vient de publier son Baromètre mondial de l'emploi en IA 2025. Le cabinet a analysé près d'un milliard d'offres d'emploi dans plus de 15 pays. En France, les postes dans les métiers les plus exposés à l'intelligence artificielle sont passés de 21 000 en 2019 à 166 000 en 2024. Cette progression de 273 % place l'Hexagone au premier rang européen pour le volume d'offres qui demandent ces compétences. Alors qu'en France, on n'en est encore qu'aux débuts de la formation en IA en milieu scolaire, les entreprises peinent à recruter et les professionnels qualifiés peuvent désormais négocier des conditions exceptionnelles.
La pénurie de talents fait flamber les salaires
56 % d'écart salarial. Voilà ce que gagnent en plus les professionnels qui maîtrisent ou ont été formés à l'IA par rapport à un poste équivalent. L'année dernière, cet écart atteignait seulement 25 %. En douze mois, la prime s'est donc plus que doublée.
Tous les secteurs subissent cette flambée. Les services financiers et le développement logiciel mènent la course avec une productivité multipliée par quatre entre 2018 et 2024. Dans l'information et la communication, la part d'emplois liés à l'IA grimpe de 2,5 % en 2018 à 3,8 % en 2024. Les activités scientifiques et techniques rattrapent même les services financiers en volume d'offres.
Pour Philippe Trouchaud, du comité exécutif de PwC France, « l'IA transforme l'économie et le marché du travail à l'échelle mondiale. Loin de détruire de l'emploi, elle en redéfinit les contours et en accroît la valeur ». Les métiers dits « augmentés » progressent de 252 % en France. Même les emplois plus facilement automatisés affichent une croissance de 223 %.

Les compétences se périment à vitesse grand V
Dans les métiers exposés à l'IA, les compétences recherchées évoluent 66 % plus rapidement qu'ailleurs. L'année dernière, cette différence n'était que de 25 %. Cette accélération crée un défi permanent.
La France suit cette tendance mondiale. L'évolution des compétences dans les métiers exposés à l'IA dépasse de 34 % celle des autres secteurs. Résultat : 58 % des offres dans ces métiers demandent un diplôme en 2024, contre 54 % en 2019. Pour les métiers peu exposés, cette proportion baisse de 13 % à 10 %.
« Même en payant le prix fort pour des talents IA, ces compétences peuvent rapidement devenir obsolètes sans des investissements pertinents dans la formation continue », précise Olivier Dupont, Associé Workforce chez PwC France. Les entreprises doivent repenser leur approche du recrutement et de la formation.
Entre autres données, on notera une disparité de genre dans tous les pays analysés. Les femmes occupent plus souvent des emplois exposés à l'IA que les hommes. L'hôtellerie et l'extraction minière voient leur productivité stagner à 9 %. Les secteurs dopés par l'intelligence artificielle atteignent 27 %.
Cette fracture entre économie traditionnelle et économie augmentée se creuse chaque année davantage.
Source : PWC